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Archive pour novembre 2007

Christine Ockrent, stop ou encore?

Lundi 26 novembre 2007

Christine Ockrent (CO), épouse Kouchner, est une grande dame du journalisme en France. Sa carrière, que je ne saurai présenter dans ces seules lignes, dure depuis longtemps. 40 ans au moins, si ce n’est plus. Elle a touché à tous les médias (télé, radio, presse écrite), elle a exercé depuis plus de 20 ans aussi les plus hautes fonctions dans différentes entreprises de presse écrite et/ou audiovisuelles. Outre ses activités professionnelles, elle a aussi donné des enseignements dans le domaine journalistique et a écrit de nombreux ouvrages en rapport avec le métier. C’est donc comme je le disais au début, une  »grande dame » du journalisme en France.

Si j’ai choisi de parler d’elle aujourd’hui, c’est parce que, après l’avoir regardé hier soir dans son émission Duel sur la 3, en dernière partie de soirée sur FR3, je me suis posé la question suivante: CO doit-elle continuer ou arrêter? Question simple et complexe à la fois, mais question devenue récurrente chez moi, chaque fois que je me cale sur son émission dominicale.

Contrairement à France Europe Express qu’elle présentait jusqu’aux dernières élections, émission d’une grande qualité, sa émission est d’une telle fadeur, d’une morosité que je me demande si ce n’est pas fait exprès pour pousser le peu de personne encore éveillé à cette heure si tardive d’aller au lit. Tout y est au ralenti; ses interventions, ses présentations, sont d’une lenteur et parfois même d’une vacuité qu’on se demande si on est bien sur une chaîne française. Selon les débats (ici les « duels ») elle annonce sa préférence dès le début de l’émission. Elle est assez souvent en accord avec les opinions de certains (et comme par hasard il se trouve que c’est régulièrement les membres du gouvernement ou des personnes aux idées proches de celui-ci » bref l’émission énerve, et toujours opposée aux opinions des autres (ceux qui sont critiques envers le gouvernement). Plus aucune neutralité, même pas de façade.

Le dernier conflit social avec les grèves des derniers jours en a encore donné une preuve cinglante. Lors de l’émission du 18 novembre, le représentant de Sud rail qu’elle avait convié sur le plateau a du faire face, à la fois à ses contradicteurs « officiels », mais aussi à Dame CO, qui ne manquait pas une occasion de lui dire, en substance, des phrases du genre  »vous êtes les plus durs contre la réforme admise par tous… » « vous êtes opposés à tout principe de modernité… » Des fois même, elle entrait dans un scénario fiction, nourri certainement par la rumeur, qu’elle faisait passer pour une réalité sue et connue de tous. Comme lorsque, parlant de Didier Le Peste, le Sg de la CGT Cheminots, elle s’empresse avec un grand sourire de préciser « adversaire de Bernard Thibault… »

 Il est certes très difficile, par les temps qui courent, de faire entendre une voix de neutralité sur les ondes en France aujourd’hui. Les journalistes (je parle des « grands » de ceux qui ont une grande émission de débat » ont de plus en plus de mal à prendre toutes leurs responsabilités pour mener des débats en toute équité et impartialité. La plupart du temps, volontairement ou non, ils se comportent comme partie prenante des débats qu’ils sont censés ARBITRER. Ils se « rangent » ainsi alors derrière les idées en vogue et plaident pour un principe de réalité. Par exemple, on entend presque tous les jours maintenant le sermon du, la France est à réformer parce qu’elle est en retard sur ses concurrents et qu’il faut que tout le monde accepte, même sans discussion les réformes. Sans discussion, pensent-ils.

Or précisément, il faut de la discussion. Il faut du dialogue, de la négociation et de la diversité de vues même sur des sujets dits consensuels ou sur ceux qui ne le sont pas. Et ce sont des journalistes comme CO qui sont censés organiser et permettre que ces discussions aient lieu. Malheureusement, ce n’est pas le cas. Duel sur la 3 ne favorise pas une telle démarche. Le concept en sans doute bon; mais, assurément, la présentatrice n’est pas à la hauteur. Car, comme nous l’avons dit sa lenteur et sa quasi-partialité rendent cette émission énervante. Alors il serait peut-être temps que CO passe la main de la présentation. Certainement, qu’avec son expérience et son savoir-faire, elle assurerait bien la rédaction en chef de l’émission, ou alors toute autre mission de responsabilité, en coulisses, qui nous épargnerait du spectacle pas très gai qu’elle nous propose les dimanches soirs.

Si Madame Ockrent venait à suivre notre conseil, ce ne serait pour elle pas un renoncement, ni un échec. Sa carrière est jalonnée de tellement de succès et de moments glorieux. Elle est l’inspiratrice, je dirai même la référence de centaines de jeunes qui se sont engagés dans la profession en la voyant, la lisant ou l’écoutant. Il serait dommage que, de la lumière qu’elle était pour ces jeunes, et pour les millions de téléspectateurs, elle devienne aujourd’hui et demain une ombre, un anti-modèle.

Ismaél Beah: Enfant-soldat devenu ambassadeur de l’Unicef

Samedi 24 novembre 2007

Heureux qui comme Ismaél Beah a fait un beau voyage. Un beau voyage? Oui. Un très beau voyage même; qui l’a mené des forêts sierra léonaise et libérienne jusqu’au siège social de l’Unicef à New York. Un voyage digne d’un conte de fée, digne de l’histoire d’Ulysse ou de Jason; J’exagère un peu dans la comparaison, mais bon, il ne faut pas faire la fine bouche face à l’histoire de ce jeune homme qui a fait l’actualité des gens célèbres ces derniers jours.

Ismaél Béah est un jeune sierra léonais de 27 ans, devenu cette semaine, Ambassadeur de bonne volonté de l’Unicef; plus exactement « Défenseur de l’UNICEF pour les enfants affectés par la guerre« . Habituellement, cette fonction symbolique, mais très honorifique est attribuée aux stars du Cinéma, du Sport, de la Culture, et même à d’anciennes personnalités politiques de premier plan, notamment ceux ayant oeuvré dans l’Ecologie, les Droits de l’homme, la Bonne gouvernance… Mais Ismaél Beah n’appartient à aucune de ces catégories. Il sort du néant. Pire même, de l’enfer. Celui de la guerre.

En effet, IB (ses plus simples initiales) a été enfant soldat dans son pays la Sierra Léone. Il a été enrôlé dans les troupes rebelles pour porter les armes et combattre contre des ennemis. C’était au début des années 90. Ses parents et ses deux frères ont été tués dans cette guerre civile en 1992. Le jeune homme a alors 12 ans. Dès cette même année, il est « réquisitionné » comme soldat avec de milliers d’autres jeunes enfants comme lui. Commence alors pour lui, une vie de sauvage et de criminel, qui l’amènera à « tuer pour le plaisir de tuer » comme il le dit lui-même. Son calvaire, et le mot n’est pas assez fort pour exprimer ce qu’il a vécu, va s’achever en 1996, quand il sera démobilisé.

