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Quelques mythes et légendes sur les animaux en Afrique

Lundi 26 janvier 2009

La légende du loup-garou. C’est une des histoires les plus connues dans le monde et particulièrement dans l’imaginaire des européens. Elle met en scène les rapports entre un homme et une bête, le premier rêvant de partager les capacités de chasseur du second, pour se défendre contre les forces de la nature. Des chroniques de ce genre, qui révèlent le caractère légendaire d’un animal, existent aussi en Afrique. Certes, d’un pays à un autre, et même d’une région à une autre, un même animal peut colporter plusieurs symboles légendaires. Mais, force est de reconnaître que l’existence et la prolifération de ces histoires renseignent sur la place des animaux dans l’histoire des sociétés africaines. A titre d’exemple, les animaux comme la girafe, le lion, la tortue, le lièvre ou encore l’éléphant et les reptiles comme la vipère et le boa, ont une place importante dans plusieurs contes et mythes du continent. De manière générale, ces mythes et légendes sont transmis à travers des récits oraux que les anciens font aux plus jeunes, lors des soirées d’initiation ou à d’autres moments. Il y a aussi un apport considérable de littérature écrite dans la vulgarisation de ces récits, á travers par exemple des ouvrages comme Les contes et nouveaux contes d’Amadou Koumba de Birago Diop, ou encore plus récemment, la saga cinématographique de Kirikou de Michel Ocelot. 

Quand on prend un animal comme la girafe, on se rend compte qu’il véhicule un nombre de mythe important dans plusieurs pays en Afrique. Il se raconte qu’à l’antiquité, l’empereur Jules César en avait le symbole de ses conquêtes africaines. Chez les arabes du Soudan, si un cavalier arrivait à battre à la course une girafe, deux fois le même jour, il devenait digne d’un roi, et avait le respect de tous, s’il parvenait à la tuer. Chez les bantous d’Afrique centrale, la girafe a plutôt suscité admiration et sublimation parce qu’on lui trouvait des pouvoirs magiques ; certains allant même jusqu’à utiliser sa queue comme un attribut de pouvoir pour les chefs de haut rang. Dans d’autres pays, et notamment ceux de la région sahélienne, des peintures rupestres très anciennes qui représentent des girafes attaquées à l’arc et à la lance par des indigènes, constituent un fonds précieux de la culture de ces pays. 

La tortue est un autre animal qui apparaît dans plusieurs mythes africains. Symbole de la lenteur, mais non moins intelligente, elle a nourri une bonne partie des contes pour enfants dans lesquels on veut leur passer la moralité suivante : qui va lentement va sûrement. C’est aussi un bon ami de l’homme. Chez les populations du Mbam au Cameroun, la tortue est un animal sacré qu’on ne mange pas, et dont certains individus redoutent même la vue. Les raisons de cette sacralité, transformée en peur, tiennent au fait que, selon une légende véhiculée dans cette région, un ancêtre héroïque de ce groupement, poursuivi par des ennemis, avait été sauvé par une tortue qui le transporta sur son dos et lui fit traverser le fleuve, se mettant ainsi à l’abri de ses assaillants. 

Le lion est dans beaucoup de régions du continent, l’emblème du pouvoir. Les fables qui les mettent en scène dans cette fonction de chef sont légion. Un peu sur le modèle Des animaux malades de la peste de
La Fontaine, où le lion est le juge chez qui arrivent les plaintes des autres animaux. Dans certains contes chez les Masai, c’est le lion qui réveillait les populations du village ; son rugissement, perceptible à plusieurs Kms, sonnait comme un réveil pour les populations encore endormies, lesquelles devaient alors se lever pour vaquer à leurs occupations traditionnelles. Sur cet animal, on notera aussi la légende du « Lion rouge », projet littéraire récent, qui évoque la destinée d’un chef africain, lequel va combattre le colon et reprendre ainsi la bataille menée par tous ceux qui, de la fin du XIXe au début du XXe siècle, s’opposèrent à l’installation des pouvoirs coloniaux en Afrique. 

Autre symbole du commandement aux symboles nombreux en Afrique, le léopard ou panthère. Recherché pour sa belle fourrure –on se souvient de quelques chefs d’Etat arborant des tenues avec la peau de cet animal- il se pourrait aussi que, d’après un conte bantou, les pygmées utilisaient son foi pour fabriquer des médicaments traditionnels destinés à aider les personnes stériles à avoir des enfants. Plus classique, une légende sud-africaine atteste du fait que certaines populations du nord du pays utilisaient la panthère comme un animal de compagnie, chargé de chasser les babouins et les potamochères qui détruisaient leurs cultures. 

Mais dans cette saga des mythes et légendes animaliers en Afrique, les petits animaux ont aussi leur histoire. A l’exemple de la souris ; dans un conte arabe du poète Al Ibshihi (1388-1446), il se trouve qu’une souris du désert vint habiter chez un homme, invitée par une souris de logis. La première succomba à un piège tendu par le maître de maison à l’aide d’un aliment. La deuxième, voyant le malheur qui était arrivé à l’autre, s’enfuit vers les champs en se disant que, chez le maître, «je vois une grande abondance, mais aussi une grande affliction ; la santé avec la pauvreté me sont plus douces que la richesse qui conduit à ma perte ». Belle moralité. 

Dans un tout autre registre, il y a les légendes sur les reptiles et particulièrement sur les serpents. On a par exemple longtemps assimilé, en Afrique centrale, l’arc-en-ciel à un serpent à deux têtes, qui boit simultanément dans deux rivières, et dont la présence dans le ciel peut signifier l’imminence d’un grand malheur. Alors que les Zoulous d’Afrique du sud le nomme « The Queen  Arch », parce que pour eux, c’est une des charpentes qui soutient la maison de la reine du ciel. Le peuple Luyia du Kenya, croit lui que pour arrêter la pluie qu’il a créée, Dieu fait deux arcs-en-ciel ; le plus étroit étant le mâle et le plus large la femelle. Chez les Fang – Béti du Sud Cameroun et du Nord du Gabon, la vipère est un met qu’on sert à manger aux personnes privilégiées et de grande valeur. Idem pour le boa, qui représente aussi une certaine force brute chez certains peuples. En outre, son image est associée à celle de guérisseurs et de tradi-praticiens qui s’en servent parfois pour des démonstrations ésotériques. 

