Archive de la catégorie ‘Actu Camerounaise’

COMPTE-RENDU FINAL DE LA VISITE DE PAUL BIYA EN FRANCE

Lundi 29 octobre 2007

C’est par un entretien au palais de l’Elysée avec le président français Nicolas Sarkozy que Paul Biya a terminé sa visite en France vendredi dernier. Déprogrammé de son horaire initial (10h), ce tête-à-tête a eu lieu finalement à 16h. Le nouveau président français ayant eu à gérer un agenda très chargé ce jour-là avec la fin du « Grenelle de l’environnement » et surtout un rendez-vous à l’improviste avec les cheminots en grève depuis quelques jours. 

Dans leur entretien, les deux chefs d’Etat ont abordé plusieurs sujets. Selon certaines informations, il a très peu été question de politique ; surtout pas de politique interne camerounaise. Ils ont surtout fait le tour d’horizon des relations bilatérales entre les deux pays. « Nos entretiens ont porté sur une sorte de revue de la coopération bilatérale. Nous sommes parvenus à la conclusion que cette coopération se portait bien » a dit Paul Biya aux médias. 

Poursuivant dans son compte-rendu de son entretien avec son homologue français, le président Biya s’est aussi réjoui du fait que, « l’Afrique compte au rang des priorités du président Sarkozy ». Une affirmation qu’on peut avoir peine à confirmer, tant les exemples et les preuves de cet intérêt affiché de Nicolas Sarkozy pour l’Afrique ne semblent pas patents. On peut néanmoins lui reconnaître la volonté de ne pas trop s’immiscer dans les affaires internes des pays du continent, ce qui en soi, peut être considéré comme un « intérêt affiché ». 

Mais pour le reste, le président français réaffirme quasiment au quotidien qu’il entend promouvoir davantage les relations économiques avec les pays étrangers. Il en a sans doute parlé avec Paul Biya. Et, sur ce terrain, les deux hommes n’ont pas manqué d’aborder le projet de construction d’une voie de chemin de fer entre le Cameroun et
la RCA pour lequel le groupe français Bolloré est candidat. (Lire à ce sujet l’encadré). 

Par cet entretien, le Président Biya mettait ainsi fin à sa visite d’Etat en France commencée mardi 23. Elle l’aura conduit aussi à l’Unesco, où il a tenu un discours à l’occasion de la 34e Conférence générale de cette institution. Des entretiens informels et une rencontre avec le Secrétaire général de l’Organisation internationale de la francophonie Abdou Diouf ont également ponctué ce séjour en terre française.     

ENCADRE : Paul Biya et la « Une » de la discorde 

Paul Biya en Une d’un quotidien français. Le quotidien gratuit Matin Plus avait en effet choisi de consacrer sa Une de vendredi dernier au président camerounais avec le titre suivant : « Le président du Cameroun reçu à l’Elysée ». Mais cette initiative a été épinglée par d’autres journaux et des associations de droits de l’homme, notamment Survie. Réagissant le premier, l’hebdomadaire Le Nouvel Observateur a critiqué cette Une et les articles sur M. Biya à l’intérieur de ce journal. Ce sont des articles de propagande, ont dit en substance les journalistes du Nouvel obs. 

Car en effet, Matin Plus, propriété du groupe Bolloré, a semble t-il pris cette initiative parce que son propriétaire Vincent Bolloré est candidat à un marché juteux au Cameroun. Sachant que c’est ce jour-là même que le président Biya devait être reçu par M. Sarkozy (par ailleurs grand copain de M. Bolloré),
la Une de Matin Plus avait vocation à mettre la pression sur le président français afin qu’il convainque son homologue camerounais de lui accorder la construction de la prochaine ligne de chemin de fer (800 km) entre Yaoundé et Bangui en RCA. 

La présidente de l’association Survie, Odile Biyidi, interrogée à cet effet dit ceci : « Cette une illustre certainement l’utilité de posséder des journaux quand on a des intérêts en Afrique », avant de rappeler plus loin que, M. Bolloré n’est pas un novice dans ce genre de coup et que son groupe est habitué à une certaine « prestation de service aux hommes politiques ». 

La couverture de Vendredi dernier ne dérogeait donc en rien à cette habitude. Pire même, dans l’article d’intérieur, seuls les « mérites » du président camerounais ont été évoqués. On y parle de la volonté du « président camerounais de moderniser le système démocratique de son pays ». Pas un mot sur les élections controversées, ou encore sur les rumeurs de modifications de la constitution affichée par certains thuriféraires du pouvoir pour permettre à Paul Biya de se représenter en 2011. Rien non plus sur les récentes émeutes survenues au Cameroun dont ceux ayant entraîné l’assassinat de deux conducteurs de taxi-motos. En fait, rien qui fâche. 