A partir de cette année, il commence un autre « combat ». Celui-là, tout aussi difficile que l’épreuve de la guerre à laquelle il a été soumis pendant plus de trois ans. C’est celui de faire un trait, une croix, sur sa vie passée; d’oublier les massacres qu’il a commis, ou ceux dont il a été le témoin direct. Pour cela, il reprend le chemin de l’école à Freetown la capitale du pays. Loin des forêts dans lesquels il se battait. Loin aussi du regard de ses anciens « collègues » de guerre, et des autres enfants qui l’accompagnaient.

Mais, à peine avait-il commencé cette (re)socialisation par l’école que le conflit armé, jusque là cantonné aux régions de l’intérieur du pays, atteignait la capitale. Il dut alors fuir en exil et, errer de pays en pays. D’abord la Guinée, pays voisin. Puis, de Conakry, il fait un grand saut vers Le Cap en Afrique du sud, avant de revenir quelques mois plus tard à Abidjan en Côte d’Ivoire. Après avoir ainsi bourlingué pendant presque deux ans, sans faire grand chose, il atterrira aux Etats-Unis en 1998.

Au pays de l’Oncle Sam, il est accueilli par l’écrivaine Laura Simms. Cette dernière, conteuse professionnelle, deviendra en quelque sorte comme sa deuxième maman. Elle l’aidera à poursuivre cette scolarité, et, il étudiera même après les sciences politiques dans un collège américain.

Mais ce n’est pas sur les bancs de l’école que IB s’est révélé au monde. C’est davantage dans son activité de militant des droits des enfants. Et notamment des enfants soldats comme lui même l’était. Grâce donc à l’entregent de Laura Simms, il va sillonner les grands milieux politiques américains et surtout les assemblées de l’ONU pour sensibiliser les grands dirigeants de ce monde à la question des enfants-soldats. Pour être encore plus persuasif, il va publier un livre sur ce sujet: Long Way Gone: Memoirs of A Boy Soldier. C’est un roman autobiographique dans lequel il parle de son expérience d’enfant-soldat et de l’espoir qu’il y a d’en sortir pour vivre une vie « normale ».

La vie d’IB n’a pas été simple. Mais il s’en est sorti. Combien d’enfants-soldats en Sierra léone, au Libéria, en RDC, en Ouganda et ailleurs encore auront sa chance? Pas beaucoup certainement. Mais, l’espoir est désormais permis, au regard de son expérience; au regard du beau voyage qu’il a fait. De l’enfer, à la vie. Bravo à lui. Et que désormais, il profite de la tâche que lui a confiée l’Unicef pour aider d’autres enfants-soldats, à faire le même chemin de l’enfer à la vie. Rien que çà.

Merci les CHEMINOTS

Vendredi 23 novembre 2007

Merci les cheminots. Voilà le mot d’ordre qu’il faudrait retenir en ce jour de début « décrue » de la grève dans les transports publics en France. Merci les cheminots? Certains me demanderont si je ne suis pas un peu fou pour avoir pareille idée dans la tête. Non, je ne suis pas fou. Pas avec cette idée, ou encore pour toutes autres idées.

Je veux rendre hommage aux cheminots. Oui à ces braves cheminots de France. Non pas pour leurs activités quotidiennes (familiales ou professionnelles), encore moins pour je ne sais quoi d’autres. Je veux saluer le courage qu’ils ont eu en organisant la grève dont on vient de vivre quelques jours terribles. Neuf (9) jours de durs débrayages, en effet, viennent de nous être proposé par les cheminots de France. A cause d’eux, ou plus exactement de cette grève, beaucoup on bavé. Beaucoup de personnes ont bien galéré des retards ou de l’absence de trains durant ces jours.

Ils ont su monter au créneau, battre le pavé, « prendre en otage » tout le monde. Pourquoi? Parce que, pour aller vite, ils s’opposent à la remise en question de leurs « Régime spéciaux de retraite » . C’est un dossier très complexe et technique que je n’exposerai pas ici, chacun pouvant aller se faire son opinion sur ce sujet dans tous les articles qui ont été publiés dans la presse (en voici un http://www.orange.fr/bin/frame.cgi?u=http%3A//actu.orange.fr/articles/dossier/Le-regime-special-de-retraite-des-cheminots.html).

Mais au delà de cette histoire de Régime de retraite, c’est bien à un sujet plus global que les Cheminots, par leur grève, ont protesté: celui du pouvoir d’achat. Si la grève initiale (celle sur les Régimes de retraite) a été jugée par beaucoup comme un combat d’arrière-garde et impopulaire en plus (en atteste les sondages réalisés sur la question), le débrayage organisé, en jonction avec les fonctionnaires et d’autres salariés, sur le pouvoir d’achat est quant à lui un combat d’avant-garde, et même, de salut public.

Car, c’est le véritable sujet qui inquiète et mobilise la plupart des citoyens de ce pays. S’il est une chose qui est indiscutable, c’est bien celle de la dégradation du niveau de vie des gens. Manque de moyens nécessaires pour se nourrir, se divertir, se soigner; bref vivre. Et dans ce contexte donc, comment améliorer les conditions de vie des gens? Plus simplement, comment faire pour vivre mieux? Ce sont les réponses, ou même tout simplement les propositions de réponses à ces questions que les cheminots se sont mis en tête d’obtenir. Et ceci, à leur manière. C’est-à-dire en arrêtant le travail; leur travail.

Bien sur, lorsqu’il cesse leur activité, cela se ressent énormément dans tout le fonctionnement du pays. Preuve de l’importance de celle-ci. Et ils en sont conscients. C’est pour cela qu’ils se sont fait les porte-parole du malaise social cristallisé autour du pouvoir d’achat. Et s’ils ont choisi de devenir les porte-voix de tous ceux qui demandent une amélioration du pouvoir d’achat, c’est aussi parce que, ils sont les derniers aujourd’hui à pouvoir avoir la possibilité de le faire. Imagine t-on les courtiers, les footballeurs professionnels, les avocats et autres professions libérales prendre la tête d’un mouvement de réclamation pour tous les citoyens? Imagine t-on les journalistes, les soldats, les flics, et même les profs et instits se mettre en tête du cortège de tous les crève-la-faim? Certainement pas. Seuls les cheminots ont donc cette capacité et cette possibilité.

Au 19e siècle, et même dans la première moitié du 20e, ce sont les mineurs et les ouvriers en règle générale qui étaient les têtes de proue des requêtes sociales. Qui ne se souvient des mineurs de Germinal (1884) d’Emile Zola réclamant « du pain » pour eux et pour leur famille? Certes, les mineurs de Zola, et, de manière plus générale, les mineurs se battaient ainsi dans un scénario appelé « luttes des classes ». C’était une autre époque. On ne peut pas dire qu’on vive aujourd’hui dans le même contexte. Mais en quoi leur demande diffère t-elle des cheminots et des autres précaires d’aujourd’hui? N’est-ce pas pour du « pain » qu’ils se battaient hier et qu’on se bat aujourd’hui? Ne sont-ce pas toujours les mêmes injustices sociales qu’on dénonce?

