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Archive pour janvier 2008

Ouverture;

Mercredi 30 janvier 2008

Ouverture. Ouverture. Voilà un mot qu’on a beaucoup entendu depuis le printemps dernier et l’élection de Nicolas Sarkozy à la présidence de la république française. Il a notamment été utilisé pour désigner la nomination au gouvernement, par le président Sarkozy, de personnalités extérieures à son parti (UMP) et à son bord politique (la Droite). En l’occurrence, des gens venus de la Gauche (notamment du PS) et/ou de la société civile. C’est le cas des personnalités de Gauche ou ayant des sympathies avec les partis de Gauche comme Martin Hirsch, Fadela Amara, Bernard Kouchner, Jean-Paul Jouyet, Jean-Marie Bockel, pour ne citer que ceux-là. A ces derniers, nommés au gouvernement de François Fillon, il faut ajouter aussi une batterie importante de personnalités du PS ou proche de ce parti, qui ont accepté qui une mission, qui de figurer dans une des nombreuses commissions créées par M. Sarkozy pour « résoudre les problèmes de la France ».

Après avoir occupé le devant de la scène des mots importants de la scène médiatico-politique, on peut se demander, plus de neuf mois après son irruption, Qu’est-ce que l’ouverture? Et aussi, quel premier bilan peut-on tirer de cette opération depuis qu’elle a été mise en oeuvre par Nicolas Sarkozy? Quel avenir ici en France et ailleurs (au Cameroun par exemple) pour une telle démarche?

Ouverture est avant tout un mot à ranger dans la catégorie grammaticale des substantifs, et qui signifie espace vide ou libre qui fait communiquer l’intérieur et l’extérieur d’un lieu. Une ouverture peut aussi désigner l’action d’ouvrir ce qui est fermé (comme un coffre, une porte). Enfin, comme nom commun, ouverture est aussi synonyme de début, de commencement (ex: l’ouverture d’une compétition sportive).

Mais on aura bien compris que l’Ouverture dont il est question depuis l’élection de M. Sarkozy n’a rien avoir avec ces définitions substantivales. En pragmatique politique, il n’avait certainement pas grand chose à faire avec les circonlocutions lexicales, syntaxiques; bref grammaticales. L’ouverture à la sauce du renouveau c’est ce qu’on a défini de la manière suivante: « le processus volontaire et maîtrisé par lequel un groupe organisé en mouvement, parti ou gouvernement permet à des acteurs minoritaires ou présentant des sensibilités qui lui sont opposées sur l’échiquier politique d’exprimer leur opinion et de faire avancer leurs idées en son sein et avec son soutien. En certaines circonstances, il peut s’agir d’une tactique visant à diviser l’adversaire ou à récupérer son offre programmatique. En outre, la méthode peut susciter des résistances au sein du groupe originel sommé de s’élargir ».

Comme on le voit donc dans cette définition, l’Ouverture est une tactique politique dont l’un des buts ultimes est de « foutre la pagaille » chez l’adversaire. Mais, toujours dans cette définition, on lit aussi que l’Ouverture peut se révéler délicate si ce n’est même néfaste pour le camp qui le pratique. Car, en effet, s’il jette le trouble chez les autres, il en va souvent de même dans le camp originel de celui qui pratique cette stratégie. Parce que les membres du camp de base voient passer sous leurs yeux les postes juteux auquels ils postulaient, et pour lesquels ils se sont battus becs et ongles contre…ceux à qui, finalement on confie ces postes.

Dans le cadre de la stratégie d’ouverture lancée par M. Sarkozy après son élection, si elle a été plébiscitée par l’opinion publique (confère les sondages), elle a aussi suscitée beaucoup de remous et grincements de dents dans son camp. Certes, pas autant que au PS, où elle a foutu la vraie pagaille dans les premiers mois qui ont suivi l’élection de Nicolas Sarkozy. Après avoir laissé passé l’orage, ils ont compris que leurs cris d’orfraie au slogan de « débauchage » « achat de conscience » ne marchaient pas. Et qu’il était temps de laisser les concepteurs de l’Ouverture se brûler les ailes avec leur propre gadget et d’en vivre les contradictions. Plusieurs mois après donc, cette stratégie du PS et des sceptiques de l’ouverture est entrain de se montrer payante. Car, l’Ouverture aujourd’hui semble être tout sauf une réussite. On peut la résumer à travers les lignes suivantes:

- Un 1er ministre inconsistant aux capacités limitées à celle d’un collaborateur chef de rayon, même s’il y ‘a du mieux pour lui depuis quelques semaines (essentiellement parce que le président baisse dans les sondages)

- Un cabinet noir qui agite les ficelles en fonction des sondages du jour et qui semble prendre ses ordres auprès des conseillers de l’Elysée. Mais là aussi, ce n’est pas la grande sérénité ces derniers temps.

