Archive pour mars 2008

PSG: Droit en L2?

Lundi 24 mars 2008

Il y a quelques semaines, je dissertais ici de la situation du Psg. A cette période, je m’inquiétais déjà de la possible descente aux enfers du (seul) club de la capitale et de la région francilienne encore dans l’élite du football français. Dans ce premier article, que vous pouvez (re)lire à ce lien (http://aubingeorges.unblog.fr/2007/12/16/paul-le-guen-stop-ou-encore/), j’évoquais la responsabilité du staff technique du club, et notamment celle de son entraîneur en chef Paul Le Guen.

Au vu de la situation sportive du club aujourd’hui, antépénultième et premier rélégable au classement, mon analyse n’a pas beaucoup changé. Les problèmes sportifs du club sont, à mon avis, toujours dus aux techniciens parisiens. Mais, la seule nouveauté dans cette situation « pourrie » que traverse le club, c’est sans doute que ce sont les joueurs qui sont les premiers responsables du désastre actuel. Tous, et sans exception. Il n’y en a pas un pour rattraper l’autre. Je commence même à penser (et je ne dois pas être le seul) que la plupart d’entre eux n’a pas le niveau de la première division. Et c’est peu dire, car, certains se demandent même si certains joueurs du Psg ont le niveau de footballeurs pros.

Au regard des performances des joueurs de ce club lors de cette saison, et particulièrement au cours des derniers matchs, on a eu comme l’impression d’une bande de boys-scouts à la limite de la nullité allant s’amuser sur les terrains. Pas d’engagement, pas de révolte, pas de sacrifice; a contrario, une frilosité à tout crin, des maladresses inacceptables, une nonchalance et une lenteur tout aussi insupportables. Bref une absence de capacité à évoluer à ce niveau. A chaque match, je me dis que si ces joueurs étaient des salariés d’une entreprise privée (même une toute petite Pme), ils seraient virer pour faute professionnelle, ou pour incompétence notoire. Ils ont bien de la chance d’être là où ils sont et de gagner ce qu’ils gagnent, malgré les faibles résultats qu’ils ramènent.

Que peuvent-ils faire maintenant au cours des 8 journées qui restent pour que le club ne descende pas? C’est à eux de trouver la solution. Et à Paul Le Guen de les y accompagner. Certainement qu’ils devront, sur le terrain, réaliser au moins trois fois ce qu’ils font en ce moment. Elever le niveau de jeu, être plus « agressif » dans tous les duels, aller au taquet sans relâche, sortir les tripes… C’est à ces seules conditions qu’ils pourront échapper aux bras grands ouverts de la L2 qui les appellent.

La grâce de Pâques

Dimanche 23 mars 2008

C’est jour de Pâques aujourd’hui. Pâques, pour ceux qui l’ignorent ou l’ont oublié, c’est la plus grande fête chrétienne. Pâques, qui conclue 40 jours de carême retraçant la passion du Christ, consacre aussi la mort et surtout la résurrection du Christ. Par cet acte, le Christ rachète le monde. En cela, pour tous les chrétiens, cet acte sacrificiel, ce don de soi pour notre rédemption, pour notre Salut, est l’acte le plus significatif de la Foi chrétienne. Dès lors, celui qui  »adhère » alors à l’idéal chrétien, accepte par ce fait même que le Christ est mort et est ressuscité pour le sauver. Et çà, c’est le jour de Pâques qui le consacre. 

Certes, la fête de Pâques ne jouit pas de l’attrait festif, médiatique et…mondain de noël. En plus, Pâques n’intervient pas pendant une période de vacances scolaires (du moins en France), propice à toutes les réjouissances secondaires accompagnant la fête de la Nativité par exemple. Mais, Pâques ne garde pas moins sa puissance évocatrice et symbolique pour tous les chrétiens, et notamment les catholiques. La passion du Christ, qui l’a précédée, passionne les fidèles. Ses souffrances, bref son martyr interpelle chacun de ceux qui ont été baptisés. Avec Pâques, c’est l’occasion de renouveler sa foi. C’est aussi se rappeler que, si le Christ a pris sur lui nos fautes, il nous a aussi montré le chemin à suivre pour aimer, aider, soutenir, encourager…notre prochain. En quelques mots, Pâques nous enseigne Amour, Solidarité, Générosité, Sacrifice. Pas besoin de faire une disserte pour dire que, ces qualités nous manquent aujourd’hui; qu’on soit chrétien ou pas. 

