Archive de la catégorie ‘Actu Française’

Municipales 2008; Quid de la diversité?

Lundi 18 février 2008

Dans moins de 3 semaines (le 9 mars), les français voteront pour le 1er tour des élections municipales et cantonales. La campagne bat son plein depuis plusieurs semaines. Si les français ne se passionnent pas autant pour se scrutin (comparer à la présidentielle de l’année dernière), ils se rendront néanmoins nombreux aux urnes le jour du scrutin. Car, l’élection du maire et de ses conseillers, c’est le scrutin de proximité par excellence. C’est donc une affaire qui les concerne directement.

On compte en France plus de 36000 communes, dont plus de 80% sont des communes rurales (c’est-à-dire avec moins de 2000 habitants). Mais, comme toujours en démocratie, le scrutin sera le plus observé dans les grandes villes. C’est à dire à Paris, Lyon, Marseille, Toulouse, Strasbourg, Lille, Bordeaux, Nantes, Rennes… Il sera aussi regardé de près dans les villes importantes de banlieues, et notamment en région parisienne (Montreuil, Nanterre, Argenteuil…).

S’il est un sujet qui est un peu occulté dans la campagne des municipales qui se déroule en ce moment, c’est celui de la Diversité. Autrement dit, la représentation des citoyens dits des « minorités visibles » (en clair, noirs, arabes, asiatiques) dans les listes électorales. Lors des dernières législatives, le sujet avait été évoqué dans les médias avec beaucoup de publicité. Les grands partis (UMP, PS, PCF, UDF) avaient affirmé avoir fait beaucoup de progrès pour présenter des candidats issus de la Diversité. Au final, presque aucun de ces candidats n’a été élu en métropole, si on excepte l’avocate antillaise Georges-Pau Langevin (PS) dans le 18e arrondissement de Paris. Les français n’étaient t-ils pas près à voter pour des noirs, arabes et asiatiques? Il faut le croire, au regard des résultats de ces législatives. Mais si on observe avec attention, on remarquera que beaucoup de ces candidats avaient été investis à contre-coeur, dans des circonscriptions quasi-ingagnables; et souvent même, certains d’eux avaient du affronter la concurrence d’un candidat dissident du même parti que celui qui les a investis. Tous ces facteurs jumelés peuvent donc expliquer l’échec des candidats de la Diversité aux dernières législatives.

Sera-ce le même scénario pour ces municipales? On ose croire que non. Parce que, contrairement aux Législatives où le nombre de place de députés est limité (577), le scrutin municipal octroie plus de place d’élus. En outre, c’est un scrutin de liste, contrairement aux législatives qui sont nominales. Enfin, c’est dans beaucoup de cas, un scrutin local. Les électeurs seront donc certainement plus enclin à plébisciter un candidat du terroir, qu’il soit de la diversité ou non, à partir du moment où il réside, travaille, s’investit dans leur ville. Et surtout, s’ils pensent que ce candidat est à même de bien gérer la ville, et de lui apporter un certain développement. 

Qu’à cela ne tienne, ce sera toujours un signal fort voir un candidat issu de l’immigration visible élu maire dans une grande ville. Ce sera aussi toujours encourageant d’observer que, le renouvellement de la classe politique tant annoncé depuis des années, et ce par tous les grands partis politiques, puissent s’opérer en intégrant aussi les enfants de la République issus de l’immigration africaine, maghrébine, asiatique. Après son élection en mai dernier, Nicolas Sarkozy, en nommant au gouvernement Rachida Dati, Rama Yade, Fadela Amara, avait cru consacrer l’avènement des enfants de l’immigration au soleil du pouvoir. Si on ne peut le renier, il est judicieux de souligner que, ces nominations étaient « le fait du prince ».

Aujourd’hui, plus que ce « fait du prince », c’est d’une adhésion élective qu’ont besoin les enfants de la Diversité. Ils ont besoin de faire campagne et de gagner leur place au « soleil » par les urnes. Ils en ont d’autant plus besoin que, pour eux comme pour tout le monde, c’est la voie royale pour montrer qu’ils sont des enfants de la République à part entière. Et qu’ils ont eux aussi besoin de légitimer leur action, leur parcours, par le suffrage universel.

Les prochaines municipales revêtent donc, de ce point de vue, un enjeu crucial. Car, elles peuvent (doivent?) être le moment fondateur de l’éclosion par les urnes (à des postes importants du moins), des enfants de la Diversité. On le saura dès le 16 mars au soir.   

Que veut Ayaan Hirsi Ali?

Lundi 11 février 2008

Ayaan Hirsi Ali, la (comment la qualifier?) députée néerlandaise, d’origine somalienne, mais résidente américaine est en France depuis quelques jours. La raison invoquée de cette présence en terre française, c’est, selon cette dame, venir demander la nationalité française et une protection particulière de la police française. On rappellera que Mme Ali est « menacée » de mort par une Fatwa lancée contre elle par certains intégristes musulmans un peu partout dans le monde, et notamment au Pakistan (par le groupe La Mosquée Rouge). On rapelera aussi que, depuis la mort de son ami cinéaste hollandais Théo Van Gogh, et les menaces qu’elle a subies après cette dramatique affaire, elle vit de manière errante. Se baladant de pays en pays, pour se cacher certes, mais aussi pour poursuivre son combat contre un côté de l’Islam qu’elle décrit comme un fascisme, une barbarie. Ses critiques acerbes, souvent excessives contre l’Islam, et contre son prophète, son les principales causes de son « malheur ». Ce malheur qui la rend aujourd’hui vagabonde, recluse, presque persécutée.

