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Koulsy Lamko: Biographe de Sankara et dramaturge de la révolution burkinabé

 

Koulsy Lamko aimait beaucoup Thomas Sankara. Il l’avait bien connu. Il l’avait fréquenté et était même devenu son ami.  c’était dans les années 80. le jeune Koulsy, originaire du Tchad, était alors étudiant à l’université nationale du Burkina Faso. Il avait obtenu une bourse offerte par le président Sankara à tous les étudiants (qu’ils soient nationaux ou étrangers). A la mort de l’ancien président burkinabé, Koulsy Lamko a décidé de lui rendre hommage. Et donc, pour célébrer un ami aussi cher, il fallait bien un hommage bien particulier. Ce fut donc un livre. Une pièce de théâtre plus précisément.

Ndo Kela est le nom de cette pièce. Elle porte en sous-titre « l’Initiation avortée« . Si Ndo Kela (titre dans la langue de l’auteur) n’évoque pas grand chose de connu, le sous-titre en revanche est à lui tout seul, un véritable programme. Koulsy Lamko a sans doute choisi cette expression en appoint de son titre pour certaines raisons;  la première étant d’apporter au titre, une information supplémentaire plus accessible. La seconde, c’est précisément de comprendre par les mots qui constituent ce sous-titre qu’on aura une histoire (perceptible via le substantif Initiation), mais une histoire inachevée  voire malheureuse (entérinée ici par le qualificatif Avortée) .

Ainsi donc, dès la première de couverture, l’auteur a voulu  indiquer le sens ou plutôt la direction vers laquelle son histoire s’orientera: l’échec. Ainsi, il ne sera donc pas difficile de deviner que la trame de cette pièce renvoie à une histoire inachevée, inaboutie, négative… Cet inachèvement étant matérialisée , nous l’avons dit plus haut, par le qualificatif  épithète « avortée ». Quant au nom pivot du syntagme nominal (« l’Initiation »), il réfèrera à un apprentissage, une formation, une  éducation Au final, on aura donc affaire ici au récit, ou plutôt, à la mise en scène (genre théâtral oblige) d’un apprentissage de la vie d’un personnage ou d’un groupe, qui s’arrêtera de manière précoce, prématurée. A la lecture de la pièce, vous arriverez sans doute à cette conclusion. La même que nous avons eue.

Pour renforcer notre opinion sur ce livre, nous avons consulter des ouvrages et textes annexes. Les notes paratextuelles que nous avons trouvées disent que Ndo Kela est un hommage à Thomas Sankara. Elles disent aussi que, dans ce livre, l’ancien président burkinabé est fictionnalisé à travers le personnage de Sankadi. »l’Initiation avortée » serait donc la sienne? Assurément. Mais celle de Sankara ou de Sankadi? Nous dirons celle des deux. Car, si Sankadi, est bien un simple être de papier, il n’en demeure pas moins que, dans l’esprit de l’auteur et de ceux qui ont lu cette pièce, il est avant tout un calque , une reproduction de Sankara. Dès lors, la lecture de Ndo Kela se révèle être la lecture d’un compte-rendu de la révolution burkinabé, vue à travers celui qui en fut son personnage principal; c’est-à-dire Thomas Sankara. Les autres personnages qui l’accompagnent (Sou, Tadegui…)? Eux aussi sont des références des compagnons de route Thomas Sankara.

Au final, Koulsy Lamko n’aura rien inventé dans cette pièce. Tout au moins dans le contenu de l’histoire. C’est tout simplement une transcription de l’histoire -quasi- réelle d’un personnage hors du commun (Thomas Sankara) et d’un système (la Révolution burkinabé). Mais le génie de Koulsy Lamko, outre de raconter des anecdotes de l’intérieur, c’est de mettre en mots, avec une musicalité agréable, une empathie de personnages, et, sur scène (pour ceux qui ont eu la chance de voir une représentation de la pièce), une solennité dans le discours et les propos… Bref il a mis son talent à créer de l’originalité et de la passion sur la vie et l’oeuvre de Thomas Sankara. Ce qui est un véritable chef d’oeuvre.

Pour en savoir plus sur l’auteur, consultez cette adresse http://www.lesfrancophonies.com/maison-des-auteurs/lamko-koulsy  

 

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