Archive de la catégorie ‘Actu Française’

La Guadeloupe, ce « pays » du Tiers-Monde

Mercredi 18 février 2009

C’est
la Crise en Guadeloupe. Depuis plusieurs jours ce département français d’Outre-mer est en ébullition. Les manifestants réclament, pêle-mêle, une augmentation de salaire de 200 euros, la baisse des prix de première nécessité (alimentaire, essence), plus de soutien de l’Etat, la lutte contre le chômage, très élevé là-bas, et bien d’autres sujets encore. Bref, protester contre « la vie chère ». Les manifestations avaient débuté dans le calme, se déroulant essentiellement entre syndicats et patronat local. Puis, elles ont pris un tour socio-politique au point que l’Etat central a dépêché là-bas le ministre de l’Outre-mer; puis la situation s’est envenimée et, à ce jour, elle est devenue quasiment incontrôlable. Pillages, attaques de sociétés, entreprises et particuliers, actes de vandalisme, affrontements avec les force de l’ordre; bref, manifestation incontrôlable. 

Pour ceux qui suivent régulièrement l’actualité, ce style de situation se produit très souvent dans des pays qualifiés d’Etas pauvres, du Tiers-Monde. Il y a un an notamment, en début 2008, plusieurs pays d’Afrique, d’Asie et dans une moindre mesure d’Amérique du sud étaient gagnés par ce qu’on qualifia « d’Emeutes de la faim ». Là-bas, la situation était identique, avec, malheureusement, plus de morts. Ainsi, au Cameroun, au Sénégal, au Kenya, en Côte d’Ivoire, en Guinée et bien ailleurs encore, on avait aussi manifesté contre « la vie chère ». 

Dans ces pays, les raisons avancées pour expliquer ces émeutes étaient qu’elles étaient provoquées par des raisons structurelles (celles des pays en question, aux économies sous-perfusion, aux potentiels d’investissement léger ou nul, aux mauvaises gestions) et des raisons conjoncturelles (celles d’une pénurie mondiale de certaines denrées, liée à la sécheresse). Les analystes disaient aussi que les émeutes de la faim ne peuvent survenir que dans des régions à forte démographie, parce que les bouches à nourrir sont de plus en plus nombreuse, alors que dans le même temps les portefeuilles ne se remplissent pas davantage; en clair, que ce genre de situation ne peuvent pas avoir lieu dans les pays développés.  

Ce qui se passe en Guadeloupe aujourd’hui tel que je l’ai relaté plus haut, et tel que chacun le voit dans l’actualité, vient contredire cette vision.  Car,
la Guadeloupe c’est
la France. Un Pays qui n’est pas du Tiers-Monde. A moins que ce ne soit
la Guadeloupe elle-même qui ne soit un « pays » du Tiers-Monde!!! 

 

 

France: Le temps de la diversité?

Lundi 22 décembre 2008

 

Diversité, diversité et encore diversité. Depuis quelques semaines, ce mot est à la Une de l’actualité francaise. A la faveur de plusieurs évènements notamment, il a envahi les ondes des medias audio-visuels et les colonnes de la presse tout entière: 

C’est que les acteurs politiques, et le président Nicolas Sarkozy en tête s’en sont saisis de manière très officielle: Et un peu trop floklorique, de l’avis de beaucoup d’observateurs. On pourrait l’affirmer sans trop de risques: Pour l’instant, mon propos ici n’est pas d’étayer cette dernière hypothèse, mais plutôt de démontrer à travers quelques arguments que les arguments avancés ces derniers jours ne sont, ni une nouveauté, ni une chance pour les représentants de la  »Diversité francaise ». 

D’emblée, il faut dire que, chaque fois que les dirigeants politiques de ce pays (toutes tendances confondues) se réveillent en sursaut sur un sujet précis, comme cela a été le cas sur la question de la diversité ces derniers jours, c’est qu’ils sont, soit mal à l’aise, ou génés aux entournures, soit tout smplement qu’ils font semblant (?) de découvrir le sujet sur lequel ils s’expriment. Car, comment comprendre autrement la batterie de propositions et autres mesures pondue récemment pour « promouvoir » la diversité en France? Comment analyser et mettre en perspective ces mesures dans un contexte de crise augmenté au fait que aucune concertation n’a eu lieu avec les associations travaillant dans ce domaines (exceptées celles qui font de l’activisme zélé comme le CDR ou Africagora)? Comment enfin justifier que ce grand chantier s’ouvre dans une année dépourvue d’enjeux électoraux nationaux où se font souvent les grandes promesses et/ou les meilleures concessions? 