Et c’est pour ces raisons qu’elle est donc arrivée en France, pour demander la nationalité. Elle a mise en avant le statut de « terre de droits de l’homme » de ce pays. Elle sait aussi pouvoir compter sur des personnalités politiques et médiatiques, souvent très sensibles à ce genre de cause. Au rang de celles-ci, Bernard Henri-Levy, les journalistes Philippe Val et Caroline Fourest, Ségolène Royal et Rama Yade, la Secrétaire d’Etat au droits de l’homme du gouvernement français. Tous ces gens étaient d’ailleurs aux côtés de Mme Ali hier à Paris, dans une réunion de soutien qui lui était organisée, et dont le but principal était de lui faire obtenir la nationalité française. Mais se sont-ils tous demandés ce qu’elle veut vraiment? L’ont-ils interrogée sur ce qu’elle souhaite faire à terme, de manière générale, et en tant que française en particulier? 

Si je pose ces questions, c’est que je me demande toujours à quoi joue Mme Ali. Jusqu’ici, elle a été favorisée dans quasiment tout ce qu’elle a entrepris. Née dans une famille un peu à l’abri du besoin, elle a bénéficié d’une instruction de qualité même si une partie de celle-ci s’est passée dans un établissement religieux qu’elle réprouve aujourd’hui. Excisée (comme du reste des millions de femmes) elle a eu la chance de voyager beaucoup à l’étranger, de connaître autre chose que le chaos de Mogadiscio et des autres villes somaliennes. Bien plus même, arrivée en Hollande, elle a obtenu des papiers après avoir menti sur sa situation (combien de personnes sans-papiers pourraient avoir cette chance-là). Dans ce pays, elle a aussi pu suivre des cours de Sciences politiques et être diplômée d’une des meilleures universités du pays. Cooptée dans un cercle de réflexion, élue députée par la suite, elle a pu « faire son chemin » dans ce pays. Même si elle a sans doute du se démener pour en arriver là, il faut avouer que les faveurs dont elle a bénéficiés pendant plusieurs années (et dont-elle parle très peu aujourd’hui) peuvent faire d’elle, à juste titre, une privilégiée.

Dans ce sens, c’est sans doute un privilège de plus qu’elle demande aujourd’hui à la France. Un privilège égoïste même, car il ne concerne que sa seule personne, et non pas d’éventuelles autres personnes qui seraient comme elle menacées de mort pour des critiques envers l’Islam. Un privilège superflu, tant la nationalité néerlandaise qu’elle a en ce moment, le droit de résidence américain, la citoyenneté d’honneur danoise aussi, sont autant de statuts civils qui pourraient l’aider et l’accompagner dans ces différentes démarches. En quoi la nationalité française lui sera t-elle plus importante? En rien certainement. Si ce n’est dans la protection financière qu’elle espère après l’obtention de cette nationalité. Mais, le pays dont « les caisses sont vides » (dixit le président Sarkozy), « l’Etat en faillite » (pour François Fillon), ne vont pas se payer le luxe d’accéder à la demande de cette dame, alors même que, de part ses activités lucratives (experte dans un think thank américain, ancienne députée néerlandaise) devrait le lui permettre.

Si d’aventure cela se fait, alors il sera nécessaire, utile, judicieux d’expliquer à tous ceux qui dans ce pays demande un peu d’aide pour survivre, pourquoi on le leur refuse, pour aider Mme Ali à vivre en privilégiée.

 

APPRENDICE: Que gagne la France à accueillir Mme Ali?

Ce que veut Mme Hirsi Ali, on le sait; c’est obtenir rapidement la nationalité française et une protection afférente. Mais que gagnera la France à lui accorder une telle mesure, je dirai même une telle faveur? A cette question, on ne sait pas grand chose; mais on ne risquerait pas grand chose non plus en disant que ce « beau et vieux pays » qu’est la France n’aurait rien à gagner à une telle mesure envers Mme Ali. 

Je le disais dans le texte qui précède, si d’aventure, une telle mesure était adoptée, et que Mme Ali devenait française dans les jours très prochains, alors, cette décision susciterait le tollé des « souverainistes », des « nationalistes » et autres « patriotes » de ce pays. Et à raison. De même, elle provoquerait aussi l’étonnement, si ce n’est la colère des immigrés (clandestins ou non), dont le souhait d’accéder à la nationalité française s’apparente davantage à une épreuve du feu qu’à un simple caprice comme chez Mme Ali. Au contraire d’elle, beaucoup de ces immigrés vivent dans ce pays, y travaillent, rament paient leurs impôts; bref participent au développement de la France. Sans souvent en demander une protection particulière; sans même demander quelque faveur que ce soit.

Ce qui n’est pas le cas de Mme Ali. D’ailleurs, depuis qu’elle est partie de Hollande, elle vit aux USA; pourquoi n’en demande t-elle pas la citoyenneté, et par la même occasion une protection particulière de ce pays qui est tout vent dehors contre le terrorisme ilslamique? Pourquoi n’accepte t-elle pas la citoyenneté d’honneur danoise et la protection policière de ce pays, qui lui ont été proposées? Autant de questions sans réponses, qui peuvent permettre d’être dubitatif sur le souhait réel que cette dame formule aujourd’hui en demandant la nationalité française. 

Alors, Rama Yade, BHL, Ségolène Royal et les autres n’ont pas raison d’affirmer comme ils le font que « la France s’honorerait de soutenir et d’aider Ayaan Hirsi Ali (…) et au besoin, de lui accorder la nationalité française et la protection nécessaire pour sa sécurité ». Ils ont d’autant plus tort que, outre le caractère éculé d’une telle affirmation (çà veut dire quoi qu’un pays s’honnore d’accueillir une personne plus qu’une autre, comme si on était pas tous égaux), la principale concernée reste floue sur les motivations et les usages à terme de cette nationalité.

 

Les mots de Rama

Lundi 11 février 2008

Rama Yade a du chic. Pas seulement pour son goût pour les fonds de teint et les tenues de jeune fille post-pubère à la mode classe-tailleur. Mais aussi pour les formules et les mots pour évoquer, qualifier, analyser, commenter…certaines situations. Ainsi, dans ce registre, on se souvient de son fameux « la France n’est pas un paillasson sur lequel un dirigeant, terroriste ou non, peut venir s’essuyer les pieds du sang de ses forfaits », balancé au sujet de la venue en France au début du mois de décembre 2007. Ouah. La formule choc, qui, en ce temps-là, fit couler beaucoup d’encre et de salive. Je ne listerai pas ici d’autres interventions de la ministresse française des Droits de l’homme; la liste serait trop longue.

