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Archive pour décembre 2007

Du plaisir de se retrouver avec des amis

Vendredi 28 décembre 2007

 

En posant mes valises à l’étranger dans cet entre-deux fête, j’ai renoué avec un plaisir que je n’avais pas ressenti depuis un petit moment. Celui d’être entre des amis, avec des personnes proches ; des personnes connues de longue date, avec qui, en plus de ressasser le passé, on peut disserter aussi du présent et de l’avenir. C’est un temps agréable, un temps charitable même aussi, tant la complicité (même circonstancielle) entre nous est effective. 

Ce temps de gaieté, de jovialité est d’autant plus à apprécier que, dans la brume et la frimasse du temps qu’il a fait ces derniers jours chez moi, il était temps de voir, de connaître et de ressentir autre chose. Et cet « autre chose », il a fallu sortir des frontières hexagonales pour l’avoir. 

C’est un temps nécessaire au ressourcement, au renforcement des liens d’amitié et d’estime ; mais aussi au partage d’expériences professionnelles, académiques, sociales. Bref, au partage des moments de vie. Comme pour témoigner aux autres de ce qu’on vit, et, par-là même, recueillir aussi leur témoignage sur chacune de leurs expériences. Tout le plaisir de l’amitié est là dans ce partage réciproque. 

Car, même si on n’a pas toujours les mêmes idées, les mêmes expériences, les mêmes projets, quel plaisir de les partager, de les exposer ? D’y réfléchir ensemble ? Le plaisir de la (re)découverte en somme, avec ces joies, mais aussi ces peines. Le plaisir aussi de débattre, de discuter, de convaincre ou d’accepter d’être convaincu, sur des sujets divers ; la politique, le sport, la « vie », les enfants, l’amour… 

Il y a avec moi des gens très proches, que je connais depuis. D’autres que je découvre ; et d’autres encore que je redécouvre tout simplement après de longs moments d’absence. Un seul ferment nous lie : l’amitié. Sont-ce des vrais ou des faux amis ? Je ne me pose même pas la question et à vrai dire je n’en sais rien. Et peu m’importe même de savoir s’ils seront encore amis demain, après-demain… Car pour l’instant, au regard des sourires échangés, des commentaires partagés, des nouvelles respectives prises, il y a tous les signes de quelque chose de fort. Pour certains même, c’est le bonheur de se retrouver dans une telle configuration, et, ils le disent haut et fort. 

« Tant que tu seras heureux, tes amis seront nombreux; vienne l’adversité, tu resteras seul », disait Ovide. Espérons que cette maxime ne s’applique pas à nous, juste après ces fêtes. Pour l’instant, on savoure. Allègrement. Bonnes fêtes à vous aussi. 

Immigration, Migration et Mondialisation en France

Jeudi 20 décembre 2007

Immigration, Migration et Mondialisation en France

La semaine dernière, Nicolas Sarkozy a fait passer une note de travail à son ministre de l’Immigration et de l’identité nationale, dans laquelle il demandait à ce dernier de tout mettre en oeuvre pour que, désormais,  »l’immigration économique représente 50% des entrées en France », et non plus… 7% comme actuellement. En terme simple, il demande de passer du simple au septuple dans ce domaine. De 7% à 50%, dès cette année. C’est vrai qu’il s’agit d’immigration économique, en d’autres termes d’immigration concernant des personnes qui viennent travailler réellement et faire prospérer l’économie française. Mais quand même; çà paraît assez difficile, voire utopique de faire passer, dans quelques sujets que ce soit (à plus forte raison dans un sujet aussi délicat et complexe que celui-ci), un chiffre du simple au septuple.

Du coup, je me pose quelques petites questions relatives à cette annonce: Comment les autorités compétentes vont-elles proceder pour parvenir à cet objectif? Qu’est-ce qui soutend cette note? que sous-entend t-elle également? Où va t-on aller chercher les personnes adéquates pour cette « super immigration économique »? Que va leur proposer la France, en terme de droits, de salaire, de sécurité…? Comment va t-on faire pour attire des « talents » en France, sans permettre que ceux-ci puissent venir avec leur famille? 