- Des réformes sans envergure et sans projet lisible derrière la casse sociale systématique avec des sacrifices demandés à ceux qui sont les plus fragiles

- Une arrogance outrancière et une fatuité rare que peuvent dégager le président et certains membres de son camp comme, Jean-françois Copé, qui, malgré sa promesse « d’arrêter la langue des bois » passe pour être titulaire de cette chaire dans le microcosme politique français.

- Un étalage indécent des hochets du pouvoir accouplé au pire mauvais goût de la jet-set milliardaire, certainement de meilleure compagnie que les SDF dont un reportage de Fr2 montrait encore hier combien ils sont dans la « merde » dans ce pays.

- Une vie privée dévoilée jusqu’à l’obcène, avec ses hauts, ses bas… et sur ce terrain, d’autres comme Ségolène Royale semblent avoir rejoint le camp présidentiel. Ouverture?

- Un mépris des convenances, notamment diplomatiques, poussé jusqu’à la familiarité la plus grossière (comme cette tape dans le dos de l’austère Angela Merkel) ou encore cette « complicité » affichée avec l’ancien « caniche de bush » Tony Blair.

- Une Continuité désastreuse dans les relations avec les potentats et dictateurs africains, qui font passer la « rupture » annoncée sur le terrain françafricain pour un mensonge ignoble. D’ailleurs le ministre chargé de ce secteur Jean-Marie Bockel a souhaite que le président change de stratégie avec les pays africains et qu’il en finisse avec les officines de la Françafrique.

Au Cameroun, on a l’habitude de copier ce qui vient de France. Mais, honnêtement, on ne se précipitera pas sur l’Ouverture. Au regard des éléments qui précèdent.

L’autre « victoire » de Jo-Wilfried Tsonga et…ce qu’il faut en attendre

Mardi 29 janvier 2008

Appendice au texte d’hier sur le grand Jo.

Jo-Wilfried Tsonga a donc commencé l’année par un bel exploit. Finaliste de l’open de tennis de Melbourne en Australie. Cette « victoire » (une place en finale) a été possible essentiellement grâce au travail du jeune homme; on n’en discutera pas un seul instant. Mais, à l’évidence, c’est aussi la victoire d’un état d’esprit. Le calme, la sérénité, le quasi-rejet de la « grosse tête » aussi. Comme on a pu le remarquer, le jeune homme ne se prend pas la tête; tout comme, il n’essaie pas d’apparaître comme le premier héros sorti de la cuisse d’Achille. Ce que malheureusement ont fait avant lui certains jeunes sportifs qui se sont aussitôt brûlés les ailes. Le jeune homme en personne a d’ailleurs bien perçu le danger de l’affaire et se montre très prudent dans ses déclarations aux médias. 

Jamais lors de cette quinzaine australienne, il ne se sera laissé dominé par une espèce de suffisance ni d’arrogance malvenue. Jamais aussi n’a t-il sous-estimé ses adversaires, ni montré qu’il était le plus doué de tous. D’ailleurs à ce sujet, il faut rappeler que, Gasquet, Nadal et Djokovic qu’il a affrontés en 8e, 1/2 et finale sont plus jeunes que lui, mais plus titrés (beaucoup plus même pour les deux derniers) que lui. Au contraire, il a dit et redit son admiration pour certains d’entre-eux. Il a ausi voulu donner à ses exploit une signification personnelle que, seuls ses proches étaient invités à partager. Non pas qu’ils soient égoïstes et ne veulent pas profiter avec tous les français; mais il sait bien que, en se livrant à une espèce de frénésie populaire et nationale, il perdra en authenticité, et surtout, n’aura certainement plus la même liberté, le même anonymat qu’avant, pourtant nécessaires à la préparation des futures échéances sportives.