Dans son livre Sagesses et malices de M’Bolo, le lièvre d’Afrique, l’auteur Marie-Félicité Ebokéa narre sous forme de légende, les aventures d’un petit lièvre appelé M’Bolo. Cet animal, appelé dans d’autres histoires Leuk – comme dans La belle histoire de Leuk-le-lièvre de Senghor – est réputé comme étant le plus rusé de la forêt. Dans les différents récits où il apparaît, on lui attribue fanfaronnades, ruses et autres coups tordus. Il partage ces qualités avec le renard, dont la variante du nord de l’Afrique appelé fennec apparaît souvent comme le gardien de la maison, en ce sens qu’il chasse et tue les souris, les lézards, les oiseaux et les autres petites bêtes vivant en milieu domestique. Tout le contraire de l’hyène, appelée Bouki, décrite dans les contes comme maladroite, brutale et irréfléchie. 

En somme, si le compagnonnage entre les hommes et les animaux en milieu naturel est moins fréquent aujourd’hui partout dans le monde, il reste que, en Afrique, on peut encore se targuer de vivre l’illusion de cette relation, grâce au contes et légendes impliquant les bêtes aux côtés des individus. Faire revivre les histoires des animaux parleurs, vivant en société organisée, c’est la tâche à laquelle se sont intéressés certains auteurs et réalisateurs contemporains. Le but ultime pour eux étant de permettre aux africains et à d’autres de s’intéresser à ce riche aspect du patrimoine culturel africain. 

Les animaux d’Afrique

Lundi 26 janvier 2009

L’Afrique est un continent riche en… animaux. Combien y en a-t-il d’espèces sur le continent? « Beaucoup », répondrait-on logiquement. Effectivement, il y a beaucoup d’espèces d’animaux différents sur le continent africain. Des grands, des petits, des connus et des pas connus du tout, bref une multitude de bêtes qui ont chacune une histoire et un lieu de résidence précis sur le continent. Cette grande variété d’animaux en Afrique peut s’expliquer par la géographie du continent et la présence en son sein de tous les types de reliefs (désert, savane, forêt). Pendant longtemps, la plupart de ces animaux ont vécu en milieux sauvages, notamment dans les forêts tropicales d’Afrique centrale et dans une partie de l’Afrique australe. Sous l’effet conjugué de plusieurs facteurs (déforestation, braconnage, chasse, maladies), ils certaines espèces ont vu leur nombre considérablement diminuer au point d’être aujourd’hui protéger par des Conventions internationales (voir encadré) qui sont sensées les protéger d’une disparition totale. Malgré cela, pour qui va en Afrique aujourd’hui, il est encore possible de rencontrer, soit en milieu naturel, soit dans des parcs ou des réserves, des éléphants, des lions, des hippopotames, des rhinocéros, des grands oiseaux comme l’autruche et des reptiles de tous genres parmi lesquels les boas et python. Nous n’allons pas dresser ici la liste exhaustive de tous ces animaux. Simplement, nous allons établir pour certains d’entre-eux, une fiche d’identité, comprenant leur histoire, leur localisation, le mode de vie et de reproduction de ceux-ci et bien d’autres renseignements encore. 

Les plus grands d’abord. Parmi ceux-ci, les éléphants sont ceux qui sont présents à peu près sur tout le continent au sud du Sahara. Plus grands que ceux d’Asie, les éléphants d’Afrique vivent surtout dans les plaines boisées, les vallées fluviales et les savanes du continent. On en retrouve des troupeaux importants dans les pays comme le Kenya, le Botswana,
la Tanzanie, et dans une moindre mesure,
la Côte d’Ivoire, le Cameroun. Ce sont des herbivores qui doivent consommer beaucoup de nourriture (200 kg) et d’eau (150 l) par jour. Ils vivent en troupeaux dirigés par une femelle grande et âgée. Celle-ci « régente » la vie des autres membres du troupeau. Leur fécondation peut intervenir á tout moment de l’année, et, pendant sa gestation qui dure jusqu’à 21 mois, la femelle est couvée et protégée par le mâle, jusqu’à la naissance du petit. Les rapports de cohabitation entre les éléphants et les hommes sont plutôt tendus ; tandis que les premiers sont souvent responsables de destruction des cultures dans les champs, les hommes eux, les chassent pour consommer la viande et, accessoirement pour vendre leurs défenses d’ivoire qui servent comme trophées ou pour sculpter des objets ornementaux. 

Autre grand animal qui représente un symbole fort du continent africain, le lion. Lui aussi est présent dans plusieurs régions du continent. Plusieurs pays en ont d’ailleurs fait le symbole de leur nation. Les lions en Afrique vivent dans les régions semi-désertiques et les plaines boisées. Les pays d’Afrique australe (Botswana, Namibie, Afrique du sud) et de l’est (Kenya, Ethiopie) comptent encore des contingents intéressants de cet animal. Le lion est présenté comme un animal social qui vit en groupe (jusqu’à 30 parfois), avec les femelles qui chassent pour les petits et les mâles. Vu la dangerosité de l’animal, les contacts avec l’homme sont forcément très limités. 

Le lion est un animal fort, et depuis toujours, il a été le symbole de la puissance et du pouvoir en Afrique. Enfin, c’est un carnivore (environ 7 kg de viande par jour), comme du reste le léopard (ou panthère) et le guépard, le lycaon, le serval, autres félins carnivores qu’on retrouve en Afrique, et particulièrement dans des pays aux régions forestières. Le premier, réputé pour être le félin le plus intelligent, vit surtout dans les forêts d’Afrique du sud, et dans des pays comme le Kenya, le Nigeria et même le Bénin. Le lycaon, communément appelé aussi chien sauvage, ainsi que le serval, sont plus petits que les premiers cités. Leur corpulence ne dépasse pas les 20 kg, et on les trouve surtout dans les régions sémi-désertiques du continent. Sérieusement menacé d’extinction, le lycaon, qui ressemble beaucoup à l’hyène, vit aujourd’hui essentiellement dans les pays d’Afrique du sud. Et particulièrement au Botswana, dans la région de Moremi. L’hyène et le lycaon sont traqués par les chasseurs, car jugés responsables de la mort du bétail des fermes. Ces deux animaux vivent en bandes, pouvant atteindre le nombre de cent chez les lycaons. 

