La « victoire » de Tsonga

Jo-Wilfried Tsonga, tout le monde le connaît désormais. Il vient d’atteindre en effet la finale de l’Open de tennis de Melbourne en Australie, battu en finale par le jeune serbe Novak Djokovic. Pour arriver à ce niveau, il a dut sortir quelques gros cadors de la discipline, à commencer par Richard Gasquet, autre espoir du tennis français (et numéro un tricolore), battu par Jo en 8e de finale. En quart, ce fut au tour du russe Mikhail Youzny de passer à la trappe. C’est en 1/2 finale que le jeune français de 23 ans (il les aura en juin) a réussi la plus grosse sensation de sa double semaine héroïque australienne; il a assommé vite fait bien fait, le numéro 2 mondial l’espagnol Rafaél Nadal, et s’est donc ouvert les portes de la finale. La suite, on la connaît désormais. Après un bon début de match, et le premier set remporté, le grand Jo-Wilfried (1,88 m, 90 kg) a perdu à l’usure face au redoutable, mais pas attrayant (dans le jeu bien sûr) serbe Djokovic.

Celui qu’on a surnommé le Cassius Clay des courts de tennis, pour sa ressemblance avec le grand Mohammed Ali, a, par ses exploits de ses deux dernières semaines conquis le coeur des français. Enfin si l’on en croît ce que les télés et les autres grand médias nous ont dit ces derniers jours. S’achemine t-on donc vers une « Tsongamania »? Pas si sûr.

Pas sûr parce que, la belle prestation ou l’exploit (c’est selon) ne s’est pas terminée par un happy end. Une présence en finale est un grand succès. Mais quand çà se termine par une défaite, çà ne donne pas droit à l’inscription de son nom dans le livre d’or de la compétition, où ne sont couchés que les noms des vainqueurs. On oubliera donc bientôt, très bientôt même cette prestation plus qu’honorable si, dans la foulée, le grand Jo ne remporte pas d’autres succès. Car, s’il faut espérer que cette seule finale soit son fait d’arme pour déclencher une Tsongamania, c’est un peu juste. Pour exemple, qui se souvient que Cédric Pioline a atteint deux finales (Us Open 1993, et Wimbledon 1997) ou encore Arnaud Clément, en finale en Australie (comme Tsonga) en 2001? Je ne remonterai pas aussi loin pour parler de Henri Lecompte ou Guy Forget, qui eurent les mêmes joies, mais dont la gloire sportive ne dura que très peu.

En revanche, Yannick Noah reste et restera à jamais comme un grand champion. Essentiellement pour sa victoire à Roland Garros en 1983. « Quand on joue une finale, on la gagne, si on veut rester dans l’histoire. Si on la perd, on pleure, parce qu’on a perdu, mais aussi, parce qu’on sait que l’histoire ne nous retiendra jamais ». Voilà en substance ce qu’il disait après son sacre à la porte d’Auteuil.

Pour l’heure, Tsonga est dans la deuxième partie de cette citation. Il a perdu un match; et aussi la possibilité de rentrer dans l’histoire pour longtemps. Mais, rien n’est fini, car, bientôt, en France, en Angleterre, aux USA, il aura l’occasion de se racheter. C’est tout le mal qu’on lui souhaite. Surtout que, ce n’est qu’ainsi qu’il pourra alors déclencher une véritable Tsongamania, semble à la « Noahmania » jamais démentie en France depuis plus de deux décennies. D’ailleurs avec l’auteur de « Saga Africa », le grand Jo a même quelques points de ressemblance. Père africain (camerounais pour Yannick et Congolais pour Jo), ancien sportif de haut niveau (footballeur pour Noah et handballeur pour Tsonga)… 

En voyant Jo jouer cette quinzaine, il n’y a aucun doute qu’il figure parmi les meilleurs. Puissant, offensif, il a tout donné à chaque rencontre. Porté par la grâce du jeu, mais aussi par une grande envie de se faire plaisir. Il n’a pas calculé; ni sur le court, ni dans ses interventions médiatiques; il a été lui-même, et même, à certains moments, on eut cru qu’il était conscient que ce qui lui arrivait était normal et pas extraordinaire comme beaucoup le ressentaient. Il savait qu’il faisait son job et que, en fonction de ce qu’il donnait sur le terrain, les résultats n’étaient que justifiés. Chaque fois, il a joué pour gagné et s’est comme çà qu’il s’est assuré sa victoire. Une victoire (finaliste) que nous saluons ici. Bravo Jo et bonne continuation.

Une réponse à “La « victoire » de Tsonga”

  1. virgnie dit :

    j’apprécie l’écriture de cet article.
    Qui connaissait JO Wilfrid TSONGA avant la quainzaine australienne? Personne.
    Il est passé par des moments difficils dans sa jeune carrière marqué par des blessures a répétition.
    Avant d’entammer sa fulgurante remonté dans ce touroi il disait à son sponsor Adidas, « si vous investisez sur moi vous ne serez pas décu ».Bien jouer JO sur ce coup.Grace à ce tournoi, il renportera plus d’argent.
    En espérant que ce tournoi et les victoires ne s’arrète pas là.Bonne chance à lui car la route risque maintenant d’être encore plus difficile.

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