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CESAIRE ET SENGHOR; « amis comme cochons » jusqu’au bout

Samedi 19 avril 2008

« Senghor et moi, on était amis comme cochons ». C’est ce qu’affirmait Césaire dans l’interview de Jean-Michel Djian cité dans le précédent article. Amis comme cochons, ils l’étaient donc; amis comme cochons, ils le resteront certainement là haut. Je ne vais pas retracer ici l’entièreté de leur itinéraire commun; ce serait fastidieux et même sans fin. Seulement, il est important d’en souligner les grandes lignes et d’en donner quelques explications.

Rappelons que Césaire a attendu d’être dans sa 95e année pour trépasser. Exactement comme Senghor qui, à sa mort en 2001, avait le même âge. Les deux compères se sont connus à la fin des années 1920; en 1928 très exactement. Ils auront été très proches l’un de l’autre dès cet date (on peut le lire dans la même interview que j’ai citée plus haut et que je publie en annexe plus bas). Césaire affirmait dans un autre entretien que, ce n’est pas la couleur de peau qui les avait réunis. Mais, sans doute, un même idéal de vie, une même soif d’émancipation, d’élévation vers les cimes de l’intelligence, qu’ils voulaient pour eux-mêmes et pour tous les autres « nègres ».

« Missionnaires » de leur pays respectif (Césaire de la Martinique, Senghor du Sénégal), les deux jeunes hommes avaient débarqué à Paris en ces années 20 pour poursuivre leurs études. Le hasard fit que ce soit vers les Lettres que l’un et l’autre se dirigèrent. Le même hasard les fit se rencontrer dans la cour de recréation dès les premiers jours de leur scolarité, pour ne jamais plus se quitter. C’est fort de cette amitié qu’ils eurent la lucidité et la force de lancer le mouvement de la Négritude, qui restera leur grande réalisation commune.

La Négritude était leur acte de foi en la vie. Leur carte d’identité sociale et littéraire. « Nègre », ainsi avaient-ils été injuriés par un jeune blanc. « Nègres », ils en sont devenus fiers, et, de cette attaque raciale, ils en ont fait l’un des courants de pensée, voire l’un des modes de vie les plus resplendissants et les plus affirmés de l’humanité. La Négritude était, est encore aujourd’hui, et sera toujours demain la fierté d’être noir. Elle regroupe l’ensemble des valeurs des noirs. Et tant qu’il y’ aura des noirs, il y’ aura la Négritude. Autant dire dans tous les temps.

Senghor et Césaire, en plus de la littérature et des langues (anciennes et nouvelles), avaient aussi partagé la passion de la politique. Le terrain politique était à leurs yeux l’espace idéal où devait s’éclore leur vision du monde, théorisée dans la Négritude. C’est en rentrant en politique qu’ils se sont assurés une meilleure publicité pour leurs oeuvres. Et leur poésie a été aussi au service de la politique et vice versa. Césaire ne disait-il pas que « Si vous voulez comprendre ma politique, lisez ma poésie? » preuve extrême que l’une et l’autre étaient liées? Dans les faits, ils auront choisi de jouer dans les deux catégories, et aux premières places. Ils ont donc été élus tous les deux à l’assemblée nationale en 1945. Au palais Bourbon, ils se feront ardents défenseurs des colonies. Césaire, en tant que défenseur de la départementalisation des territoires d’Outre-Mer, et Senghor, pour l’autonomie des peuples colonisés d’Afrique. Chacun d’eux obtiendra satisfaction dans cette revendication principale. 

Plus tard, Senghor retournera au Sénégal occuper les plus hautes fonctions de son pays. Césaire quant à lui continuera de siéger au parlement français et deviendra maire de Fort-de-France. Chacun suivra son chemin, mais à chaque fois que ce sera possible, les deux hommes se rejoindront sur un texte ou sur une manifestation comme ce fut le cas lors du premier Festival mondial des arts nègres de Dakar en 1966, ou encore lors d’une visite de Senghor président du Sénégal en Martinique en 1976.

Leur vision littéraire était plus proche que ne fut leur vision politique. Ceci tient sans doute au contexte. Césaire est resté cantonné dans un environnement politique français, avec ce qu’il y avait encore de marginalisation et de colonialisme entre la métropole et les département d’outre-mer comme sa Martinique natale. Senghor est devenu président d’un pays indépendant, qui, même s’il est resté longtemps inféodé à son ancienne puissance coloniale, avait une marge de manoeuvre plus grande que ne l’eut Césaire. Les réalisations politiques des deux hommes sont à voir dans le domaine de l’éducation et de la culture. Ils étaient tous les deux très instruits et d’une grande culture. Le Sénégal est aujourd’hui, grâce à Senghor, l’un des « quartiers latins » du continent africain. La Martinique ne l’est pas moins dans le regroupement des Dom Tom. Au lendemain de leur vie, Césaire et Senghor ont des laissé é des générations de compatriotes et de bien d’autres  »nègres » l’amour d’être eux-mêmes, et l’amour d’être instruit et cultivé.  

