Archive pour août 2008

Jo: La fin du cirque

Lundi 25 août 2008

Il était temps. Les JO, ou plutôt le Cirque de Pékin s’est achevé hier. Ouf. Et le moins qu’on puisse dire, c’est qu’il était temps que se termine cette compétition, devenue au fil du temps (et pas seulement cette année) la manifestation grandeur nature des égoïsmes nationaux, des délires de continents, régions, pays, disciplines… Bref, une surenchère de puissance, très très éloigné de l’esprit olympique. 

Pékin a offert au monde
la Puissance de
la Chine en grandeur nature. Mais aussi, l’édition 2008 a démontré encore une fois que, les grandes manifestations sportives, et les JO en tête, sont, à plusieurs égards, de magnifiques occasions pour éloigner les gens de leurs préoccupations quotidiennes afin de leur (sur)vendre le sport. Et rien d’autre. 

Ainsi, en France, la télévision nationale, qui avait mobilisé pour cela 3 de ses chaînes, une batterie de journalistes, de commentateurs, consultants et autres experts, a parfaitement servi de caisse de résonnance à cette grande Comédie humaine qui a duré Quinze jours. Je n’ose pas imaginer le budget investi dans ses centaines voire milliers d’heures de « Direct » proposées aux citoyens sur Fr 2, Fr 3 et Fr 4, dans un pays où, quasi-officiellement, on s’apprête à entrer en Récession. Et tout çà pour quoi? Pour une médaille d’or en BMX, curieuse discipline sans aucun attrait ni charme? Pour 1 médaille (en argent) en athlétisme, alors qu’il y avait une cinquantaine d’athlètes français? 

Pour peu de choses en fait. On a investi des centaines de milliers d’euros, pour avoir le droit de montrer des images de la propagande chinoise, des athlètes français médiocres, des cubains non fair play et tricheurs, ou de quelques athlètes africains s’offrant en ridicule dans des disciplines comme la natation, où ils n’ont ni connaissance, ni expérience. 

Ces quelques clichés cités plus haut, auxquels on pourra ajouter la volonté maniaque des chinois de nous vendre le rêve à travers cette Olympiade (cf les cérémonies d’ouverture et de clôture), ainsi que leur souhait (dément aussi) de dominer les Usa au classement général des médailles, la volonté des athlètes de certains athlètes des s pays pauvres à vouloir faire le « show », folklore idiot (regarder Usain Bolt et ses chichis) à chacune de leur apparition, l’entêtement des autorités olympiques à ne jamais donner une suite favorable à une requête (mauvais arbitrage, erreur…) chaque fois qu’elle est interpellée, la mauvaise humeur de certains athlètes qui se trouvent toujours meilleurs que d’autres, même après avoir perdu, le triomphe immodeste de certains athlètes vainqueurs qui jubilent et dansent au nez et à la barbe des perdants, et enfin,
la LACHETE générale de tous (athlètes, officiels, médias), pendant la compétition, sur la situation des Droits de l’homme en Chine et dans ses « colonies », le Tibet notamment. 

Tous ces éléments me font qualifier cette dernière olympiade de grande mascarade. Pour Marx, et même Mao,
la Religion était l’opium du Peuple. Aujourd’hui, de manière incontestable, le sport a, du moins remplacé, sinon égalé
la Religion dans son rôle drogue (dure) des humains. Triste. 

 

 

JO: l’Afrique lésée

Mercredi 20 août 2008

Que valent les JO pour l’Afrique? Pas grand chose. Assurément. L’édition de cette année est encore là pour le démontrer. Et, comble de tartufferie et d’injustice, les prochaines éditions de cette soi disant « fête mondiale du sport » seront encore taillées sur mesure pour ceux qui paient, ceux qui financent cette kermesse (américains, européens, chinois et australiens notamment). Autant dire, pas pour les pays africains. Je reviendrais sur ce point plus tard; Pour l’instant, je vais expliquer pourquoi je dis que l’Afrique est lésée aux JO. 

