Archive de la catégorie ‘Actu Française’

JO: la France et la malédiction de ses « petites fiancées »

Vendredi 15 août 2008

Dur d’être la petite fiancée de
la France. En sport notamment. Laure Manaudou vient d’en faire la triste expérience. Avant elle, Colette Besson (dans une moindre mesure) et surtout Marie-Jo Pérec en avait été victimes du syndrome de la petite princesse aimée d’abord et vilipendée par la suite. Dans un pays où la médiocrité, en sport, est souvent érigée en règle d’or, gagner l’or dans une discipline rendquasiment « prisonnier ». Prisonnier des médias en particulier, prisonnier du public en général. Et ceci pour cause…

L’histoire de ces athlètes, c’est un peu l’histoire d’un pays en admiration (excessive) devant elles après qu’elles aient remporté des succès internationaux dans leur discipline. Colette Besson avait été médaillée d’or aux JO de 1968 à Mexico. Marie-Jo Pérec, vainqueur du 400 m en 1992 et 1996, et du 200m en 1996. Laure Manaudou, triple médaillée; or (400m nage libre), argent (100m dos) et bronze (relais 4x100m 4 nages) à Athènes en 2004. 

Après ses succès, et d’autres intermédiaires (Pérec et Manaudou ont été en plus, championnes d’Europe et du monde, ces athlètes ont été élevées au rang de Stars. Chouchou d’un public briefé et bourré par les médias, qui ont toujours raconté, de manière démesurée, les succès de ces championnes. Mais aussi, sortant de l’arène sportive, les mêmes médias, avec la complicité tacite de ces athlètes, donné à voir au public la vie privée de ces championnes. Et là aussi, jamais la mesure n’a été respectée. 

Résultats, un étrange mélange de genre entre sportif et privé (pour ne pas dire « people »). Les romances heureuses ou malheureuses de Pérec et Manaudou ne sont un secret que pour ceux qui vivent loin de la radio, la télé ou ne lisent jamais les journaux (même les plus sérieux). Les invitations dans des émissions radio ou télé pour parler de toute autre chose que le sport ont aussi été servies à ces sportifs. Tout ceci, et bien d’autres raisons encore, ont contribué à installer l’image de ces athlètes dans le quotidien des français. Avec un certain succès et une certaine réussite d’ailleurs. 

Ainsi, Besson, Pérec et Manaudou ont été  souvent « désignées », entre autres, « Championnes des championnes » françaises, « Meilleure sportive de l’année », « sportive préférée des français », « sportive la plus sexy »… avouons qu’avec une telle déferlante de titres, la tête a du leur montée et les chevilles, enflées. 

Conséquence, au premier faux pas, à la première désillusion, c’est le lynchage. Les journalistes politiques américains avaient théorisé en une formule (« lèche, lâche et lynche ») le fait pour les médias et/ou le public d’apprécier au début, puis de prendre ses distances après, avant de critiquer violement enfin les hommes politiques ou d’autres personnalités célèbres. 

C’est sans doute ce qui s’est passé pour Marie-Jo Pérec et qui va se passer pour Laure Manaudou. Pour la première citée, son temps de gloire dans les médias et dans le cœur des français a été plus long. Presque 8 ans, depuis sa médaille d’or aux jeux de Barcelone en 1992, elle sera la « petite fiancée » de la nation toute entière. La consécration étant bien entendue en 1996 où elle conserva son titre sur 400m, et, cerise sur le gâteau, y ajouta une autre sur 200m, au nez et à la barbe des américaines et jamaïquaines, grandes spécialistes du sprint mondial et trustant tous les lauriers. En 2000, lors des jeux de Sydney, ce fut la fin de l’idylle entre « Marie-Jo » et les médias et le public. Sous pression, traquée, harcelée, elle avait fini par « péter les plombs » et s’enfuir d’Australie sans avoir même foulé la piste d’athlétisme, alors qu’elle était double championne olympique (400m et 200m) en titre. Les jours qui avaient suivi cette pantalonnade australienne avait été terrible pour la « gazelle antillaise ». Des informations diffamatoires, railleuses, salaces, bref méchantes, avaient été sorties sur son compte. Dans une surenchère de méchanceté et de mauvaise foi, de nombreux journalistes s’étaient lancés dans une recherche effrénée de scoops et d’images dévalorisantes. La traque dura longtemps.  »Marie-Jo » ne s’en remis jamais. Elle prit sa retraite en 2003, à 35 ans. Fermez le ban. On passe à autre chose. 

Depuis la fin des « noces » avec « Marie-Jo »,
la France s’était enamourée de Laure Manaudou. Avec presque le même succès, si ce n’est plus même. Manaudou a apporté, en peu de temps, une panoplie de titres majeurs (olympique, européen, mondial) à son pays. Elle était très jeune en plus (18 ans) lors de ses premières grandes victoires. Simple également, belle aussi, à la parole rare. Et quand elle parlait, ce n’était pas avec le verbe haut. Tout le cocktail donc pour être la « fiancée idéale ». Grâce à tous ces éléments, l’accord d’amour (ou d’estime) entre la championne et le public a été passé dès 2004, avec la « médiation » très active des médias. A la différence de « Marie-Jo », Laure a ajouté une petite touche glamour à sa relation avec ses compatriotes. Présence en Une des grands magazines « people », contrats avec des grosses boites, notamment avec Gaz de France (avec une pub audacieuse où elle nage de France à Pékin) et surtout la holding Artemis de l’homme d’affaires François Pinault (5 millions d’euros sur 5 ans sans contrepartie). Ajoutons à cela ses histoires d’alcôve régulières. 