Pour le touriste qui va en Afrique, il existe d’autres types d’animaux spécifiques à ce continent ; comme l’hippopotame ou le rhinocéros. Ce sont deux gros pachydermes, herbivores qu’on peut voir dans les réserves et les parcs de certains pays d’Afrique (Mali, Kenya, Cameroun…). Ils vivent par troupeaux de dix à trente. Les rhinocéros (le blanc et le noir), se nourrissent des herbes et des feuilles des arbustes qu’ils coupent et broutent immédiatement. Les hippopotames quant à eux, c’est près des cours d’eau, des lacs et même de la mer qu’on les retrouve. De jour, ils vont en groupe brouter les herbes sur les berges aux alentours du cours d’eau dans lequel ils vivent. Par contre, de nuit, certains mâles se déplacent en solitaire pour pouvoir mieux s’approvisionner en nourriture. Tout le contraire des girafes, qui, bien que herbivores aussi, vivent toujours en groupe d’une dizaine d’éléments. La girafe est présente dans les endroits où il y a des grands arbres florissants. On en retrouve dans le centre et le sud de l’Afrique, principalement dans les lieux touristiques comme la région de Mombassa au Kenya, ou le nord du Cameroun. La girafe, telle qu’elle se présente aujourd’hui, est avec l’okapi, les deux derniers représentants de l’ordre des artiodactyles (animaux dont les sabots comportent un nombre pair de doigts). Ils seraient apparus en Afrique et en Europe il y a plus de 50 millions d’années. Ils sont porteurs de symboles très forts en Afrique, et leur voisinage avec les hommes est sans heurts. Car, les girafes ne sont pas des animaux offensifs. Comme les zèbres, autres herbivores au pelage tacheté en noir et blanc ; seuls quelques pays sur le continent abritent encore des groupes de zèbres. Il s’agit de l’Ethiopie, de l’Angola, de
la Namibie, de l’Afrique du sud et du Kenya, où, vit une espèce particulière appelée zèbre grévy. 

Sur le continent africain, il est aussi possible de voir plusieurs espèces de reptiles : des serpents (boas, vipères, couleuvres, pythons), des crocodiliens (crocodile, alligator, caïman, gavial). Si les premiers sont surtout dans les régions équatoriales du continent, privilégiant les forêts denses et les rivières sauvages, les deuxièmes, le crocodile notamment, se retrouvent surtout dans les abords du fleuve Nil (Burundi, Tanzanie, Soudan Egypte). Il n’y a aucune copinerie entre les hommes et ces espèces, qui peuvent parfois tuer plusieurs individus. En Afrique, les crocodiles seraient aussi anciens que les hommes, comme l’atteste la découverte récente dans le désert tchadien d’un squelette ancien de cet animal à côté de Toumai, un hominidé vieux de plus de 7 millions d’années. 

Pour terminer ce tour d’horizon des principales espèces animales en Afrique, citons également les oiseaux ; notamment les grands, à l’instar du vautour oricou, qu’on retrouve dans les pays du nord de l’Afrique, les gris d’Afrique, les éperviers et autres hiboux et chouettes, vivant particulièrement en Afrique centrale ; et enfin, l’autruche, le plus gros et grand des oiseaux, dont on peut encore voir quelques modèles dans les steppes arides et les savanes situées juste au dessus du Sahara. Les oiseaux sont l’espèce animale la plus nombreuse sur le continent. Des pays comme, l’Angola, le Kenya, le Congo, le Cameroun voient passer chaque année sur leur territoire, près de 1000 espèces différentes (source : www.oiseaux.net). Une telle présence suppose que l’harmonie est plutôt bonne ici entre hommes et animaux. 

Meilleurs Voeux 2009

Jeudi 1 janvier 2009

Ca y est. L’année 2008 est derrière nous. Et 2009 est déjà là. Pour 365 jours, elle nous tiendra compagnie, dans la galère comme dans la joie, pour le « meilleur » comme le « pire ». C’est  donc le moment de présenter les bons vœux; les meilleurs souhaits à tous et à toutes. 

Que dire d’autres qu’on ne vous ait déjà dits? Je suppose que tout le monde a du recevoir les vœux de Santé, de Bonheur, de Succès, de Richesse (eh oui!) et tout le reste. 

Permettez que j’y rajoute les souhaits de Paix (intérieure et extérieure) d’Amour, et que chacun et chacune soit, en cette année, plus solidaire, plus social, plus fraternel, plus généreux… 

En plus des vœux de vos proches, vous avez aussi reçu ceux de gens qui nous dirigent. Les politiques, du sommet de l’Etat au Maire de votre ville vous ont gratifié de leurs bons souhaits et de leurs bonnes promesses pour l’Année 2009. 

Mais, au delà de tout, les meilleurs vœux de « bonne année » sont ceux qu’on se formule pour soi-même. Car, qui de mieux que nous-mêmes pour savoir ce qu’on veut, ce qu’on espère, ce qu’on souhaite? Il nous appartient donc de prendre un moment de ce début d’année pour, en prière ou de quelque autre manière, s’adresser à soi-même les Meilleurs vœux possibles pour cette Année 2009. 

BONNE ANNEE A TOUS. 

 

 

La Guinée à la Une

Dimanche 28 décembre 2008

La Guinée est au devant de l’actualité en cette fin d’année. Et de quelle manière? Le président de la République Lansana Conté, 74 ans, dont 24 de  »règne », est mort lundi 22 Décembre dernier, des suites de « longue maladie ». Ce vieux général, grand tyran devant l’éternel est enfin parti. Enfin, parce que depuis quelques années déjà, on l’annonçait régulièrement mort, ou paralysé à vie. Mais l’homme, après de longs mois de silence, tel le phénix, renaissait de ses cendres et continuait d’appliquer son régime de terreur sur ce petit pays de l’Ouest africain. 