Je n’ai évidemment pas les réponses à ces questions; mais j’ai quelques idées pour aider à les comprendre, et surtout à montrer que la note de M.Sarkozy n’est pas sérieuse ou alors est, elle est irréalisable à court terme. D’abord et avant tout, il me semble que la France n’est pas un pays en chantier qui ait besoin de main d’oeuvre étrangère; même qualifiée. Pas de gros projets industriels en vue; pas d’évènements majeurs à organiser dans lesquels il nécessite de grandes réalisations. Les secteurs les plus employeurs dans ce pays en ce moment sont surtout ceux dits des « services à la personne » (baby-sitting, aide aux devois, garde de personnes malades et âgées…). Et pour ces secteurs, est-il nécessaire de faire venir des gens de l’étranger pour y travailler? Assurément non. Dans les plus de 2 millions de chômeurs de ce pays, il s’en trouverait bien un grand nombre susceptible d’occuper les postes qui se créent dans ces « services à la personne ».

D’autre part, Il a été dit par M. Sarkozy que l’augmentation des immigrés économique visait aussi à freiner l’immigration familiale, première filière d’entrée en France. C’est pour le moins très grave; pas dans le fait qu’on veule remplacer des gens qui viennent juste suivre un conjoint ou un parent par d’autres qui viennent travailler. Mais, c’est grave parce que, faire ou prétendre augmenter de 43% (c’est le ratio qu’il y a entre le chiffre actuel de l’immigration économique (7%)et celui auquel la Note Sarkozyene veut amener, soit 50%) au détriment de l’immigration familiale est un non sens. Car, d’une part, cela équivaudrait à dire que des milliers d’étrangers arrivant en France au titre de l’immigration familiale sont des bons à rien, qui ne travaillent pas et qui représentent des charges pour le pays. Or, beaucoup de ceux entrés en France par ce biais travaillent et paient leurs impôts. Même si ce ne sont pas dans les métiers pointus, ils sont la plupart du temps employés dans des tâches, certes ménagères, mais dont l’utilité est avérée; par exemple le nettoyage, la voirie, le petit commerce.

D’autre part, promouvoir « l’immigration économique » de cette façon ci, reviendrait à dire aussi qu’on accueillera en France une cohorte d’hommes ou de femmes, célibataires et sans aucune autre attache dans le pays. C’est aussi humainement dangereux et même pervers. Et, justement, l’un des effets pervers de ce genre de méthode, serait de « pousser » ces personnes venus travailler seuls en France, à trouver de nouveaux partenaires ici sur place. seraient condamnés à vivre sans leur famille, qui, du fait de la large restriction de l’immigration familiale, ne pourrait pas venir en France. Une situation condamnable au regard du droit et des conventions internationales sur l’immigration.

Handball Africa

Jeudi 20 décembre 2007

Le Handball en Afrique n’est pas un sport mineur. Non; il fait même partie des disciplines qui compte, dans de nombreux pays, beaucoup d’adhérents et de pratiquants. Même si on est loin de la ferveur du foot, considéré partout comme une religion, ou du Basket et de ses effets bling-bling et spectaculaire, le handball ne reste pas moins populaire sur tout le continent.

Les moyens manquent encore dans cette discipline. Moyens financiers pour permettre à ceux qui le pratiquent à un bon niveau de pouvoir en vivre; en effet, si l’on excepte les joueurs des clubs des pays du Maghreb et de l’Egypte, partout ailleurs, c’est encore un sport amateur ou sémi-professionnel. A cause du peu de moyens qu’on investis à ce niveau, ces deux dernières catégories ne peuvent donc pas permettre aux joueurs de pouvoir vivre en jouant uniquement au Handball.

Mais, s’il manque de l’argent, et même parfois les infrastructures adéquates (nous reviendrons dans un autre article sur ce problème d’infrastructures qui est le mal principal du sport en Afrique), il n’empêche que les joueurs, les clubs ou les sélections africaines puissent parfois rivaliser avec les autres du monde, même les meilleures. Que ce soit dans les épreuves de clubs ou collectives. Ou même encore, par la qualité des joueurs du continent qui évoluent pour des clubs de pays huppés et/ou de leurs sélections.

La preuve de cette dernière idée vient encore d’être administrée par l’Angola, récente 6e (sur 24) des derniers Championnat du monde de handball qui se sont déroulés en France du 2 au 16 décembre 2007. Les joueuses venues pour la plupart de Luanda (14 sur les 16 sélectionnées) ont démontré au monde entier qu’elles avaient la qualité, le talent et le niveau des meilleures joueuses de handball au monde. Ainsi, des filles comme Naïr Almeida, Ilda Bengue, Marcelina et Luisa Kiala, ou même la gardienne Maria Isabel se seront montrées fort à leur avantage dans ce tournoi. Avec, au passage, des victoires de prestige sur des pays à fort potentiel handballistique comme la Croatie, la Macédoine, la Hongrie (vice-championne du monde 2003) ou encore la France, pays organisateur et champion du monde 2003.