Mais aujourd’hui, il y a Pékin 2008, et les résultats catastrophiques de Laure Manaudou. Nous en avons déjà parlé dans un article précédent. Son idylle va-t-elle résister à cette déconvenue? Assurément, et malheureusement non (même si je souhaite le contraire). D’ores et déjà, le journal l’Equipe, quotidien sportif de référence dans ce pays, a déjà annoncé la fin de l’histoire d’amour entre Laure et les français. Là aussi, Fermez le ban. Jusqu’à la nouvelle histoire. 

 

 

JO: La « Victoire » de Manaudou

Jeudi 14 août 2008

Laure Manaudou a gagné. Pas la médaille d’or olympique bien sûr. Mais elle a gagné le droit de s’imposer comme la seule véritable nageuse de France. Jusqu’à ces olympiades, elle était le porte-étendard de la natation française, garçons et filles réunies. Après ses contre-performances chinoises, elle est (re)descendue de son piédestal et de son trône de n°1 incontestée de la natation française. Il faut dire qu’à Pékin, elle a été l’ombre d’elle-même, laminée par la concurrence, pas dans le coup (même si, à l’heure où j’écris, il lui reste encore une compétition dans le 200m dos). En sus de cette déconvenue sportive, elle a aussi offert aux spectateurs et téléspectateurs une de ces scènes dont sont friands les champions déchus ou en voie de l’être: Les larmes, les pleurs, de déception, de tristesse. Sur ce dernier élément, chacun est libre de  faire son commentaire; je ne m’intéresserai qu’au côté sportif. 

Je disais en début de texte, que, malgré ses échecs, Laure a gagné. En France, son pays, on a beaucoup glosé sur ses échecs en finale du 400m nage libre (elle était championne olympique en titre) où elle a terminé dernière, et avant-dernière au 100m dos. Mais dans le même temps, qui a fait mieux? Quelle autre nageuse française a réussi à gagné une médaille? 

Il y a une évidence. Lors de ces jeux, on a vu une mauvaise Manaudou, pas préparée, blasée, surclassée donc logiquement. Mais dans le même temps, il ne faut pas oublier que, quand on avait une bonne Laure, l’or était assuré. Comme en 2004, 2005, 2007 où, pourtant très jeune, elle explosait les performances et ramenait à ce pays des nombreuses médailles olympiques, continentales et mondiales. Pour Pékin, quelques journalistes avisés nous avaient prévenus qu’il ne fallait pas attendre grand chose de Manaudou. Mais en revanche, poursuivaient-ils, il va falloir compter avec Aurore Mongel, Coralie Balmy, Camille Muffat, Malia Metella et d’autres encore. Car, certaines avaient réalisés des temps « excellents » en préparation et notamment lors des Championnats de France, qualificatifs pour les JO. A cette occasion, certaines d’entre-elles avaient même battu Manaudou sur ses distances fétiches. Ou sont-elles aujourd’hui? Que sont-elles devenues à Pékin? Se sont-elles perdues dans le « cube d’eau », la piscine olympique chinoise? N’était-on pas endroit d’attendre d’elles, meilleures cette année que Laure, la même chose, si ce n’est même plus? En lieu de quoi, elles n’ont fait que des performances de témoignage, sans aucune médaille ni individuelle, ni par équipes. 

Tant que la France ne se sera pas trouvées de nouvelles vraies championnes, capables de gagner des trophées, des médailles, comme Laure le fit entre 2004 et 2007, alors, Manaudou sera toujours la reine de la natation française. Et donc, ses courses, ses fréquentations, ses envies, ses déceptions, ses projets, ses caprices, ses bêtises…continueront d’être plus importantes que les prestations honorables, mais guerre gagnantes, de ses rivales nationales. C’est ainsi la loi du sport. Ou plutôt, c’est ainsi une conception du sport.

PS: Une autre désillusion en 200m dos

Elle a bu le calice jusqu’à la lie. Alors que je disais hier qu’elle n’avait pas tout perdu, Laure s’est faite distancée en demi-finale de 200m dos ce matin. C’est sa plus cruelle désillusion dans ces JO, car, dans les deux autres distances, elle aura au moins atteint la finale. Même si beaucoup verront dans cette autre déconvenue le signe qu’elle est finie (j’ai même lu un journal qui an titré « Manaudou, le chant du cygne), je persiste à dire que Laure manaudou reste, avant ses jeux et même après, la meilleure nageuse française. Bonne ou mauvaise nouvelle, elle a annoncé qu’elle allait faire un « long break », une pause en quelque sorte. De manière à revenir bientôt et plus forte? C’est tout le mal qu’on lui souhaite. Car, à 22 ans, elle a encore un bel et grand avenir devant elle, avec, probablement, de nombreuses médailles olympiques à la clé.

 

Vitrine rénovée pour le Cameroun à Paris

Vendredi 8 août 2008

Retour à la maison. Et dans une maison rénovée. L’ambassade du Cameroun à Paris a retrouvé ses locaux originels dans sis au 73 de
la Rue d’Auteuil dans le 16e arrondissement de la capitale française. En Janvier 2005, notre représentation diplomatique érigée au début des années 70 dans ce quartier chic de Paris avait été transférée dans des locaux loués à Boulogne-Billancourt, petite ville de Banlieue à l’ouest de Paris. Ce déménagement avait été demandé par
la Mairie de Paris, pour cause d’insalubrité. Les conditions d’hygiène et de sécurité de ce bâtiment n’étant pas aux normes. 