D’autre part, il faut aussi avoir à l’esprit que ce sujet est pris par un bout qui ne permettra pas au plus grand nombre de s’y reconnaître. Il s’agit de celui de la nomination à une haute fonction (Préfet, Sous-ministre, journaliste-présentateur), présentée comme le point d’aboutissement ultime de toute bonne carrière. En clair, pour réussir dans la vie, il faut se battre pour atteindre l’un de ces postes cités plus haut. Est-il légitime ou fondé de croire cela? Pourquoi devenir Préfet, ou sous-ministre, ou présentateur du 20h sur une chaîne de télé serait-il synonyme de réussir? Et meme si c’était le cas, en quoi, Mmes D. ou Y. ou M. N, membres de la « diversité », et qui auraient atteint l’une de ces fonctions auraient-ils réussi, et serviraient-ils de modèles aux autres membres (jeunes ou vieux) de la « diversité »? Une association de jeunes de banlieue ne déclarait-elle pas dernièrement dans une lettre ouverte publiée sur le net ceci: « M. le Président, nous ne voulons pas tous êtres ministres ou préfets ». Sera t-elle entendue? 

Enfin, a t-on, dans les déclarations publiques et les commentaires qui se sont succédés sur cette question, essayé de mettre en perspective la « Diversité » et l’immigration? Ou tout au moins, les aspects de ce dernier sujet les plus présents dans l’actualité comme la « traque » des sans-papiers, le durcissement des lois sur l’Asile et le Regroupement familial ou encore la situation dans les Centres de rétention comme à Mayotte? En d’autres termes, comment se persuader que les discours actuels sont des avancées pour les membres de la diversité, majoritairement issus de l’immigration (récente ou lointaine) alors que dans le même temps on déshumanise, traque, malmène de nombreux immigrants qui seront demain les membres de la Diversité? 

  

Ce sont donc là quelques idées simples qui permettent, à défaut de réduire à néant, relativiser les flonflons et autres discours lénifiants entendus, à Gauche et à Droite, chez les politiques comme chez les journalistes, sur le fait que le « Temps de la diversité » est arrivé. Un leurre. 

 

 

Noël: De la magie à la folie

Mercredi 17 décembre 2008

« La magie de Noël ». C’est l’une des expressions cultes consacrées à Noël. On l’entend beaucoup chez les nombreuses personnes qui désignent ainsi la frénésie festive qui entoure la période de Noël en particulier et des fêtes de fin d’année en général. 

Autrefois concept spirituel développé par les Religions (notamment catho) pour sublimer la naissance du Christ et sa venue parmi les hommes. « La Magie de Noël » c’était pour célébrer l’avènement de  »l’enfant Jésus » et tenter d’expliquer par cette expression, le mystère de sa naissance et ses différents symboles. En clair, c’était donc une expression, mieux un concept pour croyants, et particulièrement pour les enfants chrétiens. Seulement, comme la fête de Noël elle-même, cette expression a été détournée à d’autres fins, notamment commerciales et/ou mondaines. Et, dès lors, permet de justifier ou d’expliquer toutes les initiatives, même les plus farfelues, que les gens organisent à partir du mois de décembre. C’est le cas avec les décorations de Noël; celles qui se font à l’intérieur des maisons, mais aussi et surtout celles installées à l’extérieur.  

Dans ma petite ville d’Ozoir-la-Ferrière (département de Seine-et-Marne) par exemple, comme du reste dans beaucoup d’autres villes françaises, ce phénomène est particulièrement visible. D’abord en rappel, Ozoir est une ville presque de campagne située à une trentaine de km de Paris. 70% des habitations sont des maisons (pavillons ou résidences); il n y a pas de barres hlm gigantesques, et le logement social est en nombre très réduit, et, les rares qui existent sont vraiment confiné à la périphérie de la ville, près de la gare. Son architecture en maison donc, rend propice le phénomène de décorations de Noël à l’extérieur de la maison dont je parlais plus haut. 

Ainsi, de nombreux ozoiriens (les habitants d’Ozoir) ont donc décidé de décorer leurs maisons pendant ces fêtes de fin d’année. Question de vivre et perpétuer, à leur manière, cette « Magie de Noël ». Ces décos sont, pour certains, toutes simples, pour d’autres, très extravagantes. Dans les quartiers à fort logements sociaux comme la « cité » Anne Franck, ou en face de

la Gare SNCF, on remarque qu’il n y a pas ou alors très peu de décorations à l’extérieur des habitations (appartements pour la plupart). A peine entrevoit-on, sur un immeuble, quelques dessins ou alors des jeux lumineux installés discrètement sur les fenêtres. 

En revanche, dans les quartiers plus « pavillonnés » comme Armainvilliers, Clos-de-la-vigne, Archevêché ou encore
la Brèche aux loups, le décor est complètement différents. Et les décorations, plus (on va dire) ostentatoires aussi.  A commencer par
la Mairie elle-même, qui a tapissé le mur de son enceinte principale de petites lumières multiples. çà fait beau, certes. Mais çà sert à quoi? De même, notre mairie, comme toutes les mairies de France désormais a embelli les poteaux électriques de la ville d’autres jets lumineux bien chics mais dont on peut tout autant se demander l’utilité. 

Quand à certains locataires/propriétaires des maisons des quartiers que je citais plus haut, on en trouve qui ont juste installé un « Père Noël » à la fenêtre avec quelques boules sur la porte principale. D’autres quant à eux, par désir de nouveauté ou d’excentricité, ont, en plus des boules sur la porte, ont tapissé le mur de guirlandes, de même qu’ils en ont mis aussi dans la haie constituant la barrière, sans oublier un ou deux autres « Père Noël » installés soit sur une fenêtre, soit sur le toit. Et, summum de cette déco, les boîtes  »cadeaux » installées entre la petite barrière et l’entrée principale de la maison. 

