Archive de la catégorie ‘Actu Française’

France: Que faire des sans-papiers?

Lundi 28 avril 2008

Que faire des sans-papiers en France? La question peut paraître provocante pour certains, et pour d’autres, sans intérêt Mais la réapparition dans l’actualité (à la faveur de la grève d’un millier de travailleurs clandestins à Paris et dans sa région) et le débat politique et publique de ce sujet ces derniers jours montent bien que, les Sans-papiers sont un problème dont il faut s’occuper sérieusement aujourd’hui, afin de ne plus le voir ressurgir tous les 6 mois, et précisément le plus souvent à la veille ou au lendemain de scrutins électoraux. Comme une vieille rengaine ou un épouvantail qu’on agite, à dessein, pour rassurer un certain électorat.

Au sujet de la dernière « affaire » en date sur les sans-papiers, le gouvernement, Président de la république, premier ministre et ministre de tutelle en tête se sont prononcés de manière catégorique pour une « régularisation au cas par cas » de ces travailleurs clandestins qui demandent un titre de séjour afin de sortir de la clandestinité. D’autres leaders politiques de Droite comme de Gauche les ont suivi dans cet argument. Mais espère t-on qu’après avoir étudié (et régularisé?) au « cas par cas » la situation des quelques 900 individus clandestins en grève ne ce moment, on aura solutionner le problème des sans-papiers en France alors qu’on estime leur nombre total à « 200 000 à 400 000?

Certainement que non. Régularisé 1000 travailleurs clandestins nous parlons bien de travailleurs, et pas d’assistés ou autres délinquants) est une solution à courte vue et totalement improductive aussi bien pour la France, que pour les individus en question. Avec quels moyens (techniques et financiers) va t-on expulser ce contingent, si on ne se résout pas à les régulariser un jour ou l’autre (même sous conditions)? Quels pays d’origine (africain notamment) acceptera de signer des laisser-passer pour 2000 ou 5000 personnes à réadmettre sur son territoire alors même que ces personnes sont un poids en moins voire un soutien financier considérable pour l’économie du pays? Quel réseau éducatif ou petit patron, ou voisin du quartier…restera sans voix quand on devra rapatrier soit l’élève, soit le salarié, soit le voisin bien intégré?

L’administration et les politiques responsables devraient se poser ces questions et d’autres encore pour comprendre combien peut être difficile l’entreprise de vouloir « renvoyer tous les clandestins chez eux ». Ainsi, la solution du « cas par cas » prôné par tous en ce moment, pour sortir de la crise des sans-papiers de la restauration et du bâtiment en grève est insuffisante pour résoudre à terme le problème général des sans-papiers en France. Que faut-il faire? Demanderont certains.

Il faut se mettre à l’évidence que, une régularisation plus importante (je ne parle pas de MASSIVE, puisque le mot semble en effrayer certains) est certainement la solution la plus cohérente et efficace aujourd’hui et demain. Pour cela, il faut que les politiques et les médias expliquent que le « fameux appel d’air » qu’ils présentent comme une conséquence des régularisation de grande ampleur est un LEURRE, si ce n’est tout simplement un chiffon rouge qu’on agite pour effrayer les moins informé. Y a t-il eu, plus qu’ailleurs, une ruée d’étrangers en Espagne et en Italie ces derniers mois, alors qu’ils ont régularisé respectivement 700 000 et 500 000 (soit plus du nombre total de clandestins en France) personnes il y a deux ans? Pour qu’il y ait « appel d’air » il faudrait également qu’il y ait des possibilités d’entrées dans ces pays; mais sait-on quel parcours du combattant les candidats à l’émigration dans un pays européen doivent braver aujourd’hui? Il faudrait surtout qu’ils finissent par admettre que les immigrés sans-papiers sont des travailleurs comme tous les autres et que le fruit de leur travail profitera davantage à la France qu’à leur pays d’origine. De ce fait donc, c’est une chance de les régularise dans cette optique.

Sinon, il faudrait alors mettre fin à l’hypocrisie actuelle qui les laisse vivre sur place, payer des impôts, bénéficier gratuitement de quelques services de première nécessité (aide médicale et de transport par exemple), alors même qu’ils sont dépourvus de toute reconnaissance officielle que viendrait matérialiser un titre de séjour. Il faut aussi dire qu’un clandestin régularisé est désormais « contraint » de travailler, de se déplacer aussi sans crainte, et même…de retourner dans son pays, en vacances ou pour s’y réinstaller. Ce fut le cas des portugais qui débarquèrent en France dans les années 50, 60, 70; beaucoup repartirent dans leur pays après y avoir construit des maisons pour leur retraite. Les clandestins d’aujourd’hui, majoritairement africains et chinois, le ferait sans aucun doute également, s’ils avaient la garantie qu’ils pourraient travailler en toute légalité.