Nous avions signalé le très faible intérêt des médias français pour la visite officielle de Paul Biya en France. Il est dommage que la seule initiative venue nous démentir, celle de Matin Plus donc, soit entachée d’autant de d’arrière-pensées et de raisons subjectives. 

  

Visite de Paul Biya en France ; rencontre au sommet entre le président et Nicolas Sarkozy

Jeudi 25 octobre 2007

C’est aujourd’hui que le président Biya est reçu par Nicolas Sarkozy au palais de l’Elysée. Le tête-à-tête entre les deux hommes d’Etat est prévu à 10h. Cet entretien sera le point d’orgue de la visite officielle qu’effectue le président en France depuis mardi dernier. Ensembles, ils évoqueront certainement plusieurs sujets. Sur le plan de la coopération, et notamment dans le secteur militaire ; le président Biya devrait remercier son homologue français de l’installation prochaine au Cameroun d’une école internationale de formation au maintien de la paix à Awaé près de Yaoundé, sous l’égide de

la France. Outre cela, les deux présidents conserveront, comme c’est de coutume, sur les relations diplomatiques entre les deux pays ; ici, ils ne manqueront, dans le communiqué final, de saluer la « bonne entente et la cordialité » qui prévaut entre ces deux pays depuis longtemps. Il parait peu probable que, dans le même entretien, Paul Biya et Nicolas Sarkozy abordent des dossiers économiques. Car, le nouveau président français qui se présente tous les jours à l’échelle internationale comme un « négociant » au service de son pays (voir encadré), ne le fera pas avec notre président, tant les débouchées et possibilités d’investir au Cameroun paraissent, en comparaison avec d’autres pays, peu intéressantes. En effet, il n’y a pas de TGV à vendre au Cameroun, comme çà vient d’être le cas au Maroc que le président Sarkozy a visité en début de semaine. De même, il n’y a non plus de contrats pétroliers ni portant sur le nucléaire, comme
la France l’a fait avec
la Libye il y a peu. 

Reste les dossiers sensibles. Comme par exemple celui concernant la sécurité des français au Cameroun. « L’affaire Laurence Vergne » dont nous avons parlé il y a peu, pourrait être au menu des discussions. Aussi, la coopération des autorités camerounaises dans la lutte contre l’immigration clandestine (un sujet très cher au président Sarkozy) ne sera sans doute pas en reste. Le Cameroun étant jugé par les autorités de Paris comme l’un des pays qui coopère le moins dans ce domaine. 

Avec cet entretien à l’Elysée, Paul Biya mettra ainsi fin à sa visite officielle dans ce pays commencée en début de semaine. Au cours de celle-ci, il aura rencontré tour à tour de nombreuses personnalités parmi lesquelles le Secrétaire d’Etat français à la coopération et à

la Francophonie Jean-Marie Bockel et Abdou Diouf, Secrétaire général de l’Organisation internationale de la francophonie. Avec l’ancien président sénégalais, le président Biya a discuté des relations entre l’OIF et notre pays. De même, ont-ils également évoqué les travaux de la 34e conférence générale de l’Unesco, ouverte le 16 octobre dernier à son siège à Paris. Le président Biya y a tenu un discours mardi dernier. 

COMMENT LE CAMEROUN MAINTIENT-IL A LA MARGE DES DROITS SES CITOYENS DE LA DIASPORA

Mardi 2 octobre 2007

Hors le Cameroun, pas de droits. Ainsi pourrait-on résumer la situation des camerounais de la diaspora. En effet, qu’ils soient installés en Afrique, en Europe ou dans d’autres coins du monde, les camerounais de la diaspora sont privés de deux droits importants. Il s’agit du droit de vote et du droit à la double nationalité. 

Commençons par le deuxième, la double nationalité. Un camerounais qui prend une autre nationalité perd de fait et de droit sa nationalité camerounaise. En effet, aussi bête que cela puisse paraître, un article de la loi fondamentale du pays l’exprime clairement. Il s’agit de l’article 31 de la loi du 11juin…1968 qui stipule que, « (…) perd la nationalité camerounaise, le Camerounais majeur qui acquiert ou conserve volontairement une nationalité étrangère, et celui qui, remplissant un emploi dans un service d’un organisme international ou étranger, le conserve nonobstant l’injonction, faite par le gouvernement camerounais, de le résigner faite ». 