Césaire et la Francophonie

Vendredi 18 avril 2008

La mort de Césaire est une grande perte pour la France, pour les Antilles, pour l’Afrique et aussi pour la Francophonie. S’il n’en a pas été un chantre zélé de la Francophonie politique comme son ami Senghor, il n’en a pas moins soutenu à sa manière la francophonie culturelle.

Sur le plan de la langue d’abord, Césaire a été un fervent défenseur de la langue française. Sans en faire un combat personnel, il a simplement soigné son style afin que le parler présent dans ses ouvrages soit d’une qualité irréprochable. D’inspiration surréaliste à ses débuts littéraires, il est devenu…césairien. C’est-à-dire, à lui tout seul, il a été un style littéraire et linguistique. Un usage de la langue française mêlant des éléments de sa propre vie, de son milieu, de ses fantasmes aussi. Lire par exemple Cahier d’un retour au pays natal est un régal, d’ailleurs comme dans ses autres ouvrages.

Revenons à Césaire et la Francophonie. Dans un dossier que nous avons consacré à ce thème dans le magazine Francophonie du Sud (supplément du Français dans le monde) de mars-avril 2006 (N°11), il livre sa vision la plus récente sur la Francophonie. C’est un extrait de l’entretien qu’il a accordé quelques mois auparavant à l’universitaire français Jean-Michel Djian (in Léopold Sédar Senghor, Génèse d’un imaginaire francophone; Gallimard, 2005, 253 p)

Question de l’universitaire : Quand le secrétaire général dela Francophonie Abdou Diouf est venu vous rencontrer en Martinique en cette année 2005, il disait souhaiter qu’on ne considère pas la francophonie comme un bloc monolithique. C’est votre avis ?

Réponse de Césaire: Exactement. Je suis d’accord. Je sais que nous avons une personnalité que nous devons affirmer. Quel français va-t-on parler ? Oui, d’accord, parler français. Mais je sais que ce que j’exprime n’est pas forcément ce que le français à côté de moi pense, ni ce qu’il sent, ni ce qu’il ressent. Il existe des francophonies. Et, au fond, c’est bien comme ça. C’est ce qui fait la richesse d’une civilisation, non ?

Pourquoi aviez-vous des réserves sur cette grande idée de francophonie ? 

C’était un acte de colonialisme, tout simplement. Cela m’est apparu comme un acte politique, presque une forme d’impérialisme, la francophonie. « Ferme ta gueule, toi qui viens de Dakar ! Ferme ta gueule, toi qui viens des Antilles ! Ferme ta gueule, toi qui viens du Gabon ! » Je n’étais pas du tout anti-français. J’étais contre une forme d’expansionnisme linguistique, ce qui signifiait la mort des cultures spécifiques.

Vous avez toujours la même opinion, trente ans après ? 

Je suis très lié à

la France. J’ai appris à lire en français, à écrire en français, à penser en français. Mais il faut finir avec la francophonie du XIXe siècle. «  Le français partout et on est sauvés ! » Non ce n’est pas de cela que nous avons besoin. Il y a bien trop de cultures à protéger. Parlons plutôt de francophonies au pluriel. 

Tout est dit dans ces échanges.

ADIEU CESAIRE, ADIEU GRAND POETE, ADIEU GRAND HOMME

Vendredi 18 avril 2008

Césaire est Mort aujourd’hui en Martinique. Sa disparition, comme on peut l’imaginer est une grande perte pour beaucoup de monde (ultra-marins, africains, déshérités du monde entier, écrivains, défenseurs des droits de l’homme, « nègres »…). Nombreux seront ceux qui lui rendront un hommage appuyé après sa disparition. J’esquisse ce mouvement ici.

J’ai découvert Césaire il y a quinze ans environ. C’était en classe de seconde, où, un de ses livres (Cahier d’un retour au pays natal) était inscrit à notre programme de français. Depuis cette date, je ne l’ai jamais quitté. Parce que son oeuvre m’a parlé. Parce que sa pensée, sa vie aussi, m’ont séduit. J’ai lu Césaire, j’ai adoré lire les ouvrages qu’il a écrit, les tribunes qu’il a publiées, les interviews qu’il a données aussi. Je ne citerai pas tous ce que j’ai lus de lui. Mais entre le Discours sur le colonialisme, Une Saison au Congo, Cahier…, plus d’une dizaine de livres lus et relus parfois jusqu’à dix fois comme le fameux Discours sur le colonialisme.