FRANCE : Le président Sarkozy s’exprime

Jeudi 24 avril 2008

On attendait qu’il parle. Et il l’a fait. Depuis quelques semaines, les français attendaient un discours ou une intervention solennelle de leur chef de l’Etat. Celui-ci a répondu à cette « demande » jeudi soir dans un long entretien télévisé face à 5 journalistes. Il faut dire que cette parole était d’autant plus attendue que, depuis plusieurs semaines, la quasi-totalité des sondages et enquêtes d’opinion montrent un désamour (le mot n’est pas assez fort) entre les français et leur président. Le dernier en date révélait même que 79% des français sont contre l’action du président Sarkozy. En outre, une longue série de couacs et de ratés au sein du gouvernement est venue assombrir encore un peu plus l’horizon du président et de ses ministres. Eu égard à tout cela, M. Sarkozy se devait donc de s’exprimer face à ses compatriotes. 

Pendant 90 minutes, il a donc abordé tous les sujets et répondu aux questions de ces interviewers. S’il a voulu se montrer pédagogue sur un certain nombre de points (notamment sur les Réformes engagées depuis son élection) il se sera aussi révélé très emprunté et même approximatif sur des sujets plus précis comme l’international (le Tibet) et l’immigration en France (notamment la question des sans-papiers). 

Sur ce dernier sujet, c’est par des boutades qu’il a du donner le change au journaliste qui l’interpellait sur le sort que le gouvernement doit donner aux quelques 800 sans-papiers africains qui travaillent dans la restauration et le bâtiment et qui sont actuellement en grève à Paris et dans sa région. « Il y a une loi en la matière en France. Et les préfets l’appliqueront au cas pas cas, en tenant compte de la justice, mais aussi de la fermeté » a-t-il martelé.  Il faut juste rappeler que l’Afrique à proprement parler n’a pas été évoqué dans cette longue interview. On savait que notre continent n’était pas sa tasse de thé. Il l’a encore démontré hier soir. Ce n’est donc pas encore l’heure de la « rupture » annoncée sur l’Afrique et un vrai intérêt (autre que paternaliste comme sous Jacques Chirac) du locataire de l’Elysée. Sera-ce à une autre occasion ? Il faut l’espérer en tout cas. 

Souvenons-nous d’il y a 6 ans…

Mardi 22 avril 2008

Il y a six (6) ans jour pour jour, Jean-Marie Le Pen accédait au second tour de l’élection présidentielle. Il y a six ans donc, plus de 16 millions de français accordaient leur vote à un candidat qui avait inscrit dans son programme, entre autres, la haine de l’étranger, le  rejet de tout ce qui n’est pas « FRANCAIS », le refus de l’Europe et bien d’autres idées baroques encore. La suite de l’histoire, on la connaît désormais. Deux semaines plus tard (5 mai 2002), dans un « sursaut républicain » (mon oeil!) les français avaient ensuite dit NON à la xénophobie, à la marginalisation, à la discrimination, au racisme (que certains avaient pourtant approuvé deux semaines plus tôt) proposés par M. Le Pen. Ce dernier fut ainsi battu à plates coutures au second tour de cette élection présidentielle par Jacques Chirac avec 82% des suffrages contre 18%.

Aujourd’hui, qui se souvient de ce 21 avril 2002? Pas grand monde, ou plutôt, beaucoup préfèrent ne pas s’en souvenir. Et ceci pour cause; une autre élection a eu lieu entre-temps, et, elle a effacé le souvenir de cette « date maudite » que le pays a du porter comme un boulet pendant cinq ans. Combien d’émissions spéciales ont été organisées sur cette date-évènement? Une dizaine, une Centaine… Que n’a t-on pas entendu ou lu à ce sujet dans ces émissions politiques  ou dans les journaux entre 2002 et 2007?  Chacun des analystes et des hommes politiques de tous bords agitaient en permanence, pendant cette période, le spectre d’une nouvelle « ca-ta-stro-phe ». Le « syndrome du 21 avril » était devenu un nouveau mal qui menaçait en permanence les français à chaque élection entre 2002 et 2007. On se souvient même que, François Fillon, aujourd’hui Premier ministre, avait comparé la victoire de la Gauche aux Régionales de 2004 (20 régions sur 22), de « 21 avril à l’envers ».  Ce qui lui avait, en partie, coûté son poste de ministre de l’Education nationale.

Aujourd’hui donc, personne n’en parle. Pas même le principal acteur de cet évènement, Jean-Marie Le Pen ou ses affidés. Le grand perdant de ce « 21 avril », Lionel Jospin, n’y fait pas non plus allusion. Ni Jacques Chirac, ni personne d’autre. Pourquoi ce mutisme? Pourquoi pas d’émission anniversaire comme il s’en prépare beaucoup ces jours-ci sur « Mai 68″, sur le « premier anniversaire de Sarkozy à l’Elysée »? A t-on désormais honte de cette date? Ou alors, se peut-il que la blessure ne soit pas encore totalement cicatrisée? Seuls les principaux acteurs de la vie politico-médiatique de ce pays peuvent répondre à ces questions. Ne pas l’évoquer, l’éluder comme ils le font, laisserait germer et naître tous les fantasmes possibles sur ce 6e anniversaire du « 21 avril 2002″. 

 

GREVE DES SANS PAPIERS

Mardi 22 avril 2008

« Régularisation de tous les sans papiers ». C’est le mot d’ordre lancé par 530 immigrés clandestins en grève depuis plus d’une semaine à Paris. Ils sont soutenus par différentes associations de droits de l’homme et de soutien aux immigrés en France. Fait nouveau même, ces travailleurs immigrés clandestins sont également appuyés par leurs patrons, qui ont choisi de les accompagner dans ce mouvement de revendication d’un titre de séjour. 