En ce qui concerne le « droit de vote », il n’y a pas texte de loi qui officialise l’exclusion des citoyens camerounais de la diaspora des élections. Mais, ceux-ci ont toujours été écartés des différents processus électoraux organisés dans le pays. Que ce soit à l’ère du parti unique ou même depuis le retour du « multipartisme » au début des années quatre-vingt-dix. Pourquoi ? Aucune raison officielle du côté des autorités nationales. 

Avec ces deux « exclusions », le Cameroun est certainement l’un des rares pays au monde où ses citoyens sont victimes de ce genre de pratiques. Anachroniques, discriminatoires aussi, elles sont également infondées en droit. Car, quelque soit les dispositions de droit international, il n’est pas possible que des individus soient privés de tels droits primaires. Mais, « le Cameroun c’est le Cameroun », comme on a coutume de le dire à Douala, Yaoundé et dans les autres villes du pays. Un pays pas comme les autres. Où, certaines choses inexplicables ailleurs, semblent être admises par les gens, qui le font en plus sans rechigner, limite même avec le sourire aux lèvres. Sans même lever le petit doigt, avec en prime ce fatalisme bien local, ponctué par le fameux «on va faire comment ? ». 

Depuis quelques années, des initiatives se font pour obtenir la « levée » de ces interdictions. Pas au pays, mais essentiellement à l’Etranger. En France et en Grande-Bretagne par exemple, des associations de camerounais s’organisent, chaque fois qu’elles le peuvent, pour manifester contre ces mesures. Ils souhaitent que la double nationalité et le droit de vote puissent être reconnus à tous les camerounais sans exclusive. Certes, leurs revendications sont encore brouillonnes et parfois peu relayées par les grand médias. Mais, la détermination que certains affichent à ce sujet laisse penser qu’ils la poursuivront pendant longtemps. Mais à quoi devrait servir des manifs à l’étranger, même organisée par des camerounais, si elles ne rencontrent pas un écho au pays ? Que faire (à l’intérieur comme à l’extérieur du pays), pour pousser le pouvoir politico-administratif du pays, jusqu’ici sourd et muet sur ces questions, à lâcher du lest ? Comment faire par exemple, pour montrer à ce pouvoir-là que la jouissance de ces deux droits par les camerounais, pour le pays tout entier, en termes d’investissement, de mobilités, de dynamisme économique, culturel… ? On peut dérouler ainsi, sur ces sujets, une multitude d’interrogations, qui ne trouveront réponses que dans la volonté des autorités de ce pays de mettre fin à ces interdictions. Bientôt ? 

Etrange jeu de rôle au Cameroun

Lundi 10 septembre 2007

Le Cameroun a un nouveau gouvernement. Un « réaménagement » de l’équipe gouvernementale en place a été effectué par le président Paul Biya, vendredi 7 septembre dernier. Environ dix nouvelles têtes entrent au gouvernement, en même temps aue dix autres en sortent. 

En parcourant la presse nationale sur Internet ce week-end (pour ceux des journaux qui ont pu mettre en ligne leurs articles), j’ai été frappé par les premiers commentaires et analyses nés de cet « évènement ». Dans leur majorité, ils signalaient les « départs importants » de certaines grosses pontes du régime, « limogés », « remerciés », « renvoyés », disaient presque en coeur les principaux journaux. Pour ne pas faire que du gris et du sombre, les papiers en question parlaient aussi succintement des nouveau « élus ». Le tout, dans une tonalité d’attente et de précision ultérieure à obtenir, pour « mieu informers nos lecteurs », ainsi se terminaient la plupart de ces articles.

Néanmoins, de manière générale, ce  »réaménagement »ministériel a été traité donc comme un Evènement important. « Le » gros évènement politico-administratif même de cette rentrée. Plus important encore que le contentieux électoral en cours, et qui fait suite aux dernières élections couplées (municipales et législatives) du 22 juillet dernier. Plus précieux encore que les différents domaines diplomatique, administratif, éducatif, sportif auquels le pays est engagé ces dernières semaines. Je me demande, et d’autres personnes certainement avec moi, pourquoi cet intérêt démesuré pour cet « évènement », qui en fait n’en est pas un? Pourquoi tant d’avant-papier, tant de veille, tant d’intérêt pour faire simple, pour un réaménagement ministériel dans un pays où pareil exercice se reproduit tous les ans?