Un quart de siècle d’exactions donc. Plus de deux décennies de pouvoir sans partage, ou plutôt partagé avec les amis et la famille; le tout au grand dam des populations guinéennes, dont plus de la moitié vit sous le seuil de pauvreté selon la FAO. C’est donc un homme qui a littéralement pillé (le mot est faible) son pays qui disparaît ainsi. Et comme pour ne rien arranger, en confisquant le pouvoir si longtemps, en gérant son pays sans aucune concession, ni pour ses adversaires, n pour l’élite libre, il a brouillé toutes les cartes, détruit toute logique institutionnelle, anéantit toutes les possibilités de stabilité de la Guinée. Bref, il a présidé avec, en tête, l’idée que « Après moi, le CHAOS ». 

Et c’st ce qui semble se passer depuis sa disparition. Pendant trois jours, la Guinée s’est retrouvée sans tête exécutive. Car, ni les forces gouvernementales emmenées par le Premier Ministre et le Président de l’Assemblée, ni de l’autre côté les Militaires, ne sont parvenus à assurer, immédiatement après l’annonce de la mort de Conté, la continuité de l’exercice du pouvoir exécutif. Au bout de la confusion, un obscur groupe de militaires de second rang a saisi l’opportunité et, dans le désordre ambiant, s’est autoproclamé « Maître du pays ». En clair, un Coup d’Etat mené par une « Junte ». La composition de cette Junte peut prêter à sourire; en effet, leur chef simple chef de section, qui, par un tour de passe-passe, s’est réveillé Président de la République le 26 Décembre, après s’être couché la veille simple capitaine dans l’armée Guinéenne qui compte pourtant des centaines de soldats plus gradés (généraux, colonels…). 

Bref, cette dernière situation n’est que l’un des avatars d’une situation cauchemardesque dans laquelle Lansana Conté a conduit son pays. Car, en ce moment de « transition », personnes n’évoque la situation sanitaire du pays, miné par plusieurs épidémies (onchocercose, paludisme, Sida); pas plus que la situation économique, avec des voyants quasiment au rouge (travailleurs sans salaires depuis de nombreux mois, chômage des jeunes à un niveau record de plus de 70%), sans compter les tensions diplomatiques bien que faibles avec certains pays de la sous-région. 

Les guinéens, qui ont rendu « hommage » au vieux dictateur Vendredi 26 ne le regretteront pas beaucoup. Car, à son actif, il n’aura fait aucun cadeau à son peuple. Pas même celui d’une transition claire et cohérente. Jusqu’au bout, il les aura conduit, mieux dans une impasse, pire dans l’antichambre de l’enfer. Pour éviter de basculer complètement dans ce dernier lieu, Guinéens et Guinéennes devront se retrousser les manches dès à présent pour que leur pays, l’un des mieux doté en matières premières au monde (Bauxite notamment), (re)devienne un des moins pauvres de la planète. Un challenge qui va être ardu, au regard de la situation actuelle; mais, qu’il ne sera pas impossible de réaliser. L’année nouvelle qui s’annonce va en donner le ton, et les dirigeants qui seront désignés, la mesure. Bonne année 2009 aux Guinéens et Bon courage. 

 

 

Noël: De la magie à la folie

Mercredi 17 décembre 2008

« La magie de Noël ». C’est l’une des expressions cultes consacrées à Noël. On l’entend beaucoup chez les nombreuses personnes qui désignent ainsi la frénésie festive qui entoure la période de Noël en particulier et des fêtes de fin d’année en général. 

Autrefois concept spirituel développé par les Religions (notamment catho) pour sublimer la naissance du Christ et sa venue parmi les hommes. « La Magie de Noël » c’était pour célébrer l’avènement de  »l’enfant Jésus » et tenter d’expliquer par cette expression, le mystère de sa naissance et ses différents symboles. En clair, c’était donc une expression, mieux un concept pour croyants, et particulièrement pour les enfants chrétiens. Seulement, comme la fête de Noël elle-même, cette expression a été détournée à d’autres fins, notamment commerciales et/ou mondaines. Et, dès lors, permet de justifier ou d’expliquer toutes les initiatives, même les plus farfelues, que les gens organisent à partir du mois de décembre. C’est le cas avec les décorations de Noël; celles qui se font à l’intérieur des maisons, mais aussi et surtout celles installées à l’extérieur.  

Dans ma petite ville d’Ozoir-la-Ferrière (département de Seine-et-Marne) par exemple, comme du reste dans beaucoup d’autres villes françaises, ce phénomène est particulièrement visible. D’abord en rappel, Ozoir est une ville presque de campagne située à une trentaine de km de Paris. 70% des habitations sont des maisons (pavillons ou résidences); il n y a pas de barres hlm gigantesques, et le logement social est en nombre très réduit, et, les rares qui existent sont vraiment confiné à la périphérie de la ville, près de la gare. Son architecture en maison donc, rend propice le phénomène de décorations de Noël à l’extérieur de la maison dont je parlais plus haut. 

Ainsi, de nombreux ozoiriens (les habitants d’Ozoir) ont donc décidé de décorer leurs maisons pendant ces fêtes de fin d’année. Question de vivre et perpétuer, à leur manière, cette « Magie de Noël ». Ces décos sont, pour certains, toutes simples, pour d’autres, très extravagantes. Dans les quartiers à fort logements sociaux comme la « cité » Anne Franck, ou en face de

la Gare SNCF, on remarque qu’il n y a pas ou alors très peu de décorations à l’extérieur des habitations (appartements pour la plupart). A peine entrevoit-on, sur un immeuble, quelques dessins ou alors des jeux lumineux installés discrètement sur les fenêtres. 

En revanche, dans les quartiers plus « pavillonnés » comme Armainvilliers, Clos-de-la-vigne, Archevêché ou encore
la Brèche aux loups, le décor est complètement différents. Et les décorations, plus (on va dire) ostentatoires aussi.  A commencer par
la Mairie elle-même, qui a tapissé le mur de son enceinte principale de petites lumières multiples. çà fait beau, certes. Mais çà sert à quoi? De même, notre mairie, comme toutes les mairies de France désormais a embelli les poteaux électriques de la ville d’autres jets lumineux bien chics mais dont on peut tout autant se demander l’utilité. 

