La Trahison du Parti socialiste français

C’est une gifle. Un mauvais coup porté à beaucoup d’admirateurs de la scène politique française, et notamment de l’état de la démocratie dans ce pays en général et dans ses partis politiques en particulier. La tragi-comédie ridicule et idiote (j’arrête là pour les qualificatifs) que nous a servie le Parti socialiste français il y a quelques jours, à la faveur de son Congrès tenu à Reims, a déçu (le mot est faible) beaucoup de personnes, adhérentes, sympathisantes ou non de ce parti. Quand ils se livraient en spectacle pitoyable, les dirigeants et militants socialistes avaient-ils idée du tort qu’ils causaient à leurs admirateurs? Avaient-ils en esprit que, ailleurs, là où la démocratie est un luxe, ils sapaient les efforts de milliers de personnes habitués à les présenter en exemple pour justifier leurs combats? Non, assurément. 

D’abord un rappel. Tous ceux qui ont suivi l’actualité politique française durant les deux dernières semaines ont  du observer que le congrès de Reims avait été un désastre pour l’image du Parti socialiste dans l’opinion nationale, mais aussi au-delà des frontières hexagonales. En Afrique notamment, des milliers de personnes (militants des droits de l’homme, membres des partis « d’opposition », bref, le petit peuple qui aspire au changement) ont vu dans l’attitude autodestructrice des socialistes à Reims une Trahison. Une trahison de leur cause, eux qui se battent au quotidien contre des potentats assis au pouvoir ad vitam aeternam, refusant par tous les moyens des élections claires et transparentes. 

« Quand nos dirigeants entendront que, en France aussi, il y a de la tricherie, du bourrage d’urnes, de la manipulation, ils se diront qu’ils ne sont pas les seuls à le faire » m’écrivait ainsi un ami qui vit sur le continent en début de semaine dernière, en réaction à la situation du PS et ses conséquences dans son pays. Et, de ce fait, déduit-il, ces dirigeants ont déjà l’argumentaire tout trouvé pour justifier les prochaines mascarades électorales: « Nous n’avons pas de leçon de démocratie à recevoir, quand on voit ce qui se passe en France avec l’exemple du PS ». En plus, poursuivait-il, « on a l’impression que dans ce parti, les principaux leaders se battent juste pour leur pouvoir personnel, comme des gens qui ont faim ». 

Au départ, le PS se voulait un parti internationaliste. Le rapport au monde était l’un des thèmes chers à ce parti. Avec le temps, sans doute secoué par les nombreuses défaites à l’élection suprême, ce parti s’est replié sur lui-même. Se coupant de sa base intérieure (les ouvriers, les profs, les couches défavorisées ». Mais aussi, il a tourné le dos à ceux qui l’admiraient dans le monde. En Afrique notamment comme on vient de le voir. En clair, une trahison des ses soutiens nationaux et internationaux. 

Pour la trahison sur le plan national, le Ps a déjà payé, notamment en 2002 où Jospin devancé par Jean-Marie Le Pen. Cette sanction avait provoqué une belle déflagration dont les répercussions se font encore sentir aujourd’hui. Pour la trahison à l’international, on ne sait pas encore quelles formes, quelle puissance, quelles répercussions elles auront. 

 

 

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