Les cheminots de la Sncf et de la Ratp (et d’autres Régies de transport en France) nous ont rendu la vie difficile (et c’est peu dire) ces derniers jours. Moi, comme beaucoup d’autres, nous avons trinqué, ramé, bavé… Mais leur action de ces jours-ci ouvre des espoirs pour eux (et pour leur famille), si jamais leurs revendications sur leur Réforme de retraite aboutissent à des avancées notoires. Mais au delà d’eux, elle montre aussi que tous les autres travailleurs pourront (désormais) compter sur les cheminots pour ne plus être seuls dans leur demande de « pain », bref d’une vie un peu moins galère. En cela donc la grève des cheminots ouvre donc aussi des espérances pour tous les travailleurs de ce pays, parmi lesquels moi-même.

C’est en cela, c’est pour cela je dirai même, que je voulais leur dire Merci.

Match de foot France contre Maroc; Ce que je crois

Mardi 20 novembre 2007

Avez-vous regardé le match de football opposant l’Equipe de France à celle du Maroc vendredi 16 novembre dernier? Certainement que non pour beaucoup. C’était une rencontre passionnante sur le plan du jeu. Dans un esprit bon enfant, les deux équipes ont régalé le public du Stade de France et les nombreux téléspectateurs d’un magnifique spectacle. Tellement beau que, à la fin, j’étais satisfait que les deux formations se séparent sur un score de parité de 2 buts partout. C’eut été cruel que l’une ou l’autre perde. Surtout le Maroc, annoncé outsider du match, mais qui aura tenu la dragée haute, et parfois même, été plus menaçant que son illustre adversaire.

 Le match serait certainement resté dans les annales si une bande de crétins (c’est le mot) n’avaient pas choisi de pourrir l’ambiance. On va dire que c’était des supporters marocains. D’ailleurs on dirait qu’ils étaient les seuls au stade, tant l’enceinte était parée de drapeau rouge, couleur officielle de ce pays. Ces crétins au drapeau rouge donc, ont décidé de siffler l’hymne national français, et aussi de conspuer les joueurs bleus chaque fois que l’un d’eux touchait au ballon. Cela aurait été banal si çà s’était arrêté à une ou deux fois. Mais, les sifflets ont duré quasiment tout le match. Plus fort au début, ils ont baissé d’intensité par la suite, mais ne se sont arrêté qu’à la fin.

La principale question qui m’est venue après ce spectacle (beau dans le jeu, triste dans les sons qui montaient des gradins), c’est Pourquoi? Pourquoi ces sifflets lors de La Marseillaise? Pourquoi ces cris quand un joueur de l’Equipe de France touchait au ballon? Pourquoi, Pourquoi, Pourquoi…? Je n’ai pas de réponses concrètes, ni bien fouillées. Juste quelques intuitions.

Intuition que, les supporters marocains présents au Stade de France (en majorité des jeunes français d’origine marocaine ou maghrébine) étaient venus là pour supporter leur pays d’origine; mais que, face à la tribune médiatique qui leur était offerte par ce match de foot retransmis sur TF1 (la chaîne la plus regardée en France), il fallait passer des messages. Message communautaire, à tous les potes des cités et des quartiers; message « politique » aussi, moins pour le Maroc que contre la France. On pourra aussi tenter de dire que ces messages se nourrissent de l’histoire, l’histoire des relations entre la France et les anciennes colonies, notamment maghrébine, qui, tous les jours un peu plus, se révèle complexe, et « favorise » quelques écarts comme ceux observés l’autre jour.

J’ai aussi l’intuition que, il y avait dans cet incivisme affiché et revendiqué des supporteurs marocains, quelque chose qui ressemblait à une surenchère. Notamment celle de savoir s’il ferait aussi « bien » que les supporteurs algériens qui sifflèrent et envahirent le stade lors d’un match amical entre l’Equipe de France et l’Algérie en octobre 2001 au Stade de France. On sait que ce jour-là, on avait atteint le summum de la bêtise. Mais certains, les fauteurs de trouble notamment, s’en étaient réjouis. Et avait vu leur acte de délinquance comme un acte « d’héroïsme », de « revanche ». Je me demande toujours « héroïsme » et  »revanche » sur quoi? Sur qui? Alors même que l’Equipe de France de foot est aujourd’hui l’une des seules (si ce n’est la seule) vitrines de la France métissée « black-blanc-beur »; alors même que dans cette équipe, on ne retrouve pas que des joueurs français d’origine gauloise, mais des enfants de toutes origines, dont certains sont même d’origines marocaine ou algérienne, et font la fierté de cette équipe et de tout le pays.

Alors, pourquoi ces idioties de sifflets ou de cris? Aucune autre réponse. Simplement, j’ai le sentiment que, ce triste épisode  d’octobre 2001 est devenu, in fine, dans l’histoire, le point de départ d’une « course à la bêtise » entre certaines « communautés » contre la France qui pourtant est leur patrie. Communauté algérienne, communauté marocaine, communautés noires africaines aussi (ivoirienne, malienne, sénégalaise, camerounaise…).

Cette configuration, si elle est avérée pose un grave problème. Comment des personnes de nationalité française, même en étant d’origine étrangère, vivant en France, y travaillant aussi, peuvent-ils se comporter ainsi avec ce pays qui est d’une certaine façon le leur? Comment des gens peuvent-ils avoir de tels agissements en plein 21e siècle? Qu’est-ce qui peut justifier de pareils comportements? Songeraient-ils par exemple que d’autres communautés le fassent dans leurs pays d’origine? C’est-à-dire que, par exemple, les marocains qui vivent en Algérie et en ont la nationalité sifflent et conspuent l’hymne algérien et ses joueurs lors d’un match entre les deux pays? Assurément qu’un tel agissement ne resterait pas sans représailles ni punitions.

Alors, il serait normal que, ce qui est craint, ou plutôt, n’est pas fait ailleurs, ne soient pas fait en France non plus. Que chacun de ceux qui vivent en France, en ayant la nationalité ou pas, respecte ce pays. Du moins ses emblèmes importants comme son hymne national et ses joueurs de football. Il en va de notre respect à tous, et surtout d’une meilleure considération des uns et des autres.

L’Afrique (noire) est mal partie: épisode 2

Lundi 19 novembre 2007

Dans le précédant article sur ce sujet, j’évoquais le contexte historique du titre de cette Série. J’ai parlé de René Dumont, à qui on doit cette expression, de son oeuvre et notamment de sa pensée sur l’Afrique. Aussi, j’ai essayé d’expliquer quels éléments réels avaient présidé à la conclusion sentencieuse de M. Dumont. Je n’y reviendrais pas. A présent, je vais tenter d’étudier un premier cas qui permette de montrer en quoi, aujourd’hui, 45 ans après les propos de René Dumont, l’Afrique (noire) est (toujours et plus que jamais même) mal partie.

Dans la foulée des indépendances, c’est-à-dire les années soixante, les pays africains, sortis de l’ère coloniale, devaient amorcés leur décollage. Un décollage économique, politique, culturel… Comme acquis de base, il y avait des ressources naturelles (les matières premières, les ressources agricoles, animales et halieutiques) en abondance, mais peu de ressources humaines. Non pas qu’il n’y avait pas assez d’individus; mais des personnes compétentes dans tous les domaines pour amorcer et fixer le cap du développement du continent, on en comptait sur le bout des doigts. 