Les angolaises ont développé un jeu vif, rapide, mais aussi très organisé défensivement. Leur attaque a fait parler la poudre plusieurs fois, et Naïr Almeida et Marcelina Kiala ont terminé parmi les meilleures scoreuses du tournoi. La gardienne Maria Isabel a aussi été bien notée. Le public français et les nombreux téléspectateurs qui ont regardé leurs matchs se sont chaque fois réjouis de leurs prestations. La presse, et les spécialistes de la discipline ont aussi salué leur parcours, qui fait de l’Angola le premier pays non européen (hors la Corée du sud) a avoir atteint les quarts de finale d’un tournoi majeur de handball féminin.

Une vraie performance dont on espère qu’elle sera rééditée l’an prochain, à l’occasion des Jeux Olympiques de Pékin. Ou alors, que d’autres nations de handball sur le continent comme le Congo, la Tunisie, la Côte d’Ivoire, le Cameroun suivront l’exemple des championnes angolaises. Pour que vive et continue d’aller de l’avant le Handball Africa. Bravo les angolaises. 

Paul Le Guen, Stop ou encore?

Dimanche 16 décembre 2007

Paul Le Guen va t-il être viré de son poste d’entraineur du PSG dans les jours qui viennent? L’hypothèse n’est pas improbable. Je dirai même qu’elle devrait être la seule envisageable en ce moment à son sujet. En effet, son équipe occupe en ce moment une place peu reluisante de 18e (sur 20) au classement du championnat de France de Ligue 1. 18e, c’est-à-dire en position de rélégable; c’est-à-dire aussi que si le championnat s’arrêtait aujourd’hui, le PSG descendrait en deuxième division. Même en théorie, même en fiction, cette hypothèse est effrayante; elle fait sursauter jusqu’à ceux qui ne s’intéressent pas trop au foot.

Le PSG est dans une sale situation. Comme on dit en langage trivial, une situation qui « pue ». Sur le plan sportif, on l’a déjà dit, c’est la « cata ». Dix-neuf (19) points pris depuis le début du championnat. 19 points en 18 journées, soit à peine un peu plus d’un point pris pour chaque journée, quand on sait qu’une victoire rapporte 3 points. En parlant de victoires, le PSG de cette saison n’a remporté que quatre (4) matchs, pour 7 matchs nuls et autant de défaites. Mais le plus embêtant, et qui fait la particularité de la cuvée de cette année, c’est que les joueurs de la capitale française n’ont remporté aucun match à domicile. Excusez du peu. Pas un seul match gagné devant ses supporteurs au Parc des Princes donc.

Et le pire, c’est que en plus de la défaite, la qualité de jeu n’est pas terrible, certains disent même qu’elle est déguelasse. Tant les joueurs alignés cette saison semblent être des besogneux, juste à peine un peu plus bon que d’excellents joueurs de division d’honneur. Dans l’effectif parisien, il y a déjà plusieurs joueurs qui étaient là l’année dernière, année déjà pas terrible sportivement: Rothen, Armand, Yepes, Pauleta… Sont venus s’ajouter à eux, des joeurs recrutés sur je ne sais quelle base; ce sont Camara, Bourillon, Digard, Ceara venus de nul part.  

C’est Paul Le Guen qui les a recrutés. Avec des arguments connus de lui seul. Il avait dit que ces joueurs avaient des qualités, et que pour certains d’eux même, ils avaient du potentiel pour être des « très grands joeurs d’avenir ». On aurait pu le croire avant le début de la saison, tant on lui a toujours fait confiance pour ses belles analyses…orales. Mais, après la moitié du championnat et la situation sportive que nous avons évoqué un peu plus haut, peut-on encore lui faire confiance? Et de manière plus générale, peut-il rester à la tête du PSG, une équipe qui joue mal, et qui ne prends pas de point, et qui ne gagne jamais à domicile? Et qui se dirige tout droit vers l’enfer de la Deuxième division? Peut-il être encore l’homme de la situation pour éviter au moins que cette dernière hypothèse ne se réalise? Enfin, est-il l’entraîneur qu’il faut au PSG d’aujourd’hui?