Trois ans de travaux plus tard, c’est un bâtiment relifté, curé, et bien propre qu’on retrouve. Il y a désormais moins d’exigüité, plus d’espace et de lumière. Ceci est visible tant à l’extérieur du bâtiment, où la façade d’entrée a été modifiée, qu’à l’intérieur. Ici, dans le rez-de-chaussée, en plus du hall mieux découvert, il ya des salles d’attente pour les usagers. La guérite d’accueil est située juste en face de la porte d’entrée principale. Au premier niveau, lieu de prestation de la majorité des services, le hall est aussi mieux aménagé ; les salles de travail aussi. D’autres lieux (bureaux, salles d’archives…) existent.   

Cette réorganisation ne s’est pas arrêtée qu’aux bâtiments. Le service aussi a changé. Moins d’attente, moins de tracasseries aussi. Certains personnels se mettent au service des usagers en assurant l’information dès l’extérieur du bâtiment. La nouvelle disposition en place fait que les services sont désormais mieux repartis pour les usagers. Au premier niveau, essentiellement les dossiers camerounais (extraits d’actes de naissance, passeports, certificats de nationalité de coutume…). Le rez-de-chaussée est quant à lui destiné davantage aux demandes de visa pour le Cameroun et d’autres services pour les étrangers. Tout ceci, pour l’instant, fonctionne harmonieusement. Sans doute pour très longtemps. Il faut l’espérer. 

Avec la rénovation de ce bâtiment, et tous les changements positifs opérés dans les services, le Cameroun dispose désormais d’une meilleure vitrine dans la capitale française. Une vitrine digne de son rang et qui ne peut que contribuer à (re)dorer son image auprès des nombreux usagers habituels de cette ambassade et de bien d’autres personnes encore.  

Euro 2008 de foot: la deuxième mort de Thierry Gilardi

Jeudi 26 juin 2008

Avec cet Euro de foot qui se déroule en Suisse et en Autriche depuis plus de deux semaines et qui s’achève dimanche prochain, il semble que ce soit la 2e mort de Thierry Gilardi. Grand journaliste sportif et surtout commentateur de foot, il est décédé le 25 mars dernier. Pendant de nombreuses années, il a commenté et analysé le foot français et européen sur Canal+ puis sur TF1. Avec cette dernière chaîne, il était devenu la voix de l’Equipe de France dès 2005, en commentant les matchs de l’Equipe de France en lieu et place de Thierry Rolland, l’un de ses mentors.

Mieux que ce dernier, il a su faire vivre et faire aimer davantage le foot à ceux qui en étaient amoureux et qui suivaient les matchs en directs à la télé. Son ton était juste, ses anecdotes sur le jeu ou les joueurs, juste et importantes aussi. Notamment lorsqu’il prit en charge les directs de l’Equipe de France.

Il aurait commenté l’Euro en cours et continué de communiquer sa passion de ce sport et ses analyses intéressantes aux téléspectateurs. Dommage qu’il soit parti si tôt, à 50 ans seulement. Son décès est encore plus lourd à supporter aujourd’hui quand on regarde la piètre prestation de ceux qui lui ont succédé pour les commentaires des matchs de l’Equipe de France (et des autres matchs aussi) lors de cet Euro 2008. Quelle bouillie! Quelle nullité. Que ce soit sur M6 avec « l’ancien » Thierry Rolland, refusant inexorablement la retraite mais qui est dépassé par tous les enjeux du foot moderne, ou sur TF1, ou Christian Jeanpierre se démène comme un beau diable pour, à chaque prestation, être aussi fade et presque inintéressant.

Si ce dernier peut se targuer d’être entouré de consultants de choix comme Arsène Wenger et Jean-Michel Larqué, qui apportent une certaine touche de compétence à ses prestations, Thierry Rolland quant à lui s’est adjoint d’un consultant (Franck Leboeuf pour ne pas le nommer), dont les remarques, les analyses ou les reparties aux blagues de son binôme, sont d’une légèreté, voire d’une nullité affligeante. Je ne ferai pas ici un petit listing des « perles » dégotées par ces deux compères lors des matchs diffusés sur M6. Ceux qui ont eu la chance (la malchance même) de regarder un des matchs de l’euro sur cette chaîne ont du se rendre compte que c’est pas là-bas qu’ils trouveraient les commentaires du siècle. Pas plus sur TF1 d’ailleurs.

Et comme moi, ils ont du regretter encore une fois de plus la disparition de Thierry Gilardi, à qui je rends un ultime hommage. Qu’il repose en paix.

Mendicité, suite

Mardi 10 juin 2008

J’ai publié ici il y a quelques temps un article sur les mendiants dans les transports en commun en région parisienne. Quelques commentaires me sont parvenus à ce sujet. L’un d’eux ma particulièrement intéressé, parce que fouillé, documenté. Bref, un témoignage de quelqu’une de bien informé. Je publie donc entièrement ici cette réaction.

 