Mais sa dernière sortie en date a retenue mon attention. Evoquant la couverture médiatique de la vie privée du président Sarkozy, elle a traité les journalistes de CHAROGNARDS. « Ce qui me frappe c’est l’extrême violence des attaques contre le président de la République. Des attaques personnelles, ciblées, que je trouve indignes et infamantes (…) On a l’impression de voir des charognards qui ont humé l’odeur de leur proie et qui fondent sur lui et qui s’acharnent », a t-elle déclaré à la radio RTL il y a quelques jours. Poursuivant dans sa lancée, elle a même parlé de « chasse à l’homme ».

Il n’est pas nécessaire de faire une étude ni stylistique, ni sémantique de ces propos pour en voir la virulence et la gravité. Il est à peu près sûr que, quand elle les a prononcés, Mme Yade devait être très remontée, très fâchée. J’ose croire que, c’est cette colère, cette fâcherie qui l’ont conduit à de propos aussi déplacés. Car, pour en vouloir à ce point à la presse (elle qui l’a faite d’ailleurs et l’a en grande partie propulsée là où elle est), et sur un sujet qui ne la concerne même pas directement (le président est suffisamment grand pour répondre à ceux qui s’en prennent à lui, en témoigne les procès qu’il a intentés ces derniers temps contre certains médias), elle devait en avoir gros sur le coeur.

On aurait pu ne pas lui en vouloir si elle n’était pas coutumière de ce genre d’excès de langage. Pour s’en justifier, elle se réfugie souvent derrière son « franc-parler ». Soit. Mais ce « franc-parler » exclut-il les mesures de bon sens? Altère t-il son jugement au point où ses propos soient toujours excessifs, à tel point que certains de ces collègues et amis du gouvernement s’en désolidarisent? Assurément pas.

Rama Yade a sans doute été (et continue t-elle de l’être d’ailleurs) bercé par ces commentaires qui faisaient d’elle la benjamine du gouvernement (Le président et le PM ne le disent-ils pas assez souvent?). Elevée à l’africaine, elle sait aussi qu’on passe souvent beaucoup de caprices et de bêtises aux benjamins. Est-ce parce qu’elle sait que MM Sarkozy et Fillon la savent comme benjamine (et aussi une « gamine »?), et semblent être moins exigeant avec elle, qu’elle use et abuse d’un langage parfois très peu convenant? Si elle pense cela, et en joue, elle ne perd rien pour attendre le retour du bâton. Car, comme souvent dans ces cas, quand fini l’Etat de grâce, les « représailles » sont graves et douloureuses.

Rama Yade a certainement beaucoup de qualités à faire valoir, que des propos idiots comme ceux qu’elle a lancés envers les journalistes sur RTL. Elle espère aussi certainement mener une longue carrière politique dans ce pays. Si elle a bien lu ses manuels d’histoire politique, ou même tout simplement les journaux, elle doit donc savoir que, quand on se montre aussi malveillant envers les gens, on ouvre ni plus ni moins une boîte à pandore qu’on aura du mal à refermer. En d’autres termes, en s’attaquant de manière aussi grossière aux journalistes, comme aux élus d’opposition ou à tout autre personne, on s’expose, du moins à une vendetta, sinon à une réplique parfois franche ou discrète de ceux qu’on a attaqués. Les journalistes ne la louperont donc pas à la première occasion venue. Et, à ce moment-là, elle verra sans doute à quoi doivent ressembler des « charognards ». 

Les mots en français ont un sens (plusieurs même). Quand on les utilise on en mesure la portée. Visiblement, ce n’est pas la préoccupation première de MMe Yade ces derniers temps. C’est bien dommage, car, à son tour, elle fera sans doute face à une salve de propos similaires, où l’injure le disputera au grossier et au « malveillant ». 

Les bons voeux du président français à la presse

Mercredi 9 janvier 2008

Rentrée politique en fanfare en France. Le président Nicolas Sarkozy s’est exprimé face à la presse mardi dernier. Lors de cette conférence aux allures de discours-interview, il a fait le bilan de ses huit premiers mois de gouvernance et, il a aussi annoncé les prévisions pour l’année qui commence. Tous les sujets ont été évoqués : de l’économie, au social, sans oublier l’international, l’écologie et même…sa vie privée. 

La première partie de cette adresse à la nation française d’un genre hybride donc a commencé par un discours. Ici, il était surtout question de la déclinaison de la dernière trouvaille de M. Sarkozy en terme d’idée – slogan : « la politique de civilisation ». Ce concept, le président français l’a sorti pour la première fois lors de ses vœux à ses compatriotes le 31 décembre dernier ; mais ce jour-là, il n’avait pas dit ce qu’il mettait dans cette expression. Avant-hier, après avoir rappelé qu’il « ne s’agit pas d’une formule de circonstance, mais une formule et un engagement forts » il s’en est servi comme fil conducteur de son propos. Mieux même, comme une espèce d’expression miracle (mais aussi bateau) à travers laquelle tous les sujets de la nation devraient se structurer et se décliner. 

Ainsi par exemple, sur les institutions françaises, sa « politique de civilisation » indiquerait de « toiletter » la constitution pour, entre autres, permettre au président de
la République de s’exprimer à l’assemblée nationale. Sur d’autres sujets, la déclinaison de ce concept fut un peu à l’avenant ; avec beaucoup de volontarisme en théorie, mais peu de pistes concrètes pour en voir la forme totale. En revanche sur l’immigration, aucun flou n’a été relevé. « La politique de civilisation » sera celle des Quotas d’entrée en France. Quotas, certainement, par pays, par métiers, par tranche d’âge, par sexe… bref quotas. 