D’origine africaine (maliens, sénégalais, ivoiriens, camerounais), ces personnes vivent en France depuis plusieurs années. Ils travaillent et paient des impôts. Certains ont des enfants scolarisés. Embauchés après avoir présenté soit un faux papier, soit celui d’un proche, ils sont aujourd’hui excédés de vivre dans une situation de grande précarité administrative et parfois professionnelle. En effet, malgré le fait qu’ils travaillent, ils courent toujours le risque de se faire arrêter et rapatrier à tout moment, pour défaut de titre de séjour. De même, les entreprises qui les emploient courent le risque de lourdes sanctions financières et judiciaires pour « travail dissimulé et aide au séjour irrégulier ». 

 

Commencé à Paris et dans sa région, ce mouvement de grève des sans-papiers a désormais pris de l’ampleur et s’étend à d’autres localités de province. Aussi, il défraie la chronique dans les médias et son traitement occupe une bonne place des journaux télévisés et dans la presse écrite nationale. 

Pour l’instant, l’administration française n’a pas réagi que très timidement à ce « dossier ». Hier lundi, les représentants de ces sans-papiers et des syndicats qui les soutiennent ont été reçus par le directeur de cabinet du ministre de l’Immigration Brice Hortefeux. De cet entretien, il est ressorti que, « sur instruction du ministre », les préfectures traiteront leurs dossiers de régularisation avec « bienveillance ». Une façon de dire qu’ils seront tous régularisés ? Nous le saurons dans les prochains jours. 

Mais dores et déjà, cette grève soulève quelques questions. Alors que Nicolas Sarkozy a déclaré
la France en « chantier », le pays peut-il se priver de personnes qui travaillent de manière assidue et compétente dans des secteurs clés et peu prisés des français comme le BTP, la restauration, l’entretien? Les petits patrons qui emploient ces clandestins et qui peinent à trouver de la main d’œuvre, vont-ils être sacrifier sous l’hôtel de la lutte contre l’immigration clandestine, alors même qu’ils contribuent à leur manière à l’effort de croissance du pays ?
La France peut-elle continuer à faire la politique de l’autruche sur cette question alors même que des études montrent qu’elles a besoin des immigrés pour soutenir sa croissance et assurer son système de retraite ? Serait-ce encore illogique pour les autorités d’entreprendre une vaste campagne de régularisation des sans-papiers conditionnés par leur accès au marché du travail, comme cela s’est fait en Espagne et en Italie ? 

Autant de questions auxquelles, en plus de gérer la situation ponctuelle de ces 530 sans papiers, les autorités françaises devront s’atteler  pour résoudre celle des milliers d’autres clandestins travailleurs qui vivent sur son territoire. 

 

MENDICITE ; les mendiants dans les gares et les transports en commun à Paris

Lundi 7 avril 2008

La scène pourrait rappeler une de celle qu’on voit au carrefour Warda à Yaoundé ou d’un autre carrefour de Douala, au Cameroun, avec leurs nombreux mendiants. Pourtant on est à Paris. Gare de Châtelet-Les-Halles, l’un des points névralgiques de la ville, situé dans le 1er arrondissement de la capitale française. Au bas d’un escalier roulant, se tient une femme avec trois enfants. Le plus âgé doit faire 4 ans, alors que le plus jeune, dans les bras de sa mère, à peine 1 an. La femme est assise au sol. Devant elle, une petite pancarte en carton avec un message inscrit dessus. On peut y lire « nous avons faim, aidez-nous ». Elle fait la manche. De temps en temps, elle interpelle les passants, dans un français approximatif, pour décliner oralement le même message. Dans d’autres endroits de cette grande gare, il y a d’autres personnes comme elle. Ce sont en général des femmes, avec des enfants, mais aussi parfois seules. Ce sont des mendiants « immobiles », car ils se tiennent dans un lieu fixe pour chercher leur pitance journalière. 

Il existent aussi des « mendiants mobiles ». Notamment dans les trains. Dans les rames qui passent de manière récurrente dans l’une des nombreuses lignes de cette gare (3 lignes régionales, 5 métros) à la desserte d’autres lieux de Paris ou de sa région, d’autres personnes font également la manche. Ce sont surtout des hommes. Il y a ceux qui interpellent oralement les passagers. Leur message est à peu près celui-ci : « Bonjour messieurs et dames. Excusez-moi de vous dérangez pendant votre voyage. Je suis actuellement sans abri ni travail et j’ai des difficultés pour me nourrir. Si certains d’entre-vous voudraient bien me dépanner d’une petite pièce ou d’un ticket restaurant, cela m’évitera de passer la journée sans rien manger». Eux, ce sont les « mendiants mobiles parlant ». Ils sont sans doute français, si l’on se réfère à leur niveau de langue. 

On distingue aussi des « mendiants mobiles non parlant ». Ce sont des personnes qui ne s’expriment pas ou très peu en français. Ce sont surtout des étrangers (réfugiés sans doute), venus de pays en guerre (Irak, Afghanistan, Kosovo) ou des peuples nomades et marginaux comme les Roms (tziganes) venus de Roumanie. Eux, ils distribuent des petits tracts aux voyageurs présents dans les wagons. Le message inscrit sur ce tract appelle (« je suis réfugié, j’ai deux enfants, aidez-nous») également à la générosité et à la compassion des voyageurs. 