Quand à certains locataires/propriétaires des maisons des quartiers que je citais plus haut, on en trouve qui ont juste installé un « Père Noël » à la fenêtre avec quelques boules sur la porte principale. D’autres quant à eux, par désir de nouveauté ou d’excentricité, ont, en plus des boules sur la porte, ont tapissé le mur de guirlandes, de même qu’ils en ont mis aussi dans la haie constituant la barrière, sans oublier un ou deux autres « Père Noël » installés soit sur une fenêtre, soit sur le toit. Et, summum de cette déco, les boîtes  »cadeaux » installées entre la petite barrière et l’entrée principale de la maison. 

Que révèle tout cela? Que signifie cette tendance voire cette propension à étaler ainsi ces décorations de Noël en dehors de chez soi? Quelques réponses. Je pense qu’elle illustre la conception exclusivement festive et même banale de Noël que beaucoup de citoyens ont désormais; conception fortement et essentiellement matérielle qui fait donc des éléments extérieurs, le seul ressort de la fête de la nativité. Agréger les signes extérieurs, les éléments du paraître, les produits de consommation, symbolisée ici par une décoration abondante et dispendieuse, voilà comment ils ont choisi de vivre et célébrer la « Magie de Noël ». 

Pourtant, est-ce si difficile, qu’à défaut d’être discret à l’extérieur, que les ozoiriens et d’autres encore ne remplissent de cadeaux et de décos que les intérieurs de leurs maisons? Est-ce impossible d’observer qu’en temps de crise, pareils signes devraient être, du moins discrets, du moins adaptés au contexte (par exemple exposés des « Père noël » moins ventripotents… non je rigole)? Songent-ils, la mairie en tête, à la facture énergétique de ces décorations, à l’heure où on ne parle que de précautions écologiques? Est-il impossible de restaurer Noël dans sa vocation de fête des enfants, de la solidarité, de l’humilité et du partage? Enfin est-il possible de redonner à Noël son caractère de « Magie » plutôt que de « Folie »? 

   

 

 

Vu à la télé

Samedi 13 décembre 2008

 

D’abord une question; avez-vous regardé l’édition du 10 décembre de l’émission C dans l’air sur France5? Si vous ne l’avez pas fait, séance de rattrapage via ce lien. http://www.france5.fr/c-dans-l-air/index-fr.php?page=resume&id_rubrique=1038 

Le sujet abordé va certainement en intéresser plus d’un. Pour aller vite, il était question de la « bataille de la garde de(s) enfant(s) » dans les couples séparés, et notamment quand ceux-ci sont de nationalités différentes, ou même tout simplement quand ils vivent dans des pays différents. Bien entendu, l’émission ne parlait pas des cas où çà se passe bien, mais plutôt des quelques cas hyper médiatisés de conflits durs entre parents au sujets des enfants. 

Pour parcourir le sujet, un militant associatif présenté comme Président de « SOS papa » (ne riez pas!), une pédopsychiatre, un avocat spécialisé dans ce genre de dossier, et une dame invitée pour apporter son témoignage sur ce genre de situation, car elle l’a elle-même vécue. Cette dame n’est autre que Nathalie Gettliffe. 

Beaucoup doivent se souvenir d’elle, car elle a défrayé la chronique il y a deux ans par son arrestation et sa condamnation au Canada. Elle était accusée de substitution d’enfants (les siens) par son ancien mari canadien. L’affaire avait fait grand bruit, mobilisant médias, politiques, diplomatie… Car, facteur émouvant en plus, elle s’était retrouvé derrière avec un nourrisson d’Un an, et, en plus, avait accouché en prison de son dernier bébé. Seuls ses deux plus grands enfants âgés de 13 et 11 ans à l’époque des faits n’étaient donc pas avec elle. Ils avaient été renvoyés à leur père, canadien, par une décision de justice canadienne, confirmée par la justice française. Pour en savoir plus sur son histoire, allez vers le lien suivant (http://fr.wikipedia.org/wiki/Nathalie_Gettliffe

Lors de l’émission d’hier, elle a livré une bien triste « copie ». Toutes ses interventions étaient empreintes d’émotion (feintes ou réelles) à la limite de la puérilité. Des pleurs et des larmes pour ponctuer toute prise de parole. Des propos accusateurs en guise d’arguments, avec en toile de fond, la théorie du complot contre elle. Bref, une « prestation » décevante pour une femme dont l’expérience réelle de ce genre de situation, et surtout le statut d’universitaire (elle est titulaire d’un doctorat et enseigne dans une université de Bordeaux) auraient exigé mieux. Surtout dans une émission comme C dans l’air qui brille tous les jours par le sérieux et la compétence des intervenants invités à débattre. Mme Gettliffe a sans doute cru qu’elle était dans les talk-shows télévisuels comme chez Fogiel (On ne peut pas plaire à tout le monde), Ardisson (Tout le monde en parle) ou encore chez Mireille Dumas (Vie privée, Vie publique) ou chez Jean-Luc Delarue et ses émissions confessions-émotions (Ca se discute, Toute une histoire). 

Mis à part ce cas, le reste de l’émission était plutôt assez satisfaisante. Les autres intervenants ont tous reconnu que beaucoup d’enfants se retrouvent aujourd’hui  »tiraillés » dans le cadre des séparations de couples binationaux; parce que les couples de ce type existent de plus en plus, parce que aussi, pour des raisons professionnelles, familiales et surtout religieuses, ils sont souvent amenés à se séparer, parce qu’enfin, quand ils se séparent, ils s’éloignent également. 