Depuis le debut de ses victoires à Melbourne, on voit bien comment les médias essaient de créer autour de sa personalité une histoire vendeuse. On voit bien comment ils éssaient de mettre bout en bout quelques anecdotes qui ferait de Jo-Wilfried le symbole de quelque chose. De l’histoire personnelle de son père, aux emplois du temps de ses frères et soeurs, tout a été mis dans les pages de journaux ou à la télé et à la radio. Il y a même eu des anecdotes cocasses. Sommet de cet emballement médiatique autour de Tsonga, la présence ce matin à son retour d’Australie de plus de 40 journalistes à l’aéroport pour l’attendre. Un nombre plus élévés que celui de ses amis et des membres de la famille qui l’attendaient également. Avec les jours à venir, les sollicitations de la presse et d’autres rapaces finaciers et « experts » de la gestion (sportive, financière, de l’image) de sa carrière vont se faire jour. Il faut juste espérer qu’il ne succombe pas à tout ce cancan inutile et même néfaste pour la poursuite de sa carrière. L’exemple de Laure Manaudou, grande championne devenue fille-sandwich, et égérie des magazine de presse people et même à scandale, est le contre parfait contre-exemple qu’il devra éviter d’imiter. Bon courage.

La « victoire » de Tsonga

Lundi 28 janvier 2008

Jo-Wilfried Tsonga, tout le monde le connaît désormais. Il vient d’atteindre en effet la finale de l’Open de tennis de Melbourne en Australie, battu en finale par le jeune serbe Novak Djokovic. Pour arriver à ce niveau, il a dut sortir quelques gros cadors de la discipline, à commencer par Richard Gasquet, autre espoir du tennis français (et numéro un tricolore), battu par Jo en 8e de finale. En quart, ce fut au tour du russe Mikhail Youzny de passer à la trappe. C’est en 1/2 finale que le jeune français de 23 ans (il les aura en juin) a réussi la plus grosse sensation de sa double semaine héroïque australienne; il a assommé vite fait bien fait, le numéro 2 mondial l’espagnol Rafaél Nadal, et s’est donc ouvert les portes de la finale. La suite, on la connaît désormais. Après un bon début de match, et le premier set remporté, le grand Jo-Wilfried (1,88 m, 90 kg) a perdu à l’usure face au redoutable, mais pas attrayant (dans le jeu bien sûr) serbe Djokovic.

Celui qu’on a surnommé le Cassius Clay des courts de tennis, pour sa ressemblance avec le grand Mohammed Ali, a, par ses exploits de ses deux dernières semaines conquis le coeur des français. Enfin si l’on en croît ce que les télés et les autres grand médias nous ont dit ces derniers jours. S’achemine t-on donc vers une « Tsongamania »? Pas si sûr.

Pas sûr parce que, la belle prestation ou l’exploit (c’est selon) ne s’est pas terminée par un happy end. Une présence en finale est un grand succès. Mais quand çà se termine par une défaite, çà ne donne pas droit à l’inscription de son nom dans le livre d’or de la compétition, où ne sont couchés que les noms des vainqueurs. On oubliera donc bientôt, très bientôt même cette prestation plus qu’honorable si, dans la foulée, le grand Jo ne remporte pas d’autres succès. Car, s’il faut espérer que cette seule finale soit son fait d’arme pour déclencher une Tsongamania, c’est un peu juste. Pour exemple, qui se souvient que Cédric Pioline a atteint deux finales (Us Open 1993, et Wimbledon 1997) ou encore Arnaud Clément, en finale en Australie (comme Tsonga) en 2001? Je ne remonterai pas aussi loin pour parler de Henri Lecompte ou Guy Forget, qui eurent les mêmes joies, mais dont la gloire sportive ne dura que très peu.

En revanche, Yannick Noah reste et restera à jamais comme un grand champion. Essentiellement pour sa victoire à Roland Garros en 1983. « Quand on joue une finale, on la gagne, si on veut rester dans l’histoire. Si on la perd, on pleure, parce qu’on a perdu, mais aussi, parce qu’on sait que l’histoire ne nous retiendra jamais ». Voilà en substance ce qu’il disait après son sacre à la porte d’Auteuil.

