La campagne présidentielle aux USA bat son plein en ce moment. Dans un système marathonien qui est propre à ce pays, les postulants Démocrates et Républicains font campagne et s’affrontent pour obtenir les suffrages des militants et sympathisants de leur camp, afin de le représenter lors du vote du futur président en Novembre prochain.
Pour l’heure, après un premier tour de piste, où les candidats étaient nombreux dans chacun des camps, seuls restent en piste Mike Huckabee et John Mc Cain (côté Républicain) et Barack Obama et Hilary Clinton (côté Démocrate). Ils en sont rendus à plus de la moitié du vote interne, et doivent encore attendre qui d’eux sera désigné pour porter les couleurs de son parti.
Dans ce commentaire, je souhaite m’exprimer sur la « couverture » de cette campagne électorale (dans les deux camps) dans les médias français. Et principalement à la télévision. Les grandes chaînes de ce pays, ainsi que les chaînes d’infos en continu nous abondent au quotidien d’articles, reportages, interviews, dossiers sur cette campagne. Et même, les jours de grands votes comme le mardi 5 février (appelé Super Tuesday), beaucoup de chaînes ont fait des couvertures spéciales sur cet évènement.
Pour entrer dans les détails, les médias français, comme s’ils s’étaient passés le mot, font une couverture assez bizarre de cette campagne. Notamment celle des Démocrates. Ici, on entend parler tous les jours que de Barack Obama. A lui les bons mots, à Hilary Clinton les mauvais maux. Quand il gagne une primaire, c’est qu’il a convaincu et a séduit. Quand elle l’emporte, on nous explique que l’écart avec son challenger est assez minime et que c’est une victoire à la Pyrrhus.
Je suis comme beaucoup de monde flatté et séduit par la personne de M. Obama. Mais, comme beaucoup aussi certainement, je me demande si on n’en fait pas des tonnes, dans les médias français surtout, sur lui parce qu’il est noir. Et que de ce fait, on se sente obligé de lui « filer un coup de main » médiatique, pour lui permettre d’arriver sur le toit des USA. En clair, M. Obama doit être dans son pays le chouchou d’une partie de la presse acquise à sa campagne pour des raisons qui lui sont propres. En revanche, en France, il est le chouchou de TOUTE la presse. Pour quelles raisons?
On n’a que peu d’informations sur son programme de politique intérieure; juste plus de protection de l’Etat envers les pauvres (alors qu’il ne veut pas l’engagement de ce même Etat pour assurer une couverture médicale à tous les américains; 46 millions d’américains en sont dépourvus). Sur l’international, on en sait encore beaucoup moins, si ce n’est qu’il n’a pas voté pour la guerre en Irak (alors même qu’il n’était pas sénateur) et qu’il va réconcilier l’Amérique avec le monde (comme si cela était en soi un programme). Bref, on nous survend Obama en Kennedy du 21e siècle (encore que sur Kennedy, il y aurait pas mal de chose à dire aussi), en Sauveur de l’Amérique et du monde de demain.
Et pourtant, pour l’instant, sa campagne se résume à la narration d’une histoire; son histoire personnelle. Elle est argumentée de discours de tribun, très emballant, très enjôleur aussi, mais parfois, à l’extrême limite de la rêverie et de l’apprenti-sorcellerie. Et les médias français nous servent çà à foison comme quelque chose d’extraordinaire. D’ailleurs, d’après eux, il ne fait plus de doute que ce sera lui le candidat officiel des Démocrates à la prochaine élection. Cette prévision que la presse française caresse et affirme sans ambages me fait peur. Ou plutôt me fait rire. Non pas que je ne souhaite pas la victoire de M. Obama (en fait je m’en fiche un peu que ce soit lui ou quelqu’un d’autre, n’étant pas citoyen américain et n’ayant rien à attendre de ce pays), mais davantage parce que, la dernière fois que les journalistes français se sont montrés aussi enthousiastes sur un candidat lors d’un scrutin aux USA, le résultat de leur pronostic s’est avéré faux. C’était le cas en 2004, où la presse française dans son grand ensemble avait fait une propagande anti-Bush et pro John Kerry, à tel point que çà devenait indigeste. Résultat des courses, le candidat démocrate avait été battu à plates coutures par un Bush qu’on décrivait ici comme impopulaire, belliqueux, battu d’avance. La même chose s’est produite en 2006 lors des élections générales en Italie, où on nous a expliqué pareil ici que Berlusconi était un loser et qu’il serait sévèrement battu par M. Romano Prodi. Là aussi, le résultat fut à peu près différent de la campagne menée ici et surtout des prévisions avancées. Car, M. Prodi n’a finalement gagné qu’avec un petit député d’avance (son gouvernement vient d’ailleurs de chuter, faute de majorité suffisante).
Face à ces « erreurs de pronostics » de la presse française, conséquences de couvertures médiatiques tronquées et/ou malveillantes de cette même presse, j’ai décidé de me mettre à suivre la campagne américaine en V.O (version originale). Mon anglais est boiteux, certes, mais il me laisse encore le temps de regarder une émission en anglais, ou de lire un texte dur le site Internet d’un journal américain. Je vous invite à suivre ma démarche, pour sortir de l’intoxication dans laquelle on baigne en ce moment avec les médias français au sujet de la Campagne électorale américaine.
hello ! « alors meme qu’il n’etait pas senateur » precision indikspensable ? les parentheses en d_sent parfois davantage que tout le restr merci pour ce billetb interessant, au plaisir de vous liure !