La pensée de Césaire, peuvent dire ses détracteurs, étaient une pensée du début du siècle dernier. Ses idées, pas en cohérence avec le monde d’aujourd’hui, car, dans la majorité, elles étaient des idées de « combat », d’affrontement entre les « sans voix » et les autres, entre les « nègres » et les blancs. Soit. C’est un choix qu’il a fait quand il a commencé à écrire et à structurer sa pensée intellectuelle au début des années trente. C’est un choix qui s’imposait aussi si on regarde bien le contexte de l’époque, où la Colonisation (son pire cauchemar) était encore en vigueur. Mais qui peut dire que de nos jours la pensée de Césaire n’est plus d’actualité? Qui peut dire que Césaire est un homme du passé, à l’heure où dans les facs, les lycées et les collèges de France et de plusieurs pays, ses poèmes et pièces de théâtre sont enseignés? Bien plus même, alors qu’il a été visité, courtisé, choyé par les principaux ténors de la scène politique française dans la dernière campagne présidentielle (Ségolène Royal en avait même fait le Président d’honneur de son comité de campagne), qui peut dire que Césaire était encore un marginal, un « has been »? Pas grand monde.

Pas grand monde comme peuvent le confirmer les nombreux hommages qui lui ont été adressés hier. Dans la classe politique, chacun y est allé de son petit couplet. Des anciens présidents (Giscard et Chirac) à l’actuel, des leaders de Droite comme de Gauche, et même dans les partis d’extrême ou Olivier Besancenot du côté Gauche et Jean-Marie Le Pen à l’extrême droite n’ont pas manqué de s’adresser à la presse sur la mort de Césaire. Il y avait beaucoup de fausses bonnes réactions, de vraies tartufferies aussi; Certains auraient même mieux fait de se taire. Mais, sans doute, l’occasion de « coller à l’actualité » comme on dit dans le jargon médiatique était plus fort, et ils l’ont donc saisie.

Il est néanmoins regrettable que personne n’ait mentionné l’ostracisme politique et intellectuel dont il a été victime. En effet, côté littéraire, pas un grand prix, pas une place d’universitaire dans une des grandes facs de la République, pas une place à l’académie française. Du côté politique, pas une place dans aucun gouvernement, alors même qu’il a été député de la nation pendant…45ans. A l’évidence, Césaire gênait; il a derangé beaucoup de personnes dans le système national. Du fait de ses idées? De sa couleur? Assurément.

Le nègre qu’il était, et qui s’était dit fier de l’être (il faut lire Nègre je suis, Nègre je resterai) s’en est donc allé à presque 95 ans comme son ami et compagnon d’écriture Léopold Sedar Senghor. Après avoir traversé tout le siècle dernier, il était entré dans la modernité du XXIe siècle. Portant avec lui le bilan de ses luttes, de ses combats, de sa vision du monde. Des générations de « nègres » et bien au delà auront su reconnaître, à travers son oeuvre que c’était un grand homme. Un génie.

Alors comme moi, ils doivent être entrain de lui dire, va grand homme; va génie du monde; va reposer dans les douces prairies de la terre d’Afrique, des Antilles, du Monde. Va contempler avec Senghor et avec d’autres les astres luisants qui brillent à jamais pour ceux qui « marchent dans la nuit des temps » comme tu le disais toi-même. Va reposer ton corps de poète, ton âme de militant après toutes les luttes pour nous que tu as menées. Va rejoindre les autres anticolonialistes, anti-exploitants des pauvres. Va te reposer en paix. Va… 

La grâce de Pâques

Dimanche 23 mars 2008

C’est jour de Pâques aujourd’hui. Pâques, pour ceux qui l’ignorent ou l’ont oublié, c’est la plus grande fête chrétienne. Pâques, qui conclue 40 jours de carême retraçant la passion du Christ, consacre aussi la mort et surtout la résurrection du Christ. Par cet acte, le Christ rachète le monde. En cela, pour tous les chrétiens, cet acte sacrificiel, ce don de soi pour notre rédemption, pour notre Salut, est l’acte le plus significatif de la Foi chrétienne. Dès lors, celui qui  »adhère » alors à l’idéal chrétien, accepte par ce fait même que le Christ est mort et est ressuscité pour le sauver. Et çà, c’est le jour de Pâques qui le consacre. 

Certes, la fête de Pâques ne jouit pas de l’attrait festif, médiatique et…mondain de noël. En plus, Pâques n’intervient pas pendant une période de vacances scolaires (du moins en France), propice à toutes les réjouissances secondaires accompagnant la fête de la Nativité par exemple. Mais, Pâques ne garde pas moins sa puissance évocatrice et symbolique pour tous les chrétiens, et notamment les catholiques. La passion du Christ, qui l’a précédée, passionne les fidèles. Ses souffrances, bref son martyr interpelle chacun de ceux qui ont été baptisés. Avec Pâques, c’est l’occasion de renouveler sa foi. C’est aussi se rappeler que, si le Christ a pris sur lui nos fautes, il nous a aussi montré le chemin à suivre pour aimer, aider, soutenir, encourager…notre prochain. En quelques mots, Pâques nous enseigne Amour, Solidarité, Générosité, Sacrifice. Pas besoin de faire une disserte pour dire que, ces qualités nous manquent aujourd’hui; qu’on soit chrétien ou pas. 

