L’immigration clandestine est un sujet très sensible dans ce pays. De Gauche ou de Droite, les différents gouvernements ont tout fait pour tenter de résorber ce phénomène, à défaut de pouvoir l’éradiquer complètement. Peine perdue jusqu’à présent.
Depuis le début des années 2000, le phénomène de lutte contre l’immigration clandestine s’est accrue dans ce pays; notamment depuis le retour au pouvoir de la Droite. Officiellement, pour combattre les trafics humains et lutter contre les réseaux qui les entretiennent; et aussi pour réduire le nombre de personnes qui viennent en France sans plan ni projet, ni qualification ni utilité. D’autres raisons, officielles et officieuses, existent aussi qui justifient la traque continuelle qu’on observe sur ce sujet de l’immigration clandestine.
Les résultats de cette politique anti-clandestins sont, de l’avis de ceux qui la mènent, assez satisfaisants. Chaque année, depuis 2002, des milliers de personnes dans cette situation ont, semblent-ils, été reconduits dans leur pays. on a même parlé de 25000 cas l’année dernière. Et pour cette année, le Ministère de l’Immigration souhaite que ce chiffre passe à 28000. et pour 2009, combien? Et pour 2010 Combien encore? 50000? 100000? Combien?
Bien entendu, je n’ai pas l’intention, ni de commenter, ni de contester ces chiffres, encore moins la politique qui la soutend. Mais, comme beaucoup de personnes, j’ai remarqué que, de manière globale, cette politique ne résout pas le problème à fond. Parce que la gestion de l’immigration clandestine est devenue, à tort, un exercice défouloir où, à l’approche des différents scrutins, chaque camp fait de la surenchère sur le dos des immigrés, avec en toile de fond, la même rengaine de sévérité sur les clandestins. Dès lors, les conséquences de ces pratiques sont énormes. la moindre ici n’étant pas l’image de la France qui s’est largement détériorée à l’étranger (en Afrique notamment), où certains n’hésitent plus à la traiter de pays raciste.
Depuis le début de la politique accentuée du chiffre sur les clandestin (en 2003), le solde migratoire est pourtant quasiment le même en France, si l’on en croit les chiffres de l’Ined. On parle toujours d’environ 200 000 à 400 000 clandestins en France. Ca veut dire concrètement que, pendant qu’on en refoule certains, il ya quasiment le même nombre qui entre et s’installe dans le pays. Alors, que faire? Continuer dans cette voie? Ne rien faire? Ou explorer d’autres solutions?
Le bon sens recommande bien sur d’explorer d’autres solutions. Il ne s’agit pas de la régularisation massive comme le préconise quelques personnes. Mais d’une régularisation de grande ampleur, soumise à conditions. ces conditions seraient notamment d’être actifs, de ne pas commettre plus de certains nombres de faits et délits par an, et surtout, de pouvoir retourner dans son pays au moins une fois par an ou tous les deux ans. J’insiste sur ce dernier aspect, car il me semble très important. Chaque fois que un immigré clandestin à été régularisé, l’expérience montre qu’après, il est retourné dans son pays plus souvent que quand il vivait en clandestinité.
Ce phénomène de retour est bénéfique, à la fois socialement et même économiquement. socialement parce que, il y a un fort pourcentage de ces « retournants » qui investissent dans leur pays d’origine, ou alors, rentre s’y installer la plus grande partie du temps. sans-papiers, ils ne l’auraient jamais fait. Leur départ, même périodique, permet donc de « désengorger » les villes, les logements, bref un certain nombre de lieux, d’espaces, de services qu’ils mobilisaient pendant leur présence. sur le plan économique, ces phénomènes de retour sont aussi une aubaine, car ils permettent une plus grande mobilité des gens, qui achètent pour voyager beaucoup plus que s’ils ne sont sédentaires.
Donc, procéder à une régularisation de grande ampleur, soumise à ces conditions, ce serait une option plus audacieuse que la politique « défensiviste » de répression pratiquée en ce moments. C’est un pari de l’heure, mais aussi un pari pour l’avenir que le gouvernement français et les autres gouvernements des pays qui font face au problème des clandestins doivent envisager, et même adopter.
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