C’était un secret de polichinelle. Désormais c'est confirmé.Interpol, le service de police international va se renforcer dans plusieurs pays africains.L’objectif clair de ce renforcement étant la lutte contre le trafic de drogue.
En effet, selon des enquêtes récentes, les spécialistes se sont rendus compte que l’Afrique,
et principalement ses régions ouest et centre sont devenus des zones prioritaires de transit
de la cocaïne et d’autres drogues dures, en provenance d’Amérique du sud et en direction de l’Europe.
Ce qu’il est désormais convenu d’appeler « les filières noires de la drogue » essaiment sur le continent
depuis plus d’une décennie.
Les pays les plus touchés ou sollicités –c’est selon- par ce fléau étant notamment ceux avec débouchée sur l’Océan atlantique.
Ainsi, les pays comme le Bénin, la Guinée Bissau, la Gambie, le Sénégal, et surtout le Ghana et le Nigeria sont fortement touchés
par le phénomène. Dans ce dernier pays même, des nombres importants de trafiquants sud-américains se sont installés
pour contrôler le bisness, profitant de la corruption généralisée de l’administration qu’ils soudoient facilement,
mais aussi et surtout, s’appuyant sur les réseaux locaux de crimes organisés qui prolifèrent déjà dans ce pays, commeen témoigne les prises d’otages régulières sur les personnels occidentaux travaillant sur des plateformes pétrolières dans le pays.Preuve de l’importance que prend ce phénomène sur notre continent, de nombreux africains (les jeunes surtout) sont
régulièrement arrêtés dans des aéroports européens en possession de la cocaïne. Recrutés facilement pour servir de mule,
ils sont prêts à tout pour passer la drogue en Europe, et empocher par la suite la « coquette » somme d’argent (on parle de plus
de 1000 euros par voyage) qui leur est promise comme récompense. Certains ingurgitent jusqu’à un (1) kg de boulette de poudre
pour maximiser leur chance de gain. Parfois çà passe, parfois, çà coince et, en majorité, ils se font serrer et jeter en prison.
Mais le phénomène a la peau dure. Et pour tenter d’y remédier totalement, les polices européennes compétentes, associées à
Interpol, ont donc décidé de le combattre à la source. C’est-à-dire sur place en Afrique, comme elles le font en Amérique du sud
et dans les Caraïbes depuis bien longtemps. Des agents d’Interpol sillonnent donc plusieurs pays du continent, à la recherche
d’éléments concrets pouvant permettre aux services de polices nationaux de lutter efficacement contre ce fléau grandissant.
Au Sénégal et en Côte d’Ivoire, les patrouilles mixtes africaine-française agissent déjà. Au Cameroun, une antenne d’Interpol va
voir le jour très prochainement. Elle avait été annoncée depuis novembre 2005, elle doit avoir une compétence sous-régionale
(Afrique centrale), même si dans les pays comme le Gabon, patrouillent également. Ailleurs, notamment dans les pays comme
le Nigeria, c’est plus complexe. Mais là-bas aussi, les choses sont faites pour endiguer le phénomène. Jusqu’à l’éradiquer ?
Là est une autre affaire.
Car Interpol n’est pas une organisation policière. C’est plutôt une structure internationale d’analyse sur la criminalité,
le grand banditisme et le terrorisme. Elle n’a donc pas de compétence d’action directe, et, pour agir sur le terrain, doit s’appuyer
sur les polices des pays concernés. Mais quand on sait le degré de « coopération » que peuvent avoir les services de polices
africains, on peut toujours être sceptique sur l’efficacité sur notre continent des investigations et des renseignements que peut
fournir Interpol à celles-ci Créée en 1923 pour favoriser la coopération policière dans le monde, Interpol compte aujourd’hui
188 pays membres. Son siège est à Lyon en France.
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