 Face à nos nombreux tourments quotidiens, face à toutes sortes de turpitudes et vicissitudes que nous endurons, ne faut-il pas s’inspirer de l’esprit de Pâques pour en sortir? La foi inébranlable du Christ dans la passion, sur le chemin du Golgotha, et qui le mène à la résurrection, ne doit-elle pas être notre unique modèle de vie? La vocation sacrificielle pour le soutien, l’épanouissement de ceux qui nous sont chers, ne doit-elle pas être au cœur de notre vie quotidienne? 

Certes, j’ai conscience que, pour plusieurs raisons, beaucoup ne seront pas d’accords avec moi. D’abord parce que, et çà c’est la fameuse réponse passe-partout, la croyance en Dieu n’est pas affaire de tous. Encore moins quand elle passe par les religions (notamment chrétienne). Ensuite, parce que, « le sacrifice pour les autres » sans rien obtenir en retour, « çà va un moment », me répondra t-on encore. Ensuite encore, pour les « croyants progressistes » (comme certains se définissent aujourd’hui), la frilosité voire l’intolérance de l’Eglise catholique sur certains sujets sociaux sensibles (la lutte contre les MST et le Sida, le mariage des prêtres), en contradiction avec la « majorité » des opinions, fait que, sur d’autres sujets, son discours interpelle, voire convainc moins. 

Soit. Pour tout argument à opposer face à ces idées, je conseillerai de lire les textes eucharistiques de ce dimanche de Pâques. Et notamment l’Evangile. Après une lecture attentionnée, j’ai bon espoir que une bonne partie des réponses à ces interrogations sera apportée. Car, le message de Pâques est un message universel, et qui touche chacun de nous à travers une multitude de voies. 

Bonnes Pâques à tous. 

  

 

Ouverture;

Mercredi 30 janvier 2008

Ouverture. Ouverture. Voilà un mot qu’on a beaucoup entendu depuis le printemps dernier et l’élection de Nicolas Sarkozy à la présidence de la république française. Il a notamment été utilisé pour désigner la nomination au gouvernement, par le président Sarkozy, de personnalités extérieures à son parti (UMP) et à son bord politique (la Droite). En l’occurrence, des gens venus de la Gauche (notamment du PS) et/ou de la société civile. C’est le cas des personnalités de Gauche ou ayant des sympathies avec les partis de Gauche comme Martin Hirsch, Fadela Amara, Bernard Kouchner, Jean-Paul Jouyet, Jean-Marie Bockel, pour ne citer que ceux-là. A ces derniers, nommés au gouvernement de François Fillon, il faut ajouter aussi une batterie importante de personnalités du PS ou proche de ce parti, qui ont accepté qui une mission, qui de figurer dans une des nombreuses commissions créées par M. Sarkozy pour « résoudre les problèmes de la France ».

Après avoir occupé le devant de la scène des mots importants de la scène médiatico-politique, on peut se demander, plus de neuf mois après son irruption, Qu’est-ce que l’ouverture? Et aussi, quel premier bilan peut-on tirer de cette opération depuis qu’elle a été mise en oeuvre par Nicolas Sarkozy? Quel avenir ici en France et ailleurs (au Cameroun par exemple) pour une telle démarche?

Ouverture est avant tout un mot à ranger dans la catégorie grammaticale des substantifs, et qui signifie espace vide ou libre qui fait communiquer l’intérieur et l’extérieur d’un lieu. Une ouverture peut aussi désigner l’action d’ouvrir ce qui est fermé (comme un coffre, une porte). Enfin, comme nom commun, ouverture est aussi synonyme de début, de commencement (ex: l’ouverture d’une compétition sportive).

Mais on aura bien compris que l’Ouverture dont il est question depuis l’élection de M. Sarkozy n’a rien avoir avec ces définitions substantivales. En pragmatique politique, il n’avait certainement pas grand chose à faire avec les circonlocutions lexicales, syntaxiques; bref grammaticales. L’ouverture à la sauce du renouveau c’est ce qu’on a défini de la manière suivante: « le processus volontaire et maîtrisé par lequel un groupe organisé en mouvement, parti ou gouvernement permet à des acteurs minoritaires ou présentant des sensibilités qui lui sont opposées sur l’échiquier politique d’exprimer leur opinion et de faire avancer leurs idées en son sein et avec son soutien. En certaines circonstances, il peut s’agir d’une tactique visant à diviser l’adversaire ou à récupérer son offre programmatique. En outre, la méthode peut susciter des résistances au sein du groupe originel sommé de s’élargir ».

Comme on le voit donc dans cette définition, l’Ouverture est une tactique politique dont l’un des buts ultimes est de « foutre la pagaille » chez l’adversaire. Mais, toujours dans cette définition, on lit aussi que l’Ouverture peut se révéler délicate si ce n’est même néfaste pour le camp qui le pratique. Car, en effet, s’il jette le trouble chez les autres, il en va souvent de même dans le camp originel de celui qui pratique cette stratégie. Parce que les membres du camp de base voient passer sous leurs yeux les postes juteux auquels ils postulaient, et pour lesquels ils se sont battus becs et ongles contre…ceux à qui, finalement on confie ces postes.

