Immigration, Migration et Mondialisation en France
La semaine dernière, Nicolas Sarkozy a fait passer une note de travail à son ministre de l’Immigration et de l’identité nationale, dans laquelle il demandait à ce dernier de tout mettre en oeuvre pour que, désormais, »l’immigration économique représente 50% des entrées en France », et non plus… 7% comme actuellement. En terme simple, il demande de passer du simple au septuple dans ce domaine. De 7% à 50%, dès cette année. C’est vrai qu’il s’agit d’immigration économique, en d’autres termes d’immigration concernant des personnes qui viennent travailler réellement et faire prospérer l’économie française. Mais quand même; çà paraît assez difficile, voire utopique de faire passer, dans quelques sujets que ce soit (à plus forte raison dans un sujet aussi délicat et complexe que celui-ci), un chiffre du simple au septuple.
Du coup, je me pose quelques petites questions relatives à cette annonce: Comment les autorités compétentes vont-elles proceder pour parvenir à cet objectif? Qu’est-ce qui soutend cette note? que sous-entend t-elle également? Où va t-on aller chercher les personnes adéquates pour cette « super immigration économique »? Que va leur proposer la France, en terme de droits, de salaire, de sécurité…? Comment va t-on faire pour attire des « talents » en France, sans permettre que ceux-ci puissent venir avec leur famille?
Je n’ai évidemment pas les réponses à ces questions; mais j’ai quelques idées pour aider à les comprendre, et surtout à montrer que la note de M.Sarkozy n’est pas sérieuse ou alors est, elle est irréalisable à court terme. D’abord et avant tout, il me semble que la France n’est pas un pays en chantier qui ait besoin de main d’oeuvre étrangère; même qualifiée. Pas de gros projets industriels en vue; pas d’évènements majeurs à organiser dans lesquels il nécessite de grandes réalisations. Les secteurs les plus employeurs dans ce pays en ce moment sont surtout ceux dits des « services à la personne » (baby-sitting, aide aux devois, garde de personnes malades et âgées…). Et pour ces secteurs, est-il nécessaire de faire venir des gens de l’étranger pour y travailler? Assurément non. Dans les plus de 2 millions de chômeurs de ce pays, il s’en trouverait bien un grand nombre susceptible d’occuper les postes qui se créent dans ces « services à la personne ».
D’autre part, Il a été dit par M. Sarkozy que l’augmentation des immigrés économique visait aussi à freiner l’immigration familiale, première filière d’entrée en France. C’est pour le moins très grave; pas dans le fait qu’on veule remplacer des gens qui viennent juste suivre un conjoint ou un parent par d’autres qui viennent travailler. Mais, c’est grave parce que, faire ou prétendre augmenter de 43% (c’est le ratio qu’il y a entre le chiffre actuel de l’immigration économique (7%)et celui auquel la Note Sarkozyene veut amener, soit 50%) au détriment de l’immigration familiale est un non sens. Car, d’une part, cela équivaudrait à dire que des milliers d’étrangers arrivant en France au titre de l’immigration familiale sont des bons à rien, qui ne travaillent pas et qui représentent des charges pour le pays. Or, beaucoup de ceux entrés en France par ce biais travaillent et paient leurs impôts. Même si ce ne sont pas dans les métiers pointus, ils sont la plupart du temps employés dans des tâches, certes ménagères, mais dont l’utilité est avérée; par exemple le nettoyage, la voirie, le petit commerce.
D’autre part, promouvoir « l’immigration économique » de cette façon ci, reviendrait à dire aussi qu’on accueillera en France une cohorte d’hommes ou de femmes, célibataires et sans aucune autre attache dans le pays. C’est aussi humainement dangereux et même pervers. Et, justement, l’un des effets pervers de ce genre de méthode, serait de « pousser » ces personnes venus travailler seuls en France, à trouver de nouveaux partenaires ici sur place. seraient condamnés à vivre sans leur famille, qui, du fait de la large restriction de l’immigration familiale, ne pourrait pas venir en France. Une situation condamnable au regard du droit et des conventions internationales sur l’immigration.
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