D’abord dans la constitution du programme olympique, et notamment, dans le choix des disciplines retenues pour cette « fête ». En observant bien, je me demande si tout n’est pas fait pour que certains pays se partagent continuellement le gâteau olympique à travers la présence de certaines disciplines. Par exemple, le Baseball. Depuis don introduction aux JO, les américains ont, à chaque fois, remporté la médaille d’or. Trop fort. Tellement fort que, le CIO a décidé qu’en 2012, cette discipline ne serait pas reprogrammée. Pour ne plus attribuer une médaille en or gratuitement aux américains, qui n’en demandent pas tant, pourtant. 

La liste des disciplines monopolisées par une seule nation est longue: La gymnastique pour
la Chine et
la Russie, le Plongeon,
la Natation synchronisée et en eau vive aussi. Les sports de combat (hors le judo) pour les pays asiatiques. Ajoutons à cela un bon nombre d’autres disciplines où le « tournoi » olympique tourne, chaque fois, à l’affrontement entre deux, trois voire quatre nations. je cite l’Escrime, le Badminton, le Softball, l’Aviron, le Water polo… Une nouvelle discipline a même fait son entrée cette année: le BMX. J’ai beau chercher ce que c’est, je n’ai pas trouvé. A l’observation, je vois que c’est une espèce de moto cross en vélo. Pourquoi une telle discipline aux JO? N’y a t-il pas déjà, sur le vélo, le cyclisme classique, le cyclisme sur piste, le Contre-la-montre et le Vtt?  

On me répondra que ce ne sont pas les mêmes disciplines. Mais, rétorquerais-je, vu le nombre limité de pays qui participent à cette discipline, ne peut-on pas la laisser juste en démonstration? Ou alors, serait-on prêt à faire rentrer aussi des sports de chez-nous comme
la Balle à la sagaie, le Pousse-pion…? Certainement que non. Alors, si les JO veulent (re)devenir universel, eh bien que les gens du CIO diminuent la liste de disciplines réservées à quelques pays, et notamment les pays occidentaux. Afin que les pays africains n’aient plus à venir aux Jeux pour attendre la 2e semaine avant de compétir, parce que la 1ere semaine est réservée à la natation et à d’autres disciplines (presque) pas pratiquées chez nous. 

L’autre niveau d’imposture de ces JO, c’est le nombre de médailles remportées par des athlètes africains portant les couleurs d’autres pays que le leur. Il y avait déjà tous les jeunes africains nés et grandis dans les pays occidentaux (France, USA, Royaume Uni). Il faut désormais y ajouter les petits émirats du Golfe. En effet, grâce à leurs pétrodollars, les EAU, Qatar, Bahreïn, Oman et autres Arabie Saoudite pillent désormais, années après années, la fine fleur de l’athlétisme africain. Le Marocain Ramzy remporte l’or olympique du 1500 m pour…Bahreïn; Une panoplie de kenyans et d’Ethiopiens s’alignent sous les couleurs qataries et saoudiennes. Et j’en passe. Personne n’ose pointer cette imposture, cette injustice. A cette allure, entre les sportifs d’origine africaine défendant les couleurs des anciennes puissances coloniales ou d’autres nations riches et, ceux plus récents qui acceptent de chausser les pointes pour quelques pétrodollars, il n’y aura, à l’horizon 2020, plus aucun athlète africain pour défendre les couleurs de son propre pays. 

N’y aurait-il pas eu les JO, ces mouvements des jeunes africains vers les pays leur assurant un « meilleur avenir » se ferait-il? Sans être sûr que leurs nouveaux citoyens feraient briller leurs couleurs dans les grands rendez-vous, les petits pays du Golfe arabo-persique se précipiteraient-ils pour « offrir » la nationalité aux africains? Ou même, le Portugal, l’Espagne,
la GB, qui, chacun, a au moins un ancien athlète nigérian dans ses rangs? 

Au regard des lois sur l’entrée et le séjour dans ces différents pays, je vous laisse vous faire une réponse sur ces questions posées plus haut. Pour ma part, j’affirme sans trop de doute que la réponse, à la dernière question notamment, est NON. Non parce que les pays riches et les nouveaux riches d’Arabie, ne visent rien d’autre que de piller l’Afrique de ses meilleurs athlètes. Ainsi, pour nos pays, les JO ressembleront de plus en plus à une compétition où nous venons amuser la galerie et être spectateurs des « records du monde » en BMX, Aviron et autre machin chouette. Rien que çà, et rien d’autre. Quelle honte! Quelle imposture!  