Et c’est cet éloignement qui, surtout quand il y a eu des enfants, rend les choses difficiles. La garde alternée, qui régit souvent la vie des enfants de couples vivant dans le même pays, n’étant pas trop possible dans ces cas (par exemple lorsqu’un des conjoint vit de l’autre côté de
la Méditerranée où Outre-Atlantique). Du coup, comme l’expliquait l’avocat présent sur le plateau, la possibilité de voir un seul parent vivre avec l’enfant est donc très grande dans ces cas. Mais cette possibilité crée aussi des effets pervers, car, l’autre parent (celui qui n’a pas obtenu la garde, où qui est parti vivre dans son pays d’origine) est souvent tenté, en l’absence de décision de justice en sa faveur, de « récupérer » l’enfant. Dès lors, il procède donc par enlèvement, refus de restitution… Tout ceci souvent en utilisant la force (rapt), la ruse, mais aussi et surtout le mensonge, la simulation (comme ce père de Rouen qui a mis en scène la disparition de ses filles adolescentes parce qu’elles devaient retourner en Italie auprès de leur mère). 

Au final, l’émission d’Yves Calvi n’aura pas réussi à elle-seule à décortiquer et rendre plus compréhensible tout ce sujet. Mais, on y est ressorti un peu plus renseigné qu’avant de la visionner. Avec pour principale information que les « batailles pour la garde des enfants », tant dans les couples binationaux que dans les couples du même pays, n’existent et ne perdurent que quand il y a conflit. Chaque fois que le dialogue prévaut entre les adultes, les enfants ne sont pas querellés. Leur éducation est plus stable, leur avenir, sans doute, plus radieux aussi. 

 

 

Avantages et Inconvénients de la nomination de Pierre Ngahane

Jeudi 27 novembre 2008

 

Dans un article précédent, nous parlions de la nomination de Pierre Ngahane comme Premier Préfet noir d’origine africaine en France. En effet, cet universitaire a été nommé en Conseil des ministres du 12 novembre à Digne-les-Bains, dans les Alpes-de-Haute-Provence. Cette nomination a été accueillie par le principal intéressé avec beaucoup d’enthousiasme et de joie. De même, amis, familles et certaines associations se sont également émues positivement de cette promotion. Même dans son pays d’origine le Cameroun, des responsables politiques de premier plan, et des associations diverses l’ont saluée. En revanche. Pas une critique ou une réserve n’a été émise à ce sujet.  

Est-ce donc à dire que la nomination de Pierre Ngahane ne présente t-elle que des avantages? Ne se peut-il pas que ce soit un beau cadeau empoisonné? Oui et non, certainement. 

Sur les points avantageux de cette nomination, tout a été dit pratiquement. Je n’y reviendrais pas, si ce n’est pour dire que, comme beaucoup, je suis en admiration devant le parcours exceptionnel de cet homme. Son intelligence, sa réussite académique, ses compétences professionnelles, son dévouement aux nombreuses missions associatives et universitaires qu’il s’est assigné; ce sont-là autant de leçons données à tous les jeunes en général, mais aussi et surtout aux jeunes issus de l’immigration. C’est à eux en premier lieu que sa promotion doit parler, comme un écho puissant et retentissant du slogan  »le travail paie ». C’est donc par sa force de travail que Pierre Ngahane a réussi à se hisser à ce poste.  

Mais il a aussi bénéficié d’une situation exceptionnelle tant à l’intérieur de
la France qu’au niveau international. Depuis son élection; Nicolas Sarkozy cherche des symboles pour promouvoir son action, et, laisser une trace de son passage à l’Elysée. Dans le rôle du « français issu de l’immigration qui a réussi », Pierre Ngahane avait donc les habits de la fonction.  

Seulement, devenu préfet, M. Ngahane doit maintenant faire ses preuves. Il doit par exemple se montrer solidaire de la politique du gouvernement en matière de « lutte contre l’immigration ». En cela, lui l’ancien immigré qui a du, à un moment ou un autre, su bénéficier des mesures avantageuses d’une loi migratoire, doit maintenant pouvoir faire appliquer celles qui se votent depuis un certain temps, et dont on ne peut pas dire qu’elles soient toutes justes. Aussi, il doit gérer les dossiers politiques lors des élections en restant impartial… 

Il ne faut pas oublier aussi ce qu’il doit ou représente désormais pour de nombreux autres jeunes français d’origine africaine, et même aussi, pour de nombreux africains qui aimeraient suivre son exemple. S’il échoue dans sa mission, comment le percevront-ils? L’élite afro-française qui attend des places au portillon du pouvoir se remettra t-elle d’un échec de Ngahane? Il faut espérer que non. 

Nous lui souhaitons donc bon courage dans sa mission. 

 

 

RDC: Un pays en enfer

Lundi 24 novembre 2008

L’histoire se répète en RDC. Une nouvelle guerre, ou plutôt un nouvel épisode de la sale guerre qui sévit dans ce pays depuis le milieu des années 90 a éclaté le mois dernier. Pour l’heure, les chiffres qui nous parviennent de cette région sont absolument terrifiants. En effet, on parle de centaines de milliers de déplacés, et, excusez du peu, « entre 45 000 et 50 000 morts » rien que dans la région du Kivu, zone où sont concentrés les combats en ce moment. Au rang des victimes, on compte surtout les femmes et les enfants; aussi les personnes vulnérables et les civils sans armes sont les plus exposées. 

La lecture de ces chiffres, on conviendra, donne le tournis et le malaise quant à leur gravité. Mais ce qui est encore plus dramatique, c’est la lecture historique de ce conflit; ses raisons, ses causes et, à court et moyen terme, ses conséquences pour le pays, la sous-région et le continent même. Il faudrait toute une thèse pour développer tout çà, c’est vrai. Mais, puisque c’est un sujet urgent, intéressant, voici quelques réflexions à propos. 

Quand en 1997, Laurent Désiré Kabila a chassé le Maréchal-Dictateur Mobutu du pouvoir, il a mis fin à plus de 30 ans de terreur, de pillage et de corruption que l’ancien « Homme-léopard » symbolisait avec son équipe (famille, clan…). Mais, ce qu’on n’avait pas assez dit à l’arrivée du gros Kabila, c’est que sa victoire sur le Mobutisme consacrait aussi la fin de la (pseudo?)Stabilité observée à peu près jusque là dans ce pays et dans la région. 