Le deuxième temps fort de cette conférence aura été le jeu (au propre comme au figuré) de questions réponses entre le président Sarkozy et les journalistes présents. Dans son style caractéristique, fait de volontarisme et de fougue dans son langage, le président français n’aura esquivé aucune question. Certes, il en aura éludé certaines. Mais, à chaque moment, il a répondu aux demandes que les hommes de médias lui ont formulées. Ainsi, il s’est défendu des accusations de vouloir laisser tomber le secteur de l’hôpital, tel que certains l’insinuaient. Aussi, il a justifié sa démarche en politique étrangère où on lui demandait s’il n’est pas gêné d’accueillir Kadhafi (Libye) et Chavez (Bolivie), de téléphoner à Poutine (Russie) après sa réélection. Il s’est aussi fait le défenseur des pays pauvres et notamment de l’Afrique, dont il a souhaité que « l’un des pays les plus importants entre au Conseil de sécurité de l’Onu). 

Dernier « dossier » abordé (pas dans l’ordre chronologique), celui de sa vie privée. A la journaliste qui lui demandait s’il allait se remarier avec sa nouvelle compagne Carla Bruni (un ancien top model), M. Sarkozy a répondu que « entre Carla et moi, c’est du sérieux » ; avant d’ajouter…qu’il n’en dirait pas plus, si ce n’est que, quand ils se marieront, la presse l’apprendre plus tard. Il faut dire que ce dernier sujet intéressait (à tort ou à raison) les français. M. Sarkozy a divorcé de son épouse Cécilia en novembre dernier, devenant par la même occasion le premier président français divorcé. Depuis, la presse people et même les journaux sérieux se faisaient des gorges chaudes de la « remise en selle sentimentale » du président de la république. Ces derniers jours, il a été vu et revu aux côtés de l’ex mannequin, dans des positions et attitudes qui ne laissaient aucun doute sur leur relation. Mais rien d’officiel n’avait été annoncé. Jusqu’à ce jour donc, où il a convenu que entre la jeune femme de 40 ans et lui, « c’était du sérieux ».      

Cette sortie de M. Sarkozy d’il y a deux jours marque sa véritable rentrée politique. D’autres parutions, moins importantes, mais régulières suivront. Car, comme à son habitude, il souhaite « agir », être sur le terrain politique et surtout médiatique. A deux mois des élections municipales, que sa majorité et l’opposition perçoivent déjà une échéance nationale, mieux comme le premier vrai test à sa présidence, Nicolas Sarkozy sait qu’il devra retourner au charbon pour convaincre les français de plébisciter les listes des candidats soutenus par son parti ou se réclamant de lui. Pour cela, il devra sans doute utiliser la même énergie qu’il a employée dans cette conférence de mardi, mais, en terme de proposition être moins flou et plus concret. Notamment sur le pouvoir d’achat, le vrai sujet de préoccupation des français. 

Les suites de « l’affaire » de l’Arche de Zoé

Lundi 7 janvier 2008

Du nouveau dans « l’affaire de l’Arche de Zoé ». La sous-ministre française aux droits de l’homme, Ramatoulaye Yade a affirmé hier que l’Etat français ne paierait pas 4,12 Milliards de Fcfa (plus de 6 millions d’euros) que les membres de l’Arche de Zoé avaient été condamnés à verser aux familles des 103 enfants qu’ils avaient tenté d’enlevés. Cette affirmation de Mme Yade, certainement mandaté par le gouvernement, ressemble à du « foutage de gueule ». En effet, il ne faut pas être sorcier pour savoir que, si l’Etat français ne paie pas cette somme, ce ne sont pas les membres de l’Arche de Zoé qui paieront. Personne ne va imaginer qu’ils ont cet argent. Ce qui revient à dire en clair que, les familles tchadiennes ne recevront rien.

Si cette hypothèse se confirme, alors cela équivaudrait à dire que la France s’est foutue des tchadiens, et des africains en général. Car, en plus d’avoir exigé la libération des journalistes et hôtesses espagnoles, arrêtés en même temps que les « humanitaires » au tout début de l’affaire demandé, après avoir mis la pression pour que la justice tchadienne accélère la procédure de jugement des principaux responsables de cette affaire sordide, après avoir aussi exigé et obtenu le « transfèrement » de la « bande à Breteau » afin qu’ils purgent leur condamnation (huit ans de travaux forcés) en France, voici que le pays des droits de l’homme, par la voix de sa non-moins « sublime » sous-ministre des…droits de l’homme, dit de manière indirecte qu’il ne doit pas avoir de payement de la condamnation financière prononcée contre les membres de l’Arche de Zoé, et qui devait profiter aux familles des enfants.

Pourquoi? Parce que ce sont des africains? Ou alors pour une autre raison? On a le souvenir que quand il fallait demander l’extradition des détenus vers la France, Mme Yade et d’autres, tout en avançant les accords judiciaires qui existent entre les deux pays depuis 1976, s’exprimaient la larme à l’oeil pour manifester leur « intérêt » pour les 103 enfants traumatisés par cette histoire. Comment se fait-il qu’au moment où il faut mettre la main à la poche pour aider ces enfants à se reconstruire et à s’assurer un avenir décent, « l’intérêt » pour les enfants manifesté par Mme Yade et les autres aient subitement disparu? Doit-on comprendre que, en plus d’avoir été traumatisé par le rapt et toutes la cohue qui s’en est suivie, le gouvernement français, par sa décision de ne pas payer les 6 millions d’euros, dise en quelque sorte que, « ses enfants n’ont qu’à crever »?

