Rentrée politique en fanfare en France. Le président Nicolas Sarkozy s’est exprimé face à la presse mardi dernier. Lors de cette conférence aux allures de discours-interview, il a fait le bilan de ses huit premiers mois de gouvernance et, il a aussi annoncé les prévisions pour l’année qui commence. Tous les sujets ont été évoqués : de l’économie, au social, sans oublier l’international, l’écologie et même…sa vie privée.
La première partie de cette adresse à la nation française d’un genre hybride donc a commencé par un discours. Ici, il était surtout question de la déclinaison de la dernière trouvaille de M. Sarkozy en terme d’idée – slogan : « la politique de civilisation ». Ce concept, le président français l’a sorti pour la première fois lors de ses vœux à ses compatriotes le 31 décembre dernier ; mais ce jour-là, il n’avait pas dit ce qu’il mettait dans cette expression. Avant-hier, après avoir rappelé qu’il « ne s’agit pas d’une formule de circonstance, mais une formule et un engagement forts » il s’en est servi comme fil conducteur de son propos. Mieux même, comme une espèce d’expression miracle (mais aussi bateau) à travers laquelle tous les sujets de la nation devraient se structurer et se décliner.
Ainsi par exemple, sur les institutions françaises, sa « politique de civilisation » indiquerait de « toiletter » la constitution pour, entre autres, permettre au président de
la République de s’exprimer à l’assemblée nationale. Sur d’autres sujets, la déclinaison de ce concept fut un peu à l’avenant ; avec beaucoup de volontarisme en théorie, mais peu de pistes concrètes pour en voir la forme totale. En revanche sur l’immigration, aucun flou n’a été relevé. « La politique de civilisation » sera celle des Quotas d’entrée en France. Quotas, certainement, par pays, par métiers, par tranche d’âge, par sexe… bref quotas.
Le deuxième temps fort de cette conférence aura été le jeu (au propre comme au figuré) de questions réponses entre le président Sarkozy et les journalistes présents. Dans son style caractéristique, fait de volontarisme et de fougue dans son langage, le président français n’aura esquivé aucune question. Certes, il en aura éludé certaines. Mais, à chaque moment, il a répondu aux demandes que les hommes de médias lui ont formulées. Ainsi, il s’est défendu des accusations de vouloir laisser tomber le secteur de l’hôpital, tel que certains l’insinuaient. Aussi, il a justifié sa démarche en politique étrangère où on lui demandait s’il n’est pas gêné d’accueillir Kadhafi (Libye) et Chavez (Bolivie), de téléphoner à Poutine (Russie) après sa réélection. Il s’est aussi fait le défenseur des pays pauvres et notamment de l’Afrique, dont il a souhaité que « l’un des pays les plus importants entre au Conseil de sécurité de l’Onu).
Dernier « dossier » abordé (pas dans l’ordre chronologique), celui de sa vie privée. A la journaliste qui lui demandait s’il allait se remarier avec sa nouvelle compagne Carla Bruni (un ancien top model), M. Sarkozy a répondu que « entre Carla et moi, c’est du sérieux » ; avant d’ajouter…qu’il n’en dirait pas plus, si ce n’est que, quand ils se marieront, la presse l’apprendre plus tard. Il faut dire que ce dernier sujet intéressait (à tort ou à raison) les français. M. Sarkozy a divorcé de son épouse Cécilia en novembre dernier, devenant par la même occasion le premier président français divorcé. Depuis, la presse people et même les journaux sérieux se faisaient des gorges chaudes de la « remise en selle sentimentale » du président de la république. Ces derniers jours, il a été vu et revu aux côtés de l’ex mannequin, dans des positions et attitudes qui ne laissaient aucun doute sur leur relation. Mais rien d’officiel n’avait été annoncé. Jusqu’à ce jour donc, où il a convenu que entre la jeune femme de 40 ans et lui, « c’était du sérieux ».
Cette sortie de M. Sarkozy d’il y a deux jours marque sa véritable rentrée politique. D’autres parutions, moins importantes, mais régulières suivront. Car, comme à son habitude, il souhaite « agir », être sur le terrain politique et surtout médiatique. A deux mois des élections municipales, que sa majorité et l’opposition perçoivent déjà une échéance nationale, mieux comme le premier vrai test à sa présidence, Nicolas Sarkozy sait qu’il devra retourner au charbon pour convaincre les français de plébisciter les listes des candidats soutenus par son parti ou se réclamant de lui. Pour cela, il devra sans doute utiliser la même énergie qu’il a employée dans cette conférence de mardi, mais, en terme de proposition être moins flou et plus concret. Notamment sur le pouvoir d’achat, le vrai sujet de préoccupation des français.
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