 

 

Pékin 2008 : Une après-midi de JO avec des camerounais de Paris.

Dimanche 17 août 2008

Drôle d’ambiance au « Restaurant Saumo » ; ce petit établissement de commerce alimentaire situé à la sortie du métro Château d’eau, dans le 10e arrondissement de Paris. Château d’eau (parfois appelé aussi le « boulevard »), c’est aussi l’une des places fortes de la présence camerounaise dans la capitale française. Ici, se réunissent très souvent des dizaines de compatriotes, venus traîner, ou rencontrer des amis, ou encore faire des achats dans l’un des nombreux commerces du coin spécialisés dans les produits africains. En effet, il y a à Château d’eau des salons de coiffures, des boutiques de produits de beauté, restaurants, tenus et gérés par des africains. De nombreux jeunes de chez nous viennent aussi se « débrouiller » dans ce lieu où ils trouvent à peu près tous les petits boulots (coiffure, gardiennage, services…). C’est ici donc que nous sommes allés samedi dernier partager une après-midi olympique avec les gens du « Boulevard », parmi lesquels de nombreux compatriotes. 

  

Drôle d’ambiance cette après-midi du 16 août. Il est 18h30. Le match Cameroun = Brésil comptant pour les ¼ de finale du tournoi de foot des JO s’est achevé 2 h plus tôt sur une défaite de notre équipe. Ici, personne ou presque, n’en parle. Comme si c’était un non événement. C’est à peine s’ils connaissent même les noms de joueurs camerounais ayant pris part au match. Les quelques rares personnes qui ont suivi la rencontre parlent plus de la « nervosité » de nos joueurs et du nombre impressionnant de cartons jaunes qu’ils ont reçus. Preuve de leur désintérêt pour ce match, ils préfèrent évoquer la finale de 100 m et la magnifique victoire du jamaïcain Usain Bolt. « Le gars est fort », avance un colosse à l’accent ivoirien, portant un tee-shirt floqué Côte d’Ivoire (en prévision du match de foot de son pays contre le Nigeria également aux JO). Un autre monsieur parle lui de « l’humiliation des américains qui ne sont plus les rois du sprint ». Hors ces quelques remarques, ce n’est pas la grande disserte sur les JO ici. « Les gens d’autres problèmes, et si c’était la Coupe d’Afrique ou la Coupe du monde foot, tu aurais vu la différence » me déclare un habitué du coin. 

  

S’ils ne parlent pas de JO, les dizaines de personnes présentes ici ne sont pour autant pas muettes. Les « commentaires » vont bon train, sur des sujets aussi généraux qu’inutiles. Certains devisent sur le temps, pas très chaud et pluvieux même, qui règne sur la capitale française en ce moment. D’autres parlent de leurs petites activités. D’autres encore s’essayent même à l’actualité politique du pays, avec les suites de l’« Opération épervier », sans aller plus en profondeur. Çà et là, les gens, réunis par petits groupes devant le « Restaurant Saumo » ou dans les autres officines attenantes zappent d’un sujet à un autre. Le ton est de chez nous, le verbe haut. Des fois, on se croirait à « la rue de la joie » à Douala ou dans un de ses coins populaires de Yaoundé. 

  

Derrière son comptoir du restaurant, Alberto continue son service, sans porter trop attention au brouhaha à l’extérieur de sa boutique. Il prend les commandes de repas (africains exclusivement) et de boissons, encaisse l’argent et sert les clients. A cette heure de la journée, et plus particulièrement le samedi, c’est la grande affluence. Au sous-sol, une petite salle de service existe, dans laquelle est disposé un poste de télévision est pleine. Tout comme sont pleines aussi les tables disposées à l’entrée du restaurant sur lesquelles sont installées des clients consommateurs. A l’intérieur de la pièce, un grand portrait de Samuel Eto’o est exposé dans un cadre, accompagné d’un maillot du Barça au dossard du goléador. Il faut dire que la star passe souvent dans ce lieu. « C’est notre seule star internationale », lance Alberto pour justifier les atours du joueur dans le resto. Il faudra désormais y rajouter ceux de Françoise Mbango, qui a conservé sa médaille d’or olympique en triple saut hier à Pékin. Un exploit qui n’a pas été suivi au Boulevard, en plus du peu d’intérêt pour les JO, le Boulevard est quasiment fermé le dimanche. 

