Il y a six (6) ans jour pour jour, Jean-Marie Le Pen accédait au second tour de l’élection présidentielle. Il y a six ans donc, plus de 16 millions de français accordaient leur vote à un candidat qui avait inscrit dans son programme, entre autres, la haine de l’étranger, le rejet de tout ce qui n’est pas « FRANCAIS », le refus de l’Europe et bien d’autres idées baroques encore. La suite de l’histoire, on la connaît désormais. Deux semaines plus tard (5 mai 2002), dans un « sursaut républicain » (mon oeil!) les français avaient ensuite dit NON à la xénophobie, à la marginalisation, à la discrimination, au racisme (que certains avaient pourtant approuvé deux semaines plus tôt) proposés par M. Le Pen. Ce dernier fut ainsi battu à plates coutures au second tour de cette élection présidentielle par Jacques Chirac avec 82% des suffrages contre 18%.
Aujourd’hui, qui se souvient de ce 21 avril 2002? Pas grand monde, ou plutôt, beaucoup préfèrent ne pas s’en souvenir. Et ceci pour cause; une autre élection a eu lieu entre-temps, et, elle a effacé le souvenir de cette « date maudite » que le pays a du porter comme un boulet pendant cinq ans. Combien d’émissions spéciales ont été organisées sur cette date-évènement? Une dizaine, une Centaine… Que n’a t-on pas entendu ou lu à ce sujet dans ces émissions politiques ou dans les journaux entre 2002 et 2007? Chacun des analystes et des hommes politiques de tous bords agitaient en permanence, pendant cette période, le spectre d’une nouvelle « ca-ta-stro-phe ». Le « syndrome du 21 avril » était devenu un nouveau mal qui menaçait en permanence les français à chaque élection entre 2002 et 2007. On se souvient même que, François Fillon, aujourd’hui Premier ministre, avait comparé la victoire de la Gauche aux Régionales de 2004 (20 régions sur 22), de « 21 avril à l’envers ». Ce qui lui avait, en partie, coûté son poste de ministre de l’Education nationale.
Aujourd’hui donc, personne n’en parle. Pas même le principal acteur de cet évènement, Jean-Marie Le Pen ou ses affidés. Le grand perdant de ce « 21 avril », Lionel Jospin, n’y fait pas non plus allusion. Ni Jacques Chirac, ni personne d’autre. Pourquoi ce mutisme? Pourquoi pas d’émission anniversaire comme il s’en prépare beaucoup ces jours-ci sur « Mai 68″, sur le « premier anniversaire de Sarkozy à l’Elysée »? A t-on désormais honte de cette date? Ou alors, se peut-il que la blessure ne soit pas encore totalement cicatrisée? Seuls les principaux acteurs de la vie politico-médiatique de ce pays peuvent répondre à ces questions. Ne pas l’évoquer, l’éluder comme ils le font, laisserait germer et naître tous les fantasmes possibles sur ce 6e anniversaire du « 21 avril 2002″.
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