Dans le cadre de la stratégie d’ouverture lancée par M. Sarkozy après son élection, si elle a été plébiscitée par l’opinion publique (confère les sondages), elle a aussi suscitée beaucoup de remous et grincements de dents dans son camp. Certes, pas autant que au PS, où elle a foutu la vraie pagaille dans les premiers mois qui ont suivi l’élection de Nicolas Sarkozy. Après avoir laissé passé l’orage, ils ont compris que leurs cris d’orfraie au slogan de « débauchage » « achat de conscience » ne marchaient pas. Et qu’il était temps de laisser les concepteurs de l’Ouverture se brûler les ailes avec leur propre gadget et d’en vivre les contradictions. Plusieurs mois après donc, cette stratégie du PS et des sceptiques de l’ouverture est entrain de se montrer payante. Car, l’Ouverture aujourd’hui semble être tout sauf une réussite. On peut la résumer à travers les lignes suivantes:

- Un 1er ministre inconsistant aux capacités limitées à celle d’un collaborateur chef de rayon, même s’il y ‘a du mieux pour lui depuis quelques semaines (essentiellement parce que le président baisse dans les sondages)

- Un cabinet noir qui agite les ficelles en fonction des sondages du jour et qui semble prendre ses ordres auprès des conseillers de l’Elysée. Mais là aussi, ce n’est pas la grande sérénité ces derniers temps.

- Des réformes sans envergure et sans projet lisible derrière la casse sociale systématique avec des sacrifices demandés à ceux qui sont les plus fragiles

- Une arrogance outrancière et une fatuité rare que peuvent dégager le président et certains membres de son camp comme, Jean-françois Copé, qui, malgré sa promesse « d’arrêter la langue des bois » passe pour être titulaire de cette chaire dans le microcosme politique français.

- Un étalage indécent des hochets du pouvoir accouplé au pire mauvais goût de la jet-set milliardaire, certainement de meilleure compagnie que les SDF dont un reportage de Fr2 montrait encore hier combien ils sont dans la « merde » dans ce pays.

- Une vie privée dévoilée jusqu’à l’obcène, avec ses hauts, ses bas… et sur ce terrain, d’autres comme Ségolène Royale semblent avoir rejoint le camp présidentiel. Ouverture?

- Un mépris des convenances, notamment diplomatiques, poussé jusqu’à la familiarité la plus grossière (comme cette tape dans le dos de l’austère Angela Merkel) ou encore cette « complicité » affichée avec l’ancien « caniche de bush » Tony Blair.

- Une Continuité désastreuse dans les relations avec les potentats et dictateurs africains, qui font passer la « rupture » annoncée sur le terrain françafricain pour un mensonge ignoble. D’ailleurs le ministre chargé de ce secteur Jean-Marie Bockel a souhaite que le président change de stratégie avec les pays africains et qu’il en finisse avec les officines de la Françafrique.

Au Cameroun, on a l’habitude de copier ce qui vient de France. Mais, honnêtement, on ne se précipitera pas sur l’Ouverture. Au regard des éléments qui précèdent.

Ce que je crois

Jeudi 11 octobre 2007

L’actualité de ces derniers jours, en France, fait toujours une place belle et nette à l’immigration. Et plus précisément sur cette histoire de « test ADN ». Sur ce sujet, je me suis exprimé dans ce blog et dans d’autres colonnes. J’ai rendu compte, sans trop donner mon avis profond, de ses pérégrinations au parlement, des polémiques qu’il a créées et bien d’autre encore. C’est un sujet proprement délicat et sensible aussi. A ce jour, il a suscité pas mal de querelles, et charrié aussi beaucoup réactions, parfois très caricaturales.

Ce que je pense de ce texte? Que c’est quelque chose de dangereux. Simplement rédigé sur papier en ce moment, il a déjà suscité beaucoup de querelles. Qu’en serait-il s’il venait à être appliqué? Sincèrement ce serait pire encore. Quand je me réveille le matin, et que j’entends aux infos radio cette histoire de Test ADN et ces derniers rebondissements, çà me met mal à l’aise. Un malaise d’autant plus compréhensible que, je me dis, c’est sur des personnes étrangères comme moi qu’on veut pratiquer ce truc. Sans le justifier par aucun argument de raison si ce n’est celui de les discriminer ou de les humilier. Car, comment ne pas, pour « freiner » l’immigration familiale en France (c’est semble t-il ce à quoi doit servir ce test génétique) envisager autre chose que ce procédé? Pourquoi ne pas faire confiance à l’ensemble des mesures déjà suffisamment contraignantes et difficiles qui existent déjà? Pourquoi créer une nouvelle source d’humiliation après les différentes épreuves auxquels les candidats à l’immigration font face dans les consulats, ou…en mer et/ou dans le désert du Sahara?