Les réponses sont unanimes sur le plan sportif. Avec son bilan comptable, il n’a plus rien à faire à la tête de le formation de la capitale. En plus, et c’est là pour moi le plus grave, sa gestion managériale (pourtant bon enfant) s’est révélée un fiasco total. Les « coups » qu’il a tentés en lançant des jeunes de la Réserve (Sacko, Ngoyi, Sankharé, Arnaud…) dans l’effectif pro, sans que ceux-ci n’aient le mérite et la qualité dévolus à la L1, sans même qu’ils aient montré en niveau inférieur qu’ils étaient bons (En rappel, la réserve du PSG n’a gagné aucun titre ces dernières années), sont des facteurs aggravants à sa piètre gestion sportive.

Mais il reste que, à son crédit, Le Guen est une ancienne star du PSG. C’est aussi quelqu’un qui dégage une certaine assuarnce, avec ses analyses toujours très fines et son côté intellectuel perdu dans le monde du foot. Intello, on pourrait le lui accorder lui qui a poussé ses études universitaires jusqu’à un Dess (bac +5) à l’université, tout en poursuivant sa carrière de footballeur professionnel. Ce qui est très rare dans ce milieu, faut-il le souligner.

En outre, il a assez bien réussi dans les clubs où il est passé avant. A rennes pour sa première expérience d’entraineur, il vait terminé 4e lors de sa première saison. La deuxième fut moins glorieuse. Mais c’est surtout à Lyon, où il est resté 3 ans, pour 3 titres de champion qu’il aura laissé l’empreinte d’un technicien de qualité. Après avoir quitté le club rhodanien et pris une année sabatique, il a signé en début de saison 2006-2007 aux Glasgow Rangers. Làbas en Ecosse, l’aventure ne s’est pas bien finie. Il est alors revenu en France pour se voir confier les rênes du PSG en janvier 2007. Il devait assurer le maintien au club et préparer les saisons à venir. La première partie du contrat a été remplie au terme du dernier championnat, mais de la 2e (permettre au club de jouer les premiers rôles en France et en Europe), on en doute.

Alors, parce qu’il n’aura pas eu les résultats attendus depuis le début de la saison, parce que le PSG ne prend pas la route de (re)devenir un grand club français et/ou européen, et parce que, au final, la relation de confiance avec les médias (comme ils sont indulgents envers lui depuis le début de la saison), avec les supporteurs (eux aussi ils sont cool avec le coach breton) et finalement les joueurs, Paul Le Guen devra partir. Et se résoudre à accepter que le PSG, cette équipe qu’il aime tant (et çà personne n’en doute) n’est peut-être pas un challenge qui soit à son niveau. Pas maintenant. Peut-être plus tard il reviendra, on l’espère en tout cas. 

Des camerounais de la diaspora disent NON à la révision de la constitution dans leur pays

Dimanche 16 décembre 2007

« Non à la révision de la constitution ». C’est en substance l’économie du texte rédigé par un certain nombre de camerounais résidant en France. Les signataires de ce texte, que vous trouverez en annexe à cet article, sont pour la plupart des hommes politiques en exil et/ou des leaders d’opinion opposés au régime de M. Biya. Ces personnalités se sont réunies à Paris jeudi le 6 décembre dernier, dans un local professionnel du 10e arrondissement de la capitale française. On y retrouvait Chief Milla Assouté, Dr Siméon Kuissu, Patrice Ekwé Silo, Richard Mbouma Kohom, Jean-Pierre Djemba, François Yonga…   

Au cours de cette rencontre donc, ils ont surtout abordé la question qui fait l’actualité au pays en ce moment. Celle de la révision de la constitution. C’est unanimement qu’ils ont condamné une telle initiative. Mais au-delà de la condamnation, ils se sont aussi interrogés sur les moyens efficaces à mettre en œuvre pour, d’une part, faire absolument barrage à cette révision constitutionnelle, et d’autre part, proposer une alternative de programme politique à celui de M. Biya, président depuis 25 ans. 

Joint au téléphone par nos soins après cette réunion du 6 décembre, l’un de ses initiateurs Chief Milla Assouté nous a assuré que cette initiative de Paris n’était pas qu’une opération ponctuelle. « Elle s’inscrit dans une démarche générale de réflexion que nous menons avec un groupe de personnes de la diaspora, toutes, acquises à l’idée du changement au pays ». De plus, il affirme aussi que ce n’est pas une entreprise isolée et déconnectée de la réalité de ce qui se passe au Cameroun : « Nous avons des amis dans tous les coins du pays qui travaillent en étroite collaboration avec nous ». Et, selon ses dires, après la publication du manifeste du « Groupe de Paris » contre la révision de la constitution, un document similaire sera publié au Cameroun signé par plus de « 5000 personnes ». 