Pour l’heure, Tsonga est dans la deuxième partie de cette citation. Il a perdu un match; et aussi la possibilité de rentrer dans l’histoire pour longtemps. Mais, rien n’est fini, car, bientôt, en France, en Angleterre, aux USA, il aura l’occasion de se racheter. C’est tout le mal qu’on lui souhaite. Surtout que, ce n’est qu’ainsi qu’il pourra alors déclencher une véritable Tsongamania, semble à la « Noahmania » jamais démentie en France depuis plus de deux décennies. D’ailleurs avec l’auteur de « Saga Africa », le grand Jo a même quelques points de ressemblance. Père africain (camerounais pour Yannick et Congolais pour Jo), ancien sportif de haut niveau (footballeur pour Noah et handballeur pour Tsonga)… 

En voyant Jo jouer cette quinzaine, il n’y a aucun doute qu’il figure parmi les meilleurs. Puissant, offensif, il a tout donné à chaque rencontre. Porté par la grâce du jeu, mais aussi par une grande envie de se faire plaisir. Il n’a pas calculé; ni sur le court, ni dans ses interventions médiatiques; il a été lui-même, et même, à certains moments, on eut cru qu’il était conscient que ce qui lui arrivait était normal et pas extraordinaire comme beaucoup le ressentaient. Il savait qu’il faisait son job et que, en fonction de ce qu’il donnait sur le terrain, les résultats n’étaient que justifiés. Chaque fois, il a joué pour gagné et s’est comme çà qu’il s’est assuré sa victoire. Une victoire (finaliste) que nous saluons ici. Bravo Jo et bonne continuation.

Foot Africa 2

Mercredi 23 janvier 2008

La Can se poursuit au Ghana. Lundi 21 et Mardi 22, cinq (5) matchs au total se sont joués, pour le compte des Groupes A, B et C. Parmi les résultats les plus attendus, le Maroc a étrillé la Namibie (Gr A), petit poucet de la compétition, par 5 buts à 1. Lundi, le Mali est venu difficilement à bout du Bénin dans le Gr B par 1 but à 0; but d’ailleurs inscrit sur pénalty par Fred Kanouté, l’attaquant védette des Aigles de Bamako. Dans le choc de cette journée, le Nigeria a été battu par la Côte d’Ivoire, par la plus petite des marque (1 but à 0).

Mardi, on a assisté au premier gros coup d’éclat de cette Can. La victoire, que dis-je, la rouste infligée au Cameroun par l’Egypte. Les « pharaons » ont en effet infligé un cinglant 4 buts à 2 au Cameroun, qui encaisse-là, sa plus lourde défaite dans un tournoi majeur depuis la Coupe du monde 1998, où les Lions indomptables avaient perdu l’un de leur match par 3 buts à 0 contre l’Italie. L’équipe tenante du titre, sans forcer son talent, est venue à bout d’une équipe camerounaise totalement hors du coup, et dont je vois mal comment elle reviendra dans le tournoi pour, du moins, acceder au dernier carré, ou tenter de remporter le trophée.

Le spectacle offert par les coéquipiers de Samuel Eto’o a été tellement indigent que, il est même à craindre que même, le Soudan et la Zambie, leurs prochains adeversaires, ne leur dament aussi le pion. Surtout que, dans le deuxième match de la journée, la Zambie a atomisé le Soudan en produisant du jeu léché et construit. Avec un capital confiance gonflé à bloc, ils seront difficilement prenable lors du prochain match qui aura lieu contre le Cameroun samedi 26.

Même si cela peut paraître prématuré, on peut tirer un premier bilan, très satisfaisant de ces trois premiers jours de compétition. Le spectacle offert par les différentes équipes a été très interressant. Malgré la chaleur, les joueurs ont fait preuve de générosité (qualité bien africaine, dit-on souvent) tout en préservant un certain fair play. Le fair play est notamment le grand gagant de ce début de compétition. En effet, fait rare dans les compétitions africaines, aucun carton rouge n’a été distribué lors de ces trois premières journées, sur plus de 6 matchs quand même. Espérons que cet état d’esprit de sportivité et de respect perdure jusqu’à la fin de la compétition. Il faut aussi espérer que le public ghanéen ne boude plus certaines rencontres, comme ce fut le cas lors de Maroc contre Namibie qui s’est joué dans un stade quasi désert, de même que Namibie contre Soudan. 

fOOT AFRICA I

Lundi 21 janvier 2008

L’acte I de la 26e Can (et non la 29e comme je l’ai noté par erreur dans l’Intro de cette rubrique) a donc eu lieu hier. En match d’ouverture, le Ghana est venu à bout de la Guinée par 2 buts à 1 pour le compte du Gr A. Avant le match à proprement parler, la cérémonie d’ouverture a donné à voir que la Can est d’abord une fête culturelle « panafricaine », populaire et hautement riche en couleur.