La première étape de cette « construction » de l’Afrique consistait donc en la formation de cadres et compétences nécessaires qui devaient accompagner ce processus. Tous les pays choisirent alors, d’une part, de créer des universités locales pour parvenir à cette fin; d’autre part, d’envoyer la plupart de leurs jeunes talents poursuivre ou parfaire leur formation à l’étranger, et notamment dans les anciennes puissances coloniales. A ce niveau, il convient de relever la première erreur de casting qui, on le verra plus tard, est une des raisons du retard ou tout simplement du ratage du développement de notre continent. Car, comment comprendre que ce soit dans les pays anciennement puissances tutélaires (et donc bénéficiaires de la plupart des ressources et richesses du continent) que nos pays aient confié la formation de ceux qui justement étaient appelé à remplacer l’administration coloniale? 

C’est pour le moins une maladresse si ce n’est tout simplement une bêtise. Parce que les méthodes de développement des anciennes puissances coloniales dans ces pays n’avaient toujours pas montré leur efficacité; parce que, aussi, elles avaient refusé de « libérer » les lieux, et, quand elles avaient accepté d’octroyer les indépendances, elles avaient traîné les pieds pour partir. Et, comment a t-on pu leur confier par la suite la formation des futurs cadres africains? C’était là une façon de se mettre la corde au cou, en acceptant que nos futurs dirigeants, formés dans les anciennes puissances coloniales, soient des produits formatés, pire même des toutous raisonnant, réfléchissant comme leurs « maîtres ».

En plus des futurs cadres formés à Paris, Lille, Lyon, Londres, Bruxelles et d’autres villes occidentales, il y avait aussi l’ensemble de ceux qui, sur place en Afrique, s’étaient déjà mis au service de l’administration coloniale. Les « Moniteurs indigènes », les « Petits soldats nègres » et autres supplétifs de l’administration coloniale étaient aussi des relais sûrs sur qui les anciens « maîtres » pouvaient s’appuyer après leur départ. De ce fait donc, des officines secrètes, via des réseaux plus ou moins officiels, sans compter l’appui de certains de leurs anciens subalternes devenus, par leur seule faveur, les nouveaux « maîtres » des lieux avaient été conservées pour poursuivre l’entreprise d’exploitation des richesses. Et ces subalternes, ces supplétifs, du fait qu’ils devaient aux « maîtres blancs » leur accession aux « Affaires », étaient de fait des espions ou tout simplement des nègres prompts aux sales besognes qui pouvaient leur être demandées par la suites. « L’Amitié » entre les mères-patrie et les anciennes colonies étaient essentiellement à ce prix. 

Cette amitié a donc été entretenue de cette manière dans bon nombre d’Etats. Au grand dam des peuples de ces pays africains, qui, parfois, ne savaient plus quelle était la différence entre la période sous colonisation et l’après indépendance. Seuls quelques pays ont su, ou ont essayé de s’affranchir du diktat de ce schéma sus-évoqué: La Guinée de Sékou Touré par exemple, le Ghana de Nkrummah, le Congo de Lumumba et dans une moindre mesure le Togo de Sylvanus Olympio et plus tard encore la Haute Volta de Thomas Sankara ou le Zimbabwé de Robert Mugabé. Mais on sait ce qui leur arriva par la suite; certains furent liquidés physiquement (Lumumba, Olympio, Sankara), d’autres retournés, marginalisés, ou chassés du pouvoir de manière brutale.

Tout ceci montre donc les premières erreurs qu’ont commises les nations africaines dans leur quête d’épanouissement, de développement. Erreur de choix de formation pour leurs futurs cadres dirigeants donc. Mais aussi erreur sur la nature des relations à entretenir avec leurs anciennes puissances tutélaires, erreur aussi dans les rapports à établir entre eux (les anciennes colonies). D’autres raisons existent, que nous développeront dans les prochains « épisodes » de cette série.

Sylvain Bemba, le « héros » de Léopolis

Jeudi 15 novembre 2007

C’est un auteur pas très connu. Pourtant, son oeuvre est grande. Sa personnalité aussi l’était. Je dis « Etait », parce que Sylvain Bemba n’est plus de ce monde. Voici 12 ans qu’il est décédé. Parti à la fleur de l’âge; à juste plus de 60 ans (1934 – 1995). La même année qu’un autre grand (très grand même) écrivain congolais, Soni Labou Tansi. Mais, si l’homme Sylvain Bemba est mort , l’auteur, l’homme de culture et de médias demeure vivant. Plus vivant que jamais même. D’ailleurs, c’est après sa mort que son oeuvre a commencé à être vraiment abordé. Pourtant, cette oeuvre, riche, diverse et intéressante, aurait du être à l’honneur plus tôt. Car, l’homme avait toutes les casquettes devant le conduire à la notoriété. En effet, il était écrivain, nous l’avons déjà dit. Et en tant qu’écrivain, il a touché à presque tous les grands genres littéraires: la poésie, le théâtre et surtout le roman. Bien plus, il publié aussi une « Encyclopédie » de la musique des deux rives du Congo, le sien, et celui de Kinshassa. Mais c’est dans le journalisme que Bemba a aussi déployé une bonne partie de son talent littéraire. Journaliste, ainsi se définissait-il. Et dans cette profession, il aura exercé tour à tour à la radio, à la télévision (il fut d’ailleurs patron de la jeune chaîne de télé publique de son pays) et notamment dans la presse écrite. il commença a user de sa plume pour raconter l’info très jeune, à 18 ans à peine. Il la poursuivit pendant près de 30 ans. Avec la même ferveur. Cette ferveur, il la déploya aussi dans les autres activités qu’il exerça. 

J’ai découvert Sylvain Bemba il y a quelques années, au hasard d’une lecture. En effet, je suis tombé par hasard dans une bibliothèque sur un roman appelé Léopolis. Par curiosité, j’ai choisi de le lire. J’ai pris deux soirées à le faire; et j’en suis tombé sous le charme.

J’ai donc décidé de faire des recherches complémentaires sur son auteur. Et c’est ainsi que j’ai eu la chance de connaître l’auteur Sylvain Bemba plus amplement et surtout son oeuvre complète. Bemba a vécu comme un penseur. Comme quelqu’un qui pensait plus qu’il ne vivait. Il a été précoce dans l’éclosion de sa pensée, qui, est très vite arrivée à maturité. Il a aussi été à l’avant-garde sur d’autres sujets. Il ne s’est pas exilé, ou mis en marge des problèmes réels de la société congolaise dans laquelle il a presque toujours vécu. Il a mis la main à la patte et dans le cambouis même, pour la construction de son pays. Militant par la plume (comme écrivain », il l’a aussi été par le verbe et par l’action. Décryptant la vie politique comme romancier, il l’a fait aussi comme journaliste et homme politique lui-même; puisqu’il a été député de la nation au Congo.  