Car en effet, après sa prise de pouvoir en 1965, Joseph-Désiré Mobutu est parvenu à se maintenir pendant trois décennies à la tête de cet Etat grand comme 3 fois
la France et 80 fois
la Belgique (son ancienne puissance coloniale). On pourra s’émouvoir sur les moyens qu’il utilisa pour parvenir à ce record de longévité à la tête de cet Etat. Mais, on ne pourra pas contester longtemps le fait que, pendant ce temps-là, le pays était administré en totalité et, hors quelques mouvements d’humeur, les sécessions ou guerres civiles étaient rares. Et ce n’est pas mince comme exploit. 

Un exploit d’autant plus important que
la RDC est un pays immense, présentant toutes les caractéristiques d’une maison ingouvernable. Qu’on se représente bien l’affaire: 2,4 millions de km2, 65 millions d’habitants. A elle seule, Kinshasa compte plus de 6 millions d’habitants. De fait,
la RDC c’est deux pays dans un Etat: Kinshasa et le reste du pays. La capitale Kinshasa n’est pas située au cœur du pays (Centre) mais à l’extrême Est, à la frontière avec le Congo. Kisangani et Lubumbashi, respectivement 3e et 2e ville du pays, sont distantes de la capitale d’au moins 2000 km, sans avoir de voie terrestre ni ferroviaire pouvant les relier. De même, Bukavu et Goma, la capitale du Nord-Kivu, principal lieu d’affrontements entre Rebelles et Loyalistes ces derniers jours, est également très éloignée de Kinshasa. 

Avec une telle configuration, il n’est donc pas surprenant que des mouvements de rebellions de créent un peu partout sur le territoire. La capitale étant loin des principales grandes villes et des principaux lieux de richesse, le pays étant mal administré, les populations vivant pour la grande majorité dans une extrême pauvreté, tous les ingrédients sont donc réunis pour que le pays soit une pétaudière. Ou pire, un enfer. 

Et d’enfer,
la RDC l’est. Là-bas, la débâcle est économique, politique, sociale et même morale. Sur le plan économique, le pays figure est toujours l’un des plus pauvres de la planète. Et pourtant, il avait (a?) l’un des sous-sol les plus riche au monde. Sur le plan politique, les nombreuses guerres survenues depuis plus d’une décennie font peser sur le pays une ambiance d’état de siège permanent, agrémenté par le fait que, dans la sous-région, les bruits de bottes et de chars sont également légion. Outre cela, la querelle du leadership dans la classe politique de la génération post-indépendance n’est pas résolue. Et, des personnalités politiques actuelles, personne n’arrive vraiment à se dégager. 

Sur le plan social et moral, une chose montre bien l’extrême difficulté dans laquelle se trouve le pays. Les congolais se sont refugiés en masse dans la religion, créant çà et là des Eglises réveillées aux doctrines et discours apocalyptiques, sans oublier les traditionnelles pratiques occultes. Aussi, le pays connaît une vraie saignée de ses ressortissants qui, en masse, partent vivre ailleurs. Notamment en Afrique du sud, en Europe aussi. S’ils prient beaucoup, ils ne sont forcément pas plus généreux ou plus solidaires. Bien au contraire, ils rivalisent même d’adresse pour se gruger entre-eux. Les riches (ceux qui ont accès à la fortune de l’Etat) s’enrichissent encore un peu plus tous les jours. Les pauvres, en nombre très importants, s’appauvrissent d’autant plus. Deux mondes existent ainsi que ne réunissent même plus l’amour d’être congolais. 

Eu égard à ce tableau, on comprend bien pourquoi, d’après des chiffres des associations humanitaires,
la RDC est ces dernières années, le pays où la guerre et ses corolaires ont fait le plus de morts. Soit 4 à 5 millions de personnes depuis 1997. On est là sur les bases d’une CATASTROPHE. L’offensive lancée ces dernières semaines par le Général Laurent Nkunda et sa rébellion (appuyé par ses amis Rwandais) ne va qu’envenimer les choses. Et, il est à craindre que, dans les prochains mois, ces chiffres n’explosent encore un peu plus. Car, vu la volonté affichée par ce chef de guerre de renverser le pouvoir en place, vu l’inefficacité de l’armée gouvernementale (dont certains éléments désertent même pour rejoindre les rangs de la rébellion), vu la complicité des pays de la sous-région et du continent qui ne font rien pour aider cet Etat, vu l’incurie et l’inaction des organisations internationales, et surtout de l’Onu qui a dans ce pays une force d’intervention (
la Monuc) qui justement…n’intervient pas contre les belligérants. On pourrait citer à l’ envi le nombre de responsabilités engagées dans ce conflit. Mais on n’arriverait pas à dégager une idée force. C’est que, de nos jours,
la RDC est bel et bien un pays en enfer. 

 

 

La victoire d’Obama, ou la (énième) défaite des femmes en politique?

Mercredi 12 novembre 2008

Dans l’euphorie « obamaniaque » actuelle, a t’on pensé qu’Hilary Clinton aurait pu être à la place du nouvel élu? C’est-à-dire qu’elle serait le prochain Président (ou Présidente?) des USA?
La Première femme à entrer à
la Maison Blanche dans la tenue de « Commandant en chef »? La première femme…  

Non, Personne n’y a pensé. Ou plutôt, ceux qui le pensent, évitent de se faire entendre. Pour ne pas gâcher la fête à Obama? Ou alors pour ne pas mettre tout le monde face à cette évidence? Les deux certainement. Et même plus. Car, (re)évoquer Hilary Clinton en ces jours d’Obamaïsme triomphant, c’est, du moins, une blague de mauvais goût, sinon l’idée qu’on est un mauvais perdant, anti-Obama primaire. Pourtant, il n’en est rien. L’élection d’Obama, qui implique en amont la défaite de Mme Clinton, est à mon sens une nouvelle preuve du fait que, une femme, même compétente et expérimentée, n’est pas sûre d’être élue à la tête d’un pays figurant parmi les grandes puissances mondiales.   