Chaque matin donc, je traîne un malaise provoqué par ce sujet. Malaise qui commence au pied du lit et se poursuit jusqu’au boulot; en passant par la salle de bain, et dans les transports en communs aussi, que j’emprunte tous les jours. Souvent, je regarde mes compagnons de voyage de manière gêné, perturbé même. J’ai envie de crier, de leur dire, ce pays est entrain de prendre une mauvaise voie. On ne peut pas laisser faire cet ignoble projet de piqûre, heu Test ADN; il faut le dénoncer, pacifiquement, mais vigoureusement. Il faut s’en offusquer, chacun à sa manière et partout où on peut. On a le droit de dire qu’on ne veut plus d’immigrés, mais on n’a pas le droit de dire qu’on va faire un test pour savoir qui est le père de qui, ou qui est la mère de qui, juste parce que certains enfants veulent venir en France. Le fait-on pour les français? Même pour ceux qui s’en vont adopter? Ou encore, on en parle moins, pour ceux qui, tels des négriers partent chercher dans les pays pauvres les futurs champions sportifs, les acteurs culturels et autres scientifiques qui redoreront le blason de ce pays?

Au final, sur le même document, il y’ aurait donc un double regard; avec notamment les « bons » états civils pour les sportifs et autres talents, et, les « mauvais », « faux » états civils pour les enfants candidats au regroupement familial. C’est sans doute cela la nouvelle vision sur l’immigration; la fameuse « immigration choisie ». Vu comme c’est parti, à travers ce « vrai » premier dossier, on va certainement touché des sommets. Les immigrés vont devoir avaler d’autres couleuvres, je dirai même plutôt des pythons.

 

 

Dieu et l’argent

Dimanche 23 septembre 2007

Peut-on servir Dieu et l’argent? C’est, sous forme d’interrogation, le message essentiel des textes choisis lors de la célébration eucharistique d’aujourd’hui (25e dimanche du temps ordinaire). En effet, dans la première lecture (livre d’Amos, 8, 4-7) et l’Evangile (Luc 16, 1-13) surtout, révèlent cette réalité.

La réponse du prophète Amos est claire et directe: « Non. Vous ne pouvez pas servir à la fois Dieu et l’argent ». Pour l’expliciter, Amos raconte ce qui se passait plusieurs siècle avant l’arrivée du Christ. Il montre qu’en Israël, à cette époque-là, une poignée de personnes s’enrichissaient considérablement; ceux-ci se faisaient construires des maisons luxueuses aux sols de marbre et aux murs incrustrés d’ivoire. Ceux qui y vivaient, en majorité des commerçants véreux, baignaient dans une opulence exacerbée. Dans le même temps, une grande partie du peuple vivait dans la misère, se faisant même piller par les premiers le peu de ressources qu’ils pouvaient avoir. Dans son texte, moins qu’aux aspects extérieurs de leur personnalité, le prophète Amos s’attèle à exposer les pensées sécrètes des riches. Il dénonce leur vénalité et leur cupidité, et s’insurge aussi du fait qu’ils soient entièrement au service de l’argent au point d’oublier par exemple d’être charitable ou de fermer boutique le jour du repos. Et, attirés de plus en plus par le lucre, ils n’hésitent plus à recourir à la fraude et au détournement pour augmenter leurs gains. en conclusion de son texte, le prophète dit que, cette façon de vivre ne plaît pas à Dieu, et qu’il châtiera ceux qui vivent de cette manière.

Dans l’Evangile de Luc, le Christ procède par morale par la négation pour dénoncer également l’amour de l’argent et de la richesse que certains pratiquent au détriment de Dieu et de leur prochain. En effet, il raconte une histoire qui s’est passée en Galilée. Là-bas, les grands propriétaires avaient des intendants. Ceux-ci, dans l’exercice de leurs fonctions, allaient très vite devenir des spécialistes du détournement et des professionnels du pillage des ressources qui ne leur appartiennent pas. Ils piquaient dans la fortune de leur patron, parti en voyage à Jérusalem. Lorsque l’un de ces intendants était pris la main dans le sac, il s’empressait de soudoyer les autres et d’étouffer ainsi toutes velléités de dénonciation. Tous les autres intendants faisaient pareil. Bien plus, ils faisainet même parfois preuve d’une certaine « générosité », en diminuant la dette de certains de leurs débiteurs; mais c’était uniquement pour faire taire ces derniers.

Le Christ raconte cette histoire à ses disciples, en souriant de temps à autre pendant son discours. A cause de ce sourire, on aurait penser qu’il se rejouissait de cette histoire. En clair, qu’il faisait une espèce d’éloge des Intendants fraudeurs et véreux. Oh que non! En fait, C’est moins sur les pratiques douteuses des intendants que le Christ fixe le centre de son propos. Mais il « salue » plutôt l’habileté de ceux qui les pratiquent d’opérer leurs fraudes et magouilles. D’autant plus que ceux-ci sont crédités d’un bon bilan dans la gestion des affaires qui leur sont confiées. Donc, s’ils sont fraudeurs, ils sont aussi des gestionnaires dont le bilan n’est pas défaillant. Le Christ recommande donc à ses disciples d’être également habiles; mais dans une autre intention et dans un autre domaine: l’amour pour le royaume de Dieu. Il leur demande donc ceci: « Et vous, les enfants de lumière, êtes-vous aussi habile pour le royaume de Dieu? ». Il va même plus loin en leur dire que les Intendants, même s’ils ont fraudé, ont tenu leur gestion à jour; et, de la sorte, ils pourront certainement avoir une autre tâche du genre à effectuer. Mais, poursuit-il, « quel gestionnaire qui ne tiendra pas bien son affaire sera reconduit à quelque poste que ce soit, même s’il n’a pas fraudé? »