Que révèle tout cela? Que signifie cette tendance voire cette propension à étaler ainsi ces décorations de Noël en dehors de chez soi? Quelques réponses. Je pense qu’elle illustre la conception exclusivement festive et même banale de Noël que beaucoup de citoyens ont désormais; conception fortement et essentiellement matérielle qui fait donc des éléments extérieurs, le seul ressort de la fête de la nativité. Agréger les signes extérieurs, les éléments du paraître, les produits de consommation, symbolisée ici par une décoration abondante et dispendieuse, voilà comment ils ont choisi de vivre et célébrer la « Magie de Noël ». 

Pourtant, est-ce si difficile, qu’à défaut d’être discret à l’extérieur, que les ozoiriens et d’autres encore ne remplissent de cadeaux et de décos que les intérieurs de leurs maisons? Est-ce impossible d’observer qu’en temps de crise, pareils signes devraient être, du moins discrets, du moins adaptés au contexte (par exemple exposés des « Père noël » moins ventripotents… non je rigole)? Songent-ils, la mairie en tête, à la facture énergétique de ces décorations, à l’heure où on ne parle que de précautions écologiques? Est-il impossible de restaurer Noël dans sa vocation de fête des enfants, de la solidarité, de l’humilité et du partage? Enfin est-il possible de redonner à Noël son caractère de « Magie » plutôt que de « Folie »? 

   

 

 

Vu à la télé

Samedi 13 décembre 2008

 

D’abord une question; avez-vous regardé l’édition du 10 décembre de l’émission C dans l’air sur France5? Si vous ne l’avez pas fait, séance de rattrapage via ce lien. http://www.france5.fr/c-dans-l-air/index-fr.php?page=resume&id_rubrique=1038 

Le sujet abordé va certainement en intéresser plus d’un. Pour aller vite, il était question de la « bataille de la garde de(s) enfant(s) » dans les couples séparés, et notamment quand ceux-ci sont de nationalités différentes, ou même tout simplement quand ils vivent dans des pays différents. Bien entendu, l’émission ne parlait pas des cas où çà se passe bien, mais plutôt des quelques cas hyper médiatisés de conflits durs entre parents au sujets des enfants. 

Pour parcourir le sujet, un militant associatif présenté comme Président de « SOS papa » (ne riez pas!), une pédopsychiatre, un avocat spécialisé dans ce genre de dossier, et une dame invitée pour apporter son témoignage sur ce genre de situation, car elle l’a elle-même vécue. Cette dame n’est autre que Nathalie Gettliffe. 

Beaucoup doivent se souvenir d’elle, car elle a défrayé la chronique il y a deux ans par son arrestation et sa condamnation au Canada. Elle était accusée de substitution d’enfants (les siens) par son ancien mari canadien. L’affaire avait fait grand bruit, mobilisant médias, politiques, diplomatie… Car, facteur émouvant en plus, elle s’était retrouvé derrière avec un nourrisson d’Un an, et, en plus, avait accouché en prison de son dernier bébé. Seuls ses deux plus grands enfants âgés de 13 et 11 ans à l’époque des faits n’étaient donc pas avec elle. Ils avaient été renvoyés à leur père, canadien, par une décision de justice canadienne, confirmée par la justice française. Pour en savoir plus sur son histoire, allez vers le lien suivant (http://fr.wikipedia.org/wiki/Nathalie_Gettliffe

Lors de l’émission d’hier, elle a livré une bien triste « copie ». Toutes ses interventions étaient empreintes d’émotion (feintes ou réelles) à la limite de la puérilité. Des pleurs et des larmes pour ponctuer toute prise de parole. Des propos accusateurs en guise d’arguments, avec en toile de fond, la théorie du complot contre elle. Bref, une « prestation » décevante pour une femme dont l’expérience réelle de ce genre de situation, et surtout le statut d’universitaire (elle est titulaire d’un doctorat et enseigne dans une université de Bordeaux) auraient exigé mieux. Surtout dans une émission comme C dans l’air qui brille tous les jours par le sérieux et la compétence des intervenants invités à débattre. Mme Gettliffe a sans doute cru qu’elle était dans les talk-shows télévisuels comme chez Fogiel (On ne peut pas plaire à tout le monde), Ardisson (Tout le monde en parle) ou encore chez Mireille Dumas (Vie privée, Vie publique) ou chez Jean-Luc Delarue et ses émissions confessions-émotions (Ca se discute, Toute une histoire). 

Mis à part ce cas, le reste de l’émission était plutôt assez satisfaisante. Les autres intervenants ont tous reconnu que beaucoup d’enfants se retrouvent aujourd’hui  »tiraillés » dans le cadre des séparations de couples binationaux; parce que les couples de ce type existent de plus en plus, parce que aussi, pour des raisons professionnelles, familiales et surtout religieuses, ils sont souvent amenés à se séparer, parce qu’enfin, quand ils se séparent, ils s’éloignent également. 