 Face à nos nombreux tourments quotidiens, face à toutes sortes de turpitudes et vicissitudes que nous endurons, ne faut-il pas s’inspirer de l’esprit de Pâques pour en sortir? La foi inébranlable du Christ dans la passion, sur le chemin du Golgotha, et qui le mène à la résurrection, ne doit-elle pas être notre unique modèle de vie? La vocation sacrificielle pour le soutien, l’épanouissement de ceux qui nous sont chers, ne doit-elle pas être au cœur de notre vie quotidienne? 

Certes, j’ai conscience que, pour plusieurs raisons, beaucoup ne seront pas d’accords avec moi. D’abord parce que, et çà c’est la fameuse réponse passe-partout, la croyance en Dieu n’est pas affaire de tous. Encore moins quand elle passe par les religions (notamment chrétienne). Ensuite, parce que, « le sacrifice pour les autres » sans rien obtenir en retour, « çà va un moment », me répondra t-on encore. Ensuite encore, pour les « croyants progressistes » (comme certains se définissent aujourd’hui), la frilosité voire l’intolérance de l’Eglise catholique sur certains sujets sociaux sensibles (la lutte contre les MST et le Sida, le mariage des prêtres), en contradiction avec la « majorité » des opinions, fait que, sur d’autres sujets, son discours interpelle, voire convainc moins. 

Soit. Pour tout argument à opposer face à ces idées, je conseillerai de lire les textes eucharistiques de ce dimanche de Pâques. Et notamment l’Evangile. Après une lecture attentionnée, j’ai bon espoir que une bonne partie des réponses à ces interrogations sera apportée. Car, le message de Pâques est un message universel, et qui touche chacun de nous à travers une multitude de voies. 

Bonnes Pâques à tous. 

  

 

Francophonie: une Journée internationale (presque) sous silence en France

Vendredi 21 mars 2008

Comme chaque année, c’était hier (20 mars) la Journée internationale de la Francophonie. Comme d’habitude depuis quelques années déjà, cet évènement est passé presque sous silence en France. Je dis « presque sous silence » pour ne pas dire tout simplement « sous silence », car, dans quelques milieux spécialisés (au ministère de la Coopération, dans quelques facs de lettres, dans quelques maisons d’éditions aussi), on a du se souvenir de cette journée. Mais à la télévision (toutes les grandes chaînes), dans les grands journaux et les principales chaînes de radios, il n’y a rien eu. Pas une manifestation, pas une table ronde, pas un programme spécial. France 3 nous a resservi son traditionnel « Question pour un champion spécial Francophonie », mais à part çà, rien de rien. Doit-on se plaindre, gémir ou rester stoïque de cette absence de la Journée internationale de la Francophonie au premier plan des grands médias? Quelle signification revêt cet ostracisme (c’est bien le mot)? Et plus généralement, à quoi sert la Francophonie en (ou à la) France?

J’ai déjà évoqué ces questions ici, substantiellement et dans d’autres angles. J’ai déjà dit tout « l’intérêt » mineur, pour ne pas dire minable, que portait la France à la Francophonie, sa propre création pourtant. Le manque d’informations de grande ampleur, l’absence de temps forts médiatiques importants, en cette année, viennent confirmer cette idée.

Certes, hier, le président de la République Nicolas Sarkozy a prononcé un discours traditionnel pour la circonstance. C’était à la Cité universitaire internationale à Paris. Développant un nouveau concept de « Francophonie positive », il a affirmé que « la promotion de la francophonie est de notre intérêt (…), l’intérêt du monde, pour que la diversité l’emporte sur une uniformité, parce que l’uniformité, c’est l’appauvrissement culturel et intellectuel. Personne n’a intérêt à un monde aplati » et exclusivement dominé par l’anglais, pourrait-on poursuivre à la suite du président français. Il a même demandé aussi que, les pays membres de l’Organisation internationale de la francophonie (Oif) et leurs représentants « veillent à s’exprimer désormais en français (uniquement?) dans les instances internationales où le français est langue officielle ». Autrement dit, selon M. Sarkozy, il faut utiliser le français comme un argument pour faire reculer ou pour contenir l’expansion de l’anglais à l’échelle mondiale. Soit.