Ces textes sont d’une grande actualité. Dans notre société actuelle où seul compte le bilan des gestionnaires, quelques soient les moyens utilisés, la « leçon » du Christ sonne comme un mode d’emploi pour beaucoup de dirigeants. Mais ceux-ci ne l’appliquent qu’à moitié; notamment le fait de truander pour obtenir de « bons résultats », ou encore, faire preuve d’habileté, et ressembler ainsi aux Intendants de la parabole sus-évoquée. Mais, pourront-ils user de cette « bonne gestion » et de leur habileté pour « gagner le ciel? » Pas sûr.

Etrange jeu de rôle au Cameroun

Lundi 10 septembre 2007

Le Cameroun a un nouveau gouvernement. Un « réaménagement » de l’équipe gouvernementale en place a été effectué par le président Paul Biya, vendredi 7 septembre dernier. Environ dix nouvelles têtes entrent au gouvernement, en même temps aue dix autres en sortent. 

En parcourant la presse nationale sur Internet ce week-end (pour ceux des journaux qui ont pu mettre en ligne leurs articles), j’ai été frappé par les premiers commentaires et analyses nés de cet « évènement ». Dans leur majorité, ils signalaient les « départs importants » de certaines grosses pontes du régime, « limogés », « remerciés », « renvoyés », disaient presque en coeur les principaux journaux. Pour ne pas faire que du gris et du sombre, les papiers en question parlaient aussi succintement des nouveau « élus ». Le tout, dans une tonalité d’attente et de précision ultérieure à obtenir, pour « mieu informers nos lecteurs », ainsi se terminaient la plupart de ces articles.

Néanmoins, de manière générale, ce  »réaménagement »ministériel a été traité donc comme un Evènement important. « Le » gros évènement politico-administratif même de cette rentrée. Plus important encore que le contentieux électoral en cours, et qui fait suite aux dernières élections couplées (municipales et législatives) du 22 juillet dernier. Plus précieux encore que les différents domaines diplomatique, administratif, éducatif, sportif auquels le pays est engagé ces dernières semaines. Je me demande, et d’autres personnes certainement avec moi, pourquoi cet intérêt démesuré pour cet « évènement », qui en fait n’en est pas un? Pourquoi tant d’avant-papier, tant de veille, tant d’intérêt pour faire simple, pour un réaménagement ministériel dans un pays où pareil exercice se reproduit tous les ans?

Les réaménagement ou remaniement mistériels au Cameroun sont quasi toujours des spectacles bizarres où le Prince (celui du Cameroun, pas celui de Machiavel) fait et défait « ses » ministres. Ceux-ci sont censés être ses collaborateurs directs dans la gestion du pays. Mais il ne les connaît pas, ne les voit pas non plus, car il n’assiste pasaux conseils ministériels, ni à toute autre manifestation devant impliquer l’exécutif du pays (hormis le défilé de la fête nationale, et…la finale de la coupe du Cameroun de Foot). Des « décrets » et autres tetes dits du chef de l’Etat sont souvent annoncés sur les ondes des médias nationaux sans pour autant qu’on puisse certifier que c’est le Prince Biya qui les a soit signé soit redigé.

La formation des gouvernements fait partie de ce genre de textes. Ce sont en clair des étranges jeu d’ombre ochestrés par un pouvoir sans relief et sans projet pour son peuple (et sa jeunesse notamment), dont les seuls but sont de repartir le « gâteau national » et…nourrir la presse d’éléments qui leur donneront matière à publier des « Editions spéciales » Celui de vendredi dernier n’échappe pas à cette logique.

Remember Thomas Sankara

Vendredi 31 août 2007

Il y a presque 20 ans (le 15 octobre 1987), disparaissait Thomas Sankara (TS), président de la république du Burkina Faso de 1983 à 1987. Il avait à peine 38 ans.

Les qualificatifs n’ont jamais manqué pour le désigner; panafricaniste, révolutionnaire, anti-néocolonialiste, patriote… et que sais-je encore. Que retenir de sa vie, de son action? Comment appréhender et cerner son héritage? Est-elle encore vivace? Ou a t-elle disparu, victime comme lui même de ceux qui ont souhaité (et continuent de le faire) que son pays en particulier, et l’Afrique en général soit toujours sous-tutelle occidentale (ici, française en particulier)? Existe-til une « Légende Sankara »? Qu’est-ce qui la fonde ou qui la justifie? Que garde de lui la jeunesse africaine, qu’il chérissait tant?