Et c’est cet éloignement qui, surtout quand il y a eu des enfants, rend les choses difficiles. La garde alternée, qui régit souvent la vie des enfants de couples vivant dans le même pays, n’étant pas trop possible dans ces cas (par exemple lorsqu’un des conjoint vit de l’autre côté de
la Méditerranée où Outre-Atlantique). Du coup, comme l’expliquait l’avocat présent sur le plateau, la possibilité de voir un seul parent vivre avec l’enfant est donc très grande dans ces cas. Mais cette possibilité crée aussi des effets pervers, car, l’autre parent (celui qui n’a pas obtenu la garde, où qui est parti vivre dans son pays d’origine) est souvent tenté, en l’absence de décision de justice en sa faveur, de « récupérer » l’enfant. Dès lors, il procède donc par enlèvement, refus de restitution… Tout ceci souvent en utilisant la force (rapt), la ruse, mais aussi et surtout le mensonge, la simulation (comme ce père de Rouen qui a mis en scène la disparition de ses filles adolescentes parce qu’elles devaient retourner en Italie auprès de leur mère). 

Au final, l’émission d’Yves Calvi n’aura pas réussi à elle-seule à décortiquer et rendre plus compréhensible tout ce sujet. Mais, on y est ressorti un peu plus renseigné qu’avant de la visionner. Avec pour principale information que les « batailles pour la garde des enfants », tant dans les couples binationaux que dans les couples du même pays, n’existent et ne perdurent que quand il y a conflit. Chaque fois que le dialogue prévaut entre les adultes, les enfants ne sont pas querellés. Leur éducation est plus stable, leur avenir, sans doute, plus radieux aussi. 

 

 

LE CAMEROUN A L’HONNEUR A NOISIEL

Lundi 8 décembre 2008

Le Cameroun à Noisiel. Plus de 6000 km séparent notre pays de cette petite ville française de 20 000 habitants, située à 20km de Paris dans le département de Seine-et-Marne. Pourtant, là-bas, on a le Cameroun à cœur. Du moins ces temps-ci et pendant un mois. En effet,
la Maison des jeunes et de la culture (MJC – MPT) de cette ville fait arrêt dans notre pays. Depuis le 14 novembre, cette structure Socio-culturelle organise plusieurs activités diverses sur notre pays. Au programme, des expositions, des témoignages de Camerounais vivant à Noisiel ou de Noisiéliens ayant visité ou découvert le Cameroun. Mais aussi des séances de projections de films, théâtre et musique camerounaise. Sans oublier les tables-rondes ateliers sur la société camerounaise, et des sorties dans des musées pour découvrir l’art de notre pays. 

Depuis le début donc, l’évènement est très couru. Les différents ateliers drainent un nombre important de personnes, curieux et personnes avisées, venus découvrir les différentes facettes de ce pays d’Afrique centrale. Car, si le Cameroun est à l’honneur ici, c’est aussi l’Afrique qui l’est, dans le sens où, les organisateurs, et les visiteurs le perçoivent ainsi. Tant mieux, car, le Cameroun, dit-on, est « Une Afrique en miniature ». 

En prélude à cet évènement, une brochure de présentation a été publiée. Elle présente quelques témoignages de camerounais de Noisiel, mis en scène avec photos et textes. Ce projet entre dans le cadre du programme « D’une culture à l’autre », programme pilote mis en place en France pour permettre aux villes de banlieues, à forte densité démographique étrangère, de faire renouer leurs populations avec les cultures étrangères. 

Le but de cette grande manifestation, était de promouvoir la culture camerounaise dans cette ville et dans la région du Val Maubuée dans laquelle elle se trouve. Pari presque réussi à quelques jours de la fin de l’évènement. Ainsi, il a été abordé des thèmes comme la place de la femme dans la société camerounaise, la diaspora et ses liens avec le pays, l’art, la littérature, la cuisine… Les différents ateliers organisés à cet effet ont été animés ou ont vu la participation des noms bien connus au Cameroun Marie Sabal-Lecco, la fille de l’ancien haut dignitaire Félix Sabal-Lecco ; l’homme politique d’opposition Célestin Djamen, pour des témoignages sur l’histoire et l’actualité du pays. Mais aussi les artistes-musiciens Jacques Djeyim et Ashanti Kotoko qu’on a connu avec des tubes à succès dans les années 70 et 80, et qui s’est reconverti aujourd’hui comme conteur. 

Le mois du Cameroun à Noisiel est organisé dans le cadre du projet « D’Une Culture à l’Autre », mis en place par le ministère français de
la Culture, pour permettre à des structures socioculturelles comme les Centres Sociaux et les Maisons de jeunes de faire découvrir aux populations des villes françaises les cultures venues d’ailleurs. A Noisiel, notre pays succède ainsi aux Comores. 

