Du nouveau en francophonie

Il y a du nouveau en Francophonie. L’Organisation internationale de la francophonie (OIF) a lancé un appel à candidatures pour « le volontariat francophone ». Qu’est-ce que c’est? Si j’en crois le communiqué l’annonçant, le Volontariat francophone est un « projet-pilote qui encourage la mobilité sud-sud (et) permet à des volontaires âgés de 21 à 35 ans de valoriser leur compétences tout en contribuant à des actions en faveur du développement. Avant même d’entrer dans le détail des significations de ce projet, saluons l’initiative. C’est en effet une de celle qui permet de donner plus de dynamisme à cette organisation souvent trop rigide et statique. Espérons maintenant que cette initiative sera un franc succès et surtout que les différents processus de mise en forme ne seront pas entachés d’irrégularités; comme par exemple le choix des volontaires, qui devra être basé sur les seules compétences et…volonté justement des différents candidats qui postuleront.

Personnellement je vais faire acte de candidature à l’une des missions proposées. Même s’il est vrai que j’aurai pu solliciter deux ou trois missions différentes, j’ai choisi de me proposer pour le poste de « journaliste au Laos ». D’abord parce que, le projet de l’OIF prévoit qu’on ne puisse se présenter qu’à un seul poste à fa fois. Ensuite, la mission en elle-même m’intéresse. En lisant son descriptif, j’ai réalisé que j’avais non seulement les compétences pour l’assurer mais aussi la volonté de m’investir dans une telle tâche.

Voici ce qui est proposé: La mission principale consiste à appuyer la rédaction d’un journal qui s’appelle le Rénovateur. Ce canard, fondé en 1998, est le seul du pays à écrire en langue française. Pour arriver à publier dans un français correct, il a toujours bénéficié de l’appui de l’OIF et même de l’Alliance française dans le pays, qui abrite d’ailleurs son siège. Par le passé, l’OIF a financé la parution de 7 numéros. A présent, elle se propose donc (par le poste de volontaire ouvert) de continuer à aider ce journal d’une autre manière. Le travail de ce volontaire consistera aussi à (re)lire, corriger les articles écrits par les journalistes locaux qui constituent l’équipe rédactionnelle du Rénovateur. C’est une tâche que je connais un peu, pour l’avoir fait quand j’étais stagiaire, puis collaborateur de l’Union de la presse francophone. En effet, au siège international de cette association de journalistes comprenant plus de 3000 membres journalistes francophones et des Sections dans plus de trente (30) pays dans le monde, nous recevions les articles d’un journal appelé Az Média, journal bilingue français – azerbaïdjanais.

Publié par la Section azerbaïdjanaise de l’UPF, il était envoyé au siège de Paris par courriel pour que les articles écrits par les journalistes locaux soient corrigés, « toilettés » même. Je m’y suis consacré pendant un an environ. Mon travail consistait, moins que dans le fond (connaissant peu le pays et sa politique ou son économie) à m’investir dans la forme et notamment le style, la grammaire, le lexique… Au début, l’exercice avait l’allure d’un sacerdoce. La compréhension, je dirai même le décryptage de phrases et expressions écrites par ces confrères étaient particulièrement difficiles. Il faut dire que, russophones à la base, ils avaient pour la plupart juste la maîtrise de l’azerbaïdjanais et du russe. Certains étaient aussi « calés » en anglais. Le français était pour eux tous une langue nouvelle; aimée, mas difficilement maîtrisée. Les textes écrits par eux n’étaient donc pas très « lisibles ». Avec Alain Garnier, qui s’occupait spécialement de ce dossier à l’UPF (conjointement avec ses fonctions de responsable de l’agence en ligne de l’Union) nous avons corrigé certains numéros. Au final, j’ai même fait une interview et un portrait croisés avec la présidente de la Section azerbaïdjanaise Zeynab Kazimova (également rédactrice-en-chef d’Az Média) qui a été publié dans le numéro 118 (Septembre – Octobre 2004) de La Gazette de la presse francophone, le journal de l’Union…  

Mais je ne compte pas m’appuyer que sur cette seule expérience. J’ai aussi pour moi une certaine connaissance de la presse et notamment des sujets liés à la francophonie; comme l’attestent mes collaborations régulières depuis plus de trois ans avec des journaux spécialisés comme La Gazette cité ci-haut, et aussi Francophonie du Sud, supplément du Français dans le monde, le magazine publié par la Fédération internationale des profs de français avec le soutien des Editions Clé et de la défunte agence intergouvernementale de la francophonie. Diplômé de Lettres modernes (je prépare une thèse en Littérature comparée) je compte aussi m’appuyer sur les connaissances littéraires et linguistiques acquises dans mes années de formation pour me mettre au service de cette tâche. Enfin, ma volonté est grande de m’investir dans une telle mission et dans cette région, si loin, mais si proche aussi, inconnue aussi, mais dont je voudrais faire la connaissance. Et par la même occasion d’aller à la rencontre d’un autre « type » de francophonie, celle du sud-est asiatique, après avoir éprouvé celle d’Afrique (où je suis né et ai grandi) et celle d’Europe (où je vis depuis quelques années).

En conclusion de ce texte, je voudrais redire l’enthousiasme et la joie que j’éprouve par rapport à l’initiative « volontaire francophone » de l’Oif. J’ose penser que beaucoup d’autres francophones comme moi éprouvent ces mêmes sentiments. Elle marque à coup sûr une ère nouvelle pour la Francophonie. Et consacre dores et déjà, la nouvelle Francophonie. 

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