Mais cette affirmation d’un développement, voire d’une promotion du français pour assurer la diversité culturelle (et accessoirement, faire barrage à l’anglais) n’est-elle pas un voeu pieux et inefficace rabâché chaque année? La Francophonie n’a t-elle pas d’autre chose à promouvoir que d’être cette tête de pont de la France dans son combat linguistique et culturel contre l’anglais? Et, au fait, à qui s’adresse cette quasi-injonction à s’exprimer en français dans les instances internationales? Aux dirigeants et responsables français ou à ceux des autres pays membres de la Francophonie?

Sur cette dernière question, on dira que le propos du président français s’adresse à ses propres compatriotes. Car, on sait que certains sont épris (comme lui du reste) d’une anglophonie maladive. Ainsi du président de la Banque centrale européenne, Jean-Claude Trichet s’exprimant en anglais il y a quelques années en réunion de travail, et devant les députés européens (une initiative qui fit d’ailleurs bondir de colère l’ancien président Jacques Chirac). Comme M. Trichet, d’autres encore se comportent de la même manière avec notre langue commune. (Voir à ce propos, l’excellent livre du Pr Bernard Lecherbonnier, Pourquoi veulent-ils tuer le français, Albin Michel, 2005, 248 pages). Le président de la République ne vantait-il pas lui même son amour de l’Amérique, son modèle de vie et, par ricochet, de sa langue? Comment peut-il demander après que d’autres que lui ou ses compatriotes soient des défenseurs zélés de la langue française? Il ne doit pas avoir oublié que les Etats africains francophones ont donné, donnent, et continueront de donner suffisamment de leur énergie pour porter cette langue partout, alors même qu’elle est la langue de la colonisation? Il ne doit pas non plus oublier que, malgré les difficultés et autres contradictions, ces mêmes Etats africains francophones valorisent, célèbrent et promeuvent le français et la Francophonie chaque jour avec beaucoup de forces, alors même qu’ils sont courtisés par d’autres puissances économiques et culturelles.

Si la France veut encourager ces pays, et les millions d’amoureux du français dans le monde, alors, elle devrait commencer par montrer un peu plus d’enthousiasme pour la Francophonie. Et notamment pour la seule journée qui lui est consacrée symboliquement par an, c’est-à-dire le 20 mars. Elle devra demander ou inciter les médias à être plus entreprenants et imaginatifs dans leur façon de porter cette journée. Elle devra aussi sans doute mettre plus de volonté politique et de lisibilité aussi. Sur ce dernier aspects, voici quelques pistes: un vrai ministère, plutôt qu’un secrétariat d’Etat. Un titulaire du portefeuille qui est davantage un connaisseur des réseaux culturels francophones plutôt qu’un politique nommé juste par reconnaissance de sa fidélité partisane. Débarrassé ce ministère des éléments qui feraient qu’ils soient perçus comme uniquement réservé à l’Afrique (francophone en particulier), ou alors le baptisé comme tel pour sortir de l’hypocrisie. Faire en sorte que le titulaire du portefeuille puisse y rester un bon moment et non pas dix mois comme le dernier en date), afin de mettre en place des initiatives concrètes et porteuses à moyen terme. Créer une cellule dans ce ministère qui travaillerait en étroite collaboration avec les artistes, écrivains, journalistes francophones désireux de collaborer d’une manière ou d’une autre à la mise en place de projets quelconques.

Cette liste n’est pas exhaustive, mais, appliquée même partiellement, elle apporterait un dynamisme à la Francophonie en France. Et surtout, ferait que le 20 mars ne ressemble plus à une journée anonyme, alors même que cela devrait être un jour de fête. La fête de langue française. La fête des français. La fête des francophones partout dans le monde, et en France aussi.