 

La Trahison du Parti socialiste français

Lundi 1 décembre 2008

C’est une gifle. Un mauvais coup porté à beaucoup d’admirateurs de la scène politique française, et notamment de l’état de la démocratie dans ce pays en général et dans ses partis politiques en particulier. La tragi-comédie ridicule et idiote (j’arrête là pour les qualificatifs) que nous a servie le Parti socialiste français il y a quelques jours, à la faveur de son Congrès tenu à Reims, a déçu (le mot est faible) beaucoup de personnes, adhérentes, sympathisantes ou non de ce parti. Quand ils se livraient en spectacle pitoyable, les dirigeants et militants socialistes avaient-ils idée du tort qu’ils causaient à leurs admirateurs? Avaient-ils en esprit que, ailleurs, là où la démocratie est un luxe, ils sapaient les efforts de milliers de personnes habitués à les présenter en exemple pour justifier leurs combats? Non, assurément. 

D’abord un rappel. Tous ceux qui ont suivi l’actualité politique française durant les deux dernières semaines ont  du observer que le congrès de Reims avait été un désastre pour l’image du Parti socialiste dans l’opinion nationale, mais aussi au-delà des frontières hexagonales. En Afrique notamment, des milliers de personnes (militants des droits de l’homme, membres des partis « d’opposition », bref, le petit peuple qui aspire au changement) ont vu dans l’attitude autodestructrice des socialistes à Reims une Trahison. Une trahison de leur cause, eux qui se battent au quotidien contre des potentats assis au pouvoir ad vitam aeternam, refusant par tous les moyens des élections claires et transparentes. 

« Quand nos dirigeants entendront que, en France aussi, il y a de la tricherie, du bourrage d’urnes, de la manipulation, ils se diront qu’ils ne sont pas les seuls à le faire » m’écrivait ainsi un ami qui vit sur le continent en début de semaine dernière, en réaction à la situation du PS et ses conséquences dans son pays. Et, de ce fait, déduit-il, ces dirigeants ont déjà l’argumentaire tout trouvé pour justifier les prochaines mascarades électorales: « Nous n’avons pas de leçon de démocratie à recevoir, quand on voit ce qui se passe en France avec l’exemple du PS ». En plus, poursuivait-il, « on a l’impression que dans ce parti, les principaux leaders se battent juste pour leur pouvoir personnel, comme des gens qui ont faim ». 

Au départ, le PS se voulait un parti internationaliste. Le rapport au monde était l’un des thèmes chers à ce parti. Avec le temps, sans doute secoué par les nombreuses défaites à l’élection suprême, ce parti s’est replié sur lui-même. Se coupant de sa base intérieure (les ouvriers, les profs, les couches défavorisées ». Mais aussi, il a tourné le dos à ceux qui l’admiraient dans le monde. En Afrique notamment comme on vient de le voir. En clair, une trahison des ses soutiens nationaux et internationaux. 

Pour la trahison sur le plan national, le Ps a déjà payé, notamment en 2002 où Jospin devancé par Jean-Marie Le Pen. Cette sanction avait provoqué une belle déflagration dont les répercussions se font encore sentir aujourd’hui. Pour la trahison à l’international, on ne sait pas encore quelles formes, quelle puissance, quelles répercussions elles auront. 

 

 

Avantages et Inconvénients de la nomination de Pierre Ngahane

Jeudi 27 novembre 2008

 

Dans un article précédent, nous parlions de la nomination de Pierre Ngahane comme Premier Préfet noir d’origine africaine en France. En effet, cet universitaire a été nommé en Conseil des ministres du 12 novembre à Digne-les-Bains, dans les Alpes-de-Haute-Provence. Cette nomination a été accueillie par le principal intéressé avec beaucoup d’enthousiasme et de joie. De même, amis, familles et certaines associations se sont également émues positivement de cette promotion. Même dans son pays d’origine le Cameroun, des responsables politiques de premier plan, et des associations diverses l’ont saluée. En revanche. Pas une critique ou une réserve n’a été émise à ce sujet.  

Est-ce donc à dire que la nomination de Pierre Ngahane ne présente t-elle que des avantages? Ne se peut-il pas que ce soit un beau cadeau empoisonné? Oui et non, certainement. 

Sur les points avantageux de cette nomination, tout a été dit pratiquement. Je n’y reviendrais pas, si ce n’est pour dire que, comme beaucoup, je suis en admiration devant le parcours exceptionnel de cet homme. Son intelligence, sa réussite académique, ses compétences professionnelles, son dévouement aux nombreuses missions associatives et universitaires qu’il s’est assigné; ce sont-là autant de leçons données à tous les jeunes en général, mais aussi et surtout aux jeunes issus de l’immigration. C’est à eux en premier lieu que sa promotion doit parler, comme un écho puissant et retentissant du slogan  »le travail paie ». C’est donc par sa force de travail que Pierre Ngahane a réussi à se hisser à ce poste.  

Mais il a aussi bénéficié d’une situation exceptionnelle tant à l’intérieur de
la France qu’au niveau international. Depuis son élection; Nicolas Sarkozy cherche des symboles pour promouvoir son action, et, laisser une trace de son passage à l’Elysée. Dans le rôle du « français issu de l’immigration qui a réussi », Pierre Ngahane avait donc les habits de la fonction.  