Les questions sont nombreuses, que ce texte seul ne pourra apporter des réponses. Nous souhaitons juste ouvrir un débat, et partager quelques réflexions sur l’homme Thomas Sankara. Nous avons choisi pour cela un axe bien précis; celui de la littérature. En clair, quelle est sa « présence » en Littérature (essayistique, biographique, et surtout fictionnelle)? Comment les ouvrages de chercheurs, journalistes, historiens, mais surtout de romanciers, dramaturges et poètes ont-ils traité de sa figure dans les oeuvres? Y’a t-il un impact de cette traitement littéraire dans l’édification du « mythe Sankara »? Comment la littérature accompagne t-elle la  »légendification » de cette personnalité? 

Voilà l’axe principal et les pistes secondaires qui orienteront notre réflexion. Je la construirais au quotidien et progressivement ici. Elle sera, in fine, ma modeste contribution à l’hommage rendu à Thomas Sankara en ce 20e anniversaire de sa mort.

INTERPOL renforce sa présence en Afrique pour lutter contre le trafic de drogue

Mardi 14 août 2007

 
C’était un secret de polichinelle. Désormais c'est confirmé.  
 

Interpol, le service de police international va se renforcer dans plusieurs pays africains. 
L’objectif clair de ce renforcement étant la lutte contre le trafic de drogue. 
En effet, selon des enquêtes récentes, les spécialistes se sont rendus compte que l’Afrique, 
et principalement ses régions ouest et centre sont devenus des zones prioritaires de transit 
de la cocaïne et d’autres drogues dures, en provenance d’Amérique du sud et en direction de l’Europe.   

Ce qu’il est désormais convenu d’appeler « les filières noires de la drogue » essaiment sur le continent 
depuis plus d’une décennie.   

Les pays les plus touchés ou sollicités –c’est selon- par ce fléau étant notamment ceux avec débouchée sur l’Océan atlantique.
Ainsi, les pays comme le Bénin, 
la Guinée Bissau, 
la Gambie, le Sénégal, et surtout le Ghana et le Nigeria sont fortement touchés 
par le phénomène. Dans ce dernier pays même, des nombres importants de trafiquants sud-américains se sont installés 
pour contrôler le bisness, profitant de la corruption généralisée de l’administration qu’ils soudoient facilement, 
mais aussi et surtout, s’appuyant sur les réseaux locaux de crimes organisés qui prolifèrent déjà dans ce pays, comme 
en témoigne les prises d’otages régulières sur les personnels occidentaux travaillant sur des plateformes pétrolières dans le pays.     

Preuve de l’importance que prend ce phénomène sur notre continent, de nombreux africains (les jeunes surtout) sont 
régulièrement arrêtés dans des aéroports européens en possession de la cocaïne. Recrutés facilement pour servir de mule, 
ils sont prêts à tout pour passer la drogue en Europe, et empocher par la suite la « coquette » somme d’argent (on parle de plus 
de 1000 euros par voyage) qui leur est promise comme récompense. Certains ingurgitent jusqu’à un (1) kg de boulette de poudre 
pour maximiser leur chance de gain. Parfois çà passe, parfois, çà coince et, en majorité, ils se font serrer et jeter en prison.   

Mais le phénomène a la peau dure. Et pour tenter d’y remédier totalement, les polices européennes compétentes, associées à 
Interpol, ont donc décidé de le combattre à la source. C’est-à-dire sur place en Afrique, comme elles le font en Amérique du sud 
et dans les Caraïbes depuis bien longtemps. Des agents d’Interpol sillonnent donc plusieurs pays du continent, à la recherche 
d’éléments concrets pouvant permettre aux services de polices nationaux de lutter efficacement contre ce fléau grandissant. 
Au Sénégal et en Côte d’Ivoire, les patrouilles mixtes africaine-française agissent déjà. Au Cameroun, une antenne d’Interpol va 
voir le jour très prochainement. Elle avait été annoncée depuis novembre 2005, elle doit avoir une compétence sous-régionale 
(Afrique centrale), même si dans les pays comme le Gabon, patrouillent également. Ailleurs, notamment dans les pays comme 
le Nigeria, c’est plus complexe. Mais là-bas aussi, les choses sont faites pour endiguer le phénomène. Jusqu’à l’éradiquer ? 
Là est une autre affaire.   

Car Interpol n’est pas une organisation policière. C’est plutôt une structure internationale d’analyse sur la criminalité, 
le grand banditisme et le terrorisme. Elle n’a donc pas de compétence d’action directe, et, pour agir sur le terrain, doit s’appuyer 
sur les polices des pays concernés. Mais quand on sait le degré de « coopération » que peuvent avoir les services de polices 
africains, on peut toujours être sceptique sur l’efficacité sur notre continent des investigations et des renseignements que peut 
fournir Interpol à celles-ci Créée en 1923 pour favoriser la coopération policière dans le monde, Interpol compte aujourd’hui 
188 pays membres. Son siège est à Lyon en France.     


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