Riche en couleur, l’expression est toute trouvée et bien appropriée à ce qu’on a vu lors du match d’hier. En effet, outre les réjouissances, les animations autour et dans le stade d’Accra, le défilé des délégations aura été très coloré. Bien plus, les équipes engagées se seront montrées à leur avantage aussi, sur le plan des couleurs. Surtout les guinéens, habillés d’un maillot rouge et un short jaune flashy. Les ghanéens dans leur tenue toute blanche faisaient un peu enfant de coeur, même si, par la suite, à cause de la sudation, le blanc de leur équipement paraissait gris. Toujours sur le terrain, on a pu observer que les ballons utilisés pour ce premier match étaient aussi très colorés (jaune avec des carreaux noirs).

Dans les tribunes, on semblait voir du jaune partout. Le jaune semble donc être l’une des couleurs fétiches de ce début de Can. Cette couleur, mélange d’or et de soleil, symbolise en Afrique comme ailleurs, la clarté, la richesse, le succès. Il faut espérer que la compétition qui a commencé hier, et dont la première journée à été à dominante « coloresque » jaune donc, connaisse un franc SUCCES.

 

 

Football Africa: Intro

Dimanche 20 janvier 2008

La 29e Coupe d’Afrique des nations de football commence aujourd’hui au Ghana. Pendant trois semaines, les meilleures sélections du continent rivaliseront pour emporter le trophée mis en jeu par la Confédération africaine de football, et, succéder à l’Egypte au palmarès des vainqueurs. Sur la ligne de départ, figurent 16 pays repartis en 4 poules: Ghana, Guinée, Maroc, Namibie (Gr A); Bénin, Côte d’Ivoire, Mali, Nigeria (Gr B); Cameroun, Egypte, Soudan, Zambie (Gr C); Afrique du sud, Angola, Sénégal, Tunisie (Gr D). C’est un évènement sportif, médiatique et culturel d’envergure en ce début d’année. C’est aussi même un évènement politique, car depuis quelques années, la Can est aussi un terrain d’expression des enjeux politiques et géopolitiques. Mais nous n’allons pas développer cet aspect ici. Juste, nous parlerons de la fête sportive.

Ainsi, chaque jour ou presque, nous aborderons un sujet en rapport avec cet évènement. Ce pourrait être le résumé d’un match (nous le ferons très rarement), ou l’histoire d’un joueur, ou même celle d’un entraîneur, d’un commentateur… Nous aborderons aussi la Can côté coulisses, côté retombées sportives, sociales et économiques. Enfin, d’autres papiers originaux viendront également meubler la « couverture » de cette compétition, qui braque sur notre continent les feux des projecteurs et les regards de presque un milliard de téléspectateurs. La Can est donc une fête mondiale, à laquelle nous participerons ici à notre manière.

Les bons voeux du président français à la presse

Mercredi 9 janvier 2008

Rentrée politique en fanfare en France. Le président Nicolas Sarkozy s’est exprimé face à la presse mardi dernier. Lors de cette conférence aux allures de discours-interview, il a fait le bilan de ses huit premiers mois de gouvernance et, il a aussi annoncé les prévisions pour l’année qui commence. Tous les sujets ont été évoqués : de l’économie, au social, sans oublier l’international, l’écologie et même…sa vie privée. 

La première partie de cette adresse à la nation française d’un genre hybride donc a commencé par un discours. Ici, il était surtout question de la déclinaison de la dernière trouvaille de M. Sarkozy en terme d’idée – slogan : « la politique de civilisation ». Ce concept, le président français l’a sorti pour la première fois lors de ses vœux à ses compatriotes le 31 décembre dernier ; mais ce jour-là, il n’avait pas dit ce qu’il mettait dans cette expression. Avant-hier, après avoir rappelé qu’il « ne s’agit pas d’une formule de circonstance, mais une formule et un engagement forts » il s’en est servi comme fil conducteur de son propos. Mieux même, comme une espèce d’expression miracle (mais aussi bateau) à travers laquelle tous les sujets de la nation devraient se structurer et se décliner. 