Bonjour,

Je voulais réagir sur le cas de ces femmes qui mendient avec des enfants. J’ai l’impression, à la lecture de votre article, que vous cédez facilement à la pitié quand vous les voyez. Ce n’est pas mon cas. La question que je voudrais vous poser est la suivante: avez vous déjà vu une famille immigrée africaine, arabe, indienne ou autre, ne pas mettre ses enfants à l’école? Non, bien sûr. Seuls les roms refusent de mettre leurs enfants à l’école. Mais ce qui me choque encore plus dans votre article c’est que vous semblez incapable de voir que ces personnes se servent d’enfants innocents et incapables de faire valoir leurs droits, pour gagner de l’argent. Comment appelle-t-on cela déjà? Ha oui, de l’exploitation d’enfant, de l’esclavagisme! Il est encore plus choquant de constater que ces situations durent parfois depuis plusieurs années sans que qui que ce soit ne réagisse. Je connais bien le cas d’une petite fille de 11 ans qui n’a jamais été scolarisée et qui est chaque jour dans le rer à chanter avec son père, et ce depuis cinq ans. Père que nous (moi et une amie roumaine dont la jeunesse a été gâchée de 15 à 19 ans, forcée de chanter dans le rer par son frère; elle avait demandé à aller à l’école en arrivant en france, cette demande a été rejetée par sa famille qui, force de constater que c’était elle qui rapportait le plus d’argent, n’allait pas laisser le pactole lui échapper.), avons essayé de le persuader d’inscrire sa fille à l’école, en vain. On lui a dit mille fois, deux mille fois, que l’école est gratuite et obligatoire…rien n’y fait. Le plus ignoble n’est pas qu’il ait peur que sa fille soit raillée par les autres enfants, non, ça c’est la bonne excuse, le pire c’est qu’il a peur de ne plus faire pitié aux gens sans sa fille. Il faut savoir que les pouvoirs publics lui avait donné un logement,pour qu’il puisse offrir à sa fille une vie normale, logement qu’il a quitté parce que c’était trop loin du rer dans lequel il mendie, ramenant sa fille dans des squat sans eau ni électricité. 
Vous semblez avoir une vision bien naïve des mendiants qui utilisent leurs enfants pour éveiller notre pitié. Vous devriez regarder de plus près et vous verriez que ces situations sont, certes, tristes, mais aussi sordides. Les gens qui se fâchent avec les mendiants sont intolérants, mais il y a aussi des gens comme moi qui commencent à avoir envie de dénoncer l’esclavagisme des enfants qui se fait sous nos yeux, et pour cela, il faut cesser d’idéaliser le mendiant comme une victime, et commencer à le voir comme un irresponsable. Ce sont les adultes qui doivent chercher de l’argent pour faire vivre les enfants, pas le contraire. Où avez vous perdu votre sens des réalités? Nous vivons dans un pays qui défend les droits de l’Homme, alors, si vous voulez faire quelque chose pour ces mendiants accompagnés d’enfant, surtout, cessez de leur donner de l’argent et parlez leur des solutions qui peuvent leur permettre de respecter les droits fondamentaux de leurs enfants, plutôt que de condamner le ras le bol des usagers. Après tout, comment voulez vous qu’ils se sentent face à des enfants qui mendient? 
Allez, ne prenez pas mal la petite remontrance que je vous fait, je fréquente des roms depuis assez longtemps pour savoir que, sans les connaître, on ne peut avoir qu’une image idéalisée de leurs situations. Ils sont très pauvres et rejetés, mais, encore une fois, n’est-ce pas le cas de millions de familles immigrées dont les enfants vont pourtant à l’école? Ce qu’il faut c’est considérer les roms comme des sujets de droit. A partir de là, ils ont aussi des devoirs. Considérer qu’ils ont une dérogation au respect des droits de l’enfant sous prétexte qu’ils sont pauvres, c’est accuser leur rejet en dehors de la sphère des sujets de droit. Il faut tout faire pour que ces enfants soient scolarisés. Je garde sous mon lit un cartable que j’aimerais tant pouvoir donner à la petite fille de 11 ans dont je vous parlais. chaque jour je vois le cartable qui dépasse de dessous le lit, et chaque jour je me dis qu’il y a urgence. 
Pour le droit à l’éducation! Réagissez!
J’éspère pouvoir continuer cette conversation avec vous!

 A bientôt,

Mon « Hommage » à Pascal Sevran

Lundi 26 mai 2008

Pascal Sevran est mort vendredi 9 Mai dernier. Son décès a été longuement commenté dans les médias, de l’animation et le milieu du show-bizz dont il était l’une des figures emblématiques depuis plusieurs décennies. Comme souvent en ce genre de circonstance, et pour une personne aussi connue, les hommages et messages onté été nombreux. Tous, quasiment, ont loué le grand talent, la grande personnalité de celui qui a consacré une grande partie de sa vie à « faire chanter la France », selon l’expression de Jack Lang.

Sans avoir ni le mérite, ni le statut des grands artistes, élus, et hommes de médias qui se sont inclinés devant sa dépouille, qu’il me soit permis de lui rendre également hommage trois semaines après. Hommage, çà n’est pas le mot juste, car il s’agit plutôt d’un point de vue sur cette personnalité récemment décédée. Et, le moins qu’on puisse dire, c’est qu’il est aux antipodes des concerts de louanges et bonnes phrases qui ont été adressées jusqu’ici.

En Afrique, comme ailleurs je crois, on n’insulte pas un mort. Qu’il soit criminel, brigand ou malade. Mon propos ne rélèvera donc pas de l’insulte ni du diffamatoire. Simplement, une observation, un commentaire sur les déclarations qu’il a tenues sur les « noirs », que dire, sur les « nègres ».

En réponse à un journaliste qui l’interrogeait, il dit ceci: « L’Afrique crève de tous les enfants qui y naissent sans que les parents aient les moyens de les nourrir. Je ne suis pas le seul à le dire. [...] J’écris ce que je pense, si des gens bien au chaud dans leur certitude ne supportent pas d’entendre ça [...] Oui, il faudrait stériliser la moitié de la planète ».