Cette décision est pour le moins inexplicable, déjà pour les enfants et même, au-delà, pour les nombreux français retenus (à tort ou à raison) un peu partout dans le monde. Mme Yade et le gouvernement français savent mieux que quiconque que certaines affaires ne s’élucident que moyennant finances (rançon ou dédommagement). Et, cette logique n’est pas exclusive des africains, car, on a bien vu que, dans l’affaire des attentats libyens des années 80 par exemple, les familles européennes (françaises, anglaises) on demandé et obtenu le payement de sommes qui s’élevaient parfois à des millions d’euros par personne. Certes, dans ce cas, il y’avait mort d’homme. Mais la logique est la même, dans le cas des enfants tchadiens, qui, s’ils ne sont pas morts, on été certainement traumatisés pour la vie. En outre, certains de leurs parents, reconnus « coupables » de les avoir donné aux « humanitaires » français, vont désormais être marginalisés si ce n’est même tout simplement exclus de leur village. Tout ceci méritait donc que, en plus de la condamnation pénale des responsables, la condamnation financière soit aussi exécutée.

Il est des attitudes dont on se dit qu’elles seront compréhensibles. Il en est d’autres qui, prise de quelque manière ou bout que ce soit, ne sont pas compréhensibles ni acceptables. Si l’annonce faite par Mme Yade hier (6janvier) de ne pas payer les 6 millions d’euros aux enfants se confirme dans les jours à venir, elle serait incompréhensible et inacceptable. Mais aussi, elle créerait un précédent, que les africains et d’autres nations encore retiendraient pour l’avenir. Au cas où d’autres « humanitaires » ou citoyens français se retrouveraient dans une affaire comme celle de la « bande à Breteau », alors….

Immigration, Migration et Mondialisation en France

Jeudi 20 décembre 2007

Immigration, Migration et Mondialisation en France

La semaine dernière, Nicolas Sarkozy a fait passer une note de travail à son ministre de l’Immigration et de l’identité nationale, dans laquelle il demandait à ce dernier de tout mettre en oeuvre pour que, désormais,  »l’immigration économique représente 50% des entrées en France », et non plus… 7% comme actuellement. En terme simple, il demande de passer du simple au septuple dans ce domaine. De 7% à 50%, dès cette année. C’est vrai qu’il s’agit d’immigration économique, en d’autres termes d’immigration concernant des personnes qui viennent travailler réellement et faire prospérer l’économie française. Mais quand même; çà paraît assez difficile, voire utopique de faire passer, dans quelques sujets que ce soit (à plus forte raison dans un sujet aussi délicat et complexe que celui-ci), un chiffre du simple au septuple.

Du coup, je me pose quelques petites questions relatives à cette annonce: Comment les autorités compétentes vont-elles proceder pour parvenir à cet objectif? Qu’est-ce qui soutend cette note? que sous-entend t-elle également? Où va t-on aller chercher les personnes adéquates pour cette « super immigration économique »? Que va leur proposer la France, en terme de droits, de salaire, de sécurité…? Comment va t-on faire pour attire des « talents » en France, sans permettre que ceux-ci puissent venir avec leur famille? 

Je n’ai évidemment pas les réponses à ces questions; mais j’ai quelques idées pour aider à les comprendre, et surtout à montrer que la note de M.Sarkozy n’est pas sérieuse ou alors est, elle est irréalisable à court terme. D’abord et avant tout, il me semble que la France n’est pas un pays en chantier qui ait besoin de main d’oeuvre étrangère; même qualifiée. Pas de gros projets industriels en vue; pas d’évènements majeurs à organiser dans lesquels il nécessite de grandes réalisations. Les secteurs les plus employeurs dans ce pays en ce moment sont surtout ceux dits des « services à la personne » (baby-sitting, aide aux devois, garde de personnes malades et âgées…). Et pour ces secteurs, est-il nécessaire de faire venir des gens de l’étranger pour y travailler? Assurément non. Dans les plus de 2 millions de chômeurs de ce pays, il s’en trouverait bien un grand nombre susceptible d’occuper les postes qui se créent dans ces « services à la personne ».

D’autre part, Il a été dit par M. Sarkozy que l’augmentation des immigrés économique visait aussi à freiner l’immigration familiale, première filière d’entrée en France. C’est pour le moins très grave; pas dans le fait qu’on veule remplacer des gens qui viennent juste suivre un conjoint ou un parent par d’autres qui viennent travailler. Mais, c’est grave parce que, faire ou prétendre augmenter de 43% (c’est le ratio qu’il y a entre le chiffre actuel de l’immigration économique (7%)et celui auquel la Note Sarkozyene veut amener, soit 50%) au détriment de l’immigration familiale est un non sens. Car, d’une part, cela équivaudrait à dire que des milliers d’étrangers arrivant en France au titre de l’immigration familiale sont des bons à rien, qui ne travaillent pas et qui représentent des charges pour le pays. Or, beaucoup de ceux entrés en France par ce biais travaillent et paient leurs impôts. Même si ce ne sont pas dans les métiers pointus, ils sont la plupart du temps employés dans des tâches, certes ménagères, mais dont l’utilité est avérée; par exemple le nettoyage, la voirie, le petit commerce.

D’autre part, promouvoir « l’immigration économique » de cette façon ci, reviendrait à dire aussi qu’on accueillera en France une cohorte d’hommes ou de femmes, célibataires et sans aucune autre attache dans le pays. C’est aussi humainement dangereux et même pervers. Et, justement, l’un des effets pervers de ce genre de méthode, serait de « pousser » ces personnes venus travailler seuls en France, à trouver de nouveaux partenaires ici sur place. seraient condamnés à vivre sans leur famille, qui, du fait de la large restriction de l’immigration familiale, ne pourrait pas venir en France. Une situation condamnable au regard du droit et des conventions internationales sur l’immigration.

COMMENT LA FRANCE PASSERA T-ELLE LA FIN D’ANNEE

Mercredi 5 décembre 2007

Comment
la France passera t-elle la fin de cette année 2007 ? Dans quel état sera-t-elle lors des prochaines fêtes de fin d’année, et même après ? Ces questions, et d’autres encore, méritent d’être posées aujourd’hui. Elles sont d’autant plus urgentes que le pays semble vivre dans une espèce de phobie importante, si ce n’est même plus. Et ce, depuis plusieurs mois. Pourquoi ? Comment ? A qui la faute ? A ces questions, peu de réponses objectives. 