En 1995, quelques mois avant sa mort, le Département de Littératures et Civilisations Africaines de l’Université Marien Ngouabi de Brazzaville décida de lui consacrer tout un colloque. Les actes de ce colloque furent publiés dans un livre fort intéressant appelé « Sylvain Bemba; l’Ecrivain, le Journaliste, le Musicien ». Les Pr Mukala Kadima-Nzuji et André-Patient Bokiba furent les coordinateurs de ce travail. Dans l’ouvrage, pas moins de 20 publications, en rapport avec tel ou tel aspect de la vie réelle ou littéraire de l’illustre homme furent évoqués. Quand le colloque se tenait, Sylvain Bemba était interné à l’Hôpital du Val de Grâce à Paris. de son lit d’hôpital, il envoya une correspondance amicale à l’ensemble des participants au colloque de Brazzaville. En épitaphe de ce texte, il dit ceci: 

« j’ai eu soixante ans en 1994; Dieu daignera-t-il fixer la limite au-delà de laquelle mon ticket cessera d’être valable? »  

S’il avait voulu prévenir ses amis et les autres personnes qui s’intéressaient à lui (notamment les participants au colloque) de sa mort prochaine, il ne se serait pas pris autrement. En effet, deux mois après cette belle épitaphe, il rendait les armes. Mort à Paris. Mais toujours vivant à Brazzaville et dans tous les quartiers de cette ville. De Makéléké à Poto Poto, de Bacongo à Moungali et ailleurs encore. Toujours vivant parce que ses obsèques donnèrent lieu à des réjouissances grandioses et aussi à des hommages de tout le pays et bien au delà. Le texte que nous publions ici, fait partie également de ces hommages. posthumes. Douze ans après. Pour que Sylvain Bemba ne soit jamais oublié. 

Bemba lui-même avait le souci de célébrer des hommes illustres et faire en sorte qu’ils ne sombrent pas dans l’oubli. C’est ainsi qu’il entreprit de rendre hommage, à sa manière, à Fabrice LUMUMBA. Son roman Léopolis, publié en 1984, est un texte tout entier dédié à la mémoire de l’ancien Premier ministre du Congo Belge. Dans cet ouvrage, dans lequel Lumumba est appelé Fabrice M’Pfum (littéralement « Fabrice le chef », M’Pfum signifiant le chef), Bemba s’intéresse plus particulièrement aux derniers jours de son illustre héros. Pour lui, Lumumba est un Mythe. Un « mythe africain ». Il le dit clairement dans ce texte, et aussi dans les notes paratextuelles relatives à ce roman. L’un de ses personnages, appelé Miss Norton dit ceci à propos du héros « « Fabrice M’Pfum est celui par qui votre pays a reçu un supplément d’humanité sans lequel toute nation est condamnée à dériver. Comme un navire à quai, chaque pays a besoin d’un héros tel que Fabrice que l’on jette sous les eaux à la manière d’une ancre pour stabiliser le bâtiment ». Point n’est besoin de commenter cette affirmation; tout y est clair. 

De Léopolis, Bemba fait aussi une oeuvre sur l’histoire de l’Afrique et en particulier celle du Congo Belge. A travers son héros, il aborde aussi la question de l’Afrique en période coloniale, celle de la naissance d’un élan panafricaniste, mais aussi et surtout celle de la période post-coloniale, avec toutes les complications y afférentes. Il propose plusieurs regards sur la découverte du continent et notamment sur la connaissance de Patrice Lumumba; celui de l’africain, porté par les wallabians, son peuple (avec comme symbole ici Mujima l’intellectuel) et celui de l’étranger, vu par Miss Norton, la jeune chercheuse américaine, venue en Afrique découvrir le mythe du « lion de Nkoï », périphrase désignant Fabrice M’Pfum. 

Léopolis est un texte simple et fort agréable à lire. Sa lecture ne laisse pas indifférent. On est marqué à la fois par le style tout en simplicité de l’auteur, les anecdotes, la description des personnages et des lieux naturels (forêt surtout). Je le recommande aux curieux, ainsi que les autres livres de cet auteur, comme la pièce de théâtre  Tarentelle noire et (1976) diable blancUn Foutu monde pour un blanchisseur trop honnête (1979)… 

 

 

L’Afrique (noire) est mal partie: épisode 1

Lundi 12 novembre 2007

René Dumont (1904-2001) était un visionnaire. Visionnaire? Certainement oui. En 1962, il publia un livre dont le titre donne son nom au titre de cet article: L’Afrique noire est mal partie. On peut le retrouver dans plusieurs versions de publication, dont le fameux « poche« . Ce livre, ainsi que d’autres encore qu’il publia en rapport avec notre continent (on peut citer L’Afrique étranglée (1980); Pour l’Afrique, j’accuse (1986); Démocratie pour l’Afrique (1991)…) est un véritable plaidoyer vibrant pour le continent. Ces livres, je ne les ai pas lus; juste des résumés et des notes de lecture. Je ne m’étendrai donc pas beaucoup là-dessus. Ils me serviront donc juste de prétexte pour l’argumentation qui va suivre.

Quand M. Dumont écrivait son « affirmation – titre » (l’Afrique noire est mal partie), c’était juste deux ans après l’accession à l’indépendance de la plupart de ces pays d’Afrique. Sous des intentions de réflexions écologiques (il était ingénieur agronome et grand expert des sujets environnementaux), M. Dumont s’attaquait surtout à des sujets politiques et économiques. Et notamment sur l’Afrique. Chacun de ses livres sur notre continent comportait donc une somme de constats et de pistes de réflexion sur ces sujets. C’est sans doute en voyant la situation des pays africains au lendemain des indépendances qu’il affirma que l’Afrique noire était mal partie. Aujourd’hui, de manière rétrospective, on lui donnera raison à ce monsieur. Et plusieurs fois même plus qu’une. Il a eu raison de dire qu’après les indépendances, notre continent était mal parti. La colonisation avait laissé nos pays exsangues. Dans tous les domaines: politique, économique, culturel… L’indépendance de nos pays n’avait pas été vraiment préparée. Les africains s’étaient battus pour l’avoir, et, au moment où ils s’y attendaient le moins, on (les puissances coloniales) la leur avait donnée. Comme un cadeau empoisonnée. Comme un mauvais bonbon qu’on donne à un enfant qui en réclame un bon.

De fait, les structures de gouvernance n’étaient pas appropriées par les peuples africains. Une élite, inféodée au pouvoir coloniale avait certes repris en main les affaires courantes à la suite du départ des « maîtres »; mais elle n’avait pas de marge de manoeuvre propre. Elle ne réfléchissait pas de sa propre tête. La  « feuille de route » de gérance était communiquée depuis les capitales des anciennes puissances coloniales. Les directives majeures aussi. Dans l’administration, on fonctionnait encore comme sous la colonisation. Le système éducatif aussi continuait d’être une pâle copie de celui des « maîtres ». Les exemples sont légion, et nous ne les citerons pas tous. Nos « dirigeants » avaient été choisis pour çà. Ils le respectaient à la lettre. Ceux qui voulaient s’affranchir de ce mode de conduite étaient « remplacés » voire liquidés. Il y avait donc des Etats dits « stables », où le président régnait d’une main de maître et assurait le calme et la sérénité par tous les moyens; et les Etats dits « instables », perturbés par les coups d’Etats et autres rébellions incessantes.

