Archive de la catégorie ‘Actu Camerounaise’

Chroniques…3

Mercredi 8 octobre 2008

RENCONTRE AVEC UNE « VILLE MORTE »  

Un réveil difficile. C’est ainsi que je me suis levé de ma première nuit de sommeil à Nkongsamba, au lendemain de mon arrivée en vacances au Cameroun. La nuit a été courte, froide, et pleine de petits bruits (celui des poussins du poulailler du voisin). Qu’importe, j’ai pu fermer l’œil et me reposer de la journée marathon que je venais de passer, entre mon réveil dans ma petite ville de Banlieue parisienne, le voyage, l’arrivée à Douala, le (re)voyage jusqu’à Nkongsamba… Cette nuit me permis, outre cela, d’évaluer le parcours déjà accompli et de planifier mon programme dudit séjour. 

D’emblée, je savais qu’il y aurait beaucoup de déplacements. Naturellement, quand on revient chez soi 6 ans après, il y a un bon nombre de personnes qui veut me (re)voir. Et Moi aussi. Il fallait donc se soumettre à ce rituel. Aller saluer un tel tonton, une telle tata, un tel ami ou cousin et patati… Mais ces déplacements étaient pour plus tard. Il fallait d’abord reprendre pied avec ma ville. Dans quel état l’ai-je trouvé? Dans un état lamentable. 

Quel choc. Quel coup. Ô déception, Ô tristesse. Ma ville bien aimée ressemble à Troie dévastée. Un immense champ de ruine, et c’est peu dire. Une ville sans aucune (mais alors aucune) modernité. En 6 ans, pas un nouvel édifice, pas une nouveauté probante, pas une couche de peinture sur les principaux bâtiments du centre-ville. Et que dire des routes? Là c’est carrément des pistes pour l’enfer. Complètement détruite, « pourrie » pour dire comme les jeunes. Ces routes sont tellement mauvaises que le contingent automobile de la ville s’est réduit comme peau de chagrin, laissant place aux motos. (Je reparlerai des motos dans une autre chronique). 

Nkongsamba jadis 3e ville du pays, ne figure sans doute plus aujourd’hui parmi les dix premières. La ville est, depuis plusieurs années sur une pente descendante. Les pouvoirs publics, de même que les élites du coin l’ont abandonnée à son triste sort. Ce qui faisait son charme auparavant (cosmopolitisme, abondance de produits de consommation) n’est plus un avantage de nos jours. En plus, le café, principal culture de la région, ne fait plus recette. Les planteurs (agriculteurs) qui constituent l’essentiel de la population de la ville, ont donc perdu énormément de pouvoir d’achat. Ils ne sont pas les seuls d’ailleurs. Les autres petits commerçants de la ville ne sont pas les mieux lotis non plus. 

Pourtant, la population de la ville est jeune. Les établissements se multiplient. Pour une ville d’à peine plus de 100 000 habitants, on compte plus d’une dizaine d’établissements du secondaire, parmi lesquels 4 lycées au cycle complet (de la 6e en terminale). Un Institut supérieur, établissement post-bac, l’Institut supérieur de management du Manengouba (Ismam) s’est même ouvert dans la ville, avec plus ou moins de succès. 

Ancien pôle d’excellence sportif, Nkongsamba fait peine désormais. Pas une équipe de foot en championnat d’élite. L’Aigle de Nkongsamba, ancien porte fanion du département végète en Ligue (D3). Les autres clubs qui se sont créés dans la ville pour reprendre le flambeau ne font guère mieux et sont aussi engagés dans des échelons inférieurs du foot national. Dans les autres disciplines, ce n’est guère mieux. L’athlétisme n’a presque plus de champion licencié dans la ville. Le handball et le basket, sont quasi-morts également. 

Au final, c’est à la ville que Césaire décrit dans son Cahier d’un retour au pays natal que j’ai pensée quand j’ai revu ma ville. Une ville triste, qui ne sourit plus, qui ne rythme plus, qui se meurt. Une vraie Ville morte. 

 

 

Chroniques de Vacances

Vendredi 26 septembre 2008

De retour. Après Trois (3) semaines de vacances. Des vacances passées au pays, le Cameroun. Trois semaines à (re)visiter cette terre maternelle et nourricière bien aimée. Trois semaines intenses en compagnie de famille, amis, camarades et bien d’autres encore. Trois semaines pour oublier Six (6) ans de quasi « exil ». Forcément, après une si longue absence, 3 semaines paraissaient justes pour tout voir et revoir, pour tout faire aussi. Néanmoins, j’ai fait, vu, rencontré…le max. Qu’ai-je fait? Qui est-ce-que j’ai vu? Où exactement suis-je allé? Voilà quelques questions dont certains brûlent d’envie d’avoir une réponse. 