Une piste audacieuse dans la lutte contre l’immigration clandestine

Lundi 10 mars 2008

L’immigration clandestine est un sujet très sensible dans ce pays. De Gauche ou de Droite, les différents gouvernements ont tout fait pour tenter de résorber ce phénomène, à défaut de pouvoir l’éradiquer complètement. Peine perdue jusqu’à présent. 

Depuis le début des années 2000, le phénomène de lutte contre l’immigration clandestine s’est accrue dans ce pays; notamment depuis le retour au pouvoir de la Droite. Officiellement, pour combattre les trafics humains et lutter contre les réseaux qui les entretiennent; et aussi pour réduire le nombre de personnes qui viennent en France sans plan ni projet, ni qualification ni utilité. D’autres raisons, officielles et officieuses, existent aussi qui justifient la traque continuelle qu’on observe sur ce sujet de l’immigration clandestine. 

Les résultats de cette politique anti-clandestins sont, de l’avis de ceux qui la mènent, assez satisfaisants. Chaque année, depuis 2002, des milliers de personnes dans cette situation ont, semblent-ils, été reconduits dans leur pays. on a même parlé de 25000 cas l’année dernière. Et pour cette année, le Ministère de l’Immigration souhaite que ce chiffre passe à 28000. et pour 2009, combien? Et pour 2010 Combien encore? 50000? 100000? Combien? 

Bien entendu, je n’ai pas l’intention, ni de commenter, ni de contester ces chiffres, encore moins la politique qui la soutend. Mais, comme beaucoup de personnes, j’ai remarqué que, de manière globale, cette politique ne résout pas le problème à fond. Parce que la gestion de l’immigration clandestine est devenue, à tort, un exercice défouloir où, à l’approche des différents scrutins, chaque camp fait de la surenchère sur le dos des immigrés, avec en toile de fond, la même rengaine de sévérité sur les clandestins. Dès lors, les conséquences de ces pratiques sont énormes. la moindre ici n’étant pas l’image de la France qui s’est largement détériorée à l’étranger (en Afrique notamment), où certains n’hésitent plus à la traiter de pays raciste. 

Depuis le début de la politique accentuée du chiffre sur les clandestin (en 2003), le solde migratoire est pourtant quasiment le même en France, si l’on en croit les chiffres de l’Ined. On parle toujours d’environ 200 000 à 400 000 clandestins en France. Ca veut dire concrètement que, pendant qu’on en refoule certains, il ya quasiment le même nombre qui entre et s’installe dans le pays.  Alors, que faire? Continuer dans cette voie? Ne rien faire? Ou explorer d’autres solutions? 

Le bon sens recommande bien sur d’explorer d’autres solutions. Il ne s’agit pas de la régularisation massive comme le préconise quelques personnes. Mais d’une régularisation de grande ampleur, soumise à conditions. ces conditions seraient notamment d’être actifs, de ne pas commettre plus de certains nombres de faits et délits par an, et surtout, de pouvoir retourner dans son pays au moins une fois par an ou tous les deux ans. J’insiste sur ce dernier aspect, car il me semble très important. Chaque fois que un immigré clandestin à été régularisé, l’expérience montre qu’après, il est retourné dans son pays plus souvent que quand il vivait en clandestinité. 

Ce phénomène de retour est bénéfique, à la fois socialement et même économiquement. socialement parce que, il y a un fort pourcentage de ces « retournants » qui investissent dans leur pays d’origine, ou alors, rentre s’y installer la plus grande partie du temps. sans-papiers, ils ne l’auraient jamais fait. Leur départ, même périodique, permet donc de « désengorger » les villes, les logements, bref un certain nombre de lieux, d’espaces, de services qu’ils mobilisaient pendant leur présence. sur le plan économique, ces phénomènes de retour sont aussi une aubaine, car ils permettent une plus grande mobilité des gens, qui achètent pour voyager beaucoup plus que s’ils ne sont sédentaires. 