Deux ans après les indépendances donc, cette configuration était déjà visible. En fait, elle était aussi le prolongement logique de ce qui se passait déjà pendant la colonisation. René Dumont avait donc bien vu tout cela. Et il l’avait dénoncé dans les livres que nous avons cité ci-haut. En 1962, l’Afrique noire était donc mal partie. En 2007, quarante-cinq (45) ans après, le même constant s’impose. Si ce n’est même pire. Car, plus que l’Afrique noire seule, c’est toute l’Afrique en générale qui est mal barrée. Et si on était même méchant, on dirait qu’elle n’est pas partie du tout. Elle est encore dans les starting-blocks. Que faut-il pour qu’elle décolle? Quelles équations posées pour tirer ce continent vers le haut, vers l’avant même? Les questions on déjà (je dirai même toujours) posées. Mais les réponses apportées à ces questions sont, c’est une évidence, loin d’être suffisantes. Je ne compte pas ici tenter l’exercice; ce n’est pas mon intention et je dirai même mon rôle. Mais je vais faire une analyse en 3 parties pour montrer effectivement en quoi l’affirmation de M. Dumont est encore très actuelle et toujours opérante aujourd’hui.

 

Bon anniversaire Papa

Dimanche 11 novembre 2007

55 ans biens sonnés. Ca fait un bel âge. Un âge du respect, de l’expérience, du bilan aussi quelque part. Le bilan de la vie. Pas un bilan en terme d’évaluation finale; mais plutôt un point sur les années vécues, sur les années d’activités, tant professionnelle que familiale.

Mon père doit être à ce niveau. Mais tel que je le connais, il ne va pas s’arrêter pour s’évaluer. Il va continuer à vaquer à ses occupations. Pied au plancher, il l’est toujours. Parfois même, à la limite du surmenage. Mais, il a la chance de n’avoir jamais franchi la ligne de saturation; la ligne de rupture de fatigue. Car, sa force, moins que dans le physique, elle est d’abord dans le spirituel. En un mot, dans sa Foi.

Mon père ne vit pas, des fois; il prie. Il a tout dans la prière. Il croit tout possible par la Foi. La sienne est forgée sur du roc. Elle n’est pas qu’une attitude pieuse qui se manifeste dominicalement; elle est une façon de vivre au quotidien. Sa façon de vivre. Pas un sujet sur lequel il ne réfèrerait à la volonté de Dieu. Pas une affaire ou il ne demanderait pas à Dieu d’apporter l’intelligence et le soutien. Dieu est une panacée avec lui; assurément. Il n’y a de vie, d’espoir, de réussite, de santé, de bonheur qu’en Dieu. Il le croit. Il s’attelle (et se plaît aussi) à le dire. Presque chaque jour.

Dans son entourage, il force le respect. Ses convictions sont tellement chevillées au corps que, toute personne aux idées tordues se rendrait compte immédiatement à quel point il est dans sa « bulle ». Je parle de bulle, car il donne souvent le sentiment de vivre à part. Mais cette façon de vivre n’entame pas ou même ne bride pas sa joie de vivre. Elle ne lui enlève pas le goût d’une bonne blague, ou d’un bon moment de compassion. Moins encore, elle ne lui fait pas être déconnecté des réalités, que ce soit au boulot, ou à la maison, ou au quartier, ou ailleurs où il peut aller. Sa foi lui donne plutôt la force, la motivation permanente pour être le même partout.

Nous sommes cinq (5) ses enfants. Enfin 6 avec sa fille qu’il a eue avant de se marier à ma mère. A chacun de nous tous, il accorde la même importance, la même chaleur, le même amour. Il le fait tellement bien que des fois, il se trompe de nom entre nous en m’appelant par exemple Alain (du nom de mon jeune frère), ou une de mes soeurs, par une autre. Pour lui, m’a t-il dit, les noms n’ont que peu d’importance. Son plaisir c’est de nous avoir et de pouvoir nous témoigner tout son amour, de la même manière, avec la même force. Il dit trouver cette justesse, je dirai même cette justice de traitement dans la Foi.

Et s’il est juste envers nous, il l’est aussi avec ma mère, son épouse depuis 31 ans. Leur histoire serait longue à narrer ici. J’y reviendrai un jour. Mon père aussi équitable avec ses deux soeurs et son frère, tous beaucoup plus âgés que lui. Il est leur cadet, leur « fils » même. Tant les relations entre lui et ses aînés sont du genre enfant et parents. Et ce n’est que normal, je dirai. Ils sont plus âgés que lui je le disais tantôt (de 10, 15, 19 ans respectivement). En outre, il a perdu son père avant d’être né (sa mère était enceinte) et sa mère quand il avait juste huit (8) mois. Ce sont ces aînés qui l’ont donc élevé. Dans l’amour et dans le respect. En compensant joyeusement les places laissées vides par ses parents.

Il a toujours vécu avec l’idée selon laquelle, sans leur présence, sans leur participation, il serait mort après le décès de sa mère. Ils lui ont donc sauvé la vie. Et aujourd’hui, il ne manque pas une occasion de les remercier pour cela. Il va leur rendre visite assez souvent. Ils s’occupent d’eux, à sa manière et avec la même fierté et joie. Cela ne plaît pas toujours à d’autres, mais lui n’en a cure. C’est un devoir, un honneur même me dit-il. Avec ses cousins et cousines, de même que d’autres membres éloignés de la famille il a le même rapport et force le respect. Ses collègues de disent pas autre chose et lui tressent assez souvent des lauriers.

Ils ne sont pas les seuls, car moi aussi, il me fascine cet homme. Par sa simplicité, par sa profondeur aussi. Honnêtement, je me suis toujours rêvé en lui. J’ai toujours nourri le rêve d’être comme lui, avec ses qualités, sa Foi surtout. Je n’en suis pas c’est vrai. Mais j’essaie. J’essaie surtout aujourd’hui de lui rendre hommage, pour ce qu’il est, pour ce qu’il continuera d’être.

Car, je pense et je souhaite qu’il soit plus tard (beaucoup plus tard même) comme il était hier, ou comme il est aujourd’hui à 55 ans. Joyeux anniversaire Papa

Aubin, ton fils

Il y a Cinq ans, de Douala à Paris

Vendredi 9 novembre 2007

Il y a cinq (5) ans, je débarquais dans ce pays qu’est la France. 5 ans jour pour jour. Une demi-dizaine d’années. Ce jour-là, je faisais un saut dans l’inconnu. Dans le grand inconnu même je dirais. En effet, parti de ma Fac de Yaoundé I, après une licence de Lettres Modernes, je devais rejoindre celle de Marne-la-vallée pour y poursuivre mon cursus de formation en Lettres. Mais, Marne-la-vallée, dont je croyais naïvement que c’était une ville, n’était pas près de Yaoundé, ou encore de Nkongsamba chez moi (chez mes parents en fait), ou même encore de Douala où je devais embarquer. Marne-la-vallée (Malava pour les initiés) étaient loin. Très loin même. A plus de 6000 bornes de chez moi. Mais je devais y aller. Je devais rallier ce lieu où j’avais choisi et où j’avais eu l’autorisation de poursuivre mes études.