  

  

  

  

JO: la France et la malédiction de ses « petites fiancées »

Vendredi 15 août 2008

Dur d’être la petite fiancée de
la France. En sport notamment. Laure Manaudou vient d’en faire la triste expérience. Avant elle, Colette Besson (dans une moindre mesure) et surtout Marie-Jo Pérec en avait été victimes du syndrome de la petite princesse aimée d’abord et vilipendée par la suite. Dans un pays où la médiocrité, en sport, est souvent érigée en règle d’or, gagner l’or dans une discipline rendquasiment « prisonnier ». Prisonnier des médias en particulier, prisonnier du public en général. Et ceci pour cause…

L’histoire de ces athlètes, c’est un peu l’histoire d’un pays en admiration (excessive) devant elles après qu’elles aient remporté des succès internationaux dans leur discipline. Colette Besson avait été médaillée d’or aux JO de 1968 à Mexico. Marie-Jo Pérec, vainqueur du 400 m en 1992 et 1996, et du 200m en 1996. Laure Manaudou, triple médaillée; or (400m nage libre), argent (100m dos) et bronze (relais 4x100m 4 nages) à Athènes en 2004. 

Après ses succès, et d’autres intermédiaires (Pérec et Manaudou ont été en plus, championnes d’Europe et du monde, ces athlètes ont été élevées au rang de Stars. Chouchou d’un public briefé et bourré par les médias, qui ont toujours raconté, de manière démesurée, les succès de ces championnes. Mais aussi, sortant de l’arène sportive, les mêmes médias, avec la complicité tacite de ces athlètes, donné à voir au public la vie privée de ces championnes. Et là aussi, jamais la mesure n’a été respectée. 

Résultats, un étrange mélange de genre entre sportif et privé (pour ne pas dire « people »). Les romances heureuses ou malheureuses de Pérec et Manaudou ne sont un secret que pour ceux qui vivent loin de la radio, la télé ou ne lisent jamais les journaux (même les plus sérieux). Les invitations dans des émissions radio ou télé pour parler de toute autre chose que le sport ont aussi été servies à ces sportifs. Tout ceci, et bien d’autres raisons encore, ont contribué à installer l’image de ces athlètes dans le quotidien des français. Avec un certain succès et une certaine réussite d’ailleurs. 

Ainsi, Besson, Pérec et Manaudou ont été  souvent « désignées », entre autres, « Championnes des championnes » françaises, « Meilleure sportive de l’année », « sportive préférée des français », « sportive la plus sexy »… avouons qu’avec une telle déferlante de titres, la tête a du leur montée et les chevilles, enflées. 

Conséquence, au premier faux pas, à la première désillusion, c’est le lynchage. Les journalistes politiques américains avaient théorisé en une formule (« lèche, lâche et lynche ») le fait pour les médias et/ou le public d’apprécier au début, puis de prendre ses distances après, avant de critiquer violement enfin les hommes politiques ou d’autres personnalités célèbres. 

C’est sans doute ce qui s’est passé pour Marie-Jo Pérec et qui va se passer pour Laure Manaudou. Pour la première citée, son temps de gloire dans les médias et dans le cœur des français a été plus long. Presque 8 ans, depuis sa médaille d’or aux jeux de Barcelone en 1992, elle sera la « petite fiancée » de la nation toute entière. La consécration étant bien entendue en 1996 où elle conserva son titre sur 400m, et, cerise sur le gâteau, y ajouta une autre sur 200m, au nez et à la barbe des américaines et jamaïquaines, grandes spécialistes du sprint mondial et trustant tous les lauriers. En 2000, lors des jeux de Sydney, ce fut la fin de l’idylle entre « Marie-Jo » et les médias et le public. Sous pression, traquée, harcelée, elle avait fini par « péter les plombs » et s’enfuir d’Australie sans avoir même foulé la piste d’athlétisme, alors qu’elle était double championne olympique (400m et 200m) en titre. Les jours qui avaient suivi cette pantalonnade australienne avait été terrible pour la « gazelle antillaise ». Des informations diffamatoires, railleuses, salaces, bref méchantes, avaient été sorties sur son compte. Dans une surenchère de méchanceté et de mauvaise foi, de nombreux journalistes s’étaient lancés dans une recherche effrénée de scoops et d’images dévalorisantes. La traque dura longtemps.  »Marie-Jo » ne s’en remis jamais. Elle prit sa retraite en 2003, à 35 ans. Fermez le ban. On passe à autre chose. 