Donc, procéder à une régularisation de grande ampleur, soumise à ces conditions, ce serait une option plus audacieuse que la politique « défensiviste » de répression pratiquée en ce moments. C’est un pari de l’heure, mais aussi un pari pour l’avenir que le gouvernement français et les autres gouvernements des pays qui font face au problème des clandestins doivent envisager, et même adopter. 

  

Un médecin Camerounais pour Belley dans l’ain; Suite

Samedi 8 mars 2008

Appendice à l’article sur le Dr Dopsoumna que j’ai publié il y a quelques jours. a la suite de ce papier, j’ai reçu quelques commentaires dont un, publié ci-dessous, qui m’ont amené à rédiger cette suite.

Parce qu’elle s’est terminée par un happy-end, « l’affaire Dopsoumna » si on peut ainsi l’appeler a fait des heureux et des malheureux. Au rang des premiers cités, il y a le médecin camerounais lui-même, ses collègues de l’hôpital de Belley, ainsi que tous les patients et habitants de ce village qui l’ont côtoyé et le tiennent en estime. Par extension, il y a aussi tous ceux qui, dans une situation similaire, espèrent à présent une issue semblable à celle du Dr Dopsoumna. Et ils doivent être nombreux dans ce pays. Ce sont tous ceux qui espèrent que, la fameuse politique « d’immigration choisie » de M. Sarkozy est une aubaine pour eux. Ils doivent se dire que la France, pays déclaré « en chantier » par son nouveau président, a besoin de toutes leurs compétences pour se développer davantage et se REFORMER (c’est l’expression à la mode).

En revanche, l’issue de « l’affaire Dopsoumna » a rendu plus d’une personne sceptique, voire amère. Car, une telle décision fait naître chez cette deuxième catégorie de personne la suspicion de la volonté pour la France de continuer à piller les « cerveaux » africains pour soutenir son développement à elle, et de laisser pendant ce temps-là l’Afrique sombrer dans l’obscurité du sous-développement. Selon eux, si la France accueille et/ou régularise à tour de bras tous les « cerveaux » africains qui arrivent ou sont déjà présents sur son territoire, elle ferait une bonne affaire pour elle, mais, amputerait les pays africains de bon nombre de ses élites. Un raisonnement qui n’est ni bête, ni faux. Mais qui sonne de plus en plus comme une vieille resucée que certains sortent tous le temps quand pareille situation se présente.

Un raisonnement qui, à mon avis, n’est plus ni pertinent ni opérant aujourd’hui. Car, les Etats africains qui invoquent le patriotisme de leurs concitoyens qui s’installent en France ou ailleurs en occident comme le Dr Dopsoumna, ne se posent jamais assez la question de ce qu’ils ont fait, font, ou peuvent faire pour ces concitoyens. Dans la plupart des pays africains, il n’y a plus ni bourse, ni aide de l’Etat. Et quand bien même il y en a, cela va aux « amis » du sérail, aux enfants et autres proches des décideurs. La plupart des jeunes qui quittent le continent pour aller étudier, le font le plus souvent sur fonds personnels (l’argent des familles), ou alors nanti d’une bourse d’un organisme international ou d’un pays étranger. Ils poursuivent leur formation dans des difficultés matérielles et financières que seuls leurs proches ou eux-mêmes par des petits boulots arrivent à soutenir. Bien plus, ils se mettent sur le marché du travail européen avec tous les handicaps liés à leur statut administratif et autres encore. Et ils réussissent aussi à braver cela.

Au nom de quoi doivent-ils se sentir « obliger » d’aller exercer dans leur pays? En récompense de quel investissement de leur pays d’origine? Et quand bien même ils opteraient pour cette solution du retour au pays natal, quelles garanties auraient-ils de trouver un emploi convenable, à la hauteur de leur espoir, à la mesure des sacrifices psychologiques et financiers consentis pendant leur formation? Quelles assurances auraient-ils de pouvoir s’exprimer, entreprendre, investir librement dans un pays qui ne leur a fait aucun cadeau si ce n’est celui de les voir naître? Quel sens peut-on donner au repli chez soi, au retour au bercail dans un monde qu’on nous dit de plus en plus « mondialisé »? A toutes ces questions, il y a peu de réponses en fait.