Ainsi par exemple, sur les institutions françaises, sa « politique de civilisation » indiquerait de « toiletter » la constitution pour, entre autres, permettre au président de
la République de s’exprimer à l’assemblée nationale. Sur d’autres sujets, la déclinaison de ce concept fut un peu à l’avenant ; avec beaucoup de volontarisme en théorie, mais peu de pistes concrètes pour en voir la forme totale. En revanche sur l’immigration, aucun flou n’a été relevé. « La politique de civilisation » sera celle des Quotas d’entrée en France. Quotas, certainement, par pays, par métiers, par tranche d’âge, par sexe… bref quotas. 

Le deuxième temps fort de cette conférence aura été le jeu (au propre comme au figuré) de questions réponses entre le président Sarkozy et les journalistes présents. Dans son style caractéristique, fait de volontarisme et de fougue dans son langage, le président français n’aura esquivé aucune question. Certes, il en aura éludé certaines. Mais, à chaque moment, il a répondu aux demandes que les hommes de médias lui ont formulées. Ainsi, il s’est défendu des accusations de vouloir laisser tomber le secteur de l’hôpital, tel que certains l’insinuaient. Aussi, il a justifié sa démarche en politique étrangère où on lui demandait s’il n’est pas gêné d’accueillir Kadhafi (Libye) et Chavez (Bolivie), de téléphoner à Poutine (Russie) après sa réélection. Il s’est aussi fait le défenseur des pays pauvres et notamment de l’Afrique, dont il a souhaité que « l’un des pays les plus importants entre au Conseil de sécurité de l’Onu). 

Dernier « dossier » abordé (pas dans l’ordre chronologique), celui de sa vie privée. A la journaliste qui lui demandait s’il allait se remarier avec sa nouvelle compagne Carla Bruni (un ancien top model), M. Sarkozy a répondu que « entre Carla et moi, c’est du sérieux » ; avant d’ajouter…qu’il n’en dirait pas plus, si ce n’est que, quand ils se marieront, la presse l’apprendre plus tard. Il faut dire que ce dernier sujet intéressait (à tort ou à raison) les français. M. Sarkozy a divorcé de son épouse Cécilia en novembre dernier, devenant par la même occasion le premier président français divorcé. Depuis, la presse people et même les journaux sérieux se faisaient des gorges chaudes de la « remise en selle sentimentale » du président de la république. Ces derniers jours, il a été vu et revu aux côtés de l’ex mannequin, dans des positions et attitudes qui ne laissaient aucun doute sur leur relation. Mais rien d’officiel n’avait été annoncé. Jusqu’à ce jour donc, où il a convenu que entre la jeune femme de 40 ans et lui, « c’était du sérieux ».      

Cette sortie de M. Sarkozy d’il y a deux jours marque sa véritable rentrée politique. D’autres parutions, moins importantes, mais régulières suivront. Car, comme à son habitude, il souhaite « agir », être sur le terrain politique et surtout médiatique. A deux mois des élections municipales, que sa majorité et l’opposition perçoivent déjà une échéance nationale, mieux comme le premier vrai test à sa présidence, Nicolas Sarkozy sait qu’il devra retourner au charbon pour convaincre les français de plébisciter les listes des candidats soutenus par son parti ou se réclamant de lui. Pour cela, il devra sans doute utiliser la même énergie qu’il a employée dans cette conférence de mardi, mais, en terme de proposition être moins flou et plus concret. Notamment sur le pouvoir d’achat, le vrai sujet de préoccupation des français. 

Les suites de « l’affaire » de l’Arche de Zoé

Lundi 7 janvier 2008

Du nouveau dans « l’affaire de l’Arche de Zoé ». La sous-ministre française aux droits de l’homme, Ramatoulaye Yade a affirmé hier que l’Etat français ne paierait pas 4,12 Milliards de Fcfa (plus de 6 millions d’euros) que les membres de l’Arche de Zoé avaient été condamnés à verser aux familles des 103 enfants qu’ils avaient tenté d’enlevés. Cette affirmation de Mme Yade, certainement mandaté par le gouvernement, ressemble à du « foutage de gueule ». En effet, il ne faut pas être sorcier pour savoir que, si l’Etat français ne paie pas cette somme, ce ne sont pas les membres de l’Arche de Zoé qui paieront. Personne ne va imaginer qu’ils ont cet argent. Ce qui revient à dire en clair que, les familles tchadiennes ne recevront rien.