Je propose donc ici, dans les articles qui vont suivre ces prochains jours, le récit de mon séjour. Sous forme de Chroniques. Pour rester dans le style que j’affectionne, celui du récit-fiction. C’est à dire de parler de la réalité en la romançant. Point de bidonnage, tenez-vous tranquille, point d’éléments controuvés non plus. Que du vécu, du vu, du fait. 

J’espère que vous apprécierez. Bonne lecture. 

 

 

Pékin 2008 : Une après-midi de JO avec des camerounais de Paris.

Dimanche 17 août 2008

Drôle d’ambiance au « Restaurant Saumo » ; ce petit établissement de commerce alimentaire situé à la sortie du métro Château d’eau, dans le 10e arrondissement de Paris. Château d’eau (parfois appelé aussi le « boulevard »), c’est aussi l’une des places fortes de la présence camerounaise dans la capitale française. Ici, se réunissent très souvent des dizaines de compatriotes, venus traîner, ou rencontrer des amis, ou encore faire des achats dans l’un des nombreux commerces du coin spécialisés dans les produits africains. En effet, il y a à Château d’eau des salons de coiffures, des boutiques de produits de beauté, restaurants, tenus et gérés par des africains. De nombreux jeunes de chez nous viennent aussi se « débrouiller » dans ce lieu où ils trouvent à peu près tous les petits boulots (coiffure, gardiennage, services…). C’est ici donc que nous sommes allés samedi dernier partager une après-midi olympique avec les gens du « Boulevard », parmi lesquels de nombreux compatriotes. 

  

Drôle d’ambiance cette après-midi du 16 août. Il est 18h30. Le match Cameroun = Brésil comptant pour les ¼ de finale du tournoi de foot des JO s’est achevé 2 h plus tôt sur une défaite de notre équipe. Ici, personne ou presque, n’en parle. Comme si c’était un non événement. C’est à peine s’ils connaissent même les noms de joueurs camerounais ayant pris part au match. Les quelques rares personnes qui ont suivi la rencontre parlent plus de la « nervosité » de nos joueurs et du nombre impressionnant de cartons jaunes qu’ils ont reçus. Preuve de leur désintérêt pour ce match, ils préfèrent évoquer la finale de 100 m et la magnifique victoire du jamaïcain Usain Bolt. « Le gars est fort », avance un colosse à l’accent ivoirien, portant un tee-shirt floqué Côte d’Ivoire (en prévision du match de foot de son pays contre le Nigeria également aux JO). Un autre monsieur parle lui de « l’humiliation des américains qui ne sont plus les rois du sprint ». Hors ces quelques remarques, ce n’est pas la grande disserte sur les JO ici. « Les gens d’autres problèmes, et si c’était la Coupe d’Afrique ou la Coupe du monde foot, tu aurais vu la différence » me déclare un habitué du coin. 

  

S’ils ne parlent pas de JO, les dizaines de personnes présentes ici ne sont pour autant pas muettes. Les « commentaires » vont bon train, sur des sujets aussi généraux qu’inutiles. Certains devisent sur le temps, pas très chaud et pluvieux même, qui règne sur la capitale française en ce moment. D’autres parlent de leurs petites activités. D’autres encore s’essayent même à l’actualité politique du pays, avec les suites de l’« Opération épervier », sans aller plus en profondeur. Çà et là, les gens, réunis par petits groupes devant le « Restaurant Saumo » ou dans les autres officines attenantes zappent d’un sujet à un autre. Le ton est de chez nous, le verbe haut. Des fois, on se croirait à « la rue de la joie » à Douala ou dans un de ses coins populaires de Yaoundé. 

  

Derrière son comptoir du restaurant, Alberto continue son service, sans porter trop attention au brouhaha à l’extérieur de sa boutique. Il prend les commandes de repas (africains exclusivement) et de boissons, encaisse l’argent et sert les clients. A cette heure de la journée, et plus particulièrement le samedi, c’est la grande affluence. Au sous-sol, une petite salle de service existe, dans laquelle est disposé un poste de télévision est pleine. Tout comme sont pleines aussi les tables disposées à l’entrée du restaurant sur lesquelles sont installées des clients consommateurs. A l’intérieur de la pièce, un grand portrait de Samuel Eto’o est exposé dans un cadre, accompagné d’un maillot du Barça au dossard du goléador. Il faut dire que la star passe souvent dans ce lieu. « C’est notre seule star internationale », lance Alberto pour justifier les atours du joueur dans le resto. Il faudra désormais y rajouter ceux de Françoise Mbango, qui a conservé sa médaille d’or olympique en triple saut hier à Pékin. Un exploit qui n’a pas été suivi au Boulevard, en plus du peu d’intérêt pour les JO, le Boulevard est quasiment fermé le dimanche. 