Enfin, même si ce n’est pas exactement la même chose, il existe aussi des personnes qui sollicitent la charité des gens, mais en échange d’un petit livre (Le guide des bons plans de restos ou de cinés de paris, mots fléchés ou croisés…), ou d’un petit morceau de musique accompagné de leur guitare ou d’un autre instrument. 

  

Ces différents cas (on pourrait multiplier par centaines les exemples) montrent bien que les mendiants foisonnent dans les gares et transports en commun parisiens. Le phénomène n’est pas nouveau, semble t-il. Mais il s’est accru au fil des dernières années. Ceux qui font la manche, qu’ils soient « mobiles » ou « immobiles », « parlant » ou pas, sont de plus en plus nombreux. A quoi le phénomène est-il du ? Quelle est la réaction des usagers et des autorités publiques compétentes ? Qui sont vraiment ces mendiants ? Vivent-ils de cette « activité » ? A ces questions, nous n’avons pas de réponses précises. La seule chose qui est sure, c’est que peu d’entre ces gens sont des africains (d’origine ou de nationalité). 

L’autre certitude sur ce sujet, c’est que la majorité des usagers qui empruntent les transports en commun parisiens (près de 2 millions par jour) sont de plus en plus exaspérés par cette situation. S’il y a bien une petite minorité de personnes qui accèdent de temps à autre à la demande de ces démunis, en leur offrant une pièce d’argent ou un ticket restaurant, beaucoup de voyageurs ne prêtent pas ou plus attention aux mendiants qui les interpellent, d’une façon ou d’une autre. Certains usagers se montrent même désagréables en leur faisant la morale ou en les menaçant du regard ou par des invectives. Pire même, les personnes mécontentes déversent désormais leur bile sur Internet. Ils ont créé plusieurs forums sur la toile pour en parler, comme par exemple www.clubic.com, www.forum-auto.com, www.tizel.free.fr. En observant les sentiments ô combien négatifs développés sur ce sujet, on peut conclure  sans trop de peine que, les mendiants ne sont pas la bienvenue dans les gares et les transports en commun parisiens. D’ailleurs, le sont-ils ailleurs ?    


  

Municipales 2008: la « diversité » encore un peu juste

Mardi 1 avril 2008

Cet article est le prolongement d’un autre que j’ai publié il y a quelques jours sur le même sujet. Il est consultable à cette adresse  http://aubingeorges.unblog.fr/tag/actu-francaise/

Cette fois-ci c’est encore manqué. Ou presque. Le dernier scrutin électoral (les municipales des 9 et 16 mars) n’a pas permis aux citoyens français issus de l’immigration africaine de faire une réelle percée dans la sphère politique nationale. A quelques exceptions près, la plupart des candidats de la « diversité » ont été recalés ou contraints à des fonctions subalternes. Selon les sources du ministère de l’Intérieur, sur  un total de 520 000 élus municipaux, il y a environ 2000 candidats de la diversité ; soit 0,4%. Un chiffre insignifiant donc. 

A l’Ump, le parti au pouvoir, comme au Parti socialiste, principal parti d’opposition, les dirigeants nationaux avaient du mal à aborder le sujet au lendemain du scrutin. L’un comme l’autre avait pourtant promis des mesures audacieuses pour faire éclore des responsables municipaux de la diversité. Ces partis avaient même investis un peu plus de candidats noirs ou maghrébins que dans les précédents scrutins. Mais souvent, c’était dans des circonscriptions ingagnables. Ou alors, dans certains cas où la victoire était possible, le candidat de la diversité investi devait affronter, en plus de ses opposants politiques, un autre candidat de son parti, entré en dissidence. Des dizaines de cas de ce genre se sont multipliés à travers le pays. Ils n’ont pas été tranchés par les directions des partis et ont donné lieu à des affrontements fratricides entre membres du même parti, qui, en tournant au désavantage des candidats de la diversité, ont accentué leur déculottée dans ce scrutin. 

Néanmoins, il faut noter l’élection comme maire d’un arrondissement de la capitale (le 7e) de Rachida Dati, la ministre de la justice, qui avec Samia Ghali, elle aussi d’origine algérienne, élue maire du 8e arrondissement de Marseille (2e ville de France), sont les deux seules personnalités de la diversité maires dans des grandes villes. On pourra aussi citer les quelques adjoints aux Maires des grandes villes comme Paris, Lyon, Marseille ; c’est le cas de la jeune franco-tchadienne de 30 ans Seybah Dagoma, adjointe au Commerce et à l’Artisanat à Paris. Certains de nos compatriotes comme Edmond Kameni (Vélizy-Villacoublay) et Adèle Gauthier (Bonneuil) ont été élus conseillers municipaux. Quant à Six-Emmanuel Njoh que nous avions suivi lors des législatives, il était tête de liste à Vitry-sur-seine, mais a été battu. 

