On peut se risquer de l’affirmer. « La culture est l’avenir de l’information ». C’est-là une assertion que beaucoup de médias partagent aujourd’hui et feront encore dans les années à venir. Ils le feront d’autant plus que les autres grands sujets de l’information que sont la politique, l’économie et le sport n’auront plus le vent en poupe. Notamment la politique qui, tous les jours, démontre qu’il y a un énorme décalage, un fossé même entre ses acteurs principaux et les citoyens ordinaires. Quant au sport, à moyen terme, les affaires de dopage auront raison de lui, et les belles histoires de « champions » narrées en boucle à la télé, à la radio et dans les magazines, n’émouvront plus personne. Sur l’économie, il y a pas trop de crainte car elle ne sera jamais un sujet grand public ; trop abstrait, trop loin des gens aussi. Il y aura donc de la place pour la culture, la culture encore et encore.
Ce constat a déjà été fait par les grands médias des pays européens. Ils ont bousculé leurs grilles de programme pour y introduire beaucoup plus de culture. Des émissions sur les festivals et les sorties littéraires, des chroniques brèves (entre deux émissions) sur des œuvres d’art célèbres, des biographies littéraires dans des émissions d’informations et bien d’autres formats encore. Certes, ces programmes ne sont pas toujours du qualitatifs et relèvent même plutôt du sensationnel et de la télé-réalité. Qu’importe, ils ont déjà le mérite d’exister et, au fil du temps s’améliorent.
Si ces bonnes résolutions ont été prises en Europe, dans les pays du Sud, les médias tardent encore à emboiter le pas. Que ce soit dans les médias basés sur place ou ceux qui émettent ou sont publiés depuis l’étranger (les grandes capitales européennes). En clair, tous ces médias se refusent jusqu’ici à tenter le pari du « plus de culture », ou le remettent à plus tard. Il est vrai que beaucoup d’entre eux cherchent encore leur place dans la jungle médiatique existante. Et, que la mesure de leur rôle n’est pas trouvée non plus. En outre, ils manquent aussi de volonté et surtout de moyen à investir dans ce secteur qu’on n’a jamais pris très au sérieux sur le continent. Mais, pourrait-on déclarer, il est temps aujourd’hui de se lancer. D’embrasser sans crainte le challenge de la promotion et de la culture africaine. C’est une urgence, un impératif même. Le public local ainsi que celui de la diaspora est demandeur ; notamment les jeunes.
Apprendre à connaître les auteurs du continent, ceux qui ont donné leur lettres de noblesse à la littérature africaine, et tous ceux qui aujourd’hui encore publient des romans des poèmes et des pièces de théâtre. Découvrir des auteurs inconnus ou des genres littéraires considérés comme mineurs, tel le Mvet ; zoomer aussi sur l’art, la sculpture et même le cinéma de chez nous. Faire confronter les influences de la littérature africaine sur le développement du continent, ou encore confronter ce que peuvent apporter nos domaines culturels à la vie quotidienne des africains… les thématiques sont peut-être floues pour l’instant, mais elles peuvent être affinées, discutées. Ce sont-là autant de sujets qui devraient être pris en compte par nos médias. Et les proposer au public.
Mettre les cultures du continent au cœur de l’information africaine est un projet que je formule depuis toujours et que j’envisage de réaliser. L’occasion ne m’a pas encore été donnée d’y parvenir. J’ai proposé une collaboration en ce sens à une jeune et prometteuse chaîne panafricaine. J’ai essayé d’expliquer les ressorts de ce projet et surtout de montrer ses nombreux avantages. Malheureusement, les dirigeants de cette chaîne n’ont pas jugé bon de tenter l’expérience. J’essaierai de le leur proposer de nouveau, avec de nouveaux arguments, avec des éléments palpables et concrets. Mais aussi et surtout, je ferai vivre cette idée sur ce blog, dont j’espère qu’il deviendra dorénavant une référence en matière de promotion et de valorisation et d’information sur
la Culture africaine.
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