Les réaménagement ou remaniement mistériels au Cameroun sont quasi toujours des spectacles bizarres où le Prince (celui du Cameroun, pas celui de Machiavel) fait et défait « ses » ministres. Ceux-ci sont censés être ses collaborateurs directs dans la gestion du pays. Mais il ne les connaît pas, ne les voit pas non plus, car il n’assiste pasaux conseils ministériels, ni à toute autre manifestation devant impliquer l’exécutif du pays (hormis le défilé de la fête nationale, et…la finale de la coupe du Cameroun de Foot). Des « décrets » et autres tetes dits du chef de l’Etat sont souvent annoncés sur les ondes des médias nationaux sans pour autant qu’on puisse certifier que c’est le Prince Biya qui les a soit signé soit redigé.

La formation des gouvernements fait partie de ce genre de textes. Ce sont en clair des étranges jeu d’ombre ochestrés par un pouvoir sans relief et sans projet pour son peuple (et sa jeunesse notamment), dont les seuls but sont de repartir le « gâteau national » et…nourrir la presse d’éléments qui leur donneront matière à publier des « Editions spéciales » Celui de vendredi dernier n’échappe pas à cette logique.

AFFAIRE LAURENCE VERGNE : La suite

Vendredi 3 août 2007

L’affaire Laurence Vergne rebondit à Paris. Une plainte, pour meurtre, a en effet été déposée au Tribunal de grande instance (TGI) de Paris par la famille et les amis de cette scientifique française de 31 ans assassinée à Yaoundé le 6 janvier dernier. L’information a été révélée hier (1er août) par le quotidien français Le Parisien. Le journal cite pour cela l’entourage de la victime et surtout son avocat, Me Antoine Comte. Ce dernier, que nous avons joint au téléphone, nous a confirmé cette information dans les termes suivants : « nous avons effectivement saisi le TGI de Paris afin que toute la lumière soit faite sur l’assassinat de Mlle Vergne. La plainte a été déposée au début du mois de mai et reçue début juillet. » 

A notre question de savoir pourquoi la famille et les autres proches ne font-ils pas confiance à la procédure judiciaire engagée au Cameroun sur ce dossier, Me Comte nous a dit que « à ce jour nous n’avons pas beaucoup d’informations sur le dossier en cours au Cameroun. C’est la raison pour laquelle nous engageons cette procédure », a-t-il dit également ; avant d’ajouter par la suite que « lorsqu’un crime est commis sur un français, dans son pays ou à l’étranger, la justice française est toujours compétente ». Et puisque dans cette affaire, il s’agit bien d’un crime, Me Comte a donc été sollicité par la famille de Laurence Vergne pour saisir la justice française. 

Pour mémoire, Laurence Vergne, docteur en Biologie, assistante coopérante à l’Institut de recherche pour le développement, a été assassinée à Yaoundé dans la nuit du 6 eu 7 janvier dernier. Elle avait 31 ans. C’était au cours d’un braquage au domicile d’une de ses amies, qui avait mal tourné ; les malfaiteurs avaient ouvert le feu, de manière inexpliquée, sur la voiture des deux jeunes femmes. Mlle Vergne, atteinte au cou par une balle, était décédée quelques instants après. Rapidement, plusieurs personnes avaient été interpellées, dont Dangha Dieudonné, considéré comme le suspect principal. Ce dernier, proche de la victime a toujours clamé son innocence. Fait inhabituel même, les proches de la victime pensent également que le suspect N°1 n’est pas le coupable. C’est également l’avis de Mme Afité Madeleine, responsable de
la Maison des droits de l’homme du Cameroun, qui a mené sa propre enquête sur cette affaire.    

Me Antoine Comte espère que, grâce à la procédure lancée au TGI de Paris, la justice française désignera un juge d’instruction pour qu’il puisse «  lancer une commission rogatoire internationale pour que des enquêteurs français puissent se rendre sur les lieux du crime au Cameroun, afin d’élucidée l’affaire », ajoute l’avocat français. Mais la procédure ainsi évoquée pourrait être encore longue, et, la lumière ce crime odieux devra encore attendre avant d’apparaître. 

