L’affaire Laurence Vergne rebondit à Paris. Une plainte, pour meurtre, a en effet été déposée au Tribunal de grande instance (TGI) de Paris par la famille et les amis de cette scientifique française de 31 ans assassinée à Yaoundé le 6 janvier dernier. L’information a été révélée hier (1er août) par le quotidien français Le Parisien. Le journal cite pour cela l’entourage de la victime et surtout son avocat, Me Antoine Comte. Ce dernier, que nous avons joint au téléphone, nous a confirmé cette information dans les termes suivants : « nous avons effectivement saisi le TGI de Paris afin que toute la lumière soit faite sur l’assassinat de Mlle Vergne. La plainte a été déposée au début du mois de mai et reçue début juillet. »
A notre question de savoir pourquoi la famille et les autres proches ne font-ils pas confiance à la procédure judiciaire engagée au Cameroun sur ce dossier, Me Comte nous a dit que « à ce jour nous n’avons pas beaucoup d’informations sur le dossier en cours au Cameroun. C’est la raison pour laquelle nous engageons cette procédure », a-t-il dit également ; avant d’ajouter par la suite que « lorsqu’un crime est commis sur un français, dans son pays ou à l’étranger, la justice française est toujours compétente ». Et puisque dans cette affaire, il s’agit bien d’un crime, Me Comte a donc été sollicité par la famille de Laurence Vergne pour saisir la justice française.
Pour mémoire, Laurence Vergne, docteur en Biologie, assistante coopérante à l’Institut de recherche pour le développement, a été assassinée à Yaoundé dans la nuit du 6 eu 7 janvier dernier. Elle avait 31 ans. C’était au cours d’un braquage au domicile d’une de ses amies, qui avait mal tourné ; les malfaiteurs avaient ouvert le feu, de manière inexpliquée, sur la voiture des deux jeunes femmes. Mlle Vergne, atteinte au cou par une balle, était décédée quelques instants après. Rapidement, plusieurs personnes avaient été interpellées, dont Dangha Dieudonné, considéré comme le suspect principal. Ce dernier, proche de la victime a toujours clamé son innocence. Fait inhabituel même, les proches de la victime pensent également que le suspect N°1 n’est pas le coupable. C’est également l’avis de Mme Afité Madeleine, responsable de
la Maison des droits de l’homme du Cameroun, qui a mené sa propre enquête sur cette affaire.
Me Antoine Comte espère que, grâce à la procédure lancée au TGI de Paris, la justice française désignera un juge d’instruction pour qu’il puisse « lancer une commission rogatoire internationale pour que des enquêteurs français puissent se rendre sur les lieux du crime au Cameroun, afin d’élucidée l’affaire », ajoute l’avocat français. Mais la procédure ainsi évoquée pourrait être encore longue, et, la lumière ce crime odieux devra encore attendre avant d’apparaître.
Laisser un commentaire
Vous devez être connecté pour rédiger un commentaire.