Le Cameroun a un nouveau gouvernement. Un « réaménagement » de l’équipe gouvernementale en place a été effectué par le président Paul Biya, vendredi 7 septembre dernier. Environ dix nouvelles têtes entrent au gouvernement, en même temps aue dix autres en sortent.
En parcourant la presse nationale sur Internet ce week-end (pour ceux des journaux qui ont pu mettre en ligne leurs articles), j’ai été frappé par les premiers commentaires et analyses nés de cet « évènement ». Dans leur majorité, ils signalaient les « départs importants » de certaines grosses pontes du régime, « limogés », « remerciés », « renvoyés », disaient presque en coeur les principaux journaux. Pour ne pas faire que du gris et du sombre, les papiers en question parlaient aussi succintement des nouveau « élus ». Le tout, dans une tonalité d’attente et de précision ultérieure à obtenir, pour « mieu informers nos lecteurs », ainsi se terminaient la plupart de ces articles.
Néanmoins, de manière générale, ce »réaménagement »ministériel a été traité donc comme un Evènement important. « Le » gros évènement politico-administratif même de cette rentrée. Plus important encore que le contentieux électoral en cours, et qui fait suite aux dernières élections couplées (municipales et législatives) du 22 juillet dernier. Plus précieux encore que les différents domaines diplomatique, administratif, éducatif, sportif auquels le pays est engagé ces dernières semaines. Je me demande, et d’autres personnes certainement avec moi, pourquoi cet intérêt démesuré pour cet « évènement », qui en fait n’en est pas un? Pourquoi tant d’avant-papier, tant de veille, tant d’intérêt pour faire simple, pour un réaménagement ministériel dans un pays où pareil exercice se reproduit tous les ans?
Les réaménagement ou remaniement mistériels au Cameroun sont quasi toujours des spectacles bizarres où le Prince (celui du Cameroun, pas celui de Machiavel) fait et défait « ses » ministres. Ceux-ci sont censés être ses collaborateurs directs dans la gestion du pays. Mais il ne les connaît pas, ne les voit pas non plus, car il n’assiste pasaux conseils ministériels, ni à toute autre manifestation devant impliquer l’exécutif du pays (hormis le défilé de la fête nationale, et…la finale de la coupe du Cameroun de Foot). Des « décrets » et autres tetes dits du chef de l’Etat sont souvent annoncés sur les ondes des médias nationaux sans pour autant qu’on puisse certifier que c’est le Prince Biya qui les a soit signé soit redigé.
La formation des gouvernements fait partie de ce genre de textes. Ce sont en clair des étranges jeu d’ombre ochestrés par un pouvoir sans relief et sans projet pour son peuple (et sa jeunesse notamment), dont les seuls but sont de repartir le « gâteau national » et…nourrir la presse d’éléments qui leur donneront matière à publier des « Editions spéciales » Celui de vendredi dernier n’échappe pas à cette logique.
nous ne voulons pas le changement d’homme mais plutot un changement de politique.