  

  

  

  

Vitrine rénovée pour le Cameroun à Paris

Vendredi 8 août 2008

Retour à la maison. Et dans une maison rénovée. L’ambassade du Cameroun à Paris a retrouvé ses locaux originels dans sis au 73 de
la Rue d’Auteuil dans le 16e arrondissement de la capitale française. En Janvier 2005, notre représentation diplomatique érigée au début des années 70 dans ce quartier chic de Paris avait été transférée dans des locaux loués à Boulogne-Billancourt, petite ville de Banlieue à l’ouest de Paris. Ce déménagement avait été demandé par
la Mairie de Paris, pour cause d’insalubrité. Les conditions d’hygiène et de sécurité de ce bâtiment n’étant pas aux normes. 

Trois ans de travaux plus tard, c’est un bâtiment relifté, curé, et bien propre qu’on retrouve. Il y a désormais moins d’exigüité, plus d’espace et de lumière. Ceci est visible tant à l’extérieur du bâtiment, où la façade d’entrée a été modifiée, qu’à l’intérieur. Ici, dans le rez-de-chaussée, en plus du hall mieux découvert, il ya des salles d’attente pour les usagers. La guérite d’accueil est située juste en face de la porte d’entrée principale. Au premier niveau, lieu de prestation de la majorité des services, le hall est aussi mieux aménagé ; les salles de travail aussi. D’autres lieux (bureaux, salles d’archives…) existent.   

Cette réorganisation ne s’est pas arrêtée qu’aux bâtiments. Le service aussi a changé. Moins d’attente, moins de tracasseries aussi. Certains personnels se mettent au service des usagers en assurant l’information dès l’extérieur du bâtiment. La nouvelle disposition en place fait que les services sont désormais mieux repartis pour les usagers. Au premier niveau, essentiellement les dossiers camerounais (extraits d’actes de naissance, passeports, certificats de nationalité de coutume…). Le rez-de-chaussée est quant à lui destiné davantage aux demandes de visa pour le Cameroun et d’autres services pour les étrangers. Tout ceci, pour l’instant, fonctionne harmonieusement. Sans doute pour très longtemps. Il faut l’espérer. 

Avec la rénovation de ce bâtiment, et tous les changements positifs opérés dans les services, le Cameroun dispose désormais d’une meilleure vitrine dans la capitale française. Une vitrine digne de son rang et qui ne peut que contribuer à (re)dorer son image auprès des nombreux usagers habituels de cette ambassade et de bien d’autres personnes encore.  

Samuel Eto’o en plein désarroi

Jeudi 5 juin 2008

Le célèbre footballeur camerounais Samuel Eto’o du Fc Barcelone en Espagne vit sans doute l’une des périodes les moins glorieuses de sa vie et de sa carrière de sportif. Blessé en début de cette année, il a été éloigné des terrains plusieurs semaines. A son retour sur les pelouses, ses performances individuelles et celles de son club ont (le moins qu’on puisse dire) été moyennes, voire mauvaises. Résultat de cette situation pour lui, il est désormais banni, voire chassé de ce club qui veut absolument s’en débarrasser lors de cette trêve estivale. Et les candidats (essentiellement des clubs anglais de milieu de tableau et le Milan Ac, ancien grand d’Europe, aujourd’hui formation vieillissante) pour le récupérer ne sont pas très nombreux. Où souvent, ils ne sont pas du même calibre que l’équipe qu’il quitte, si l’on excepte le Milan AC, qui n’aura même pas droit de disputer la Champions League la saison prochaine, ayant terminé juste 5e de son championnat.

Si les grands clubs ne se bousculent pas pour récupérer la star camerounaise, c’est que ses performances sont loin d’être celles qu’elles étaient il y a encore deux saisons. Le joueur tournait alors à plus de 20 buts en championnat chaque saison, avec la plupart du temps des actions d’éclat et une régularité constatée. Aujourd’hui, c’est un joueur épisodique, figurant certes encore parmi les attaquants les plus doués au monde, mais qui n’est plus transcendant. Bien plus, et c’est là le côté le moins glorieux de sa mauvaise passe, son comportement extra-sportif est des moins reluisants. En effet, il ne se passe pas beaucoup de temps pour qu’il brille par une saillie ou une déclaration tapageuse envers ses coéquipiers, certains de ses adversaires ou des journalistes. Ces derniers sont souvent ceux sur qui il aime bien s’essuyer les pieds.