Célestin Djamen lui aussi est contre la (plus que) probable révision de
la Loi fondamentale nationale. Parce que, s’il a bien compris, elle ne devrait qu’entériner la volonté  de « M. Biya de s’éterniser au pouvoir ». Ce qui, selon lui, est « absurde et impossible ». Car, poursuit-il, « que va-t-il avec un énième mandat qu’il n’a pu faire depuis 1982 qu’il est au pouvoir ? » Pour lui, il faut que le peuple se mobilise et fasse barrage « par tous les moyens à cette imposture qui se prépare ». Quand nous lui avons demandé pourquoi dans ce cas, ne s’est-il pas associé au « Groupe de Paris » pour une réflexion à ce sujet, il nous a répondu ne pas avoir été informé. Bien plus, a-t-il poursuivi, « je ne me reconnais pas dans leur démarche, qui est encore assez floue et sans emprise directe avec la réalité nationale ». Il se prépare plutôt à revenir s’installer au Cameroun pour mener ce « combat » et d’autres encore aux côtés du « peuple ». 

Pour l’instant, il a prévu donner une conférence de presse une Centre d’accueil de la presse étrangère à Paris à propos de la révision de la constitution au Cameroun. Le « Groupe de Paris » quant à lui prépare quelque chose de similaire pour le début d’année, nous a confié l’un de ses membres. Ces initiatives montrent bien que, du côté de la diaspora, certains camerounais comptent bien jouer à fond leur rôle d’opposants et de solution alternative à la gestion du Cameroun.     

   

L’Afrique (noire) est mal partie: épisode 3

Mercredi 12 décembre 2007

Dans les deux premiers épisodes de cette réflexion, j’ai abordé l’aspect historique du titre. De son auteur aux justifications contextuelles de ce titre. Puis, j’ai évolué dans cette réflexion pour montrer, par plusieurs éléments, pourquoi l’assertion de René Dumont était fondée. En effet, l’Afrique noire est (toujours) mal partie. Cela l’était en 1962 quand il a publié son ouvrage, cela l’est aussi encore aujourd’hui.

Certes, on n’est plus dans la même problématique, ou plutôt dans la même déclinaison de cet état de retard de notre continent. Bien plus, il y a même des avancées et des choses positives qui ont été réalisées sur le continent. Personnellement, et sans nier ou occulter ces aspects positifs et évolutifs, j’ai choisi de ne pas m’y intéresser. D’autres le font très bien. Pour des raisons qui leur sont propres. Et c’est tant mieux qu’ils puissent avoir des gens pour présenter « l’Afrique positive » comme on dit dans quelques milieux huppés aujourd’hui.

Moi j’ai choisi de parler de l’Afrique qui va mal. Parce que mon sentiment c’est que ce continent va très mal. Beaucoup plus qu’on ne le pense et qu’on ne prétend le dire. Le malaise est perceptible à plusieurs niveaux, qui, tous, justifient à tout le moins le titre que nous avons donné à cette série de réflexion. C’est un malaise lié à l’histoire et à certains choix qui ont été faits; j’en ai parlé dans les précédents « épisodes ». C’est aussi un malaise lié à la conjoncture socio-politique des deux dernières décennies. C’est à la lumière de ces deux derniers domaines que je vais aborder cette autre réflexion.

Les grands bouleversements politiques mondiaux du début des années quatre-vingt-dix, marqués notamment par la Chute du mur de Berlin et la fin du Communisme ne se sont pas arrêtés aux portes de l’Afrique. Bien au contraire même, cet élément spécifique a été le déclencheur d’une agitation politique et sociale sur le continent noir qu’on a rapidement et pompeusement baptisé de « retour au multipartisme et à la démocratie ». En fait, sous la pression de quelques chancelleries occidentales (France et Grande-Bretagne en têtes), les dirigeants de la plupart des pays africains ont autorisé certains de leurs compatriotes à créer des formations politiques. Dès lors, il n’y avait donc plus seulement le Parti unique, mais aussi des partis « d’opposition ». On a alors vu des centaines d’associations se déclarer comme parti politique et prendre un enregistrement public dans ce sens. Des plus farfelus aux plus excentriques.