Outre ces personnalités vivant dans les grandes villes, et sur lesquels les feux des projecteurs étaient les plus braqués, il y a aussi quelques candidats de la diversité qui ont réussi à faire leur trou, non sans mal, dans les villes moyennes ou dans les petits villages de campagne. C’est le cas de Kader Atteye, originaire de Djibouti, qui a été élu maire de Morey, un petit village de 200 habitants au Centre de
la France. 

Avant ce scrutin municipal, les grands partis politiques et les médias avaient fait tout un foin sur cette question de la représentation des minorités dans l’échiquier politique. La main sur le cœur, ces responsables juraient de transformer cette élection municipale en un scrutin où les élus seraient « black-blanc-beur » et non plus « blanc-blanc-blanc » comme habituellement. Bien plus, les plus optimistes avançaient aussi comme argument en ce sens la nomination par M. Sarkozy de certaines personnalités d’origine africaine et maghrébine au gouvernement après son élection en mai 2007, notamment les Secrétaires d’Etat Rama Yade et Fadela Amara (originaires du Sénégal et de l’Algérie) et surtout Rachida Dati (Maroc-Algérie), ministre de
la Justice et n°5 dans l’ordre de préséance gouvernemental. Ces nominations avaient été présentées comme signal fort adressé au enfants de l’immigration afin qu’ils comprennent qu’eux aussi pouvaient tutoyer les sommets de la sphère politico-administrative. Dans cet ordre d’idée, les dernières municipales étaient donc l’occasion idéale pour consolider les « avancées » symbolisées par lesdites nominations. Hélas, comme l’attestent les chiffres cités plus haut, cela n’a pas été le cas. Ces municipales n’ont pas été le scrutin des miracles. Et, encore une fois, de nombreux français issus d’origine africaine vont devoir patienter pour que « l’égalité républicaine » tant claironner dans ce pays devienne effective dans les urnes. Il y a encore du chemin à faire. 

 

 

Francophonie: une Journée internationale (presque) sous silence en France

Vendredi 21 mars 2008

Comme chaque année, c’était hier (20 mars) la Journée internationale de la Francophonie. Comme d’habitude depuis quelques années déjà, cet évènement est passé presque sous silence en France. Je dis « presque sous silence » pour ne pas dire tout simplement « sous silence », car, dans quelques milieux spécialisés (au ministère de la Coopération, dans quelques facs de lettres, dans quelques maisons d’éditions aussi), on a du se souvenir de cette journée. Mais à la télévision (toutes les grandes chaînes), dans les grands journaux et les principales chaînes de radios, il n’y a rien eu. Pas une manifestation, pas une table ronde, pas un programme spécial. France 3 nous a resservi son traditionnel « Question pour un champion spécial Francophonie », mais à part çà, rien de rien. Doit-on se plaindre, gémir ou rester stoïque de cette absence de la Journée internationale de la Francophonie au premier plan des grands médias? Quelle signification revêt cet ostracisme (c’est bien le mot)? Et plus généralement, à quoi sert la Francophonie en (ou à la) France?

J’ai déjà évoqué ces questions ici, substantiellement et dans d’autres angles. J’ai déjà dit tout « l’intérêt » mineur, pour ne pas dire minable, que portait la France à la Francophonie, sa propre création pourtant. Le manque d’informations de grande ampleur, l’absence de temps forts médiatiques importants, en cette année, viennent confirmer cette idée.

Certes, hier, le président de la République Nicolas Sarkozy a prononcé un discours traditionnel pour la circonstance. C’était à la Cité universitaire internationale à Paris. Développant un nouveau concept de « Francophonie positive », il a affirmé que « la promotion de la francophonie est de notre intérêt (…), l’intérêt du monde, pour que la diversité l’emporte sur une uniformité, parce que l’uniformité, c’est l’appauvrissement culturel et intellectuel. Personne n’a intérêt à un monde aplati » et exclusivement dominé par l’anglais, pourrait-on poursuivre à la suite du président français. Il a même demandé aussi que, les pays membres de l’Organisation internationale de la francophonie (Oif) et leurs représentants « veillent à s’exprimer désormais en français (uniquement?) dans les instances internationales où le français est langue officielle ». Autrement dit, selon M. Sarkozy, il faut utiliser le français comme un argument pour faire reculer ou pour contenir l’expansion de l’anglais à l’échelle mondiale. Soit.

Mais cette affirmation d’un développement, voire d’une promotion du français pour assurer la diversité culturelle (et accessoirement, faire barrage à l’anglais) n’est-elle pas un voeu pieux et inefficace rabâché chaque année? La Francophonie n’a t-elle pas d’autre chose à promouvoir que d’être cette tête de pont de la France dans son combat linguistique et culturel contre l’anglais? Et, au fait, à qui s’adresse cette quasi-injonction à s’exprimer en français dans les instances internationales? Aux dirigeants et responsables français ou à ceux des autres pays membres de la Francophonie?