Mais Malava, c’était avant tout Paris. Et donc, dans mon esprit, aller à la fac de Malava, c’était aussi un peu aller à Paris. Or, dans mon imaginaire, comme du reste dans celui de beaucoup de jeunes africains, Paris c’est un peu tout à la fois. C’est une ville mythique, joyeuse, mais aussi lointaine (voire inaccessible), repoussante… Je n’avais pas d’appréhension particulière. Pas d’émotions superflues. Sauf quelques craintes. Crainte de la déstructuration et du déracinement: pas de famille, pas de proches, presque pas d’amis. Crainte aussi du temps: les infos glanées sur Internet et auprès de quelques personnes me disaient qu’il fait froid à ce moment de l’année (début novembre); pas trop bien sûr, mais suffisamment pour quelqu’un comme moi qui vient de la fournaise de Douala. D’autres craintes existaient, mais très passagères, et, elles étaient surtout entretenues par ma mère et mes autres parents que je devais laisser. Il faut dire que pour eux, c’était un gros déchirement. Moi, l’aîné, je m’en allais; si loin, si vite aussi. La semaine de mon départ, un malheur nous avait frappé. Ma grand-mère maternelle, avec qui nous vivions depuis 18 ans était décédée. Le mercredi 6 novembre 2002 très exactement. Pour moi c’était pénible de partir dans cette configuration. Ma grand-mère était très proche de nous. Du fait qu’elle habitait avec nous depuis tout petit, elle était devenue, non plus comme une personne âgée avec qui on entretient une distance liée à son âge ou à son lieu d’habitation, une personne proche, une soeur, une complice. Et elle s’était efforcée tout au long des années qu’elle avait passé avec nous de prendre ces nouveaux statuts: elle avait appris le français pour mieux communiquer avec nous ses petits-enfants (le patois de nos parents nous était difficile voire impossible pour mes plus jeunes frères et soeurs); elle s’était aussi baptisé et communié pour partager notre engagement chrétien. Et, à ce titre, c’est avec elle que nous allions à la messe le dimanche. Parfois même, quand nous traînions la patte, c’est elle qui nous incitait à nous dépêcher. Elle partageait beaucoup d’autres choses avec nous. Les confidences de son enfance, les anecdotes sur notre mère, qui était sa dernière fille, les histoires de…grand-mère aussi. Elle nous était trop précieuse. 

Sa disparition donc ne pouvait être qu’un gros coup de chagrin. Surtout pour moi; car elle m’avait fait venir de Yaoundé où je vivais, et d’où je m’apprêtais à m’envoler pour Paris, pour rester un moment à ses côtés. Elle avait certainement senti qu’elle partirait bientôt. Elle avait donc demandé que je vienne. J’étais arrivé 5 jours avant son décès. Comme d’habitude, elle m’avait entretenu de l’avenir. Pas trop du passé, elle n’aimait pas beaucoup çà. Elle m’avait parlé de moi, de mon grand-cousin (son premier petit-fils) de mon rôle en tant qu’ainé; elle avait aussi évoqué mes futurs enfants en me disant d’être proches d’eux et de leur apprendre sa mémoire. Pendant les trois premiers jours de mon séjour à ses côtés, elle m’avait parlé chaque instant; quasiment toute la journée. Mes plus jeunes frères et soeurs allaient à l’école, mes parents au travail. J’étais donc seul à rester à la maison avec elle. Ces moments à deux étaient donc propices à nos conversations. Lesquelles lui faisaient du bien; puisqu’elle s’en donnait à coeur joie. Progressivement, sa maladie (une asthme chronique et compliqué) s’était stabilisé. Mais, juste un jour. Et puis après, çà avait empiré. Comme si, le lot de ses confidences pour moi étaient finies et, qu’il était temps pour elle de « retourner au père ». Je dis « retourner au père » car c’est une expression qu’elle affectionnait. Dans la nuit du Mardi 5 au mercredi 6 novembre donc, elle s’était éteinte. A 83 ans. Elle s’appelait SIGNE VICTORINE.

J’avais attendu un jour. Puis deux, puis trois. Je voulais attendre plus longtemps. Afin de pouvoir participer à ses obsèques. Mais, mes parents ne voulaient pas. D’autant plus que celles-ci étaient programmées deux semaines plus tard. Ils m’avaient dit, « il est temps pour toi de partir; elle n’aurait pas aimé que tu t’arrêtes de faire ce que tu as à faire juste pour attendre qu’on l’inhume ». Je m’étais opposé à cette lecture. Meurtri de douleur, en colère qu’on puisse ne pas vouloir que je lui rende l’hommage qu’elle méritait. Mais les remarques de plus en plus nombreuses de mes parents et d’autres proches qui comptent avaient fini par me faire accepter l’idée de partir sans attendre son enterrement.

C’est ainsi que j’ai pris ma petite valise, avec quelques effets à l’intérieur, et surtout, un jujube (ce « fruit » porte-bonheur qu’il y a chez nous en pays Bamiléké) qu’elle m’avait donné juste avant sa mort. Je l’avais rangé bien dans mes effets. J’étais parti à Douala avec mes parents, tôt le matin, pour embarquer à 11H. Le vol fut une épreuve. Car à ce contexte douloureux et lourd que je viens de décrire, s’ajoutait celui qui m’attendait dans mon nouveau pays hôte. Où allais-je atterrir, où allais-je descendre? Qui allait venir me chercher, pour me conduire où? Quand j’embarquais, je n’avais aucune indication, aucune réponse à ces questions. Je savais que j’allais à Paris, puis à la fac de Malava. Mais je ne savais rien d’autre. Il est vrai que, manquant de relais sociaux (pas de famille, ni amis) à Paris, je ne pouvais pas compter sur quiconque.

C’est donc dans la plus grande confusion que j’atterris ce samedi 9 novembre 2002 à 18 h à Roissy. Moins qu’aux tracasseries des vérifications de la police aux frontières, c’est surtout au froid et à l’incertitude des modalités d’installation que j’avais été le plus confronté. J’étais sorti de la zone de contrôle, avec ma valise, mon petit sac contenant mes documents. Je n’avais regardé personne, puisque je savais que personne ne m’attendait. Autour de moi, des gens se saluaient chaleureusement, contents d’avoir rejoint qui un frère, un parent ou qui d’autre des amis. Moi, je m’étais retrouvé avec moi-même. J’avais « erré » quelques minutes là, à ne pas savoir quoi faire, ni où aller. J’avais retourné ma vie, mes projets et tout le reste dans mon esprit cent fois, et je n’avais pas trouvé de solutions aux problèmes immédiats qui se posaient à moi. Mais je n’avais pas paniqué, encore une fois parce que je ne m’attendais à rien d’autre. Seul le temps, frais, commençait à entamer mon « héroïsme ». Et surtout, plus le temps avançait, plus les gens avec qui j’avais voyagé disparaissaient. 2 h plus tard, j’étais encore là; et je ne reconnaissais plus personne de mon vol. Sans toujours avoir de solution à mon lieu d’installation sur ce jour-là au moins.