Depuis la fin des « noces » avec « Marie-Jo »,
la France s’était enamourée de Laure Manaudou. Avec presque le même succès, si ce n’est plus même. Manaudou a apporté, en peu de temps, une panoplie de titres majeurs (olympique, européen, mondial) à son pays. Elle était très jeune en plus (18 ans) lors de ses premières grandes victoires. Simple également, belle aussi, à la parole rare. Et quand elle parlait, ce n’était pas avec le verbe haut. Tout le cocktail donc pour être la « fiancée idéale ». Grâce à tous ces éléments, l’accord d’amour (ou d’estime) entre la championne et le public a été passé dès 2004, avec la « médiation » très active des médias. A la différence de « Marie-Jo », Laure a ajouté une petite touche glamour à sa relation avec ses compatriotes. Présence en Une des grands magazines « people », contrats avec des grosses boites, notamment avec Gaz de France (avec une pub audacieuse où elle nage de France à Pékin) et surtout la holding Artemis de l’homme d’affaires François Pinault (5 millions d’euros sur 5 ans sans contrepartie). Ajoutons à cela ses histoires d’alcôve régulières. 

Mais aujourd’hui, il y a Pékin 2008, et les résultats catastrophiques de Laure Manaudou. Nous en avons déjà parlé dans un article précédent. Son idylle va-t-elle résister à cette déconvenue? Assurément, et malheureusement non (même si je souhaite le contraire). D’ores et déjà, le journal l’Equipe, quotidien sportif de référence dans ce pays, a déjà annoncé la fin de l’histoire d’amour entre Laure et les français. Là aussi, Fermez le ban. Jusqu’à la nouvelle histoire. 

 

 

JO: La « Victoire » de Manaudou

Jeudi 14 août 2008

Laure Manaudou a gagné. Pas la médaille d’or olympique bien sûr. Mais elle a gagné le droit de s’imposer comme la seule véritable nageuse de France. Jusqu’à ces olympiades, elle était le porte-étendard de la natation française, garçons et filles réunies. Après ses contre-performances chinoises, elle est (re)descendue de son piédestal et de son trône de n°1 incontestée de la natation française. Il faut dire qu’à Pékin, elle a été l’ombre d’elle-même, laminée par la concurrence, pas dans le coup (même si, à l’heure où j’écris, il lui reste encore une compétition dans le 200m dos). En sus de cette déconvenue sportive, elle a aussi offert aux spectateurs et téléspectateurs une de ces scènes dont sont friands les champions déchus ou en voie de l’être: Les larmes, les pleurs, de déception, de tristesse. Sur ce dernier élément, chacun est libre de  faire son commentaire; je ne m’intéresserai qu’au côté sportif. 

Je disais en début de texte, que, malgré ses échecs, Laure a gagné. En France, son pays, on a beaucoup glosé sur ses échecs en finale du 400m nage libre (elle était championne olympique en titre) où elle a terminé dernière, et avant-dernière au 100m dos. Mais dans le même temps, qui a fait mieux? Quelle autre nageuse française a réussi à gagné une médaille? 

