« Non à la révision de la constitution ». C’est en substance l’économie du texte rédigé par un certain nombre de camerounais résidant en France. Les signataires de ce texte, que vous trouverez en annexe à cet article, sont pour la plupart des hommes politiques en exil et/ou des leaders d’opinion opposés au régime de M. Biya. Ces personnalités se sont réunies à Paris jeudi le 6 décembre dernier, dans un local professionnel du 10e arrondissement de la capitale française. On y retrouvait Chief Milla Assouté, Dr Siméon Kuissu, Patrice Ekwé Silo, Richard Mbouma Kohom, Jean-Pierre Djemba, François Yonga…
Au cours de cette rencontre donc, ils ont surtout abordé la question qui fait l’actualité au pays en ce moment. Celle de la révision de la constitution. C’est unanimement qu’ils ont condamné une telle initiative. Mais au-delà de la condamnation, ils se sont aussi interrogés sur les moyens efficaces à mettre en œuvre pour, d’une part, faire absolument barrage à cette révision constitutionnelle, et d’autre part, proposer une alternative de programme politique à celui de M. Biya, président depuis 25 ans.
Joint au téléphone par nos soins après cette réunion du 6 décembre, l’un de ses initiateurs Chief Milla Assouté nous a assuré que cette initiative de Paris n’était pas qu’une opération ponctuelle. « Elle s’inscrit dans une démarche générale de réflexion que nous menons avec un groupe de personnes de la diaspora, toutes, acquises à l’idée du changement au pays ». De plus, il affirme aussi que ce n’est pas une entreprise isolée et déconnectée de la réalité de ce qui se passe au Cameroun : « Nous avons des amis dans tous les coins du pays qui travaillent en étroite collaboration avec nous ». Et, selon ses dires, après la publication du manifeste du « Groupe de Paris » contre la révision de la constitution, un document similaire sera publié au Cameroun signé par plus de « 5000 personnes ».
Célestin Djamen lui aussi est contre la (plus que) probable révision de
la Loi fondamentale nationale. Parce que, s’il a bien compris, elle ne devrait qu’entériner la volonté de « M. Biya de s’éterniser au pouvoir ». Ce qui, selon lui, est « absurde et impossible ». Car, poursuit-il, « que va-t-il avec un énième mandat qu’il n’a pu faire depuis 1982 qu’il est au pouvoir ? » Pour lui, il faut que le peuple se mobilise et fasse barrage « par tous les moyens à cette imposture qui se prépare ». Quand nous lui avons demandé pourquoi dans ce cas, ne s’est-il pas associé au « Groupe de Paris » pour une réflexion à ce sujet, il nous a répondu ne pas avoir été informé. Bien plus, a-t-il poursuivi, « je ne me reconnais pas dans leur démarche, qui est encore assez floue et sans emprise directe avec la réalité nationale ». Il se prépare plutôt à revenir s’installer au Cameroun pour mener ce « combat » et d’autres encore aux côtés du « peuple ».
Pour l’instant, il a prévu donner une conférence de presse une Centre d’accueil de la presse étrangère à Paris à propos de la révision de la constitution au Cameroun. Le « Groupe de Paris » quant à lui prépare quelque chose de similaire pour le début d’année, nous a confié l’un de ses membres. Ces initiatives montrent bien que, du côté de la diaspora, certains camerounais comptent bien jouer à fond leur rôle d’opposants et de solution alternative à la gestion du Cameroun.
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