Dernière « perle » en date, le Coup de boule qu’il a asséné vendredi dernier à un journaliste camerounais à Yaoundé, sans raison apparente. Ce jour-là, réunis pour une conférence de presse d’avant-match devant opposer le lendemain les Lions indomptables du Cameroun à la modeste équipe du Cap Vert, le joueur a perdu son sang froid face au refus des hommes de presse locaux de couvrir les activités de l’Equipe nationale. Selon les commentaires, emportée par une furie d’une rare violence, il a vitupérer contre nos confrères, et, pour conclure, est allé porter un coup de tête à Philippe Boney de la RTS (une chaîne locale), lui cassant une dent. ses « gardes du corps » se sont chargés de poursuivre la bastonnade sur le malheureux journaliste qui s’en est sorti avec un arrêt de travail de plusieurs jours. 

Le plus surprenant dans cette « affaire Eto’o », ce sont…les suites qu’elle a connues. L’on a ainsi appris que le journaliste frappé par la star, au lieu d’aller déposer une main courante immédiatement à la police, attendait l’accord préalable des ses confrères et de sa famille. Pour quoi faire, alors que les faits sont avérés et sus de tous? Lui seul en a la réponse. Bien plus, et plus effarant encore, la télévision nationale, dans une programmation spéciale hier mercredi, a consacré toute une émission, non pas à l’affaire elle-même, mais au joueur. Un peu une prime à son acte? Assurément. Car, présentée par l’une des plus brillantes plumes de la chaîne, Charles Ndongo (bien que plus habitué aux faits politique et à l’action du Président de la République qu’au football ou au people) et diffusé à une heure de grande écoute (après le journal de 20h30).

Il semblerait que le joueur ait profité de cette tribune en prime-time pour s’excuser du bout des lèvres de sont geste envers notre confrère Philippe Boney. Et qu’il a aussi révélé qu’ensemble, chez un « grand-frère », ils avaient trouvé une espèce de gentlemen-agreement pour clore l’affaire. Le journaliste retirant sa plainte, le joueur prenant en charge les frais médicaux de sa « folie ». On peu s’étonner de ce genre de dénouement au regard de l’importance de l’affaire, et surtout des symboles qu’elle colporte.

Et en terme de symbole, en posant cet acte (qui n’est pas une première) il y avait sans doute chez Samuel Eto’o l’idée que « personne ne peut rien lui faire ». D’autre part, qu’avec son statut de star du foot (et la fortune considérable qu’il a par ce statut), qu’il lui est tout permis, notamment de « casser la gueule » à une tierce personne. Aussi, et cela ne lui est pas singulier, le fait que, au Cameroun, les grands sportifs fortunés, mais aussi les universitaires, des hommes politiques bien en cour dans le sérail, considèrent les journalistes (notamment ceux de la presse privée) comme des « vauriens », des gens sans valeur, à qui on ne répond pas ou alors juste par charité et/ou par condescendance. Pour ces raisons, cette affaire devait aller en justice et Samuel Eto’o sanctionné comme il se doit. Une juste issue pour cette affaire.

Que la télévision nationale lui ait ouverte ses portes pour une séance d’autopromotion, et je dirai même auto-glorification reste une bien triste initiative. Qu’il ai saisi cette occasion pour demander des excuses mièvres à sa victime, on s’en moque. Il y avait dans cette émission de tartuffe, une volonté pour lui de se montrer gentleman. Et aussi pour notre chaîne nationale, une (maladroite) intention de se montrer comme…? 

 

EMIGRATION EN France : Le Cameroun dit oui au test Adn

Mardi 20 mai 2008

Selon une information du quotidien Le Figaro de mardi 19 mai, le Cameroun serait prêt à accepter un accord de principe pour pratiquer les tests Adn sur ses ressortissants voulant émigrer en France. En visite à Yaoundé la capitale de ce pays en début de semaine, le ministre français de l’Immigration Brice Hortefeux devait finaliser cet accord avec des responsables camerounais. Le Cameroun serait ainsi l’un des premiers pays à accepter ce procédé. D’autres pays d’Afrique seraient également en passe de signer cet accord. 

Il faut rappeler que la loi sur les Tests Adn a été introduite en septembre 2007 dans le projet de loi sur l’immigration en France. Elle avait été proposée par le député UMP Thierry Mariani. Elle stipule que les consulats français à l’étranger, en cas de doute sur l’authenticité d’un état civil, doivent proposer aux demandeurs de visas de plus de 3 mois (dans le cadre du regroupement familial), de recourir au test génétique (Adn) pour prouver leur filiation. Notamment entre les enfants et la mère.   