Il y a une évidence. Lors de ces jeux, on a vu une mauvaise Manaudou, pas préparée, blasée, surclassée donc logiquement. Mais dans le même temps, il ne faut pas oublier que, quand on avait une bonne Laure, l’or était assuré. Comme en 2004, 2005, 2007 où, pourtant très jeune, elle explosait les performances et ramenait à ce pays des nombreuses médailles olympiques, continentales et mondiales. Pour Pékin, quelques journalistes avisés nous avaient prévenus qu’il ne fallait pas attendre grand chose de Manaudou. Mais en revanche, poursuivaient-ils, il va falloir compter avec Aurore Mongel, Coralie Balmy, Camille Muffat, Malia Metella et d’autres encore. Car, certaines avaient réalisés des temps « excellents » en préparation et notamment lors des Championnats de France, qualificatifs pour les JO. A cette occasion, certaines d’entre-elles avaient même battu Manaudou sur ses distances fétiches. Ou sont-elles aujourd’hui? Que sont-elles devenues à Pékin? Se sont-elles perdues dans le « cube d’eau », la piscine olympique chinoise? N’était-on pas endroit d’attendre d’elles, meilleures cette année que Laure, la même chose, si ce n’est même plus? En lieu de quoi, elles n’ont fait que des performances de témoignage, sans aucune médaille ni individuelle, ni par équipes. 

Tant que la France ne se sera pas trouvées de nouvelles vraies championnes, capables de gagner des trophées, des médailles, comme Laure le fit entre 2004 et 2007, alors, Manaudou sera toujours la reine de la natation française. Et donc, ses courses, ses fréquentations, ses envies, ses déceptions, ses projets, ses caprices, ses bêtises…continueront d’être plus importantes que les prestations honorables, mais guerre gagnantes, de ses rivales nationales. C’est ainsi la loi du sport. Ou plutôt, c’est ainsi une conception du sport.

PS: Une autre désillusion en 200m dos

Elle a bu le calice jusqu’à la lie. Alors que je disais hier qu’elle n’avait pas tout perdu, Laure s’est faite distancée en demi-finale de 200m dos ce matin. C’est sa plus cruelle désillusion dans ces JO, car, dans les deux autres distances, elle aura au moins atteint la finale. Même si beaucoup verront dans cette autre déconvenue le signe qu’elle est finie (j’ai même lu un journal qui an titré « Manaudou, le chant du cygne), je persiste à dire que Laure manaudou reste, avant ses jeux et même après, la meilleure nageuse française. Bonne ou mauvaise nouvelle, elle a annoncé qu’elle allait faire un « long break », une pause en quelque sorte. De manière à revenir bientôt et plus forte? C’est tout le mal qu’on lui souhaite. Car, à 22 ans, elle a encore un bel et grand avenir devant elle, avec, probablement, de nombreuses médailles olympiques à la clé.

 

JO: Des Records et des Hommes

Jeudi 14 août 2008

Les Records. « Record du monde » pour untel. « Record d’Europe » pour un tel autre. Michael Phelps, Alain Bernard, Eamon Sullivan, et les filles, Coventry, Hoff, Rice… Le gotha mondial de
la Natation. Tous sont à Pékin; et tous les jours, dans une ou plusieurs spécialités de leur discipline ils « claquent » des performances inouïes, encore appelées « Records ».  

Que des grands champions. Que de grands performeurs. Tellement grands ceux-là, que tous les jours, ils battent des « Records du monde » et font bondir de joie (je dirai même Jouir) les commentateurs sportifs et notamment ceux qui suivent
la Natation à ces JO. 

Tenez. Prenez l’américain Phelps. Il s’est aligné sur 8 courses, avec autant de chances de remporter la médaille d’or. Et le plus surprenant là, c’est qu’en plus des victoires, il va « battre » les records du monde précédents dans les spécialités où il s’aligne. Comment fait-il (lui comme d’autres d’ailleurs) pour arriver à de tels résultats? Quel lait boivent-ils le matin pour être si « magnifiques »? Lactel, Gandia, ou quelle marque encore? 

J’avoue que je ne comprends pas trop ces mecs et ces filles. Ainsi que cette discipline dans laquelle les meilleures performances sont battues toutes les dix minutes. Certes, les records sont faits pour être battus un jour. Mais quand, il y en a un tous les quart d’heure, sont-ce encore des Records? Ne doit-on pas les considérer autrement? Ou alors, ces performances ne sont-elle pas les résultats de pratiques dopantes ou à tout le moins, pas très recommandables? Certainement (je dirai même assurément) oui. 