Dans son livre Le Privilège des jonquilles, il affirme également que « Des enfants, on en ramasse à la pelle dans ce pays [le Niger] — est-ce un pays ou un cimetière ? — où le taux de fécondité des femmes est le plus élevé du monde, neuf enfants en moyenne par couple. Un carnage. Les coupables sont facilement identifiables, ils signent leurs crimes en copulant à tout va, la mort est au bout de leur bite, ils peuvent continuer parce que ça les amuse, personne n’osera leur reprocher cela, qui est aussi un crime contre l’humanité : faire des enfants, le seul crime impuni. On enverra même de l’argent pour qu’ils puissent continuer à répandre, à semer la mort ».
Ces saillies, teintées de racisme et d’eugénisme, il les a revendiquées. Il ne s’est excusé que timidement, et en secret, se vantait même d’avoir dit « tout haut ce que beaucoup pensent bas ». Pour cette raison, pour ces propos, je pense que Pascal Sevran ne méritait pas l’hommage qui lui a été fait.

Nicolas SARKOZY, An I à l’Elysée, Fin

Vendredi 16 mai 2008

Avec quelques jours de retard, voici le dernier article sur la trologie « Sarkozy à l’Elysée; An I ».

 

Un an déjà donc que le président Sarkozy a été élu. Pour quel bilan ? On ne saurait le dire, puisque son mandat ne s’achève que dans cinq ans (2012) et c’est à ce moment-là qu’il faudra tirer tous les enseignements. Mais déjà, on peut dire que les douze premiers mois de Nicolas Sarkozy à la tête de la France se sont déroulés sur un rythme soutenu. Tellement soutenus que, adversaires et même amis politiques n’ont pas pu suivre le rythme. Une vitesse, une frénésie d’action et de discours qui lui ont valu le joli surnom « d’Hyperprésident », trouvé par Laurent Fabius.

« J’ai été élu pour réformer
la France », avait-il dit dès son élection. Depuis, il s’évertue à le (re)dire régulièrement. Pour cette raison, il a donc engagé la France sur plusieurs chantiers à la fois. L’économie, l’éducation, les institutions, les retraites, l’assurance maladie, la justice et bien d’autres secteurs encore. Même s’il n’ont pas encore produit les résultats escomptés (et c’est le moins qu’on puisse dire), ils ont au moins été amorcés.

Sur le plan économique, un « paquet fiscal » a été voté quelques mois après l’arrivée au pouvoir de M. Sarkozy. Celui-ci prévoyait une défiscalisation des heures supplémentaires effectuées par les travailleurs de tous les secteurs, ainsi qu’une exonération du salaire du travail des étudiants. Ces deux aspects ont été bien perçus par les français. Mais dans cette loi, il y avait aussi un allègement des droits de succession, un crédit d’impôt sur les emprunts immobiliers et un aménagement sur l’Impôt sur la fortune. Ces dernières mesures elles ont été perçues comme des « cadeaux au riches », car, ne concernant qu’une petite minorité de la population. Le coût financier de cette loi a été si élevé qu’il a rogné la marge de manœuvre du président et de son gouvernement pour agir sur le pouvoir d’achat des plus pauvres. Pourtant, il avait annoncé qu’il voulait être « le président du pouvoir d’achat, des ouvriers, des pauvres. » Cette première année n’en a pas trop donné l’illustration.

Pour le reste des domaines de la politique intérieure dans lesquels M. Sarkozy s’est investi, on notera une grande réforme des institutions avec un accroissement du rôle du Président de
la République qui pourra désormais s’adresser au Parlement (ce qui n’était pas possible avant) et plus de responsabilités aussi pour les députés. Sur la justice, de nombreux amendements ont été votés qui rendent l’appareil judiciaire plus répressif, notamment pour les jeunes (qui n’auront plus l’excuse de minorité) et pour les multirécidivistes (qui pourront être internés même après avoir purgé leur peine).

S’il est un secteur ou la première année de présidence de Nicolas Sarkozy a atteint son paroxysme, c’est dans la politique « politicienne ». D’abord avec « l’ouverture » (le débauchage de personnalités politiques des autres camps), qui a mis un « joyeux bordel » selon l’expression d’un confrère, chez ses adversaires politiques. Puis avec un mélange de genre entre vie publique et vie privée avec l’étalage (volontaire ou pas) de ses problèmes de cœur dans la presse en général. Résultat de tout ceci, une défaite de son camp lors des municipales en mars, et surtout, depuis le début de l’année, une cote de popularité qui ne cesse de descendre jusqu’à atteindre ce mois le niveau historique le plus bas jamais enregistré par un président français.

En clair, à ce jour, la première année de Nicolas Sarkozy à l’Elysée n’est ni la « rupture », ni la « révolution », ni le « succès assuré » annoncés par lui et ses contempteurs. Mais il y a encore quatre ans pour redresser la barre et faire de
la France le pays « fort, dynamique et moderne » qu’il appelait de ses vœux lors de ses vœux à la nation le 31 décembre 2007. Au rythme d’une annonce quasiment tous les jours sur le plan national, les premières semaines de mandature ressemblait un peu à une opération d’annonce perpétuelle. Après les couacs des municipales, la récession de la conjoncture internationale, la grogne au sein de son parti (et notamment chez les parlementaires), le président a du lever le pied. Pour combien de temps? Est-on en droit de s’interroger. Va t-il abandonner en rase campagne l’essentiel de ses promesses électorales? Va t-il s’imposer aux français par les résultats de sa politique? Ou alors, va t-il tout simplement, comme ses prédecesseurs dont les premiers mois de présidence ont été parfois tout aussi tonitruants, (re)devenir un président « normal », dans la tradition de la Ve République? On le verra au cours de cette deuxième année de mandat.

 

Nicolas SARKOZY, An I à l’Elysée, suite

Samedi 10 mai 2008

« Nicolas Sarkozy Président », c’est une success story littéraire. Pour s’en convaincre, il suffit de faire un tour en libraire et de voir le nombre d’ouvrages parus sur lui depuis le début de l’année dernière, date de l’annonce officielle de sa candidature à la présidence de la république française. En effet, nombreux sont les projets éditoriaux qui ont été publiés sur lui. On parle de 76 livres. Un record. Quels sont-ils?