Cette proposition avait provoqué un tollé et une vague d’indignation dans la classe politique ainsi que chez les scientifiques. D’aucuns fustigeaient le fait que l’on veuille désormais établir la filiation entre un enfant et ses parents par la science plutôt que par la voie administrative, ce qui exclurait les enfants adoptés ou reconnus. D’autres « anti test Adn » rejetait aussi le fait qu’un tel procédé ne puisse s’appliquer qu’aux étrangers (africains notamment) ce qui est contraire au principe républicain d’égalité de tous devant la loi. 

Après quelques retouches et amendements, ce projet de loi a tout de même été voté et adopté en Novembre 2007. C’est donc à sa phase de mise en application que le ministre Brice Hortefeux s’investit en ce moment avec l’accord qu’il a fait signer au Cameroun et qu’il fera bientôt dans d’autres pays. Les Tests Adn seront donc bel et bien pris en compte désormais comme « pièces au dossier » pour ceux qui voudront émigrer durablement en France, et sans doute, ailleurs en Europe. Car, on apprend que l’Italie, où

la Silvio Berlusconi vient de reprendre la tête du pays bien aidé par le parti xénophobe de
la Ligue du nord, va aussi pratiquer les mêmes tests. Lors de sa présidence de l’Union européenne qui commence le 1er juillet,
la France proposera certainement à ses partenaires européens de généraliser cette pratique.   
 

MENDICITE ; les mendiants dans les gares et les transports en commun à Paris

Lundi 7 avril 2008

La scène pourrait rappeler une de celle qu’on voit au carrefour Warda à Yaoundé ou d’un autre carrefour de Douala, au Cameroun, avec leurs nombreux mendiants. Pourtant on est à Paris. Gare de Châtelet-Les-Halles, l’un des points névralgiques de la ville, situé dans le 1er arrondissement de la capitale française. Au bas d’un escalier roulant, se tient une femme avec trois enfants. Le plus âgé doit faire 4 ans, alors que le plus jeune, dans les bras de sa mère, à peine 1 an. La femme est assise au sol. Devant elle, une petite pancarte en carton avec un message inscrit dessus. On peut y lire « nous avons faim, aidez-nous ». Elle fait la manche. De temps en temps, elle interpelle les passants, dans un français approximatif, pour décliner oralement le même message. Dans d’autres endroits de cette grande gare, il y a d’autres personnes comme elle. Ce sont en général des femmes, avec des enfants, mais aussi parfois seules. Ce sont des mendiants « immobiles », car ils se tiennent dans un lieu fixe pour chercher leur pitance journalière. 

Il existent aussi des « mendiants mobiles ». Notamment dans les trains. Dans les rames qui passent de manière récurrente dans l’une des nombreuses lignes de cette gare (3 lignes régionales, 5 métros) à la desserte d’autres lieux de Paris ou de sa région, d’autres personnes font également la manche. Ce sont surtout des hommes. Il y a ceux qui interpellent oralement les passagers. Leur message est à peu près celui-ci : « Bonjour messieurs et dames. Excusez-moi de vous dérangez pendant votre voyage. Je suis actuellement sans abri ni travail et j’ai des difficultés pour me nourrir. Si certains d’entre-vous voudraient bien me dépanner d’une petite pièce ou d’un ticket restaurant, cela m’évitera de passer la journée sans rien manger». Eux, ce sont les « mendiants mobiles parlant ». Ils sont sans doute français, si l’on se réfère à leur niveau de langue. 

On distingue aussi des « mendiants mobiles non parlant ». Ce sont des personnes qui ne s’expriment pas ou très peu en français. Ce sont surtout des étrangers (réfugiés sans doute), venus de pays en guerre (Irak, Afghanistan, Kosovo) ou des peuples nomades et marginaux comme les Roms (tziganes) venus de Roumanie. Eux, ils distribuent des petits tracts aux voyageurs présents dans les wagons. Le message inscrit sur ce tract appelle (« je suis réfugié, j’ai deux enfants, aidez-nous») également à la générosité et à la compassion des voyageurs. 

Enfin, même si ce n’est pas exactement la même chose, il existe aussi des personnes qui sollicitent la charité des gens, mais en échange d’un petit livre (Le guide des bons plans de restos ou de cinés de paris, mots fléchés ou croisés…), ou d’un petit morceau de musique accompagné de leur guitare ou d’un autre instrument. 