Car, la fréquence à laquelle « tombe » les Record aujourd’hui en natation, la périodicité de toutes ces bonnes performances est tellement régulière que, à mon humble avis, il ne serait pas surprenant que ce soit la résultante de pratiques (entraînements, alimentation, compétition) douteuses.  

Et j’ose me demander pourquoi, alors que la lutte contre le dopage (synonyme de lutte contre la course aux records) bat son plein, notamment en cyclisme et en athlétisme, limitant ainsi la possibilité de faire autant de Records, comment se fait-il qu’elle n’atteigne pas la natation? Il est absolument important que les instances compétentes dans ce secteur agissent dans cette discipline. Et, s’il se trouve que les Phelps, Sullivan, Bernard et autres Manaudou (anciennement) ne prennent rien, se nourrissent de petit lait le matin, boivent de l’eau Chantereine, finisse le soir avec un thé infusion de chez Carrefour, alors c’est leur discipline même qui devrait faire son aggiornamento. Car, quand une discipline produit autant de recordmen et recordwomen, elle se banalise et se ridiculise même. Et là, avec toutes les courses de natation à ces jeux de Pékin et les nombreux Records, on est en plein dans le RIDICULE.  

 

 

JO 1: Des primes et des hommes…

Dimanche 10 août 2008

Les Jeux Olympiques ont commencé à Pékin voici déjà 3 jours. Faute de pouvoir être au pays de Mao pour vous en faire vivre les moments les plus insolites, je le fais de chez moi. Ceci est donc le premier article d’une longue série qui mettra l’accent sur les à-côté de cette compétition immense. Des articles décalés donc, que je vous invite à commenter et critiquer comme bon vous semble. 

Premier acte: Les primes 

Les JO offrent l’occasion à certains sports de se faire connaître du très grand public. Dans le même temps, pour les athlètes de ces disciplines mineures, c’est aussi l’occasion de convertir le rendez-vous en bonne affaire financière. Ainsi, des sportifs qui triment à l’année pour ne récolter qu’à peine le SMIC et parfois même moins ou juste un peu plus, ont l’occasion avec les JO, s’ils accrochent une médaille, de voir leurs fins de mois immédiats être moins compliqués qu’à l’accoutumée. Je dirai même qu’ils empochent un petit pactole considérable et inespéré. 

Indépendamment de ce que doit leur verser le Comité international olympique, chaque médaillés (or, argent, bronze) recevra une belle enveloppe accordé par son pays. Et comme les JO sont une compétition sportive et politique aussi, les pays profitent pour faire de la surenchère sur ce domaine, et d’augmenter considérablement (je dirai même démesurément) les primes pour leurs champions. Personne n’est en reste, des grands Etats aux petits. Et, quand on observe bien, on se rend compte que ce ne sont pas toujours les pays riches qui offriront les plus fortes récompenses. 

Ainsi par exemple, un médaillé français recevra 50 000 euros pour l’or, 20 000 et 15 000 respectivement pour l’argent et le bronze. Dans le même temps, la Georgie, pas spécialement riche (même si elle a du pétrole) et qui est d’ailleurs englué en ce moment dans une guerre bête en Ossétie contre des forces locales pro-russes, a promis de donner à ses médaillés 715 000 dollars US (soit 476 400 euros). Une telle somme représente je ne sais combien d’années de travail (toute une vie pour certains). 

Toujours dans le même registre de démesure, Russie et le Royaume-Uni ont respectivement promis 100 000 euros et un peu plus de la moitié pour les sujets de sa Gracieuse majesté. Le Canada avec sa promesse de ne verser « que » 20 000 euros aux médaillés fait pratiquement office de nain. Quant à Israël, le pays est allé plus loin. Les primes seront versés aux médaillés (45 000 euros pour l’or, la moitié pour l’argent, et un peu moins du tiers pour le bronze), mais aussi à tous ceux qui auront au moins atteints la finale dans leur discipline; c’est à dire ceux qui seront sortis entre la 4e et la 8e place. Eux aussi auront leurs primes. 