Quelques-uns néanmoins, surfant sur une vague de mécontentement général, on parfois tiré leur épingle du jeu et se créer  une place dans le champ politique et social du pays. Ainsi, à la faveur des premières consultations électorales qui ont été organisées, ils ont pu faire élire quelques députés ou maires issus de leurs rangs. Parfois même, dans certains pays, l’Alternance a pu s’opérer, et, un candidat issu de l’opposition est arrivé à l’emporter sur le candidat du Parti unique. On l’a vu au Bénin en 1991, au Congo en 1992, en RCA en 1993, et, un peu plus tard au Sénégal en 2000, pour ne citer que ses exemples-là.

Mais, de manière constante, le maintien des autorités issues des partis uniques, ou l’arrivée des dirigeants venus de l’opposition n’a pas souvent changé grand chose pour les populations africaines. Dans la plupart des pays, les retards en terme d’avancées démocratiques sont toujours aussi criants. L’éducation n’est presque pas aux normes de modernité et n’assure pas à ces lauréats un quelconque bonheur professionnel et/ou social. Le système sanitaire, économique et culturel n’est pas non plus structuré. Les populations, dans leur grande majorité, ont vu leurs conditions de vie se dégrader gravement. Résultat de tout ceci, la misère grandissante et surtout l’émigration massive vers l’Europe ou les pays un peu plus riches.

Le point culminant de ce malaise généralisé qui fait que, aujourd’hui encore, l’Afrique noire soit demeurée dans les starting-block, c’est la situation des Droits de l’Homme. On dirait, à l’analyse, que c’est un luxe en Afrique, tant ces droits sont bafoués et violés dans tous nos pays au quotidien. Les droits civiques sont à peine respectés; ceux liés à l’expression le sont encore moins. Tout ceci combiné fait dire à l’homme de la rue d’Abidjan ou de Dakar, ou de Douala, ou de Kinshasa ou encore d’ailleurs que notre continent est toujours mal partie. Et les choses ne vont pas s’arranger dans les mois et les années à venir.

Parce que, la grande affaire en vogue dans nos pays en ce moment, c’est la révision de la Constitution par les régimes en place, pour permettre aux présidents déjà en place de se représenter aux prochaines élections; en clair, d’être élu à vie et de mourir en fonction. Ca s’est vu au Togo de Gnassingbé Eyadema avant sa mort en début 2005, en Tunisie de Ben Ali; çà se trame au Cameroun de Biya, au Congo de Sassou, au Gabon de Bongo et dans d’autres pays encore. Les populations, souvent priées d’avaliser les mascarades de « référendums » qui vont valider ces « réformes » constitutionnelles, ne sont pas dupes. En règle générale, elles n’y vont pas, rendant les taux de participation à ces échéances, et plus globalement à tous les scrutins électoraux, exagérément faibles. 

Pris en tenaille, et n’ayant pas d’autres choix que le pire (les pouvoirs en place) ou l’inconnu (les forces qui veulent le changement), les peuples africains sont désespérés et résignés. Beaucoup ont baissé les bras, et, tels des moutons, attendent qu’on les conduise soit au pâturage (rarement) soit…à l’abattoir (régulièrement). Ils ont renoncé à toute action violente pour se faire entendre et changer de gouvernement (comme cela a pu être initié par le passé dans certains pays d’Europe (Ukraine, Georgie) ou d’Asie (Kirghizstan) et d’Amériques). Ils savent que toutes confrontations directes avec les régimes tourneraient au bain de sang. Et donc, ils attendent que les situations changent d’elles-mêmes. Que la providence vienne faire bouger les choses. Et qu’enfin, notre continent décolle. Pour l’instant, çe n’est pas le cas. Mais on espère que çà le sera un jour. Dans dix, vingt, cent ans. Peut-être.

COMMENT LA FRANCE PASSERA T-ELLE LA FIN D’ANNEE

Mercredi 5 décembre 2007

Comment
la France passera t-elle la fin de cette année 2007 ? Dans quel état sera-t-elle lors des prochaines fêtes de fin d’année, et même après ? Ces questions, et d’autres encore, méritent d’être posées aujourd’hui. Elles sont d’autant plus urgentes que le pays semble vivre dans une espèce de phobie importante, si ce n’est même plus. Et ce, depuis plusieurs mois. Pourquoi ? Comment ? A qui la faute ? A ces questions, peu de réponses objectives. 

