Nicolas Sarkozy a des amis. beaucoup d’amis même. ceux qu’il connaît de longue date (à l’école, dans le quartier, dans les fêtes de jeunes…). Aussi, ceux qu’il a rencontré dans sa vie professionnelle de très courte durée comme avocat; je dis de « très courte durée », car, il n’a que très peu « exercé » dans cette profession et très peu de temps. Il a surtout consacré la majeure partie de son temps à la politique, qu’il a commencé à l’adolescence, quand il était encore au lycée. Tout naturellement, c’est ici, ou autour de cette sphère, que se recrutent une grande partie de ses amis.
Ses amis, élus, militants, sympathisants, bref tous ceux qui ont gravité autour de son itinéraire politique, se comptent par centaines, voire milliers. Ils sont aujourd’hui autant plus nombreux que, lui, leur ami, est arrivé aux plus hautes fonctions de le République, après avoir, dans son ascension vers la magistrature suprême, occupé d’autres postes non moins importants. Pour réussir cette ascension évoquée supra, ils lui ont donc été utiles. Lui aussi, à plusieurs égards leur aura été utile. C’est donc, entre le président et ses amis, une relation complémentaire et interdépendante qui dure depuis des années.
Depuis qu’il a été élu le 6 mai dernier, Nicolas Sarkozy a eu plusieurs fois l’occasion de témoigner sa sympathie à ses amis (soirée au Fouquets le soir du triomphe, virée à Malte avec quelques-uns, et d’autres séjours privés encore au Fort de Brégançon ou ailleurs en compagnie de certains proches). Que ce soit dans ses interventions verbales (et ce n’est pas qu’une question de linguistique) que dans ses prises de décisions officielles, les amis ont occupé une place de choix. Nous ne listerons pas ici toutes les exemples qui peuvent justifier cette réalité; l’exercice serait fastidieux et presque inutile. S’il leur a fait la part belle (reconnaissant parfois pour certains leur importance dans son ascension politique), certains se sont attelés aussi à lui renouveller leur amitié, et ce, de manière très ostensible.
Comme Vincent Bolloré, organisateur de la virée à Malte, ou encore plus récemment les familles Cromback et Agostinelli, qui lui ont « offert » ses vacances d’été dans une luxueuse maison à Wolfeboro, dans le New Hampshire sur la côte Est des Etats-Unis. Ces deux cas sont intéressants.
D’abord parce que, l’une comme l’autre sont des vacances de « riche », voire « d’hyper riche ». Le « cadeau » de M. Bolloré, une virée d’une semaine en jet privé et séjour sur son yacht privé aussi, le tout en une seule semaine, a été évalué à plus de…200 000 euros. Escusez du peu. Quant aux vacances d’été à Wolfeboro, de deux semaines environ, leur coût est estimé à près de 50 000 euros. Si l’on s’en tient donc à ces sommes, ces vacances sont effectivement des vacances luxueuses. Certes, elles ne sont pas payées par « les contibuables français », nous a t-on sériné; mais, en terme de symbole, ne sont t-elles pas condamnables et d’un mauvais effet? Comment le président peut-il se payer des vacances de super nanti alors même que la situation économique du pays n’est pas bonne? Alors que 1/5e des enfants de ce pays ne partent pas en vacances? Alors qu’il ne dépense pas un centime pour sesdites vacances? Alors que, alors que….
La seule réponse ayant été apportée jusqu’ici à la polémique qui est née de ces deux « épisodes », c’est que l’ardoise a chaque fois été assurée par les « amis » du président. Le président a donc des amis riches et surtout généreux. Mais quelles sont les contreparties à leur générosité? Que doit faire, ou plutôt, que fait Nicolas sarkozy en retour pour « remercier » ces »sponsors » d’un genre nouveau? On ne le sait pas encore. Mais on peut deviner allègrement que, ces « cadeaux » reçus, seront payés de retour. Et ce, peut-être par des contrats que l’Etat concèdera à M. Bolloré par exemple, qui est un grand homme d’affaire?
Ainsi, si les choses sont faites de cette façon, ou d’une autre semblable, la relation amicale entre le président et ses amis (ceux cités ici et bien d’autres aussi) restera certainement au beau fixe. la lune de miel continuera le plus longtemps possible. Mais si les choses se passent différemment, si, par exemple (ceci est une pure supposition), le président ne consent rien à ses « amis – sponsors », ou alors s’il est en délicatesse sur le plan de sa fonction (politique), alors, il y a de fortes chances que leur amitié ne reste pas intacte. Il y a aussi surtout de fortes chances que de pareils « mécènes » se fassent plus rares. Et, dans ce cas, si le président venait à perdre de pareils amis, les choses pourraient tout aussi bien se « gâtées » ailleurs, sur le terrain politique par exemple. du « bonheur » actuel dans lequel il baigne, il pourrait très vite connaître, (pour rester poli et courtois), une période moins euphorique, moins enthousiasmante. Alors, dans cette hypothèse, plus que jamais, la prédiction d’Ovide se vérifiera encore une fois; lui qui disait que : »Donec eris felix multos numerabis amicos :
Tempora si fuerint nubila, solus eris »
Traduction: « Tant que tu seras heureux, tes amis seront nombreux; vienne l’adversité, tu seras seul »
Pas besoin de commentez cette maxime dans le contexte que nous avons évoqué dans ce texte.