Sur cette dernière question, on dira que le propos du président français s’adresse à ses propres compatriotes. Car, on sait que certains sont épris (comme lui du reste) d’une anglophonie maladive. Ainsi du président de la Banque centrale européenne, Jean-Claude Trichet s’exprimant en anglais il y a quelques années en réunion de travail, et devant les députés européens (une initiative qui fit d’ailleurs bondir de colère l’ancien président Jacques Chirac). Comme M. Trichet, d’autres encore se comportent de la même manière avec notre langue commune. (Voir à ce propos, l’excellent livre du Pr Bernard Lecherbonnier, Pourquoi veulent-ils tuer le français, Albin Michel, 2005, 248 pages). Le président de la République ne vantait-il pas lui même son amour de l’Amérique, son modèle de vie et, par ricochet, de sa langue? Comment peut-il demander après que d’autres que lui ou ses compatriotes soient des défenseurs zélés de la langue française? Il ne doit pas avoir oublié que les Etats africains francophones ont donné, donnent, et continueront de donner suffisamment de leur énergie pour porter cette langue partout, alors même qu’elle est la langue de la colonisation? Il ne doit pas non plus oublier que, malgré les difficultés et autres contradictions, ces mêmes Etats africains francophones valorisent, célèbrent et promeuvent le français et la Francophonie chaque jour avec beaucoup de forces, alors même qu’ils sont courtisés par d’autres puissances économiques et culturelles.

Si la France veut encourager ces pays, et les millions d’amoureux du français dans le monde, alors, elle devrait commencer par montrer un peu plus d’enthousiasme pour la Francophonie. Et notamment pour la seule journée qui lui est consacrée symboliquement par an, c’est-à-dire le 20 mars. Elle devra demander ou inciter les médias à être plus entreprenants et imaginatifs dans leur façon de porter cette journée. Elle devra aussi sans doute mettre plus de volonté politique et de lisibilité aussi. Sur ce dernier aspects, voici quelques pistes: un vrai ministère, plutôt qu’un secrétariat d’Etat. Un titulaire du portefeuille qui est davantage un connaisseur des réseaux culturels francophones plutôt qu’un politique nommé juste par reconnaissance de sa fidélité partisane. Débarrassé ce ministère des éléments qui feraient qu’ils soient perçus comme uniquement réservé à l’Afrique (francophone en particulier), ou alors le baptisé comme tel pour sortir de l’hypocrisie. Faire en sorte que le titulaire du portefeuille puisse y rester un bon moment et non pas dix mois comme le dernier en date), afin de mettre en place des initiatives concrètes et porteuses à moyen terme. Créer une cellule dans ce ministère qui travaillerait en étroite collaboration avec les artistes, écrivains, journalistes francophones désireux de collaborer d’une manière ou d’une autre à la mise en place de projets quelconques.

Cette liste n’est pas exhaustive, mais, appliquée même partiellement, elle apporterait un dynamisme à la Francophonie en France. Et surtout, ferait que le 20 mars ne ressemble plus à une journée anonyme, alors même que cela devrait être un jour de fête. La fête de langue française. La fête des français. La fête des francophones partout dans le monde, et en France aussi.

Une piste audacieuse dans la lutte contre l’immigration clandestine

Lundi 10 mars 2008

L’immigration clandestine est un sujet très sensible dans ce pays. De Gauche ou de Droite, les différents gouvernements ont tout fait pour tenter de résorber ce phénomène, à défaut de pouvoir l’éradiquer complètement. Peine perdue jusqu’à présent. 

Depuis le début des années 2000, le phénomène de lutte contre l’immigration clandestine s’est accrue dans ce pays; notamment depuis le retour au pouvoir de la Droite. Officiellement, pour combattre les trafics humains et lutter contre les réseaux qui les entretiennent; et aussi pour réduire le nombre de personnes qui viennent en France sans plan ni projet, ni qualification ni utilité. D’autres raisons, officielles et officieuses, existent aussi qui justifient la traque continuelle qu’on observe sur ce sujet de l’immigration clandestine. 

Les résultats de cette politique anti-clandestins sont, de l’avis de ceux qui la mènent, assez satisfaisants. Chaque année, depuis 2002, des milliers de personnes dans cette situation ont, semblent-ils, été reconduits dans leur pays. on a même parlé de 25000 cas l’année dernière. Et pour cette année, le Ministère de l’Immigration souhaite que ce chiffre passe à 28000. et pour 2009, combien? Et pour 2010 Combien encore? 50000? 100000? Combien? 

Bien entendu, je n’ai pas l’intention, ni de commenter, ni de contester ces chiffres, encore moins la politique qui la soutend. Mais, comme beaucoup de personnes, j’ai remarqué que, de manière globale, cette politique ne résout pas le problème à fond. Parce que la gestion de l’immigration clandestine est devenue, à tort, un exercice défouloir où, à l’approche des différents scrutins, chaque camp fait de la surenchère sur le dos des immigrés, avec en toile de fond, la même rengaine de sévérité sur les clandestins. Dès lors, les conséquences de ces pratiques sont énormes. la moindre ici n’étant pas l’image de la France qui s’est largement détériorée à l’étranger (en Afrique notamment), où certains n’hésitent plus à la traiter de pays raciste. 

Depuis le début de la politique accentuée du chiffre sur les clandestin (en 2003), le solde migratoire est pourtant quasiment le même en France, si l’on en croit les chiffres de l’Ined. On parle toujours d’environ 200 000 à 400 000 clandestins en France. Ca veut dire concrètement que, pendant qu’on en refoule certains, il ya quasiment le même nombre qui entre et s’installe dans le pays.  Alors, que faire? Continuer dans cette voie? Ne rien faire? Ou explorer d’autres solutions? 