Mais, un faisceau d’éléments qui montre que le pays ne vit pas dans une situation sereine, apaisée. Ce n’est pas l’Irak et la guerre civile, certes. C’est encore moins les pays africains en proie à tous genres de difficultés structurelles et conjoncturelles. Mais, ici, c’est un condensé de malaise ambiant, contenu, tu aussi par les médias ; et qui n’attends que certaines conditions pour s’exprimer dans toute sa « splendeur ». 

Au contenu de ce malaise, on peut y retrouver la peur. Peur des autres (notamment des étrangers, immigrés), peur des conditions de vie et de la chute du pouvoir d’achat des ménages, peur des grèves, peur des attentats, peur de tout. Et de rien en même temps. Bref, on a l’impression, à tort ou à raison, que la peur est la compagne familière des français en cette fin d’année. Dans la rue, dans les lieux publics, à la télé, dans les articles de presse, ce sentiment transparaît au quotidien, et semble être présent chez des gens de presque toutes les couches sociales (riches, classes moyennes, pauvres, très pauvres). 

Quelques éléments d’actualité sont venus montrer ces derniers jours à quel point cette peur générale était tenace dans la société française. La grève de dix jours dans les transports publics et la galère qu’elle a occasionnée auprès des millions d’usagers par exemple. Elle a marqué les esprits, à tel point que, avec les fêtes de fin d’année qui approchent, et la non-avancée des négociations entre le pouvoir et les cheminots, beaucoup d’usagers s’inquiètent (et c’est peu dire) de la possibilité de revivre un tel scénario entre Noël et le Nouvel an. Autre exemple, la violence urbaine et le risque d’émeutes à chaque fois que, dans une ville ou dans une banlieue, il y a une poussée de fièvre causée par le démantèlement d’une bande de jeunes délinquants ou la mort d’un jeune. 

Dans ce dernier cas, les manifestations de Villiers-le-Bel, d’il y a une dizaine de jours sont là pour en témoigner. En effet, outre la mort de Larami et Moushin, 2 adolescents de 16 et 15 ans, les actes de vandalisme, les affrontement entre jeunes et policiers et même l’usage par les premiers d’armes pour tirer sur les deuxièmes est venu montrer que, parfois, on vit ici dans un contexte bien tendu. Les commentaires faits autour de cet évènement, assez délirant pour grand nombre, ne sont pas venus réconforter les citoyens français, qui y ont vu surtout l’expression d’une forme de « guerre » entre la jeunesse issue de l’immigration et l’Etat représenté par les forces de l’ordre. Or, beaucoup savent que quand jeunes des banlieues et police s’affrontent, le risque d’embrasement de tout le pays est très grand. 2005 et les graves émeutes sont là pour l’attester. 

Aujourd’hui, le spectre de cette fin d’année 2005 hante les esprits chaque fois que la fin d’année approche. Surtout quand le malaise social est autant perceptible qu’actuellement avec une croissance en berne, un pouvoir d’achat toujours bas chez les ménages pauvres, une situation politique particulière (en post-campagne présidentielle et législatives et déjà en pré-campagne municipales).Sur le plan social, les lycées, universités sont perturbés par des mouvements d’élèves et étudiants contre la nouvelle loi sur le financement et l’autonomie des universités. Les fonctionnaires ont fait grève aussi il y a quelques jours, de même que les étudiants en médecine, les marins pêcheurs. D’après le quotidien Libération, il y a aussi un malaise dans l’armée de terre. Bientôt, à ce rythme, les retraités et d’autres corps de métiers encore extérioriseront leur malaise. Et la « fête » sera totale. Et les fêtes de fin d’année seront « pourries », pour parler comme les enfants. Espérons qu’une situation pareille n’arrive pas. 

Batailles de poules au gouvernement français

Mercredi 5 décembre 2007

Des femmes politiques se crêpent le chignon en France. Il y a quelques jours, les médias nous informaient de bisbilles entre Rachida Dati et Rama Yade, deux membres du gouvernement. Depuis une semaine, c’est au tour de Fadela Amara (autre membre du gouvernement) et Nadine Morano (députée UMP et porte-parole du parti présidentiel) de s’engueuler à ciel ouvert, par médias interposés.