Seulement, devenu préfet, M. Ngahane doit maintenant faire ses preuves. Il doit par exemple se montrer solidaire de la politique du gouvernement en matière de « lutte contre l’immigration ». En cela, lui l’ancien immigré qui a du, à un moment ou un autre, su bénéficier des mesures avantageuses d’une loi migratoire, doit maintenant pouvoir faire appliquer celles qui se votent depuis un certain temps, et dont on ne peut pas dire qu’elles soient toutes justes. Aussi, il doit gérer les dossiers politiques lors des élections en restant impartial… 

Il ne faut pas oublier aussi ce qu’il doit ou représente désormais pour de nombreux autres jeunes français d’origine africaine, et même aussi, pour de nombreux africains qui aimeraient suivre son exemple. S’il échoue dans sa mission, comment le percevront-ils? L’élite afro-française qui attend des places au portillon du pouvoir se remettra t-elle d’un échec de Ngahane? Il faut espérer que non. 

Nous lui souhaitons donc bon courage dans sa mission. 

 

 

Un Préfet noir en France: entre symbôle et non-évènement

Samedi 15 novembre 2008

C’est une première en France. Un originaire d’Afrique noire a été nommé préfet d’un département. Pierre NGahane, puisqu’il s’agit de lui a été nommé préfet des Alpes-de-Haute-Provence mercredi 12 Novembre en conseil des ministres. C’est un économiste et universitaire chevronné, d’origine camerounaise qui accède ainsi à une responsabilité prestigieuse. Ceci dans un contexte bien particulier. 

En effet, l’actualité internationale est largement dominée en ce moment par l’élection de Barack Obama à la présidence des USA. Cette élection, la première d’un noir dans une grande démocratie (qui plus est la première puissance du monde) a été largement commentée et décryptée. L’une des analyses justement de cette élection, c’était de démontrer qu’elle fera « bouger les lignes » dans les autres Grandes nations qui, à ce jour, n’ont pas permis l’éclosion politique d’un noir dans leur pays. En France notamment, malgré l’apport considérable de ceux qu’on appelle ici « les minorités visibles » peu ou pas de place leur est accordée sur l’échiquier politique de premier plan. 

Même si on accordera que, avec l’élection de Nicolas Sarkozy, quelques signes ont été envoyés aux enfants de
la République issus de l’immigration à travers la « promotion » des Rachida Dati et autres Rama Yade et Fadela Amara au gouvernement. Et encore que… (J’y reviendrais dans un autre commentaire),
la France est encore loin, très loin même de la promotion des ses enfants originaires d’Afrique. En effet, combien de députés à l’Assemblée nationale? Combien de sénateurs? Combien de maires de villes moyennes ou grandes (même dans les villes de banlieue qu’on dit « remplis » d’africains »)? La réponse est simple: AUCUNE. L’Amérique, pourtant profondément raciste, esclavagiste, discriminante à souhait, vient pourtant d’envoyer un Noir à
la Maison Blanche. 

Et du coup,
la France notamment se devait de réagir. C’est dans ce contexte donc qu’est apparue la nomination de Pierre Ngahane. On a beau nous expliquer qu’elle n’a pas été dictée par l’élection d’Obama, on se demande pourquoi elle n’est pas intervenue plus tôt. Qu’importe. C’est une chose de faite, une bonne chose même. Un symbole pour le pays, pour une communauté, pour une génération. C’est aussi la preuve que, dans ce pays, quand la volonté politique veut rendre palpable l’un des piliers de
la République qu’est l’Egalité, elle le peut. Et en cela, il n’y avait pas de raison qu’on ne puisse pas trouver dans le corps préfectoral un originaire d’Afrique noir, alors même que cette « communauté » représente aujourd’hui un pourcentage non négligeable de
la République. C’est désormais fait avec Ngahane. 

Mais, si cette nomination doit être saluée comme, d’une part, le résultat d’un parcours brillant (celui de M. Ngahane), et d’autre part, l’action volontariste d’un homme, (le président Sarkozy), il ne faut pas omettre de dire qu’elle reste un phénomène marginal, si ce n’est même dénué de sens. En clair, la nomination de M. Ngahane est un non-évènement. Non évènement parce que, de quelques manières que ce soit, elle ne fait manger du pain qu’à lui-même et à ses proches, et pas aux millions de noirs de France qui sont au chômage (dont certains sont bardés de diplômes). Non-évènement encore parce que, au fond, qu’est-ce qu’un préfet en France pour que sa nomination soit présentée comme une « révolution » (qui se souvient d’Aïssa Dermouche)? Non évènement enfin parce qu’elle ne procède que de la volonté d’un homme, Nicolas Sarkozy, fut-il président de
la République, plutôt que la volonté du peuple. Car, dans un pays qui a érigé le Suffrage universel comme sacré, comment comprendre que l’émergence de compétences issues de « minorités visibles » (comme c’est le cas avec Ngahane, mais avant aussi avec Dati, Yade, Amara) continuent d’être le fait du prince? Comment se faire à l’idée que la promotion des Noirs et autres Arabes et Asiatiques ne soit fondée que sur la « Logique de l’octroi » pour reprendre une expression du Pr Zaki Laïdi? Comment envisager aussi qu’à l’avenir, pas un, pas deux, mais des centaines, des milliers de français d’origine africaine se présenteront aux élections, pour le compte de grands partis de gouvernement, non plus en fin de liste ou dans des circonscriptions ingagnables? Comment imaginer, in fine, que
la France, à l’exemple des USA, se choisira un président issu de sa frange sombre (les Noirs)? 