La voie choisie par le Dr Dopsoumna, diplômé de médecine en Tunisie (après une formation qu’il a du financé tout seul avec sa famille) est respectable et louable. Elle est aussi tout à fait justifiée par son ambition personnelle d’exercer là où il veut, là où il peut, et surtout là où il pense que ce sera pour lui le plus rentable professionnellement, humainement et financièrement. Ceux qui décideront de l’imiter, et qui connaîtront le même succès que lui, auront tout aussi raison. Aussi nombreux qu’ils seront. Aussi longtemps que cela pourra se produire.

Il faut juste espérer qu’ils rompront avec la tradition des anciens des années soixante-dix et quatre-vingt qui, une fois installé à l’étranger avec succès, rompait quasiment tous liens avec le pays d’origine. Et qu’ils sauront, entre les deux positions exposées plus haut, trouver une troisième (nouvelle?) voie. Cette troisième voie serait celle de s’installer où ils en ont envie, d’y exercer et de faire profiter de leur expérience ponctuellement ou plus tard à leur pays d’origine. C’est-à-dire pour le Dr Dopsoumna par exemple, d’aller de temps à autre au Cameroun (et pourquoi pas dans ce nouvel hôpital de Maroua dont parle le commentaire ci après) et d’y apporter son expérience et/ou sa contribution matérielle ou financière. Beaucoup le font déjà. Notamment ceux qui exercent dans l’enseignement et surtout les sportifs. C’est là la voie de la sagesse. La voie de la modernité.

 

COMMENTAIRE PUBLIE A LA SUITE DU PREMIER ARTICLE

odiga | kohmichel@yahoo.fr | odiga.unblog.fr | IP : 41.204.76.213

Pendant ce temps il manque près de 30 000 personnels de santé au Cameroun . Nous respectons le choix du Dr Dopsoumna de rester en France plutôt que de retourner au Cameroun. Choix que de nombreux camerounais ont fait. Un choix contraire au sien .

Notons également que le Premier Ministre Camerounais a inauguré il y a 2 semaines un hôpital dans l’extrême – NOrd. Cet hôpital à vu le jour grâce aux efforts tenaces d’une femme américaine médecin, qui arrivée au Cameroun il y a des dizaines d’années c’était donnée pour mission de mettre sur pied un hôpital dans cette partie du pays. Nos compatriotes peuvent également donner du leur tout en restant en France. Il faut réfléchir à des solutions de E-médecine, des partenariats avec les hôpitaux qui les accueillent en Europe pour que dans l’année ils puissent prendre un mois ou deux pour venir soigner leur frères au pays.

Amicalement.

A la découverte d’Hercule

Vendredi 7 mars 2008

J’ai (re)découvert Hercule aujourd’hui. Et, j’en suis fort heureux. C’était lors d’une sortie au Musée des Arts décoratifs (une annexe du Louvre) à Paris. Là-bas, dans la partie réservée à l’Antiquité et au Moyen âge, toute une série de tableau, de tapisserie et d’autres objets d’arts retracent les principales étapes de la geste d’Hercule. Notamment les Douze Travaux que je ne connaissais que très peu. Malgré mes quelques lectures de littérature antique, je n’avais jamais vraiment étudié cette Mine, ce gisement même (il faut le dire). Grâce aux explications du petit guide de ce matin au musée des Arts décoratifs, j’ai décidé de me plonger dans les lectures relatives à l’histoire de ce personnage.

Et donc, juste après la visite, j’ai cherché sur les moteurs de recherche les principaux ouvrages ayant Hercule au coeur. En clair, quelques romans et ouvrages essayistiques centrés sur lui. Après le premier clic de recherche, je me suis rendu compte qu’il y’en avait des milliers. Je m’en doutais bien, mais je n’avais pas pris l’ampleur de l’étendue du phénomène. Mon premier travail pour assouvir cette nouvelle passion sera donc de faire le tri. Le tri dans les principaux ouvrages référencés sur Hercule pour en choisir les deux, trois, quatre ou plus qui me feraient apprivoiser ce super héros. « Pour quoi faire? » m’a demandé un collègue à qui j’ai parlé de mon projet. « Ne trouves-tu pas que c’est un peu dépassé comme lecture aujourd’hui? a-t-il poursuivi.