Autant les deux premières, chouchoutes l’une et l’autre du président Sarkozy (qui se comporte avec elles, et d’autres, comme Charly et ses drôles de dames), n’avait pas étalé leur mouvement d’humeur dans les médias, (ce qui me pousse à penser que c’était une « affaire » montée de toutes pièces par des confrères en mal de sensations et d’histoires pipolo-politique à deux sous), autant les deux dernières citées nous offrent un régal de bêtises et d’idioties depuis quelques jours.

Genèse. Après la mort, à Villiers-le-Bel en banlieue parisienne de deux jeunes Moushin, 15 ans et son ami Larami, 16 ans, des émeutes s’en sont suivies.  Pendant trois jours, des écoles et autres bâtiments publics et privés ont été brûlés; des voitures incendiés, des passants molestés, et, plus grave, des policiers ont été attaqués à coups de pierres, cocktails molotov et… fusils de chasse. Toute la classe politique française s’est mise en émoi contre les cassages et autres actes de vandalisme perpétrés par les jeunes de cette ville. Paradoxalement, ni le président Sarkozy, ni Fadela Amara ne se sont exprimés au plus fort de ces incidents.

Or, cette dernière est chargée de la politique urbaine et des quartiers dans le gouvernement actuel. Elle est donc, en théorie, la première responsable officielle de ce secteur. Et, naturellement, l’une de celles qui aurait été les premières à s’exprimer sur les incidents de Villiers-le-Bel, et même à descendre sur le terrain. Elle ne l’a fait que plus de trois jours après le déclenchement des émeutes. Trop tard pour certains.

Et notamment pour Mme Morano, qui a profité de l’occasion pour instruire le procès de Mme Amara. Dénonçant son silence, la porte-parole de l’UMP a profité pour dire au passage que, selon elle, l’ancienne président de l’association Ni pute ni soumise « n’a rien à faire au gouvernement ». Motif: « elle est incompétente ». Pour expliquer davantage son opinion, Mme Morano a avancé que «  Ce que je lui reproche, c’est d’encourager les jeunes de banlieue à s’enfermer dans une caricature en adoptant leur comportement et leur vocabulaire. Quand on utilise des expressions comme “à donf” ou “je kiffe” dans un entretien d’embauche, on n’est pas pris.» Elle fait ainsi référence au parler de banlieue (langage « cash » comme on dit aussi) qu’emploie Mme Amara pour montrer qu’elle vient des « quartiers » et qu’elle connaît les cités.

Face à ces accusations, la réponse de dame Amara n’a pas tardé; lundi 3 décembre, elle a traité Nadine Morano de « Castafiore », vous savez l’un des personnages récurrents des aventures de Tintin. Poussant plus loin son mépris pour son interlocutrice, la ministre Amara a ajouté que « Nadine Morano, elle est sympa, mais elle énerve tout le monde, tout le monde la fuit.» Ambiance. Mme Morano est revenue à la charge le lendemain dans une autre réaction en disant que « Quand on n’est pas d’accord avec Fadela Amara, on se fait insulter ! remarque Nadine Morano. C’est déplorable, mais ce n’est pas le plus grave. Les parlementaires commencent à en avoir l’habitude, puisqu’elle est coutumière de ce genre de dérapages ». Pour sûr que Mme Amara reviendra également à la charge demain ou après ou après encore, toujours dans un média.

Au regard des propos cités ici, et face à ce genre d’agissements, que conclure? Que certaines personnalités phares de la classe politique française ont des réactions de commères, si ce n’est de jeunes filles pucelles se discutant le même mec? Plus sérieusement, que ces deux dames, et bien d’autres encore (les hommes ne sont pas exclus) s’adonnent à des querelles d’égos alors que les dossiers auxquels ils sont commis (banlieue, logement, emploi) sont d’une urgence et d’une gravité extrêmes. Je ne voudrais pas plonger dans l’analyse tentée par certains confrères qui affirment que le « différend » entre ces deux dames est, tantôt celui de la « vraie France » représentée par Morano contre celle de la « racaille et des immigrés », que symboliserait Mme Amara, tantôt qu’il serait la première grande conséquence de la politique « d’ouverture » voulue par le nouveau président.

Ces hypothèses sont sans aucun doute, à mon avis, des pistes d’analyses stupides. Reste que, si ces deux dames, ou d’autres membres du gouvernement encore, continuent à reproduire de tels scénarios, il sera alors fort probables que ces hypothèses ne soit plus du tout stupides. Et ce serait bien dommage d’en arriver-là. Car la France a besoin dd se « reformer » dans le silence et « l’union ». Pas dans la chamaillerie.