Cet article aurait du paraître le 11 février dernier; mais il a été mal enregistré; je le publie quand même, avec quelques semaines de retard.
D’abord un rappel; j’avais promis de ne plus parler de foot dans ces pages et de ne m’occuper que de sujets culturel, politique et économiques. Mais aujourd’hui, je me permets une petite entorse à cette règle. Et ce, pour parler du match de foot France contre Argentine qui se déroulait ce soir à Marseille.
Sauf si vous aviez fait un tour dans un bled paumé sans Internet ou transistor ou même le petit canard local, vous avez du vous être informé que ces deux sélections s’affronteraient ce soir. La pub qui a été faite autour de cet « évènement » était tout simplement monstrueuse. Que n’a t’on entendu? Et, dans la plupart du temps, c’était pour nous parler de l’équipe…d’Argentine, et plus particulièrement de son sélectionneur, un certain Diégo Maradona.
Je ne referais pas ici le condensé des commentaires laudateurs qu’on a entendus sur lui. Un « génie du foot », un « dieu vivant », une « légende » et tatati et tatata. Un « camé »? Un « tricheur »? Un mec à la vie dissolue? Personne pour le dire. Bref, fallait bien vendre cette « affiche de rêve », cette « confrontation inédite » et que sais-je encore.
Il ya dans l’univers médiatique, et notamment dans ce qui tourne autour du sport (le foot en particulier), une espèce de frénésie des passionnés (les journalistes) à vouloir convaincre ceux qui ne le sont pas ou peu. Il y a souvent une surmédiatisation de certains éléments dont, à chaud ou avec le recul, on a peine à en voir l’importance. Quelle importance que Maradona soit le sélectionneur de l’Argentine (alors même qu’elle patauge en Eliminatoires de
la Coupe du monde en Amérique du sud)? Quelle valeur ajoutée qu’il vienne au Vélodrome à Marseille? Surtout, en tant de crise…
Ce soir au Vélodrome donc, il y avait le trio habituel de « griots » de Tf1 qui commentait le match. Une impression bizarre m’animait en l’écoutant. Leurs meilleures réactions étaient toutes pour évoquer Maradona et son « successeur », comme ils disent, Lionel Messi. Le summum de ce cirque s’est manifesté quand le « successeur » a marqué le 2e but de son équipe. La joie qui animait le « trio hurlant » était invraisemblable; on aurait dit que c’est
la France qui avait marqué. Surtout, on aurait dit qu’ils attendaient ce but, pour mieux valider leurs petits commentaires d’avant et de pendant le match, sur ce joueur.
C’est donc cette ambiance étrange, qui s’est déroulée au Vélodrome, qui a été proposée à des millions de téléspectateurs ce soir.