  

Ces différents cas (on pourrait multiplier par centaines les exemples) montrent bien que les mendiants foisonnent dans les gares et transports en commun parisiens. Le phénomène n’est pas nouveau, semble t-il. Mais il s’est accru au fil des dernières années. Ceux qui font la manche, qu’ils soient « mobiles » ou « immobiles », « parlant » ou pas, sont de plus en plus nombreux. A quoi le phénomène est-il du ? Quelle est la réaction des usagers et des autorités publiques compétentes ? Qui sont vraiment ces mendiants ? Vivent-ils de cette « activité » ? A ces questions, nous n’avons pas de réponses précises. La seule chose qui est sure, c’est que peu d’entre ces gens sont des africains (d’origine ou de nationalité). 

L’autre certitude sur ce sujet, c’est que la majorité des usagers qui empruntent les transports en commun parisiens (près de 2 millions par jour) sont de plus en plus exaspérés par cette situation. S’il y a bien une petite minorité de personnes qui accèdent de temps à autre à la demande de ces démunis, en leur offrant une pièce d’argent ou un ticket restaurant, beaucoup de voyageurs ne prêtent pas ou plus attention aux mendiants qui les interpellent, d’une façon ou d’une autre. Certains usagers se montrent même désagréables en leur faisant la morale ou en les menaçant du regard ou par des invectives. Pire même, les personnes mécontentes déversent désormais leur bile sur Internet. Ils ont créé plusieurs forums sur la toile pour en parler, comme par exemple www.clubic.com, www.forum-auto.com, www.tizel.free.fr. En observant les sentiments ô combien négatifs développés sur ce sujet, on peut conclure  sans trop de peine que, les mendiants ne sont pas la bienvenue dans les gares et les transports en commun parisiens. D’ailleurs, le sont-ils ailleurs ?    


  

Un médecin Camerounais pour Belley dans l’ain; Suite

Samedi 8 mars 2008

Appendice à l’article sur le Dr Dopsoumna que j’ai publié il y a quelques jours. a la suite de ce papier, j’ai reçu quelques commentaires dont un, publié ci-dessous, qui m’ont amené à rédiger cette suite.

Parce qu’elle s’est terminée par un happy-end, « l’affaire Dopsoumna » si on peut ainsi l’appeler a fait des heureux et des malheureux. Au rang des premiers cités, il y a le médecin camerounais lui-même, ses collègues de l’hôpital de Belley, ainsi que tous les patients et habitants de ce village qui l’ont côtoyé et le tiennent en estime. Par extension, il y a aussi tous ceux qui, dans une situation similaire, espèrent à présent une issue semblable à celle du Dr Dopsoumna. Et ils doivent être nombreux dans ce pays. Ce sont tous ceux qui espèrent que, la fameuse politique « d’immigration choisie » de M. Sarkozy est une aubaine pour eux. Ils doivent se dire que la France, pays déclaré « en chantier » par son nouveau président, a besoin de toutes leurs compétences pour se développer davantage et se REFORMER (c’est l’expression à la mode).

En revanche, l’issue de « l’affaire Dopsoumna » a rendu plus d’une personne sceptique, voire amère. Car, une telle décision fait naître chez cette deuxième catégorie de personne la suspicion de la volonté pour la France de continuer à piller les « cerveaux » africains pour soutenir son développement à elle, et de laisser pendant ce temps-là l’Afrique sombrer dans l’obscurité du sous-développement. Selon eux, si la France accueille et/ou régularise à tour de bras tous les « cerveaux » africains qui arrivent ou sont déjà présents sur son territoire, elle ferait une bonne affaire pour elle, mais, amputerait les pays africains de bon nombre de ses élites. Un raisonnement qui n’est ni bête, ni faux. Mais qui sonne de plus en plus comme une vieille resucée que certains sortent tous le temps quand pareille situation se présente.

Un raisonnement qui, à mon avis, n’est plus ni pertinent ni opérant aujourd’hui. Car, les Etats africains qui invoquent le patriotisme de leurs concitoyens qui s’installent en France ou ailleurs en occident comme le Dr Dopsoumna, ne se posent jamais assez la question de ce qu’ils ont fait, font, ou peuvent faire pour ces concitoyens. Dans la plupart des pays africains, il n’y a plus ni bourse, ni aide de l’Etat. Et quand bien même il y en a, cela va aux « amis » du sérail, aux enfants et autres proches des décideurs. La plupart des jeunes qui quittent le continent pour aller étudier, le font le plus souvent sur fonds personnels (l’argent des familles), ou alors nanti d’une bourse d’un organisme international ou d’un pays étranger. Ils poursuivent leur formation dans des difficultés matérielles et financières que seuls leurs proches ou eux-mêmes par des petits boulots arrivent à soutenir. Bien plus, ils se mettent sur le marché du travail européen avec tous les handicaps liés à leur statut administratif et autres encore. Et ils réussissent aussi à braver cela.