Effectivement, çà pourrait paraître déplacé, voire ringard de se « taper » des livres sur Hercule aujourd’hui, à l’heure où les grands lecteurs dévorent les Harry Potter, Le Seigneur des anneaux et autres Mary Higgins Clark et Harlan Coben. Mais, j’ai beaucoup de raisons de m’intéresser à ce type de lecture, lui ai-je répondu. D’abord parce que je ne trouve pas mon compte dans les ouvrages actuels qu’il m’a cités, tout aseptisés et porteuse d’une vision du monde très éloignée de celle que je me représente. Et aussi, dans ce même ordre d’idées, le côté commercial, « bling bling » (pour parler un langage à la mode) de ces genres m’insupporte également du fait de sa fatuité et de son côté trop science-fiction. Outre cela, moins qu’aux aventures herculéennes, c’est à la qualité d’une certaine littérature (la littérature antique en l’occurrence ici) que je veux me reconnecter. Parce que, le parler y est juste et chatoyant, précis et construit; les images, même lointaines, sont agréables parcourir. Il en va même jusqu’aux actions mêmes qui, prise par certains angles, sont toujours d’une très grande pertinence et même d’une grande actualité.

Voilà donc le décor de cette « aventure » planté. Une aventure au terme de laquelle, je serai mieux informé sur Hercule. Dores et déjà, au regard des premières recherches et des premières lectures, je pense que cette aventure sera exaltante. Excitante même. L’exaltation et l’excitation étant justement deux des émotions que je recherche en toutes choses. Dans le travail, dans la méditation, en amour et bien sûr dans la lecture.

Un médecin Camerounais pour Belley dans l’ain

Jeudi 6 mars 2008

 

Il a été régularisé. Après avoir échappé de peu à l’expulsion vers le Cameroun, le Dr Oumarou Dopsoumna a reçu il y a deux jours, l’accord des autorités pour rester en France. Diplômé de médecine de l’Université de Sfax en Tunisie il était venu faire sa spécialisation de gastro-entérologue en France. A la fin de cette spécialisation en 2004, il décide de rester dans ce pays plutôt que retourner au Cameroun. En 2006, il signe un contrat pour intégrer l’équipe médicale de l’hôpital publique de Belley, petit village français de 10 000 habitants. Depuis cette année-là, il exerce dans cet établissement, à la grande satisfaction de ses collègues et des patients. 

Il y a quelques semaines, il a voulu faire renouveler sa carte de séjour qui avait expiré entre temps. La préfecture de son département a refusé sa demande au motif qu’il n’entrait pas dans les critères de régularisation. En effet, la loi de 2006 préconise de ne plus recruter, sauf dérogation, un médecin avec un diplôme étranger dans les hôpitaux publics français. Et le Dr Dopsoumna était dans ce cas, raison pour laquelle sa demande avait été rejetée. Face à cette décision, une mobilisation générale s’est organisée dans le village et même au delà  pour le sortir de cette galère. Les habitants, le maire et même le député de la circonscription ont fait circulé une pétition pour inviter la préfecture à changer d’avis à son sujet. Ce qui a donc été fait avant-hier donc avec cette décision du préfet de l’Ain de lui accorder ses papiers. 

Le Dr Dopsoumna peut donc désormais exercer en toute légalité en France. alors que
la France connaît des « déserts médicaux », beaucoup de médecins sont encore interdits d’exercer pour des raisons similaires à celle de notre compatriote. Et même au-delà de cette situation particulière, de nombreux étrangers qualifiés, dans des domaines variés, sont aussi victimes de l’absurdité des lois relatives à l’immigration, qui se durcissent de plus en plus dans ce pays. Le président Sarkozy avait souhaité, en campagne électorale l’année dernière, favoriser en France une « immigration choisie », c’est-à-dire une immigration qualifiée. Pour l’instant, sur le terrain, on est loin du compte.