Le bon sens recommande bien sur d’explorer d’autres solutions. Il ne s’agit pas de la régularisation massive comme le préconise quelques personnes. Mais d’une régularisation de grande ampleur, soumise à conditions. ces conditions seraient notamment d’être actifs, de ne pas commettre plus de certains nombres de faits et délits par an, et surtout, de pouvoir retourner dans son pays au moins une fois par an ou tous les deux ans. J’insiste sur ce dernier aspect, car il me semble très important. Chaque fois que un immigré clandestin à été régularisé, l’expérience montre qu’après, il est retourné dans son pays plus souvent que quand il vivait en clandestinité. 

Ce phénomène de retour est bénéfique, à la fois socialement et même économiquement. socialement parce que, il y a un fort pourcentage de ces « retournants » qui investissent dans leur pays d’origine, ou alors, rentre s’y installer la plus grande partie du temps. sans-papiers, ils ne l’auraient jamais fait. Leur départ, même périodique, permet donc de « désengorger » les villes, les logements, bref un certain nombre de lieux, d’espaces, de services qu’ils mobilisaient pendant leur présence. sur le plan économique, ces phénomènes de retour sont aussi une aubaine, car ils permettent une plus grande mobilité des gens, qui achètent pour voyager beaucoup plus que s’ils ne sont sédentaires. 

Donc, procéder à une régularisation de grande ampleur, soumise à ces conditions, ce serait une option plus audacieuse que la politique « défensiviste » de répression pratiquée en ce moments. C’est un pari de l’heure, mais aussi un pari pour l’avenir que le gouvernement français et les autres gouvernements des pays qui font face au problème des clandestins doivent envisager, et même adopter. 

  

Un médecin Camerounais pour Belley dans l’ain; Suite

Samedi 8 mars 2008

Appendice à l’article sur le Dr Dopsoumna que j’ai publié il y a quelques jours. a la suite de ce papier, j’ai reçu quelques commentaires dont un, publié ci-dessous, qui m’ont amené à rédiger cette suite.

Parce qu’elle s’est terminée par un happy-end, « l’affaire Dopsoumna » si on peut ainsi l’appeler a fait des heureux et des malheureux. Au rang des premiers cités, il y a le médecin camerounais lui-même, ses collègues de l’hôpital de Belley, ainsi que tous les patients et habitants de ce village qui l’ont côtoyé et le tiennent en estime. Par extension, il y a aussi tous ceux qui, dans une situation similaire, espèrent à présent une issue semblable à celle du Dr Dopsoumna. Et ils doivent être nombreux dans ce pays. Ce sont tous ceux qui espèrent que, la fameuse politique « d’immigration choisie » de M. Sarkozy est une aubaine pour eux. Ils doivent se dire que la France, pays déclaré « en chantier » par son nouveau président, a besoin de toutes leurs compétences pour se développer davantage et se REFORMER (c’est l’expression à la mode).

En revanche, l’issue de « l’affaire Dopsoumna » a rendu plus d’une personne sceptique, voire amère. Car, une telle décision fait naître chez cette deuxième catégorie de personne la suspicion de la volonté pour la France de continuer à piller les « cerveaux » africains pour soutenir son développement à elle, et de laisser pendant ce temps-là l’Afrique sombrer dans l’obscurité du sous-développement. Selon eux, si la France accueille et/ou régularise à tour de bras tous les « cerveaux » africains qui arrivent ou sont déjà présents sur son territoire, elle ferait une bonne affaire pour elle, mais, amputerait les pays africains de bon nombre de ses élites. Un raisonnement qui n’est ni bête, ni faux. Mais qui sonne de plus en plus comme une vieille resucée que certains sortent tous le temps quand pareille situation se présente.

Un raisonnement qui, à mon avis, n’est plus ni pertinent ni opérant aujourd’hui. Car, les Etats africains qui invoquent le patriotisme de leurs concitoyens qui s’installent en France ou ailleurs en occident comme le Dr Dopsoumna, ne se posent jamais assez la question de ce qu’ils ont fait, font, ou peuvent faire pour ces concitoyens. Dans la plupart des pays africains, il n’y a plus ni bourse, ni aide de l’Etat. Et quand bien même il y en a, cela va aux « amis » du sérail, aux enfants et autres proches des décideurs. La plupart des jeunes qui quittent le continent pour aller étudier, le font le plus souvent sur fonds personnels (l’argent des familles), ou alors nanti d’une bourse d’un organisme international ou d’un pays étranger. Ils poursuivent leur formation dans des difficultés matérielles et financières que seuls leurs proches ou eux-mêmes par des petits boulots arrivent à soutenir. Bien plus, ils se mettent sur le marché du travail européen avec tous les handicaps liés à leur statut administratif et autres encore. Et ils réussissent aussi à braver cela.

Au nom de quoi doivent-ils se sentir « obliger » d’aller exercer dans leur pays? En récompense de quel investissement de leur pays d’origine? Et quand bien même ils opteraient pour cette solution du retour au pays natal, quelles garanties auraient-ils de trouver un emploi convenable, à la hauteur de leur espoir, à la mesure des sacrifices psychologiques et financiers consentis pendant leur formation? Quelles assurances auraient-ils de pouvoir s’exprimer, entreprendre, investir librement dans un pays qui ne leur a fait aucun cadeau si ce n’est celui de les voir naître? Quel sens peut-on donner au repli chez soi, au retour au bercail dans un monde qu’on nous dit de plus en plus « mondialisé »? A toutes ces questions, il y a peu de réponses en fait.