Les pays africains ne sont pas à la marge de ce mouvement. On sait tous les problèmes que peuvent avoir un grand nombre d’athlètes du continent à bénéficier de bourses de leur fédération ou de conditions d’entraînements correctes dans leur pays, mais quand arrivent les JO, chaque gouvernement se bouge pour faire bonne figure et promettre des sommes, qui, en rapport avec le pouvoir d’achat local, sont carrément une fortune. Ainsi, l’Algérie va offrir pas moins de 45 000 euros à ses potentiels médaillés d’or. Le Kenya, 8000 euros. Dans d’autres pays, les sommes sont tout aussi importantes, même si elles ne sont pas dévoilées au grand public. 

Il faut noter néanmoins que, dans certains pays, et c’est le cas notamment dans les petits pays, les promesses de primes faramineuses ressemblent du moins à de l’intox, sinon à de l’arnaque; car les responsables savent que, dans le contingent de leurs athlètes, très très peu sont ceux qui peuvent arriver à accrocher une breloque lors de ces jeux. Comment feront les athlètes équato-guinéens, béninois ou le nageur ivoirien -eh oui il y en a un à ces Jeux) pour dominer les spécialistes de leur discipline? Combien de sportifs l’Algérie espère voir atteindre les sommets, pour gagner les 45 000 euros individuels promis? certainement pas beaucoup. Ceci permet donc de relativiser considérablement les sommes avancées, qui, au final, iront à une petite poignée de chanceux ou plutôt de « héros ».  

Promettre une fortune aux athlètes en cas de médaille, alors même qu’on sait que très peu réussiront à l’obtenir, c’est un grand classique des responsables sportifs et politiques. Une arnaque en quelque sorte. Et les JO actuels, sur ce chapitre-là au moins, sont dans la continuité des précédents. Une grosse arnaque aux primes, avec des inégalités incroyables. Là est un autre sujet sur lequel je reviendrait plus tard. 

  

 

Vitrine rénovée pour le Cameroun à Paris

Vendredi 8 août 2008

Retour à la maison. Et dans une maison rénovée. L’ambassade du Cameroun à Paris a retrouvé ses locaux originels dans sis au 73 de
la Rue d’Auteuil dans le 16e arrondissement de la capitale française. En Janvier 2005, notre représentation diplomatique érigée au début des années 70 dans ce quartier chic de Paris avait été transférée dans des locaux loués à Boulogne-Billancourt, petite ville de Banlieue à l’ouest de Paris. Ce déménagement avait été demandé par
la Mairie de Paris, pour cause d’insalubrité. Les conditions d’hygiène et de sécurité de ce bâtiment n’étant pas aux normes. 

Trois ans de travaux plus tard, c’est un bâtiment relifté, curé, et bien propre qu’on retrouve. Il y a désormais moins d’exigüité, plus d’espace et de lumière. Ceci est visible tant à l’extérieur du bâtiment, où la façade d’entrée a été modifiée, qu’à l’intérieur. Ici, dans le rez-de-chaussée, en plus du hall mieux découvert, il ya des salles d’attente pour les usagers. La guérite d’accueil est située juste en face de la porte d’entrée principale. Au premier niveau, lieu de prestation de la majorité des services, le hall est aussi mieux aménagé ; les salles de travail aussi. D’autres lieux (bureaux, salles d’archives…) existent.   

Cette réorganisation ne s’est pas arrêtée qu’aux bâtiments. Le service aussi a changé. Moins d’attente, moins de tracasseries aussi. Certains personnels se mettent au service des usagers en assurant l’information dès l’extérieur du bâtiment. La nouvelle disposition en place fait que les services sont désormais mieux repartis pour les usagers. Au premier niveau, essentiellement les dossiers camerounais (extraits d’actes de naissance, passeports, certificats de nationalité de coutume…). Le rez-de-chaussée est quant à lui destiné davantage aux demandes de visa pour le Cameroun et d’autres services pour les étrangers. Tout ceci, pour l’instant, fonctionne harmonieusement. Sans doute pour très longtemps. Il faut l’espérer. 

Avec la rénovation de ce bâtiment, et tous les changements positifs opérés dans les services, le Cameroun dispose désormais d’une meilleure vitrine dans la capitale française. Une vitrine digne de son rang et qui ne peut que contribuer à (re)dorer son image auprès des nombreux usagers habituels de cette ambassade et de bien d’autres personnes encore.