ELECTIONS au Cameroun : le CCD organise le vote des camerounais de la diaspora à Paris

Dimanche 22 juillet 2007

Privés de vote par l’administration nationale du pays, autorisés par le CCD (Conseil des camerounais de la diaspora). Les camerounais de la diaspora, et notamment ceux de France ont pu « voter » hier à Paris, pour le double scrutin (législatif et municipal) organisé au Cameroun hier 22 juillet. C’était lors d’une manifestation organisée Place du Trocadéro dans le 16e arrondissement de la capitale (haut lieu de tourisme à Paris, car à proximité de la Tour Eiffel et du Champs de Mars). Invités par le CCD que président Célestin Djamen et Karl Ekindi, de nombreux camerounais (environ 50 au total) se sont rendus à ce lieu, hier en mi-journée, pour prendre part à leur manière à  ce que Célestin Djamen a qualifié de « rassemblement citoyen et civique ». Arrivés vers midi, les premiers manifestants se sont mis à discuter par petits groupes. Parmi eux, des gens venus suite à l’invitation donnée par le CCD sur Internet, mais aussi d’autres arrivés là par hasard. Comme Mathilde N et son compagnon, résidant dans
la Sarthe à 200 km de Paris. « Nous étions de passage ici pour le tourisme, et nous avons vu le drapeau du Cameroun ; alors nous sommes venus voir de quoi il s’agit », dit la jeune femme. Il y avait aussi quelques journalistes, notamment ceux intéressés par l’actualité camerounaise. 
La manifestation à proprement parler n’a débuté que vers 15 h. Le temps est quelque peu capricieux en ce moment de la journée. Et aussi, tout à côté, une autre manifestation (des chinois qui manifestent contre la torture au Tibet et la répression sur les membres de la secte Falun Gong en Chine) a lieu. Vers 15 h 30, Célestin Djamen a fait un petit speech pour planter le décor de la manifestation ; brève allocution dans laquelle il a remercié les personnes présentes et il a aussi rappelé que la manifestation était apolitique. A sa suite, un autre membre du CCD a désigné trois personnes présentes (deux hommes et une femme) pour le jury devant assurer le bon fonctionnement de l’élection. Enfin, il y a eu l’installation de l’isoloir, entourée du drapeau du Cameroun, et aussi de l’urne et du matériel de vote. Trois (3) bulletins de vote distincts et des enveloppes sont déposés sur la table. Ils portent respectivement la mention de « Je vote pour la majorité présidentielle », « Je vote pour l’opposition », « Je ne veux pas de mon droit de vote ». M. Djamen invite les manifestants à passer à tour de rôle prendre part au vote symbolique. 

C’est à ce moment que quelques voix dissonantes se font entendre. Ils émanent de deux compatriotes, qui se présentent comme des militants de l’UPC, section France. Arrivés un peu plus tard, et après avoir distribué un tract de leur parti, ils jugent qu’il n’est pas raisonnable que les organisateurs n’aient pas prévu de bulletins neutres. « Nous ne sommes pas d’accords avec tout çà, car, finalement on nous demande de voter soit pour le pouvoir, soit pour l’opposition au Cameroun. Or, nous, nous ne voulons voter pour personne, ou plutôt voter blanc. Et donc, il n’y a aucun bulletin qui nous permettent de nous exprimer dans ce sens », dit l’un d’eux. Ce à quoi M Djamen répond que « comme partout dans le monde, l’expression du vote blanc se fait à travers l’enveloppe vide ; ceux qui ne veulent pas voter pour l’une des options proposées n’auront qu’à déposer leur enveloppe vide dans l’urne ».  Après ce petit moment de flottement, le vote a pu s’ouvrir. La quasi-totalité des personnes présentes a ainsi pu voter, et émarger à une feuille de présence, préalablement remplie par tous, et, placée sur la table près de l’urne. Le dépouillement est intervenu un peu après 17h. Sous l’œil des votants et de quelques touristes curieux, le jury de ce vote symbolique a proclamé les résultats. En substance, on notera que, 79,8% des « électeurs » ont choisi le bulletin « Je vote pour l’opposition », 7,9% pour « Je vote pour la majorité présidentielle », et enfin 12% de bulletins blancs. La manifestation s’est achevée vers 18h.  Il faut rappeler que, le CCD qui organisait cette manifestation, n’est pas à son premier coup d’essai. En novembre 2004, parallèlement à l’élection présidentielle au pays, il avait déjà organisé un autre « vote citoyen » comme celui d’hier. Ses dirigeants affirment qu’ils recommenceront chaque fois que l’occasion se présentera. Jusqu’à ce que, plutôt que symbolique et non comptabilisé comme actuellement, le vote des camerounais de la diaspora devienne réel et pris en compte dans les suffrages exprimés dans chacun des scrutins organisés par notre pays. 

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