Si cette hypothèse se confirme, alors cela équivaudrait à dire que la France s’est foutue des tchadiens, et des africains en général. Car, en plus d’avoir exigé la libération des journalistes et hôtesses espagnoles, arrêtés en même temps que les « humanitaires » au tout début de l’affaire demandé, après avoir mis la pression pour que la justice tchadienne accélère la procédure de jugement des principaux responsables de cette affaire sordide, après avoir aussi exigé et obtenu le « transfèrement » de la « bande à Breteau » afin qu’ils purgent leur condamnation (huit ans de travaux forcés) en France, voici que le pays des droits de l’homme, par la voix de sa non-moins « sublime » sous-ministre des…droits de l’homme, dit de manière indirecte qu’il ne doit pas avoir de payement de la condamnation financière prononcée contre les membres de l’Arche de Zoé, et qui devait profiter aux familles des enfants.

Pourquoi? Parce que ce sont des africains? Ou alors pour une autre raison? On a le souvenir que quand il fallait demander l’extradition des détenus vers la France, Mme Yade et d’autres, tout en avançant les accords judiciaires qui existent entre les deux pays depuis 1976, s’exprimaient la larme à l’oeil pour manifester leur « intérêt » pour les 103 enfants traumatisés par cette histoire. Comment se fait-il qu’au moment où il faut mettre la main à la poche pour aider ces enfants à se reconstruire et à s’assurer un avenir décent, « l’intérêt » pour les enfants manifesté par Mme Yade et les autres aient subitement disparu? Doit-on comprendre que, en plus d’avoir été traumatisé par le rapt et toutes la cohue qui s’en est suivie, le gouvernement français, par sa décision de ne pas payer les 6 millions d’euros, dise en quelque sorte que, « ses enfants n’ont qu’à crever »?

Cette décision est pour le moins inexplicable, déjà pour les enfants et même, au-delà, pour les nombreux français retenus (à tort ou à raison) un peu partout dans le monde. Mme Yade et le gouvernement français savent mieux que quiconque que certaines affaires ne s’élucident que moyennant finances (rançon ou dédommagement). Et, cette logique n’est pas exclusive des africains, car, on a bien vu que, dans l’affaire des attentats libyens des années 80 par exemple, les familles européennes (françaises, anglaises) on demandé et obtenu le payement de sommes qui s’élevaient parfois à des millions d’euros par personne. Certes, dans ce cas, il y’avait mort d’homme. Mais la logique est la même, dans le cas des enfants tchadiens, qui, s’ils ne sont pas morts, on été certainement traumatisés pour la vie. En outre, certains de leurs parents, reconnus « coupables » de les avoir donné aux « humanitaires » français, vont désormais être marginalisés si ce n’est même tout simplement exclus de leur village. Tout ceci méritait donc que, en plus de la condamnation pénale des responsables, la condamnation financière soit aussi exécutée.

Il est des attitudes dont on se dit qu’elles seront compréhensibles. Il en est d’autres qui, prise de quelque manière ou bout que ce soit, ne sont pas compréhensibles ni acceptables. Si l’annonce faite par Mme Yade hier (6janvier) de ne pas payer les 6 millions d’euros aux enfants se confirme dans les jours à venir, elle serait incompréhensible et inacceptable. Mais aussi, elle créerait un précédent, que les africains et d’autres nations encore retiendraient pour l’avenir. Au cas où d’autres « humanitaires » ou citoyens français se retrouveraient dans une affaire comme celle de la « bande à Breteau », alors….

Plaidoyer pour un renouveau du handball camerounais

Mardi 1 janvier 2008

Dans quelques jours, du 5 au 19 janvier, les équipes nationales masculine et féminine du Cameroun prendront part aux Championnats d’Afrique de handball en Angola. Quelle prestation et, au-delà, quels résultats espérer pour nos sélections lors de ce tournoi ? Sans être devin, on peut déjà pronostiquer que ce sera au mieux un exploit, au pire, une déculottée. Si la première option n’arrive que très rarement, en revanche, la deuxième nous est familière dans cette discipline. Nous ne décortiquerons pas ici l’ensemble des tournois majeurs auxquels nos équipes nationales ont participés et sont revenus avec une « médaille en chocolat », si ce n’est souvent une place encore plus médiocre. Les derniers Jeux africains à Alger sont là pour le prouver. Les filles ont pris une 4e place, tandis que les garçons étaient éliminés à l’issue du premier tour. Pour cette compétition à venir, on voit mal comment nos deux sélections pourraient échapper à un piètre résultat. Non pas que nous n’ayons pas des joueurs de qualités ou des encadreurs assez dévoués ; mais au regard des conditions nos handballeurs et handballeuses se préparent : sans prise en charge administrative, ni médicale, chaque présélectionné doit se « débrouiller » pour venir s’entraîner ou se nourrir, les entraînements se déroulent sur des aires de jeux inadaptées… Les résultats sont donc quasiment connus d’avance. A moins d’un exploit. 