C’est à ce moment-là, mais à ce moment-là seulement que, la nomination de M. Ngahane ou de tout autre personne du genre aura un vrai sens. Car, elle pourra être comprise que l’élément fondateur d’un vaste mouvement dont l’aboutissement sera l’élection d’un citoyen français d’origine africaine à l’Elysée. Un rêve ou un défi?  

 

 

JO: l’Afrique lésée

Mercredi 20 août 2008

Que valent les JO pour l’Afrique? Pas grand chose. Assurément. L’édition de cette année est encore là pour le démontrer. Et, comble de tartufferie et d’injustice, les prochaines éditions de cette soi disant « fête mondiale du sport » seront encore taillées sur mesure pour ceux qui paient, ceux qui financent cette kermesse (américains, européens, chinois et australiens notamment). Autant dire, pas pour les pays africains. Je reviendrais sur ce point plus tard; Pour l’instant, je vais expliquer pourquoi je dis que l’Afrique est lésée aux JO. 

D’abord dans la constitution du programme olympique, et notamment, dans le choix des disciplines retenues pour cette « fête ». En observant bien, je me demande si tout n’est pas fait pour que certains pays se partagent continuellement le gâteau olympique à travers la présence de certaines disciplines. Par exemple, le Baseball. Depuis don introduction aux JO, les américains ont, à chaque fois, remporté la médaille d’or. Trop fort. Tellement fort que, le CIO a décidé qu’en 2012, cette discipline ne serait pas reprogrammée. Pour ne plus attribuer une médaille en or gratuitement aux américains, qui n’en demandent pas tant, pourtant. 

La liste des disciplines monopolisées par une seule nation est longue: La gymnastique pour
la Chine et
la Russie, le Plongeon,
la Natation synchronisée et en eau vive aussi. Les sports de combat (hors le judo) pour les pays asiatiques. Ajoutons à cela un bon nombre d’autres disciplines où le « tournoi » olympique tourne, chaque fois, à l’affrontement entre deux, trois voire quatre nations. je cite l’Escrime, le Badminton, le Softball, l’Aviron, le Water polo… Une nouvelle discipline a même fait son entrée cette année: le BMX. J’ai beau chercher ce que c’est, je n’ai pas trouvé. A l’observation, je vois que c’est une espèce de moto cross en vélo. Pourquoi une telle discipline aux JO? N’y a t-il pas déjà, sur le vélo, le cyclisme classique, le cyclisme sur piste, le Contre-la-montre et le Vtt?  

On me répondra que ce ne sont pas les mêmes disciplines. Mais, rétorquerais-je, vu le nombre limité de pays qui participent à cette discipline, ne peut-on pas la laisser juste en démonstration? Ou alors, serait-on prêt à faire rentrer aussi des sports de chez-nous comme
la Balle à la sagaie, le Pousse-pion…? Certainement que non. Alors, si les JO veulent (re)devenir universel, eh bien que les gens du CIO diminuent la liste de disciplines réservées à quelques pays, et notamment les pays occidentaux. Afin que les pays africains n’aient plus à venir aux Jeux pour attendre la 2e semaine avant de compétir, parce que la 1ere semaine est réservée à la natation et à d’autres disciplines (presque) pas pratiquées chez nous. 

L’autre niveau d’imposture de ces JO, c’est le nombre de médailles remportées par des athlètes africains portant les couleurs d’autres pays que le leur. Il y avait déjà tous les jeunes africains nés et grandis dans les pays occidentaux (France, USA, Royaume Uni). Il faut désormais y ajouter les petits émirats du Golfe. En effet, grâce à leurs pétrodollars, les EAU, Qatar, Bahreïn, Oman et autres Arabie Saoudite pillent désormais, années après années, la fine fleur de l’athlétisme africain. Le Marocain Ramzy remporte l’or olympique du 1500 m pour…Bahreïn; Une panoplie de kenyans et d’Ethiopiens s’alignent sous les couleurs qataries et saoudiennes. Et j’en passe. Personne n’ose pointer cette imposture, cette injustice. A cette allure, entre les sportifs d’origine africaine défendant les couleurs des anciennes puissances coloniales ou d’autres nations riches et, ceux plus récents qui acceptent de chausser les pointes pour quelques pétrodollars, il n’y aura, à l’horizon 2020, plus aucun athlète africain pour défendre les couleurs de son propre pays. 

N’y aurait-il pas eu les JO, ces mouvements des jeunes africains vers les pays leur assurant un « meilleur avenir » se ferait-il? Sans être sûr que leurs nouveaux citoyens feraient briller leurs couleurs dans les grands rendez-vous, les petits pays du Golfe arabo-persique se précipiteraient-ils pour « offrir » la nationalité aux africains? Ou même, le Portugal, l’Espagne,
la GB, qui, chacun, a au moins un ancien athlète nigérian dans ses rangs? 