D’abord un rappel. Il me semble important de souligner que, pour cette élection américaine, seul le candidat démocrate pouvait gagner. Après deux mandats de George Bush, et le coup de génie qu’il a eu de faire détester son pays à l’international et son bord politique au plan intérieur, John Mc Cain (ou même tout autre candidat Républicain) aurait été battu, quelle que soit sa campagne. Même si on peut considérer que l’Amérique, avec ses valeurs de puritanisme et de libéralisme, penche davantage à Droite (donc Conservateur, donc Républicain), les Démocrates étaient partis dans cette campagne 2008 avec beaucoup d’atouts et une bonne longueur d’avance. Leur victoire lors du renouvellement du Congrès en 2006 qui avait vu Nancy Pelosi arriver au perchoir de cette chambre en était la meilleure preuve.   

Ceci montre donc que l’élection du futur président américain se jouait lors de la campagne de désignation au sein du Parti Démocrate. Celle-ci a mis aux prises, au début, plusieurs candidats, pour se résumer à la fin à un mano à mano entre Barack Obama et Hilary Clinton. Les deux étaient des « marginaux ». Le premier parce qu’il est Noir; elle, parce qu’elle est une Femme. Et dans cette bataille des marginaux les américains ont choisi Obama.  

Dès lors, il convient de se poser les questions suivantes: les Electeurs et Electrices des nations riches et démocratiques (Usa, France, Italie, Espagne, Japon…) ne seraient donc t-ils pas prêts à être dirigés par un être en jupon? Les « Vieilles démocraties » auraient-elles du mal à s’offrir le « privilège » d’une femme Chef de l’Etat? Plus généralement, les femmes seraient-elles Inaptes au commandement suprême dans les grands pays? Il faut croire que non.  

Car, exception faite d’Angela Merkel (et encore) en Allemagne, aucune femme ne préside aux destinées d’une des plus grandes puissances mondiales. Et quand on sait dans quelles conditions a été élue
la Chancelière allemande en février 2005, il y a de quoi relativiser sur sa place dans cette catégorie. En France, dans une autre « bataille des marginaux » en 2007, Ségolène Royal s’est cassé les dents dans l’exercice contre Nicolas Sarkozy. Les déboires de Ioulia Timochenko en Ukraine ne sont plus à démontrer. Ailleurs dans le monde, certaines femmes qui sont aux affaires ont un bilan contrastées: Helen Johnson Sirleaf, première femme africaine élue présidente au suffrage universel, dirige un pays (
la Sierra Léone), dirige un pays sous perfusion des Institutions de Brettons Wood, Cristina Kirchner n’est arrivée à la tête de l’Argentine que grâce au bon bilan de son mari qui l’a précédée à la tête de ce pays. Et que dire de Michelle Bachelet, élue au Chili sous les vivats socialistes et qui, aujourd’hui est engluée dans des difficultés qui font dire aux observateurs qu’elle n’est ni mieux, ni pire que ses prédécesseurs hommes? Ailleurs dans le monde, une candidature sérieuse d’une femme à la fonction suprême n’est même pas à envisager. Notamment en Afrique francophone dans les pays arabes du Maghreb ou du Moyen Orient.  

Au regard de ce qui précède donc, la victoire de Barack Obama est donc, in fine, un nouveau revers pour les femmes. Car, en plus des éléments sus-mentionnés, il avait aussi en face de lui, Sarah Palin, une jeune femme choisie comme colistière de son adversaire, sensée entre autre le rivaliser sur le terrain de la « marginalité ». Mais, là aussi, il est sorti vainqueur. Au grand dam des dames, qui, encore une fois, devront passer leur tour. Au regret aussi de ceux qui, comme Marie-Anne Paveau souhaite qu’on passe du féminisme à la « Clitocratie »[1], ou le système politique tenue et gérée par le les femmes (symbolisées ici par le clitoris). Car, expliquent les défenseures de ce système, « il est temps de passer du féminisme militant des années soixante à nos jours, à une révolution totale qui mettrait les femmes aux premiers rôles administratifs et politiques ». Ceci, en référence aux situations d’échecs des femmes candidates-présidentes que nous venons de souligner, restera longtemps encore, un voeu pieu? Un projet (ir)réalisable? 

  



[1] Sur ce thème, lire Marie-Anne Paveau, La langue française. Passions et polémiques, avec Laurence Rosier, Paris, Vuibert, 2008, 380 p. 

LA VICTOIRE D’OBAMA: un cadeau de Noël avant l’heure

Mercredi 5 novembre 2008

C’est l’évènement planétaire de ce jour. Et sans doute des jours à venir. Barack Obama a remporté l’élection présidentielle américaine et devient ainsi le 44e président des USA. Jamais avant, Election américaine n’avait suscité autant d’enthousiasme, tant à l’intérieur du pays, que dans le monde entier. Ceci, en grande partie à cause ou grâce à Obama. Sa personnalité, digne d’une star d’Hollywood a transformé cette présidentielle (d’abord la campagne interne des démocrates, puis la campagne nationale) en long conte de fées. Le conte s’est bien achevé. Pour lui, pour ses camarades démocrates, pour ses nombreux sympathisants… 

« OBama Président » donc. C’est l’expression qui sera à la une des principaux quotidiens du monde entier ce matin. Dans les chaînes de radio et télé, l’heure est aussi à l’obamania depuis que les médias américains ont donné l’estimation presque définitive de sa victoire. On aura donc Obama à toutes les sauces, dans tous les cadres, et à chaque instant de la journée. 

Mais Obama, pour moi, ne reste que le président des USA. Et, en tant que tel, n’aura d’influence directe que sur ce pays. Lors de la campagne interne, j’ai exprimé dans un texte ici même mes réserves sur son programme politique, notamment sur les enjeux économiques et de santé publiques. Bien plus, j’ai même essayé de m’inscrire à contre-courant de la frénésie générale à son sujet. J’ai aussi invité à se méfier du « symbole » et des autres arguments du genre « ce sera le premier noir… » Je dois avouer que, son mérite, c’est d’avoir su mobiliser des millions de personne sur son nom, sur sa personnalité. 

Mon fils de 3 ans le reconnaît à la télé et prononce distinctement son nom, avec une joie non feinte. Pour lui, comme pour tous les nombreux militants et sympathisants, la victoire d’Obama est le cadeau de noël qui est arrivé. Congratulations Mr Président. 

 

 

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