Du nouveau dans « l’affaire de l’Arche de Zoé ». La sous-ministre française aux droits de l’homme, Ramatoulaye Yade a affirmé hier que l’Etat français ne paierait pas 4,12 Milliards de Fcfa (plus de 6 millions d’euros) que les membres de l’Arche de Zoé avaient été condamnés à verser aux familles des 103 enfants qu’ils avaient tenté d’enlevés. Cette affirmation de Mme Yade, certainement mandaté par le gouvernement, ressemble à du « foutage de gueule ». En effet, il ne faut pas être sorcier pour savoir que, si l’Etat français ne paie pas cette somme, ce ne sont pas les membres de l’Arche de Zoé qui paieront. Personne ne va imaginer qu’ils ont cet argent. Ce qui revient à dire en clair que, les familles tchadiennes ne recevront rien.
Si cette hypothèse se confirme, alors cela équivaudrait à dire que la France s’est foutue des tchadiens, et des africains en général. Car, en plus d’avoir exigé la libération des journalistes et hôtesses espagnoles, arrêtés en même temps que les « humanitaires » au tout début de l’affaire demandé, après avoir mis la pression pour que la justice tchadienne accélère la procédure de jugement des principaux responsables de cette affaire sordide, après avoir aussi exigé et obtenu le « transfèrement » de la « bande à Breteau » afin qu’ils purgent leur condamnation (huit ans de travaux forcés) en France, voici que le pays des droits de l’homme, par la voix de sa non-moins « sublime » sous-ministre des…droits de l’homme, dit de manière indirecte qu’il ne doit pas avoir de payement de la condamnation financière prononcée contre les membres de l’Arche de Zoé, et qui devait profiter aux familles des enfants.
Pourquoi? Parce que ce sont des africains? Ou alors pour une autre raison? On a le souvenir que quand il fallait demander l’extradition des détenus vers la France, Mme Yade et d’autres, tout en avançant les accords judiciaires qui existent entre les deux pays depuis 1976, s’exprimaient la larme à l’oeil pour manifester leur « intérêt » pour les 103 enfants traumatisés par cette histoire. Comment se fait-il qu’au moment où il faut mettre la main à la poche pour aider ces enfants à se reconstruire et à s’assurer un avenir décent, « l’intérêt » pour les enfants manifesté par Mme Yade et les autres aient subitement disparu? Doit-on comprendre que, en plus d’avoir été traumatisé par le rapt et toutes la cohue qui s’en est suivie, le gouvernement français, par sa décision de ne pas payer les 6 millions d’euros, dise en quelque sorte que, « ses enfants n’ont qu’à crever »?
Cette décision est pour le moins inexplicable, déjà pour les enfants et même, au-delà, pour les nombreux français retenus (à tort ou à raison) un peu partout dans le monde. Mme Yade et le gouvernement français savent mieux que quiconque que certaines affaires ne s’élucident que moyennant finances (rançon ou dédommagement). Et, cette logique n’est pas exclusive des africains, car, on a bien vu que, dans l’affaire des attentats libyens des années 80 par exemple, les familles européennes (françaises, anglaises) on demandé et obtenu le payement de sommes qui s’élevaient parfois à des millions d’euros par personne. Certes, dans ce cas, il y’avait mort d’homme. Mais la logique est la même, dans le cas des enfants tchadiens, qui, s’ils ne sont pas morts, on été certainement traumatisés pour la vie. En outre, certains de leurs parents, reconnus « coupables » de les avoir donné aux « humanitaires » français, vont désormais être marginalisés si ce n’est même tout simplement exclus de leur village. Tout ceci méritait donc que, en plus de la condamnation pénale des responsables, la condamnation financière soit aussi exécutée.
Il est des attitudes dont on se dit qu’elles seront compréhensibles. Il en est d’autres qui, prise de quelque manière ou bout que ce soit, ne sont pas compréhensibles ni acceptables. Si l’annonce faite par Mme Yade hier (6janvier) de ne pas payer les 6 millions d’euros aux enfants se confirme dans les jours à venir, elle serait incompréhensible et inacceptable. Mais aussi, elle créerait un précédent, que les africains et d’autres nations encore retiendraient pour l’avenir. Au cas où d’autres « humanitaires » ou citoyens français se retrouveraient dans une affaire comme celle de la « bande à Breteau », alors….
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