D’abord, il y a eu ceux d’avant l’élection présidentielle. Pour la plupart, ils analysaient de manière assez équilibré, la vie, le caractère, les ambitions… de celui qui n’était encore « que » ministre de l’Intérieur et président de l’Ump. On peut citer en vrac, Sarko star de Michaël Darmon (2004), Nicolas Sarkozy au fond des yeux de Nicolas Domenach (2004), Nicolas Sarkozy, Enquête sur un homme de pouvoir de Frédéric Charpier (2006), Un pouvoir nommé désir, de Cathérine Nay (2006), La Saga Sarkozy de Christophe Barbier (2007)… Candidat parmi d’autres, bien que jouissant d’une force de frappe politique et en terme d’image, il était vu comme un des favoris du scrutin d’avril-mai. Dans son livre Le Rebelle et le roi (Albin Michel, 2004), la journaliste du Monde Béatrice Gurrey analyse les rapports entre Nicolas Sarkozy ministre de l’Intérieur (Le Rebelle) et le président de la République Jacques Chirac (le roi). Rapports difficiles et quasi-conflictuels au quotidien, surtout depuis que, deux ans, plus tôt, M. Sarkozy avait dit ouvertement qu’il serait candidat à l’Elysée en 2007. La suite, on la connaît.

Après ce scrutin de 2007 dont il sortit vainqueur, ont fleuri dans les maisons d’édition un ensemble d’ouvrages panégyriques à son sujet. On a même assisté à une surenchère de flagornerie pour savoir qui racontera le mieux la « fabuleuse histoire » du nouveau président. En majorité, ces livres étaient signés de journalistes et/ou d’écrivains tout acquis à la cause de l’ancien maire de Neuilly-sur-Seine, ou alors de son bord politique (
la Droite). Dans ce contingent, les livres, les plus sollicités furent sans doute ceux écrits directement sur lui (le « roman » de Yasmina Reza, L’Aube le soir ou la nuit (août 2007), ou alors sur certains de ses proches comme son ex-épouse Cécilia Sarkozy (Cécilia, Portrait de Anna Bitton (2008), Ruptures de Michaël Darmon, Cécilia, la face cachée de l’ex-première dame, (2008)Denis Demonpion et Laurent Léger), ou encore sur Rachida Dati (Je vous fais juges (2007) entretien avec Claude Askolovitch, Rachida Dati, Biographie (2007) de Lionel Cottu) sa ministre de la justice, un temps vue comme l’image resplendissante et triomphante du Sarkozysme, et présente de manière saturante dans les médias.

Après son divorce d’avec Cécilia Sarkozy en fin d’année dernière (novembre), soit moins de six mois après sa victoire, les livres moins sympathiques ont été plus réguliers, dont certains qui avaient été écrits bien avant, mais n’avaient pas eu de rayonnement ni en librairie, ni dans les médias. On peut citer ici Misère du sarkosisme, cette droite qui n’aime pas
la France
de Paul Ariès (2005), Traité de démagogie appliquée : Sarkozy, la récidive et nous de Serge Portelli (2006), ou encore
la Bande dessinée à succès de Philippe Cohen et Richard Malka
La Face Karchée de Nicolas Sarkozy (2006). Il y a aussi ici ceux sur sa rupture avec Cécilia que nous avons cités plus haut. Avec des révélations plus ou moins croustillantes sur le personnage, ses fréquentations, ses qualités, ses défauts. Enfin d’autres hommes politiques sont également allés de leur belle plume sur le président.

Mais, les livres les plus cinglants sont signés de journalistes politiques marqués à Gauche ou de personnalités politiques déçues rapidement par le nouveau président. Dans ce dernier cas, on notera le brûlot devenu best-seller de l’ancien ministre de
la Défense François Léotard, Ca va mal finir (2008), qui l’avait pourtant soutenu lors de la campagne présidentielle. De même, le directeur du quotidien de Gauche Libération, Laurent Joffrin, a signé un tonitruant Le roi est Nu (début 2008). Il s’y attaque notamment à ce qu’il considère comme une  »monarchie républicaine » fustigeant au passage l’écart monstrueux qui existe entre les promesses de campagne du candidat Sarkozy et ses premières réalisations en tant que président de la République.

 

Au final, de quelques côtés qu’on soit, il faut dire que Nicolas Sarkozy a été, continue et sera encore (?) un bon filon littéraire, et très prisés des français. Ne dit-il pas lui-même souvent qu’il « fait vendre »? Les livres sur lui se sont toujours assez bien vendus. Anna Bitton a écoulé 170 000 exemplaires; c’est presque autant pour François Léotard et juste un peu moins Cathérine Nay et Laurent Joffrin. Même la BD de Richard Malka et Philippe Cohen (La face Karchée de Nicolas Sarkozy) s’est bien écoulée. Tantôt héros aimé, adulé ou mal-aimé et mitraillé, Nicolas Sarkozy a le mérite de donner du grain à moudre aux plumitifs, puis d’occuper les rayons des librairies et des grandes surfaces, et surtout de faire vendre tout en enrichissant ceux qui le dépeignent. Quand sera venu l’heure de tirer son bilan, par lui-même ou par d’autres, sans doute que, sa présence en littérature (essayistique ou fictionnelle) occupera une très bonne place.