Me voyant tourner en rond, une dame noire m’avait accosté; elle m’avait demandé si j’attendais quelqu’un. Je lui avait dis « non ». Elle m’avait alors conseillé de rappeler chez moi au Cameroun et de leur dire que j’étais bien arrivé. Elle m’avait indiqué où je pouvais acheter une carte téléphonique, et comment m’en servir. Ensuite elle s’était éclipsée en me laissant son numéro de téléphone. Je l’avais remercié mille fois. J’avais suivi son conseil. Mais, plutôt que mes parents, j’avais appelé un proche de la famille, prêtre, qui m’avait aidé à trouver mon inscription, et qui venait de séjourner 4 ans à Paris. C’est d’ailleurs lui qui avait payé mon billet d’avion. Je l’avais eu presque vers 22h. Il m’avait demandé ce qui n’allait pas. et je lui avais expliqué que j’étais encore à Roissy, sans savoir où je pouvais passer la nuit. C’est alors qu’il m’avait communiqué les coordonnées d’une famille amie à lui. Il les avait appelé dans la foulée et leur avait expliqué la situation. Ensuite je l’avais rappelé et il m’avait dit de les appeler. Ce que j’avais fait. Cette famille (la famille Njomo), résidant à Colombes dans le 92 m’avait donc indiqué comment faire pour arriver jusqu’à leur domicile. « Prends tel train, puis fait la correspondance, puis tel train encore; direction ceci ou cela, ensuite le bus, direction tel, comptes les arrêts…. » Voilà à peu près la teneur du message que M. Njomo m’avait donné ce soir-là. Bien entendu pour moi c’était difficile. Je ne savais même pas ce qu’était un RER, ou encore un métro ou une direction machin-chouette. Mais, l’instinct de survie me guidait. Je pris mon courage à deux mains et je m’engageai sur le chemin. Au bout de 2 h (il était presque minuit) après moult tracasseries, j’arrivais donc en gare de La Défense, où le neveu de mon hôte d’un soir vint me récupérer. Un quart d’heure plus tard nous arrivions à leur domicile. Je poussai un grand souffle. Regardant devant moi, non pas derrière. En essayant d’oublier très vite cette journée particulière. Aujourd’hui, Cinq (5) ans ont passé. 

Du nouveau en francophonie

Jeudi 8 novembre 2007

Il y a du nouveau en Francophonie. L’Organisation internationale de la francophonie (OIF) a lancé un appel à candidatures pour « le volontariat francophone ». Qu’est-ce que c’est? Si j’en crois le communiqué l’annonçant, le Volontariat francophone est un « projet-pilote qui encourage la mobilité sud-sud (et) permet à des volontaires âgés de 21 à 35 ans de valoriser leur compétences tout en contribuant à des actions en faveur du développement. Avant même d’entrer dans le détail des significations de ce projet, saluons l’initiative. C’est en effet une de celle qui permet de donner plus de dynamisme à cette organisation souvent trop rigide et statique. Espérons maintenant que cette initiative sera un franc succès et surtout que les différents processus de mise en forme ne seront pas entachés d’irrégularités; comme par exemple le choix des volontaires, qui devra être basé sur les seules compétences et…volonté justement des différents candidats qui postuleront.

Personnellement je vais faire acte de candidature à l’une des missions proposées. Même s’il est vrai que j’aurai pu solliciter deux ou trois missions différentes, j’ai choisi de me proposer pour le poste de « journaliste au Laos ». D’abord parce que, le projet de l’OIF prévoit qu’on ne puisse se présenter qu’à un seul poste à fa fois. Ensuite, la mission en elle-même m’intéresse. En lisant son descriptif, j’ai réalisé que j’avais non seulement les compétences pour l’assurer mais aussi la volonté de m’investir dans une telle tâche.

Voici ce qui est proposé: La mission principale consiste à appuyer la rédaction d’un journal qui s’appelle le Rénovateur. Ce canard, fondé en 1998, est le seul du pays à écrire en langue française. Pour arriver à publier dans un français correct, il a toujours bénéficié de l’appui de l’OIF et même de l’Alliance française dans le pays, qui abrite d’ailleurs son siège. Par le passé, l’OIF a financé la parution de 7 numéros. A présent, elle se propose donc (par le poste de volontaire ouvert) de continuer à aider ce journal d’une autre manière. Le travail de ce volontaire consistera aussi à (re)lire, corriger les articles écrits par les journalistes locaux qui constituent l’équipe rédactionnelle du Rénovateur. C’est une tâche que je connais un peu, pour l’avoir fait quand j’étais stagiaire, puis collaborateur de l’Union de la presse francophone. En effet, au siège international de cette association de journalistes comprenant plus de 3000 membres journalistes francophones et des Sections dans plus de trente (30) pays dans le monde, nous recevions les articles d’un journal appelé Az Média, journal bilingue français – azerbaïdjanais.

Publié par la Section azerbaïdjanaise de l’UPF, il était envoyé au siège de Paris par courriel pour que les articles écrits par les journalistes locaux soient corrigés, « toilettés » même. Je m’y suis consacré pendant un an environ. Mon travail consistait, moins que dans le fond (connaissant peu le pays et sa politique ou son économie) à m’investir dans la forme et notamment le style, la grammaire, le lexique… Au début, l’exercice avait l’allure d’un sacerdoce. La compréhension, je dirai même le décryptage de phrases et expressions écrites par ces confrères étaient particulièrement difficiles. Il faut dire que, russophones à la base, ils avaient pour la plupart juste la maîtrise de l’azerbaïdjanais et du russe. Certains étaient aussi « calés » en anglais. Le français était pour eux tous une langue nouvelle; aimée, mas difficilement maîtrisée. Les textes écrits par eux n’étaient donc pas très « lisibles ». Avec Alain Garnier, qui s’occupait spécialement de ce dossier à l’UPF (conjointement avec ses fonctions de responsable de l’agence en ligne de l’Union) nous avons corrigé certains numéros. Au final, j’ai même fait une interview et un portrait croisés avec la présidente de la Section azerbaïdjanaise Zeynab Kazimova (également rédactrice-en-chef d’Az Média) qui a été publié dans le numéro 118 (Septembre – Octobre 2004) de La Gazette de la presse francophone, le journal de l’Union…  

Mais je ne compte pas m’appuyer que sur cette seule expérience. J’ai aussi pour moi une certaine connaissance de la presse et notamment des sujets liés à la francophonie; comme l’attestent mes collaborations régulières depuis plus de trois ans avec des journaux spécialisés comme La Gazette cité ci-haut, et aussi Francophonie du Sud, supplément du Français dans le monde, le magazine publié par la Fédération internationale des profs de français avec le soutien des Editions Clé et de la défunte agence intergouvernementale de la francophonie. Diplômé de Lettres modernes (je prépare une thèse en Littérature comparée) je compte aussi m’appuyer sur les connaissances littéraires et linguistiques acquises dans mes années de formation pour me mettre au service de cette tâche. Enfin, ma volonté est grande de m’investir dans une telle mission et dans cette région, si loin, mais si proche aussi, inconnue aussi, mais dont je voudrais faire la connaissance. Et par la même occasion d’aller à la rencontre d’un autre « type » de francophonie, celle du sud-est asiatique, après avoir éprouvé celle d’Afrique (où je suis né et ai grandi) et celle d’Europe (où je vis depuis quelques années).

En conclusion de ce texte, je voudrais redire l’enthousiasme et la joie que j’éprouve par rapport à l’initiative « volontaire francophone » de l’Oif. J’ose penser que beaucoup d’autres francophones comme moi éprouvent ces mêmes sentiments. Elle marque à coup sûr une ère nouvelle pour la Francophonie. Et consacre dores et déjà, la nouvelle Francophonie. 

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