Au nom de quoi doivent-ils se sentir « obliger » d’aller exercer dans leur pays? En récompense de quel investissement de leur pays d’origine? Et quand bien même ils opteraient pour cette solution du retour au pays natal, quelles garanties auraient-ils de trouver un emploi convenable, à la hauteur de leur espoir, à la mesure des sacrifices psychologiques et financiers consentis pendant leur formation? Quelles assurances auraient-ils de pouvoir s’exprimer, entreprendre, investir librement dans un pays qui ne leur a fait aucun cadeau si ce n’est celui de les voir naître? Quel sens peut-on donner au repli chez soi, au retour au bercail dans un monde qu’on nous dit de plus en plus « mondialisé »? A toutes ces questions, il y a peu de réponses en fait.

La voie choisie par le Dr Dopsoumna, diplômé de médecine en Tunisie (après une formation qu’il a du financé tout seul avec sa famille) est respectable et louable. Elle est aussi tout à fait justifiée par son ambition personnelle d’exercer là où il veut, là où il peut, et surtout là où il pense que ce sera pour lui le plus rentable professionnellement, humainement et financièrement. Ceux qui décideront de l’imiter, et qui connaîtront le même succès que lui, auront tout aussi raison. Aussi nombreux qu’ils seront. Aussi longtemps que cela pourra se produire.

Il faut juste espérer qu’ils rompront avec la tradition des anciens des années soixante-dix et quatre-vingt qui, une fois installé à l’étranger avec succès, rompait quasiment tous liens avec le pays d’origine. Et qu’ils sauront, entre les deux positions exposées plus haut, trouver une troisième (nouvelle?) voie. Cette troisième voie serait celle de s’installer où ils en ont envie, d’y exercer et de faire profiter de leur expérience ponctuellement ou plus tard à leur pays d’origine. C’est-à-dire pour le Dr Dopsoumna par exemple, d’aller de temps à autre au Cameroun (et pourquoi pas dans ce nouvel hôpital de Maroua dont parle le commentaire ci après) et d’y apporter son expérience et/ou sa contribution matérielle ou financière. Beaucoup le font déjà. Notamment ceux qui exercent dans l’enseignement et surtout les sportifs. C’est là la voie de la sagesse. La voie de la modernité.

 

COMMENTAIRE PUBLIE A LA SUITE DU PREMIER ARTICLE

odiga | kohmichel@yahoo.fr | odiga.unblog.fr | IP : 41.204.76.213

Pendant ce temps il manque près de 30 000 personnels de santé au Cameroun . Nous respectons le choix du Dr Dopsoumna de rester en France plutôt que de retourner au Cameroun. Choix que de nombreux camerounais ont fait. Un choix contraire au sien .

Notons également que le Premier Ministre Camerounais a inauguré il y a 2 semaines un hôpital dans l’extrême – NOrd. Cet hôpital à vu le jour grâce aux efforts tenaces d’une femme américaine médecin, qui arrivée au Cameroun il y a des dizaines d’années c’était donnée pour mission de mettre sur pied un hôpital dans cette partie du pays. Nos compatriotes peuvent également donner du leur tout en restant en France. Il faut réfléchir à des solutions de E-médecine, des partenariats avec les hôpitaux qui les accueillent en Europe pour que dans l’année ils puissent prendre un mois ou deux pour venir soigner leur frères au pays.

Amicalement.

Un médecin Camerounais pour Belley dans l’ain

Jeudi 6 mars 2008

 

Il a été régularisé. Après avoir échappé de peu à l’expulsion vers le Cameroun, le Dr Oumarou Dopsoumna a reçu il y a deux jours, l’accord des autorités pour rester en France. Diplômé de médecine de l’Université de Sfax en Tunisie il était venu faire sa spécialisation de gastro-entérologue en France. A la fin de cette spécialisation en 2004, il décide de rester dans ce pays plutôt que retourner au Cameroun. En 2006, il signe un contrat pour intégrer l’équipe médicale de l’hôpital publique de Belley, petit village français de 10 000 habitants. Depuis cette année-là, il exerce dans cet établissement, à la grande satisfaction de ses collègues et des patients. 

Il y a quelques semaines, il a voulu faire renouveler sa carte de séjour qui avait expiré entre temps. La préfecture de son département a refusé sa demande au motif qu’il n’entrait pas dans les critères de régularisation. En effet, la loi de 2006 préconise de ne plus recruter, sauf dérogation, un médecin avec un diplôme étranger dans les hôpitaux publics français. Et le Dr Dopsoumna était dans ce cas, raison pour laquelle sa demande avait été rejetée. Face à cette décision, une mobilisation générale s’est organisée dans le village et même au delà  pour le sortir de cette galère. Les habitants, le maire et même le député de la circonscription ont fait circulé une pétition pour inviter la préfecture à changer d’avis à son sujet. Ce qui a donc été fait avant-hier donc avec cette décision du préfet de l’Ain de lui accorder ses papiers. 