Au regard des lois sur l’entrée et le séjour dans ces différents pays, je vous laisse vous faire une réponse sur ces questions posées plus haut. Pour ma part, j’affirme sans trop de doute que la réponse, à la dernière question notamment, est NON. Non parce que les pays riches et les nouveaux riches d’Arabie, ne visent rien d’autre que de piller l’Afrique de ses meilleurs athlètes. Ainsi, pour nos pays, les JO ressembleront de plus en plus à une compétition où nous venons amuser la galerie et être spectateurs des « records du monde » en BMX, Aviron et autre machin chouette. Rien que çà, et rien d’autre. Quelle honte! Quelle imposture!  

 

 

Pékin 2008 : Une après-midi de JO avec des camerounais de Paris.

Dimanche 17 août 2008

Drôle d’ambiance au « Restaurant Saumo » ; ce petit établissement de commerce alimentaire situé à la sortie du métro Château d’eau, dans le 10e arrondissement de Paris. Château d’eau (parfois appelé aussi le « boulevard »), c’est aussi l’une des places fortes de la présence camerounaise dans la capitale française. Ici, se réunissent très souvent des dizaines de compatriotes, venus traîner, ou rencontrer des amis, ou encore faire des achats dans l’un des nombreux commerces du coin spécialisés dans les produits africains. En effet, il y a à Château d’eau des salons de coiffures, des boutiques de produits de beauté, restaurants, tenus et gérés par des africains. De nombreux jeunes de chez nous viennent aussi se « débrouiller » dans ce lieu où ils trouvent à peu près tous les petits boulots (coiffure, gardiennage, services…). C’est ici donc que nous sommes allés samedi dernier partager une après-midi olympique avec les gens du « Boulevard », parmi lesquels de nombreux compatriotes. 

  

Drôle d’ambiance cette après-midi du 16 août. Il est 18h30. Le match Cameroun = Brésil comptant pour les ¼ de finale du tournoi de foot des JO s’est achevé 2 h plus tôt sur une défaite de notre équipe. Ici, personne ou presque, n’en parle. Comme si c’était un non événement. C’est à peine s’ils connaissent même les noms de joueurs camerounais ayant pris part au match. Les quelques rares personnes qui ont suivi la rencontre parlent plus de la « nervosité » de nos joueurs et du nombre impressionnant de cartons jaunes qu’ils ont reçus. Preuve de leur désintérêt pour ce match, ils préfèrent évoquer la finale de 100 m et la magnifique victoire du jamaïcain Usain Bolt. « Le gars est fort », avance un colosse à l’accent ivoirien, portant un tee-shirt floqué Côte d’Ivoire (en prévision du match de foot de son pays contre le Nigeria également aux JO). Un autre monsieur parle lui de « l’humiliation des américains qui ne sont plus les rois du sprint ». Hors ces quelques remarques, ce n’est pas la grande disserte sur les JO ici. « Les gens d’autres problèmes, et si c’était la Coupe d’Afrique ou la Coupe du monde foot, tu aurais vu la différence » me déclare un habitué du coin. 

  

S’ils ne parlent pas de JO, les dizaines de personnes présentes ici ne sont pour autant pas muettes. Les « commentaires » vont bon train, sur des sujets aussi généraux qu’inutiles. Certains devisent sur le temps, pas très chaud et pluvieux même, qui règne sur la capitale française en ce moment. D’autres parlent de leurs petites activités. D’autres encore s’essayent même à l’actualité politique du pays, avec les suites de l’« Opération épervier », sans aller plus en profondeur. Çà et là, les gens, réunis par petits groupes devant le « Restaurant Saumo » ou dans les autres officines attenantes zappent d’un sujet à un autre. Le ton est de chez nous, le verbe haut. Des fois, on se croirait à « la rue de la joie » à Douala ou dans un de ses coins populaires de Yaoundé. 

  

Derrière son comptoir du restaurant, Alberto continue son service, sans porter trop attention au brouhaha à l’extérieur de sa boutique. Il prend les commandes de repas (africains exclusivement) et de boissons, encaisse l’argent et sert les clients. A cette heure de la journée, et plus particulièrement le samedi, c’est la grande affluence. Au sous-sol, une petite salle de service existe, dans laquelle est disposé un poste de télévision est pleine. Tout comme sont pleines aussi les tables disposées à l’entrée du restaurant sur lesquelles sont installées des clients consommateurs. A l’intérieur de la pièce, un grand portrait de Samuel Eto’o est exposé dans un cadre, accompagné d’un maillot du Barça au dossard du goléador. Il faut dire que la star passe souvent dans ce lieu. « C’est notre seule star internationale », lance Alberto pour justifier les atours du joueur dans le resto. Il faudra désormais y rajouter ceux de Françoise Mbango, qui a conservé sa médaille d’or olympique en triple saut hier à Pékin. Un exploit qui n’a pas été suivi au Boulevard, en plus du peu d’intérêt pour les JO, le Boulevard est quasiment fermé le dimanche. 

  

  

  

  

123456