La voie choisie par le Dr Dopsoumna, diplômé de médecine en Tunisie (après une formation qu’il a du financé tout seul avec sa famille) est respectable et louable. Elle est aussi tout à fait justifiée par son ambition personnelle d’exercer là où il veut, là où il peut, et surtout là où il pense que ce sera pour lui le plus rentable professionnellement, humainement et financièrement. Ceux qui décideront de l’imiter, et qui connaîtront le même succès que lui, auront tout aussi raison. Aussi nombreux qu’ils seront. Aussi longtemps que cela pourra se produire.

Il faut juste espérer qu’ils rompront avec la tradition des anciens des années soixante-dix et quatre-vingt qui, une fois installé à l’étranger avec succès, rompait quasiment tous liens avec le pays d’origine. Et qu’ils sauront, entre les deux positions exposées plus haut, trouver une troisième (nouvelle?) voie. Cette troisième voie serait celle de s’installer où ils en ont envie, d’y exercer et de faire profiter de leur expérience ponctuellement ou plus tard à leur pays d’origine. C’est-à-dire pour le Dr Dopsoumna par exemple, d’aller de temps à autre au Cameroun (et pourquoi pas dans ce nouvel hôpital de Maroua dont parle le commentaire ci après) et d’y apporter son expérience et/ou sa contribution matérielle ou financière. Beaucoup le font déjà. Notamment ceux qui exercent dans l’enseignement et surtout les sportifs. C’est là la voie de la sagesse. La voie de la modernité.

 

COMMENTAIRE PUBLIE A LA SUITE DU PREMIER ARTICLE

odiga | kohmichel@yahoo.fr | odiga.unblog.fr | IP : 41.204.76.213

Pendant ce temps il manque près de 30 000 personnels de santé au Cameroun . Nous respectons le choix du Dr Dopsoumna de rester en France plutôt que de retourner au Cameroun. Choix que de nombreux camerounais ont fait. Un choix contraire au sien .

Notons également que le Premier Ministre Camerounais a inauguré il y a 2 semaines un hôpital dans l’extrême – NOrd. Cet hôpital à vu le jour grâce aux efforts tenaces d’une femme américaine médecin, qui arrivée au Cameroun il y a des dizaines d’années c’était donnée pour mission de mettre sur pied un hôpital dans cette partie du pays. Nos compatriotes peuvent également donner du leur tout en restant en France. Il faut réfléchir à des solutions de E-médecine, des partenariats avec les hôpitaux qui les accueillent en Europe pour que dans l’année ils puissent prendre un mois ou deux pour venir soigner leur frères au pays.

Amicalement.

Un médecin Camerounais pour Belley dans l’ain

Jeudi 6 mars 2008

 

Il a été régularisé. Après avoir échappé de peu à l’expulsion vers le Cameroun, le Dr Oumarou Dopsoumna a reçu il y a deux jours, l’accord des autorités pour rester en France. Diplômé de médecine de l’Université de Sfax en Tunisie il était venu faire sa spécialisation de gastro-entérologue en France. A la fin de cette spécialisation en 2004, il décide de rester dans ce pays plutôt que retourner au Cameroun. En 2006, il signe un contrat pour intégrer l’équipe médicale de l’hôpital publique de Belley, petit village français de 10 000 habitants. Depuis cette année-là, il exerce dans cet établissement, à la grande satisfaction de ses collègues et des patients. 

Il y a quelques semaines, il a voulu faire renouveler sa carte de séjour qui avait expiré entre temps. La préfecture de son département a refusé sa demande au motif qu’il n’entrait pas dans les critères de régularisation. En effet, la loi de 2006 préconise de ne plus recruter, sauf dérogation, un médecin avec un diplôme étranger dans les hôpitaux publics français. Et le Dr Dopsoumna était dans ce cas, raison pour laquelle sa demande avait été rejetée. Face à cette décision, une mobilisation générale s’est organisée dans le village et même au delà  pour le sortir de cette galère. Les habitants, le maire et même le député de la circonscription ont fait circulé une pétition pour inviter la préfecture à changer d’avis à son sujet. Ce qui a donc été fait avant-hier donc avec cette décision du préfet de l’Ain de lui accorder ses papiers. 

Le Dr Dopsoumna peut donc désormais exercer en toute légalité en France. alors que
la France connaît des « déserts médicaux », beaucoup de médecins sont encore interdits d’exercer pour des raisons similaires à celle de notre compatriote. Et même au-delà de cette situation particulière, de nombreux étrangers qualifiés, dans des domaines variés, sont aussi victimes de l’absurdité des lois relatives à l’immigration, qui se durcissent de plus en plus dans ce pays. Le président Sarkozy avait souhaité, en campagne électorale l’année dernière, favoriser en France une « immigration choisie », c’est-à-dire une immigration qualifiée. Pour l’instant, sur le terrain, on est loin du compte. 

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