Nicolas SARKOZY, An I à l’Elysée

Vendredi 9 mai 2008

Il y a un an, Nicolas Sarkozy était élu triomphalement (53%) par les français à la présidence de la République. Douze mois plus tard, que peut-on dire de cette première année de gestion du pays? Pas grand chose et beaucoup à la fois. Pas grand chose parce que, le mandat pour lequel il a été plébiscité (le mot n’est pas fort) est de 5 ans. Et en un an, il n’est même pas encore à mi-parcours. Il serait donc illusoire et même maladroit de le juger sur un temps si court alors que le meilleur ou le pire (c’est selon) peuvent arriver après. On pourrait aussi dire beaucoup de chose car, son élection s’est réalisée dans une espèce de liesse démocratique populaire (plus de 85% de participation, Record), qui, naturellement ont créé des attentes nombreuses chez les français. En plus, son accession à la présidence de la République était la continuité quasi-logique d’une carrière politique menée tambour battant, au cours de laquelle il aura trusté la plupart des grands postes de responsabilités de ce pays (maire, député, président de conseil général, président de parti, plusieurs fois ministres dont Intérieur, Budget, Economie…). Enfin, élu pour faire (bouger la France » selon ses propres termes, il avait aussi décidé de sortir de la posture de « président-arbitre » pour être « président-acteur ». En cela, en un an, il devrait avoir réalisé ou non certaines actions. Est-ce le cas?

Je proposons ici une modeste lecture de ce que j’ai pu observer de cette première année de mandat de Nicolas Sarkozy à l’Elysée sur trois points: à l’international, en politique intérieure, et en librairie.

 

SARKOZY AN I : le bilan à l’international 

 

30. C’est environ le nombre de déplacements officiels que Nicolas Sarkozy a effectué à l’étranger depuis son élection il y a un an. Dans ce nombre, on compte moins d’une dizaine de séjours en Afrique (Libye, Algérie, Maroc, Tunisie, Sénégal, Gabon, Afrique du Sud). Le président français snoberait-il le continent noir ? Officiellement non, même si, de manière officieuse, il a toujours été confessé que l’Afrique n’était pas sa tasse de thé. Soit.Mais, s’il n’est pas allé énormément sur ce continent au cours de sa première année de mandat, c’est que, dans le domaine international, Nicolas Sarkozy s’est beaucoup investi dans d’autres régions du monde. Sans doute, en fonction d’une certaine hiérarchisation des priorités.

Ainsi, c’est d’abord l’Europe qui a été explorée. En grande partie grâce à lui, les 27 pays membres de l’UE se sont mis d’accord, le 23 juin 2007, sur un « traité simplifié » pour l’Europe communautaire. Il faut dire que le large rejet (55%) en 2005 du Traité constitutionnel par
la France ne lui donnait pas d’autres choix que de s’y investir prioritairement. En effet, son pays portait par ce rejet, une grande partie de l’échec ou du blocage des institutions européennes pendant 2 ans. Cet accord est sans doute l’une des plus belles réussites internationales de cet cette première année de mandat.

 

Toujours au chapitre des relations remises en bon ordre, l’alliance Franco-allemande. Même si elle ne battait pas particulièrement de l’aile sous l’ancienne présidence (notamment entre Jacques Chirac et Gerhard Schröder), M. Sarkozy, en recevant officiellement douze (12) fois en un an la chancelière allemande Angela Merkel, a voulu montrer que rien en Europe ne pouvait se faire sans une coopération (très) renforcée entre les deux pays. Le « moteur franco-allemand » tient donc ainsi toujours malgré les différences de style entre les deux leaders.

 

En plus de son voisin d’Outre-rhin, Nicolas Sarkozy a aussi choyé ses voisins d’Outre-manche, les Britanniques. En campagne électorale, il avait déjà dit vouloir appliquer le modèle économique britannique en France (avec juste 5% de chômage,
la France en compte presque 10%). En visitant ce pays il y a quelques semaines, renouvelé ce vœu. De plus, autant il a été séduit par le Premier ministre Tony Blair (même si celui-ci a quitté ses fonctions peu après), autant son volontarisme est apprécié là-bas à Droite comme à Gauche. Cerise sur le gâteau, sa nouvelle épouse Carla Bruni a séduit les britanniques lors de cette visite.

 

Ce tour d’horizon des bonnes actions à l’international serait incomplet si on n’évoquait pas le renouveau des relations entre
la France et les États-Unis d’Amérique que M. Sarkozy, atlantiste et fervent admirateur du modèle de vie américain, a entrepris de (re)séduire. Les deux pays étaient fâchés depuis l’épisode de l’entrée américaine en Irak, en 2003, que Jacques Chirac et Dominique de Villepin (alors ministre des Affaires étrangères) avait condamnée. Aujourd’hui, cette brouille appartient au passé et, Nicolas Sarkozy a pu le dire lors de son discours très acclamé au Congrès le 7 novembre 2007. Bien plus, il s’est même engagé à aller plus loin que cette simple « renormalisation » des rapports entre les deux pays en décidant il y a un mois de l’envoi de 1000 soldats français supplémentaires en Afghanistan aux côtés des troupes américaines qui combattent les Talibans dans ce pays.

 

Hors ces cas sus cités, les autres terrains étrangers que Nicolas Sarkozy a visités n’ont pas été autant de succès. S’il a semblé être dicté par des raisons diplomatiques et/ou économiques dans ses déplacements en Chine, en Inde, en Libye et au Maghreb (Algérie, Tunisie, Maroc) par exemple, il a été en revanche moins regardant sur les problèmes de démocratie, de libertés de la presse et surtout des Droits de l’homme. Lui qui déclarait pourtant dans son discours du soir de son élection vouloir que la « France (soit) aux côtés de tous ceux qui souffrent de l’arbitraire dans le monde » en est encore bien loin. De cette déclaration de principe très idéaliste, le chef de l’Etat français a du se résoudre depuis, bon gré mal gré, à la réalité pratique des relations diplomatiques et tout ce qu’elle comporte de renoncements et désistements.