Mais, un faisceau d’éléments qui montre que le pays ne vit pas dans une situation sereine, apaisée. Ce n’est pas l’Irak et la guerre civile, certes. C’est encore moins les pays africains en proie à tous genres de difficultés structurelles et conjoncturelles. Mais, ici, c’est un condensé de malaise ambiant, contenu, tu aussi par les médias ; et qui n’attends que certaines conditions pour s’exprimer dans toute sa « splendeur ». 

Au contenu de ce malaise, on peut y retrouver la peur. Peur des autres (notamment des étrangers, immigrés), peur des conditions de vie et de la chute du pouvoir d’achat des ménages, peur des grèves, peur des attentats, peur de tout. Et de rien en même temps. Bref, on a l’impression, à tort ou à raison, que la peur est la compagne familière des français en cette fin d’année. Dans la rue, dans les lieux publics, à la télé, dans les articles de presse, ce sentiment transparaît au quotidien, et semble être présent chez des gens de presque toutes les couches sociales (riches, classes moyennes, pauvres, très pauvres). 

Quelques éléments d’actualité sont venus montrer ces derniers jours à quel point cette peur générale était tenace dans la société française. La grève de dix jours dans les transports publics et la galère qu’elle a occasionnée auprès des millions d’usagers par exemple. Elle a marqué les esprits, à tel point que, avec les fêtes de fin d’année qui approchent, et la non-avancée des négociations entre le pouvoir et les cheminots, beaucoup d’usagers s’inquiètent (et c’est peu dire) de la possibilité de revivre un tel scénario entre Noël et le Nouvel an. Autre exemple, la violence urbaine et le risque d’émeutes à chaque fois que, dans une ville ou dans une banlieue, il y a une poussée de fièvre causée par le démantèlement d’une bande de jeunes délinquants ou la mort d’un jeune. 

Dans ce dernier cas, les manifestations de Villiers-le-Bel, d’il y a une dizaine de jours sont là pour en témoigner. En effet, outre la mort de Larami et Moushin, 2 adolescents de 16 et 15 ans, les actes de vandalisme, les affrontement entre jeunes et policiers et même l’usage par les premiers d’armes pour tirer sur les deuxièmes est venu montrer que, parfois, on vit ici dans un contexte bien tendu. Les commentaires faits autour de cet évènement, assez délirant pour grand nombre, ne sont pas venus réconforter les citoyens français, qui y ont vu surtout l’expression d’une forme de « guerre » entre la jeunesse issue de l’immigration et l’Etat représenté par les forces de l’ordre. Or, beaucoup savent que quand jeunes des banlieues et police s’affrontent, le risque d’embrasement de tout le pays est très grand. 2005 et les graves émeutes sont là pour l’attester. 

Aujourd’hui, le spectre de cette fin d’année 2005 hante les esprits chaque fois que la fin d’année approche. Surtout quand le malaise social est autant perceptible qu’actuellement avec une croissance en berne, un pouvoir d’achat toujours bas chez les ménages pauvres, une situation politique particulière (en post-campagne présidentielle et législatives et déjà en pré-campagne municipales).Sur le plan social, les lycées, universités sont perturbés par des mouvements d’élèves et étudiants contre la nouvelle loi sur le financement et l’autonomie des universités. Les fonctionnaires ont fait grève aussi il y a quelques jours, de même que les étudiants en médecine, les marins pêcheurs. D’après le quotidien Libération, il y a aussi un malaise dans l’armée de terre. Bientôt, à ce rythme, les retraités et d’autres corps de métiers encore extérioriseront leur malaise. Et la « fête » sera totale. Et les fêtes de fin d’année seront « pourries », pour parler comme les enfants. Espérons qu’une situation pareille n’arrive pas. 

Batailles de poules au gouvernement français

Mercredi 5 décembre 2007

Des femmes politiques se crêpent le chignon en France. Il y a quelques jours, les médias nous informaient de bisbilles entre Rachida Dati et Rama Yade, deux membres du gouvernement. Depuis une semaine, c’est au tour de Fadela Amara (autre membre du gouvernement) et Nadine Morano (députée UMP et porte-parole du parti présidentiel) de s’engueuler à ciel ouvert, par médias interposés.

Autant les deux premières, chouchoutes l’une et l’autre du président Sarkozy (qui se comporte avec elles, et d’autres, comme Charly et ses drôles de dames), n’avait pas étalé leur mouvement d’humeur dans les médias, (ce qui me pousse à penser que c’était une « affaire » montée de toutes pièces par des confrères en mal de sensations et d’histoires pipolo-politique à deux sous), autant les deux dernières citées nous offrent un régal de bêtises et d’idioties depuis quelques jours.

Genèse. Après la mort, à Villiers-le-Bel en banlieue parisienne de deux jeunes Moushin, 15 ans et son ami Larami, 16 ans, des émeutes s’en sont suivies.  Pendant trois jours, des écoles et autres bâtiments publics et privés ont été brûlés; des voitures incendiés, des passants molestés, et, plus grave, des policiers ont été attaqués à coups de pierres, cocktails molotov et… fusils de chasse. Toute la classe politique française s’est mise en émoi contre les cassages et autres actes de vandalisme perpétrés par les jeunes de cette ville. Paradoxalement, ni le président Sarkozy, ni Fadela Amara ne se sont exprimés au plus fort de ces incidents.

Or, cette dernière est chargée de la politique urbaine et des quartiers dans le gouvernement actuel. Elle est donc, en théorie, la première responsable officielle de ce secteur. Et, naturellement, l’une de celles qui aurait été les premières à s’exprimer sur les incidents de Villiers-le-Bel, et même à descendre sur le terrain. Elle ne l’a fait que plus de trois jours après le déclenchement des émeutes. Trop tard pour certains.