 

Pour sortir du cycle des déconvenues récurrentes et éviter d’attendre en permanence un exploit de nos sélections de handball, que faut-il faire ? Comment s’organiser pour que les prochains rendez-vous ne ressemblent pas aux précédents ? Que faire également pour que, dans un avenir proche ou mi-lointain, notre pays s’installe aux premières loges du handball continental, à travers une participation régulière aux championnats du monde et, pourquoi pas, aux Jeux olympiques 2012 par exemple ? Il faut certainement, nous répondra-t-on, des infrastructures adéquates. Soit. Ceci est l’affaire du gouvernement. En revanche, sur le plan purement sportif, la (re)dynamisation de la discipline et la compétitivité de nos sélections nationales ressortissent, sans aucun doute, aux principaux acteurs du handball camerounais que sont, les dirigeants de sa fédération, les entraîneurs, les joueurs…   

  

Les pistes sont nombreuses pour rendre nos sélections plus compétitives, et par la même occasion, notre handball plus attractif. En ce qui concerne les pistes sur le plan national, nous laissons le soin aux dirigeants de la fédération camerounaise de handball et aux nombreux sympathisants et pratiquants ce cette discipline de les trouver et de les mettre en pratique. Ici, il faudra sans doute relancer la pratique accrue de la discipline dans les établissements scolaires et universitaires ; aussi, créer ou recréer des championnats provinciaux et/ou nationaux de jeunes et de seniors, compétitifs et réguliers. Convaincre les sponsors nationaux et étrangers d’apporter leur soutien à la formation des jeunes joueurs et, pourquoi pas, financer les compétitions nationales, comme le fait MTN avec le football. Et enfin, comme en Côte d’Ivoire, en Angola ou au Maghreb, passer de l’amateurisme au semi professionnalisme. 

 

Outre ces pistes locales, une autre serait possible à envisager pour aider les sélections nationales. Elle viendrait de l’extérieur. C’est la prospection puis la sollicitation des jeunes camerounais ou d’origine camerounaise pratiquant le handball dans les pays européens et notamment en France. Certes, ce n’est pas une solution miracle. Mais au moins, apporterait quelque chose en plus. Assurément. Et pour s’en convaincre, on remarque que la même démarche a déjà été utilisée en football par exemple. Quand à la fin des années 90, des joueurs comme Joseph-Désiré Job, Didier Angibeaud, Patrice Mboma et d’autres encore plus tard, titulaires de la nationalité française (parce qu’ils étaient nés dans ce pays ou alors qu’ils y vivaient depuis longtemps), avaient rejoints les Lions indomptables, participant à la conquête aux victoires du début des années 2000 (Can 2000 et 2002, JO 2000). D’autres pays africains (Mali, Sénégal, Algérie…) font pareil aujourd’hui, en football et dans d’autres disciplines. Chez nous, tout récemment encore, en Basket, notre équipe nationale masculine, vice-championne d’Afrique, s’est appuyée sur un vivier de joueurs évoluant en majorité aux Etats-Unis. 

 

A ce jour, il y a en France de nombreux franco-camerounais (es) évoluant en division d’élite et/ou dans les divisions inférieures de handball en France. Pourquoi ne pas les solliciter ? Certains refuseront, certainement, préférant le calme douillet de leur situation sociale et sportive en France, plutôt que de venir « s’embourber » dans les galères coutumières à nos équipes nationales. Mais d’autres pourraient accepter le challenge et apporter qui leur fougue, qui leur expérience pour de futures victoires du handball camerounais. Cet apport sera d’autant plus bénéfique que, en l’état actuel de nos sélections, toute contribution nouvelle ne serait que bénéfique. Surtout s’il faut atteindre, à terme, les objectifs que nous définissions plus haut (participation aux championnats du monde et aux JO).