 

De même, il a du se résoudre à ce même pragmatisme diplomatique au sujet de l’Afrique noire, et notamment de l’ancien pré-carré français. Juste élu, il avait souhaité la « rupture » d’avec les vieilles pratiques de

la Françafrique. Pourtant, à la première occasion de venir sur notre continent, il est allé rendre à celui qui incarne le mieux ces vieilles habitudes, Omar Bongo du Gabon. Outre cela, il a même réussi à renvoyer en mars dernier, son ministre de
la Coopération (des Affaires africaines) Jean-Marie Bockel, au motif que ce dernier lui avait juste rappelé de tenir son engagement de mettre fin à une certaine vision de
la France en Afrique, incarnée par
la Françafrique ; comme par exemple, l’intervention de soldats français au Tchad pour sauver le régime d’Idriss Déby. Le clou de l’impair ou de la maladresse (pour ne pas dire plus) avec notre continent reste sans conteste son séjour au Sénégal en juillet 2007. dans son discours à cette occasion, devenu le fameux « Discours de Dakar », il avait eu des mots très peu aimables (pour dire le moins) envers « l’homme noir » qui, selon lui « n’est pas assez entré dans l’histoire ». Le Pr Achille Mbembé, dans deux commentaires (qu’on peut lire aux adresses ci-bas), en avait montré toute  l’inanité, les contresens, les bizarreries…  

 

Il reste quatre ans au président Sarkozy pour changer ou continuer ( ?) sa gouvernance tant nationale qu’internationale. Il lui reste surtout 4 ans pour changer ou continuer sa politique diplomatique avec le continent africain. Qu’elle soit de « rupture » ou de « continuité » peut importe ; les africains espèrent juste qu’elle soit moins ténébreuse, moins condescendante, moins paternaliste…mais plus claire, plus juste. Et pour y parvenir, 4 ans ne sont pas de trop. Afin de briser son image quasi-détestable qui s’installe dans la jeunesse africaine notamment après le Discours de Dakar. Afin de mettre également la pression, ouvertement, sur les pays africains amis qui boycottent encore régulièrement les principes démocratiques les plus élémentaires comme les élections libres et transparentes. Afin enfin de faire de
la France l’amie de ces pays et non sa tutrice ou son ennemie. Y arrivera t-il ? On en saura un peu plus dans un an, quand il faudra célébrer « l’An II » de Nicolas Sarkozy à la tête de
la République française. 

 

 

http://www.congopage.com/article4872.html

http://www.africamaat.com/Achille-MBEMBE-demonte-le-mensonge

 

 

 

Le business de l’immigration choisie »

Mercredi 30 avril 2008

« L’immigration choisie » est un business. Comme la vente des Airbus et des centrales nucléaires et autres armes de fabrication française. Pour s’en convaincre, il suffit de voir comment, à chacun (ou la plupart) de ses déplacements depuis son élection, Nicolas Sarkozy emporte avec lui dans ses bagages, de grands chef d’entreprises françaises, quelques ministres compétents sur les Affaires étrangères (Droits de l’homme, Europe, Ecologie) et aussi…l’ami Brice Hortefeux, ministre de l’Immigration et de l’Identité nationale.

Alors qu’on pensait que ses compétences étaient d’abord nationales (son ministère s’appelle bien Immigration et Identité nationale…), que va faire ce dernier dans les déplacements du président en Chine, en Afrique noire et hier encore en Tunisie? La réponse est simple, il va promouvoir son « affaire » d’immigration choisie. Car, il ne faut pas surtout qu’on nous dise que ces déplacements de M. Hortefeux concernent le volet « Codeveloppement » auquel son ministère est aussi compétent; il y a longtemps que des études sérieuses ont montré que, ce cher Codéveloppement est, au moins une mauvaise plaisanterie, au pire une idiotie à laquelle personne ne croit plus. Je n’entrerai pas dans les raisons profondes qui amènent à ces jugements. Toute personne qui s’intéresse un peu au sujet de l’Immigration (précisément celle des africains vers la France), de ses causes, de ses conséquences et surtout des moyens pour y remédier arrivera au moins aux mêmes conclusions.

Revenons au bizness de l’immigration choisie. On a appris que le ministre Hortefeux avait signé en Tunisie un accord de gestion des flux migratoires avec ce pays. Auparavant, il l’avait déjà fait avec d’autres pays tels que le Bénin, le Sénégal, le Gabon. Sans doute le fera t-il aussi avec la Côte d’Ivoire, le Cameroun, la Turquie, la RDC, gros pourvoyeurs d’immigrés (légaux et clandestins » en France. Et après ces pays, d’autres encore certainement. Mais au final çà donnera quoi? Quels en seront les résultats?

Jusqu’ici, la déclinaison de « l’immigration choisie » ressemble toujours (hélas!) à la mise en place d’un système où on va faire son marché dans les pays d’émigration. En clair, avec quelques promesses et des beaux sourires, on va sillonner les pays africains pour « choisir » quelques beaux cerveaux qui viendront en France après. Dans ce cas, pourquoi ne pas ouvrir aussi une Foire de l’emploi aux aéroports de Roissy et Orly ainsi que dans les ambassades françaises à l’étranger pour y sélectionner les futures recrues de cette immigration choisie? Ainsi au moins, on assumera la vraie raison de ce concept qui n’est ni plus ni moins qu’un concept de business. Et un biz, c’est un biz.

123456