Et notamment pour Mme Morano, qui a profité de l’occasion pour instruire le procès de Mme Amara. Dénonçant son silence, la porte-parole de l’UMP a profité pour dire au passage que, selon elle, l’ancienne président de l’association Ni pute ni soumise « n’a rien à faire au gouvernement ». Motif: « elle est incompétente ». Pour expliquer davantage son opinion, Mme Morano a avancé que «  Ce que je lui reproche, c’est d’encourager les jeunes de banlieue à s’enfermer dans une caricature en adoptant leur comportement et leur vocabulaire. Quand on utilise des expressions comme “à donf” ou “je kiffe” dans un entretien d’embauche, on n’est pas pris.» Elle fait ainsi référence au parler de banlieue (langage « cash » comme on dit aussi) qu’emploie Mme Amara pour montrer qu’elle vient des « quartiers » et qu’elle connaît les cités.

Face à ces accusations, la réponse de dame Amara n’a pas tardé; lundi 3 décembre, elle a traité Nadine Morano de « Castafiore », vous savez l’un des personnages récurrents des aventures de Tintin. Poussant plus loin son mépris pour son interlocutrice, la ministre Amara a ajouté que « Nadine Morano, elle est sympa, mais elle énerve tout le monde, tout le monde la fuit.» Ambiance. Mme Morano est revenue à la charge le lendemain dans une autre réaction en disant que « Quand on n’est pas d’accord avec Fadela Amara, on se fait insulter ! remarque Nadine Morano. C’est déplorable, mais ce n’est pas le plus grave. Les parlementaires commencent à en avoir l’habitude, puisqu’elle est coutumière de ce genre de dérapages ». Pour sûr que Mme Amara reviendra également à la charge demain ou après ou après encore, toujours dans un média.

Au regard des propos cités ici, et face à ce genre d’agissements, que conclure? Que certaines personnalités phares de la classe politique française ont des réactions de commères, si ce n’est de jeunes filles pucelles se discutant le même mec? Plus sérieusement, que ces deux dames, et bien d’autres encore (les hommes ne sont pas exclus) s’adonnent à des querelles d’égos alors que les dossiers auxquels ils sont commis (banlieue, logement, emploi) sont d’une urgence et d’une gravité extrêmes. Je ne voudrais pas plonger dans l’analyse tentée par certains confrères qui affirment que le « différend » entre ces deux dames est, tantôt celui de la « vraie France » représentée par Morano contre celle de la « racaille et des immigrés », que symboliserait Mme Amara, tantôt qu’il serait la première grande conséquence de la politique « d’ouverture » voulue par le nouveau président.

Ces hypothèses sont sans aucun doute, à mon avis, des pistes d’analyses stupides. Reste que, si ces deux dames, ou d’autres membres du gouvernement encore, continuent à reproduire de tels scénarios, il sera alors fort probables que ces hypothèses ne soit plus du tout stupides. Et ce serait bien dommage d’en arriver-là. Car la France a besoin dd se « reformer » dans le silence et « l’union ». Pas dans la chamaillerie.

 

Merci les CHEMINOTS

Vendredi 23 novembre 2007

Merci les cheminots. Voilà le mot d’ordre qu’il faudrait retenir en ce jour de début « décrue » de la grève dans les transports publics en France. Merci les cheminots? Certains me demanderont si je ne suis pas un peu fou pour avoir pareille idée dans la tête. Non, je ne suis pas fou. Pas avec cette idée, ou encore pour toutes autres idées.

Je veux rendre hommage aux cheminots. Oui à ces braves cheminots de France. Non pas pour leurs activités quotidiennes (familiales ou professionnelles), encore moins pour je ne sais quoi d’autres. Je veux saluer le courage qu’ils ont eu en organisant la grève dont on vient de vivre quelques jours terribles. Neuf (9) jours de durs débrayages, en effet, viennent de nous être proposé par les cheminots de France. A cause d’eux, ou plus exactement de cette grève, beaucoup on bavé. Beaucoup de personnes ont bien galéré des retards ou de l’absence de trains durant ces jours.

Ils ont su monter au créneau, battre le pavé, « prendre en otage » tout le monde. Pourquoi? Parce que, pour aller vite, ils s’opposent à la remise en question de leurs « Régime spéciaux de retraite » . C’est un dossier très complexe et technique que je n’exposerai pas ici, chacun pouvant aller se faire son opinion sur ce sujet dans tous les articles qui ont été publiés dans la presse (en voici un http://www.orange.fr/bin/frame.cgi?u=http%3A//actu.orange.fr/articles/dossier/Le-regime-special-de-retraite-des-cheminots.html).

Mais au delà de cette histoire de Régime de retraite, c’est bien à un sujet plus global que les Cheminots, par leur grève, ont protesté: celui du pouvoir d’achat. Si la grève initiale (celle sur les Régimes de retraite) a été jugée par beaucoup comme un combat d’arrière-garde et impopulaire en plus (en atteste les sondages réalisés sur la question), le débrayage organisé, en jonction avec les fonctionnaires et d’autres salariés, sur le pouvoir d’achat est quant à lui un combat d’avant-garde, et même, de salut public.

Car, c’est le véritable sujet qui inquiète et mobilise la plupart des citoyens de ce pays. S’il est une chose qui est indiscutable, c’est bien celle de la dégradation du niveau de vie des gens. Manque de moyens nécessaires pour se nourrir, se divertir, se soigner; bref vivre. Et dans ce contexte donc, comment améliorer les conditions de vie des gens? Plus simplement, comment faire pour vivre mieux? Ce sont les réponses, ou même tout simplement les propositions de réponses à ces questions que les cheminots se sont mis en tête d’obtenir. Et ceci, à leur manière. C’est-à-dire en arrêtant le travail; leur travail.

