COMMENT LA FRANCE PASSERA T-ELLE LA FIN D’ANNEE

Comment
la France passera t-elle la fin de cette année 2007 ? Dans quel état sera-t-elle lors des prochaines fêtes de fin d’année, et même après ? Ces questions, et d’autres encore, méritent d’être posées aujourd’hui. Elles sont d’autant plus urgentes que le pays semble vivre dans une espèce de phobie importante, si ce n’est même plus. Et ce, depuis plusieurs mois. Pourquoi ? Comment ? A qui la faute ? A ces questions, peu de réponses objectives. 

Mais, un faisceau d’éléments qui montre que le pays ne vit pas dans une situation sereine, apaisée. Ce n’est pas l’Irak et la guerre civile, certes. C’est encore moins les pays africains en proie à tous genres de difficultés structurelles et conjoncturelles. Mais, ici, c’est un condensé de malaise ambiant, contenu, tu aussi par les médias ; et qui n’attends que certaines conditions pour s’exprimer dans toute sa « splendeur ». 

Au contenu de ce malaise, on peut y retrouver la peur. Peur des autres (notamment des étrangers, immigrés), peur des conditions de vie et de la chute du pouvoir d’achat des ménages, peur des grèves, peur des attentats, peur de tout. Et de rien en même temps. Bref, on a l’impression, à tort ou à raison, que la peur est la compagne familière des français en cette fin d’année. Dans la rue, dans les lieux publics, à la télé, dans les articles de presse, ce sentiment transparaît au quotidien, et semble être présent chez des gens de presque toutes les couches sociales (riches, classes moyennes, pauvres, très pauvres). 

Quelques éléments d’actualité sont venus montrer ces derniers jours à quel point cette peur générale était tenace dans la société française. La grève de dix jours dans les transports publics et la galère qu’elle a occasionnée auprès des millions d’usagers par exemple. Elle a marqué les esprits, à tel point que, avec les fêtes de fin d’année qui approchent, et la non-avancée des négociations entre le pouvoir et les cheminots, beaucoup d’usagers s’inquiètent (et c’est peu dire) de la possibilité de revivre un tel scénario entre Noël et le Nouvel an. Autre exemple, la violence urbaine et le risque d’émeutes à chaque fois que, dans une ville ou dans une banlieue, il y a une poussée de fièvre causée par le démantèlement d’une bande de jeunes délinquants ou la mort d’un jeune. 

Dans ce dernier cas, les manifestations de Villiers-le-Bel, d’il y a une dizaine de jours sont là pour en témoigner. En effet, outre la mort de Larami et Moushin, 2 adolescents de 16 et 15 ans, les actes de vandalisme, les affrontement entre jeunes et policiers et même l’usage par les premiers d’armes pour tirer sur les deuxièmes est venu montrer que, parfois, on vit ici dans un contexte bien tendu. Les commentaires faits autour de cet évènement, assez délirant pour grand nombre, ne sont pas venus réconforter les citoyens français, qui y ont vu surtout l’expression d’une forme de « guerre » entre la jeunesse issue de l’immigration et l’Etat représenté par les forces de l’ordre. Or, beaucoup savent que quand jeunes des banlieues et police s’affrontent, le risque d’embrasement de tout le pays est très grand. 2005 et les graves émeutes sont là pour l’attester. 

Aujourd’hui, le spectre de cette fin d’année 2005 hante les esprits chaque fois que la fin d’année approche. Surtout quand le malaise social est autant perceptible qu’actuellement avec une croissance en berne, un pouvoir d’achat toujours bas chez les ménages pauvres, une situation politique particulière (en post-campagne présidentielle et législatives et déjà en pré-campagne municipales).Sur le plan social, les lycées, universités sont perturbés par des mouvements d’élèves et étudiants contre la nouvelle loi sur le financement et l’autonomie des universités. Les fonctionnaires ont fait grève aussi il y a quelques jours, de même que les étudiants en médecine, les marins pêcheurs. D’après le quotidien Libération, il y a aussi un malaise dans l’armée de terre. Bientôt, à ce rythme, les retraités et d’autres corps de métiers encore extérioriseront leur malaise. Et la « fête » sera totale. Et les fêtes de fin d’année seront « pourries », pour parler comme les enfants. Espérons qu’une situation pareille n’arrive pas. 

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