Le test ADN ressuscité

D’abord voté, ensuite supprimé, puis (re)voté. Voilà à ce jour les différentes décisions prises au sujet de « l’Amendement Mariani » portant sur l’instauration d’un test ADN pour les futurs candidats au regroupement familial en France. Un itinéraire en trois temps donc, dont le troisième épisode s’est écrit hier 3 octobre avec un nouveau vote, cette fois-ci, en faveur de l’amendement. Les sénateurs l’ont en effet adopté à une majorité relative (176 voix contre 138). Il y a un peu plus d’une semaine,
la Commission des Lois de l’Assemblée nationale avait voté pour l’instauration ; mais quelques jours plus tard,
la Commission des Lois du Sénat l’a supprimée. On pensait alors le dossier clos, et l’Amendement Mariani jeter définitivement aux oubliettes. Que non ! Hier, les sénateurs réunis en session plénière en ont donc décidé autrement. Pourquoi ce revirement ? Que s’est-il passé entre temps ? Y’aura-t-il un nouveau rebondissement dans ce dossier qui passe de plus en plus pour une « affaire » ? 
Les réponses sont assez simples. La première vient du « poids politique » donné à ce dossier. Le président Sarkozy avait fait de la lutte contre l’immigration clandestine et la maîtrise des flux migratoires un dossier prioritaire de son quinquennat. Tous les moyens sont donc bons pour arriver à cet objectif. Ainsi, dans la bataille qui a opposé les adversaires à cet amendement cité plus haut (essentiellement les députés de l’opposition et quelques-uns de la majorité) et ses supporters, l’exécutif a pesé de tout son poids. Hors le ministre de tutelle, Brice Hortefeux, le Premier ministre François Fillon est lui-même monté au créneau pour « convaincre » les parlementaires de voter pour ce texte. Message bien compris par ces derniers, qui, même en traînant les pieds, ont donc accepté de voter. Une autre raison pourrait être les « retouches » apportées à la mouture initiale de ce texte par les services du ministre de l’Immigration. Cette nouvelle version indique que, le Test ADN sera « volontaire », et non plus « proposé » aux candidats. Il sera aussi appliqué aux uniquement aux femmes et aux enfants, et non plus au « chef de famille » qui, selon, les mots d’un défenseur du texte, n’aurait pas à « connaître la surprise désagréable de constater par exemple que ses enfants ne sont pas…ses propres enfants ». D’autres modifications mineures ont aussi été apportées à cet amendement, sans pour autant le rendre plus lisible et même, bien accepté dans l’opinion. En effet, les soubresauts observés jusqu’ici sur ce texte montrent bien qu’il est complexe, et, pour le moins, sujet à disputes et polémiques. La classe politique, les milieux associatifs aussi, et même au sein des chercheurs, universitaires, professionnels de la santé (médecins, psychiatres, psychanalystes) les réactions ont été, et continuent même d’être antagonistes sur ce sujet. Même au sein de la communauté africaine en France, qui n’est pas en reste de cette affaire, puisque c’est essentiellement contre les africains que ce texte est dirigé (lire article à paraître lundi). Les médias aussi se sont émus de cette affaire, et, pour beaucoup, ont publié des pétitions des associations opposées à l’amendement en question. Mais comme d’habitude, dans ces cas, c’est toujours au politique d’en prendre la décision finale. Laquelle décision est, pour l’instant, favorable à cet amendement. Avant un nouvel épisode ? 

Une réponse à “Le test ADN ressuscité”

  1. Arno dit :

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