Bien sur, lorsqu’il cesse leur activité, cela se ressent énormément dans tout le fonctionnement du pays. Preuve de l’importance de celle-ci. Et ils en sont conscients. C’est pour cela qu’ils se sont fait les porte-parole du malaise social cristallisé autour du pouvoir d’achat. Et s’ils ont choisi de devenir les porte-voix de tous ceux qui demandent une amélioration du pouvoir d’achat, c’est aussi parce que, ils sont les derniers aujourd’hui à pouvoir avoir la possibilité de le faire. Imagine t-on les courtiers, les footballeurs professionnels, les avocats et autres professions libérales prendre la tête d’un mouvement de réclamation pour tous les citoyens? Imagine t-on les journalistes, les soldats, les flics, et même les profs et instits se mettre en tête du cortège de tous les crève-la-faim? Certainement pas. Seuls les cheminots ont donc cette capacité et cette possibilité.

Au 19e siècle, et même dans la première moitié du 20e, ce sont les mineurs et les ouvriers en règle générale qui étaient les têtes de proue des requêtes sociales. Qui ne se souvient des mineurs de Germinal (1884) d’Emile Zola réclamant « du pain » pour eux et pour leur famille? Certes, les mineurs de Zola, et, de manière plus générale, les mineurs se battaient ainsi dans un scénario appelé « luttes des classes ». C’était une autre époque. On ne peut pas dire qu’on vive aujourd’hui dans le même contexte. Mais en quoi leur demande diffère t-elle des cheminots et des autres précaires d’aujourd’hui? N’est-ce pas pour du « pain » qu’ils se battaient hier et qu’on se bat aujourd’hui? Ne sont-ce pas toujours les mêmes injustices sociales qu’on dénonce?

Les cheminots de la Sncf et de la Ratp (et d’autres Régies de transport en France) nous ont rendu la vie difficile (et c’est peu dire) ces derniers jours. Moi, comme beaucoup d’autres, nous avons trinqué, ramé, bavé… Mais leur action de ces jours-ci ouvre des espoirs pour eux (et pour leur famille), si jamais leurs revendications sur leur Réforme de retraite aboutissent à des avancées notoires. Mais au delà d’eux, elle montre aussi que tous les autres travailleurs pourront (désormais) compter sur les cheminots pour ne plus être seuls dans leur demande de « pain », bref d’une vie un peu moins galère. En cela donc la grève des cheminots ouvre donc aussi des espérances pour tous les travailleurs de ce pays, parmi lesquels moi-même.

C’est en cela, c’est pour cela je dirai même, que je voulais leur dire Merci.

Suite de « l’Affaire Laurence Vergne »; Les médias français s’en saisissent

Lundi 15 octobre 2007

Embourbée en justice, presque clarifiée dans les médias français. Ainsi peut-on résumer  « l’affaire Laurence Vergne », du nom de cette jeune (31 ans) scientifique française assassinée en début de cette année au Cameroun. Depuis le drame, le dossier stagne sur le plan judiciaire ; que ce soit au Cameroun où l’affaire s’est produite, comme en France, où une plainte a été déposée en mai dernier par la famille de la victime. En revanche, dans les médias, camerounais comme français, ce sujet est largement couvert et suivi. Surtout en France où radios, télés et journaux semblent, au fil des articles, révéler la « vérité » dans cette affaire. 

On pouvait le constater en regardant, dimanche dernier, sur TF1, le magazine Sept à Huit. Un reportage de 10 minutes a été consacré à cette affaire. Il y a quelques temps ce sont les journaux écrits qui en avaient parlée. Le Parisien qui consacrait une pleine page à ce dossier le 1er août dernier. D’autres journaux aussi en ont parlé, tels Libération (19 juin), Le Figaro et même Le Monde, premier quotidien d’informations générales du pays, mais aussi des journaux régionaux. 

Tous, ils ont abordé cette affaire, dans un premier temps sous l’angle du fait divers sordide. Dans ce registre, c’est la tristesse et l’émotion de la famille et des proches de la victime qui ont été mises en avant ; (dans le reportage de TF1 par exemple, au début, on pouvait voir les parents de la jeune femme exprimer leur chagrin, feuilleter ses albums de jeunesse…). Par la suite, (suivant les recommandations de la famille ou est-ce pour d’autres raisons ?) les médias ont très vite fait basculer ce sujet dans la rubrique du « scandale judiciaire ». Le point de départ de cette nouvelle catégorisation, si on peut ainsi dire, a été la plainte déposée par la famille Vergne au tribunal de Grande instance de Paris en mai dernier. 

La plainte en question, selon Me Antoine Comte l’avocat de la famille, vise à dénoncer la « lenteur et l’incapacité » de la police et de la justice camerounaise à faire la lumière dans cette affaire. Pire même, elle affirme, sur la base d’informations glanées à « bonnes sources », que les coupables dans cette affaire courent toujours, alors qu’ils sont connus ; que la police camerounaise les protège, et, avec la justice, elles ne sont pas pressées d’élucider ce crime. 

Ces « révélations » puisées à « bonnes sources » nous disions, ont donc été versées à la justice et aux médias hexagonaux. S’il est certain que la justice prendra son temps (le temps de la sérénité certainement) pour mettre au clair ce crime ; en revanche, il est à craindre que, les médias, mus par d’autres raisons (et d’autres intérêts ?) n’aient pas la même patience, ni la même sérénité (comme en témoigne les nombreuses « couvertures » dont nous parlions plus haut) pour éclaircir cette histoire. Pourtant, l’enquête menée au Cameroun a conduit à de premières arrestations et des condamnations. Elle a, selon beaucoup d’avis, été un peu bâclée certes, mais les policiers poursuivent d’autres pistes que celles initiales. En France même, le compte-rendu d’un Conseil ministériel affirme que, contrairement à de nombreuses rumeurs, l’action judiciaire menée au Cameroun s’est déroulée en toute transparence. Apparemment, cela ne suffit pas à calmer les médias français, qui ont décidé de faire, à leur manière, toute la lumière dans cette affaire. Rien que çà. 

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