Le Dr Dopsoumna peut donc désormais exercer en toute légalité en France. alors que
la France connaît des « déserts médicaux », beaucoup de médecins sont encore interdits d’exercer pour des raisons similaires à celle de notre compatriote. Et même au-delà de cette situation particulière, de nombreux étrangers qualifiés, dans des domaines variés, sont aussi victimes de l’absurdité des lois relatives à l’immigration, qui se durcissent de plus en plus dans ce pays. Le président Sarkozy avait souhaité, en campagne électorale l’année dernière, favoriser en France une « immigration choisie », c’est-à-dire une immigration qualifiée. Pour l’instant, sur le terrain, on est loin du compte. 

Des camerounais de la diaspora disent NON à la révision de la constitution dans leur pays

Dimanche 16 décembre 2007

« Non à la révision de la constitution ». C’est en substance l’économie du texte rédigé par un certain nombre de camerounais résidant en France. Les signataires de ce texte, que vous trouverez en annexe à cet article, sont pour la plupart des hommes politiques en exil et/ou des leaders d’opinion opposés au régime de M. Biya. Ces personnalités se sont réunies à Paris jeudi le 6 décembre dernier, dans un local professionnel du 10e arrondissement de la capitale française. On y retrouvait Chief Milla Assouté, Dr Siméon Kuissu, Patrice Ekwé Silo, Richard Mbouma Kohom, Jean-Pierre Djemba, François Yonga…   

Au cours de cette rencontre donc, ils ont surtout abordé la question qui fait l’actualité au pays en ce moment. Celle de la révision de la constitution. C’est unanimement qu’ils ont condamné une telle initiative. Mais au-delà de la condamnation, ils se sont aussi interrogés sur les moyens efficaces à mettre en œuvre pour, d’une part, faire absolument barrage à cette révision constitutionnelle, et d’autre part, proposer une alternative de programme politique à celui de M. Biya, président depuis 25 ans. 

Joint au téléphone par nos soins après cette réunion du 6 décembre, l’un de ses initiateurs Chief Milla Assouté nous a assuré que cette initiative de Paris n’était pas qu’une opération ponctuelle. « Elle s’inscrit dans une démarche générale de réflexion que nous menons avec un groupe de personnes de la diaspora, toutes, acquises à l’idée du changement au pays ». De plus, il affirme aussi que ce n’est pas une entreprise isolée et déconnectée de la réalité de ce qui se passe au Cameroun : « Nous avons des amis dans tous les coins du pays qui travaillent en étroite collaboration avec nous ». Et, selon ses dires, après la publication du manifeste du « Groupe de Paris » contre la révision de la constitution, un document similaire sera publié au Cameroun signé par plus de « 5000 personnes ». 

Célestin Djamen lui aussi est contre la (plus que) probable révision de
la Loi fondamentale nationale. Parce que, s’il a bien compris, elle ne devrait qu’entériner la volonté  de « M. Biya de s’éterniser au pouvoir ». Ce qui, selon lui, est « absurde et impossible ». Car, poursuit-il, « que va-t-il avec un énième mandat qu’il n’a pu faire depuis 1982 qu’il est au pouvoir ? » Pour lui, il faut que le peuple se mobilise et fasse barrage « par tous les moyens à cette imposture qui se prépare ». Quand nous lui avons demandé pourquoi dans ce cas, ne s’est-il pas associé au « Groupe de Paris » pour une réflexion à ce sujet, il nous a répondu ne pas avoir été informé. Bien plus, a-t-il poursuivi, « je ne me reconnais pas dans leur démarche, qui est encore assez floue et sans emprise directe avec la réalité nationale ». Il se prépare plutôt à revenir s’installer au Cameroun pour mener ce « combat » et d’autres encore aux côtés du « peuple ». 

Pour l’instant, il a prévu donner une conférence de presse une Centre d’accueil de la presse étrangère à Paris à propos de la révision de la constitution au Cameroun. Le « Groupe de Paris » quant à lui prépare quelque chose de similaire pour le début d’année, nous a confié l’un de ses membres. Ces initiatives montrent bien que, du côté de la diaspora, certains camerounais comptent bien jouer à fond leur rôle d’opposants et de solution alternative à la gestion du Cameroun.     

   

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