Archive de la catégorie ‘Billet d’humeur’

Chroniques…3

Mercredi 8 octobre 2008

RENCONTRE AVEC UNE « VILLE MORTE »  

Un réveil difficile. C’est ainsi que je me suis levé de ma première nuit de sommeil à Nkongsamba, au lendemain de mon arrivée en vacances au Cameroun. La nuit a été courte, froide, et pleine de petits bruits (celui des poussins du poulailler du voisin). Qu’importe, j’ai pu fermer l’œil et me reposer de la journée marathon que je venais de passer, entre mon réveil dans ma petite ville de Banlieue parisienne, le voyage, l’arrivée à Douala, le (re)voyage jusqu’à Nkongsamba… Cette nuit me permis, outre cela, d’évaluer le parcours déjà accompli et de planifier mon programme dudit séjour. 

D’emblée, je savais qu’il y aurait beaucoup de déplacements. Naturellement, quand on revient chez soi 6 ans après, il y a un bon nombre de personnes qui veut me (re)voir. Et Moi aussi. Il fallait donc se soumettre à ce rituel. Aller saluer un tel tonton, une telle tata, un tel ami ou cousin et patati… Mais ces déplacements étaient pour plus tard. Il fallait d’abord reprendre pied avec ma ville. Dans quel état l’ai-je trouvé? Dans un état lamentable. 

Quel choc. Quel coup. Ô déception, Ô tristesse. Ma ville bien aimée ressemble à Troie dévastée. Un immense champ de ruine, et c’est peu dire. Une ville sans aucune (mais alors aucune) modernité. En 6 ans, pas un nouvel édifice, pas une nouveauté probante, pas une couche de peinture sur les principaux bâtiments du centre-ville. Et que dire des routes? Là c’est carrément des pistes pour l’enfer. Complètement détruite, « pourrie » pour dire comme les jeunes. Ces routes sont tellement mauvaises que le contingent automobile de la ville s’est réduit comme peau de chagrin, laissant place aux motos. (Je reparlerai des motos dans une autre chronique). 

Nkongsamba jadis 3e ville du pays, ne figure sans doute plus aujourd’hui parmi les dix premières. La ville est, depuis plusieurs années sur une pente descendante. Les pouvoirs publics, de même que les élites du coin l’ont abandonnée à son triste sort. Ce qui faisait son charme auparavant (cosmopolitisme, abondance de produits de consommation) n’est plus un avantage de nos jours. En plus, le café, principal culture de la région, ne fait plus recette. Les planteurs (agriculteurs) qui constituent l’essentiel de la population de la ville, ont donc perdu énormément de pouvoir d’achat. Ils ne sont pas les seuls d’ailleurs. Les autres petits commerçants de la ville ne sont pas les mieux lotis non plus. 

Pourtant, la population de la ville est jeune. Les établissements se multiplient. Pour une ville d’à peine plus de 100 000 habitants, on compte plus d’une dizaine d’établissements du secondaire, parmi lesquels 4 lycées au cycle complet (de la 6e en terminale). Un Institut supérieur, établissement post-bac, l’Institut supérieur de management du Manengouba (Ismam) s’est même ouvert dans la ville, avec plus ou moins de succès. 

Ancien pôle d’excellence sportif, Nkongsamba fait peine désormais. Pas une équipe de foot en championnat d’élite. L’Aigle de Nkongsamba, ancien porte fanion du département végète en Ligue (D3). Les autres clubs qui se sont créés dans la ville pour reprendre le flambeau ne font guère mieux et sont aussi engagés dans des échelons inférieurs du foot national. Dans les autres disciplines, ce n’est guère mieux. L’athlétisme n’a presque plus de champion licencié dans la ville. Le handball et le basket, sont quasi-morts également. 

Au final, c’est à la ville que Césaire décrit dans son Cahier d’un retour au pays natal que j’ai pensée quand j’ai revu ma ville. Une ville triste, qui ne sourit plus, qui ne rythme plus, qui se meurt. Une vraie Ville morte. 

 

 

Chroniques…2

Jeudi 2 octobre 2008

Donc, arrivée à Douala ce 2 septembre en début de soirée. Dans mon programme, je dois prendre la route après pour rejoindre Nkongsamba, à 130 km de là, lieu de résidence de ma famille. Une petite escale chez ma belle-mère où m’attendait un bon repas du pays. Entre le manger et les salutations, près d’1h30 s’écoule. 

Ma mère est malade. Une crise d’hyper-tension l’affaiblit depuis le matin de ce jour; elle est sans doute renforcée aussi à l’émotion de revoir son fils après tant d’années de séparation. A table, dans ce quartier de Douala, elle avale vite fait une petite bouchée et ses médicaments. Elle est en souffrance, et moi avec. Je retrouve ma mère frêle, fatiguée. Une image qui me traumatise presque, moi qui était habitué à la voir forte, courageuse, jamais ingrate d’efforts. Ce jour où j’arrive, elle n’est pas bien. Et c’est peu de le dire. le moindre bruit fort l’indispose. Les secousses de la voiture dans les routes désastreuses de Douala aggravent encore son mal. Seule ma présence lui redonne un peu de sourire. 

Pour lui permettre de se reposer au plus tôt, j’écourte un certain nombre de civilités chez mes hôtes de Douala afin que nous prenions la route pour Nkongsamba. Dans le petite voiture de mon père, nous somme 6 a y êtres entassés. 4 derrière, lui devant, ainsi qu’un de ses amis qui conduit. Ce dernier, mécano de formation, a été « réquisitionné » pour parer à toute éventualité de panne sur cette voiture qui n’est plus d’une très grande jeunesse. Il est 20h30 quand nous partons de chez ma belle-mère. La nuit est tombée depuis près de deux heures. 

Un ravitaillement en essence moins d’un km plus loin, et le périple peut commencer. A la sortie de la ville, il faut passer le pont sur le Wouri. Véritable épreuve commando dans cette ville. Seul artère qui permette de sortir de la ville de Douala (la plus importante du pays avec plus de 3 millions de personnes) pour rejoindre l’Ouest du pays, le pont du Wouri est un lieu qui donne les insomnies. A toute heure de la journée, il bouchonne. Des embouteillages monstres. Aux heures de pointe, vous pouvez passer 4 heures à franchir les 1800 m qui le constituent. Avec un peu de chance, nous ne restons qu’une heure et quart sur son parcours. 

Jérôme, notre chauffeur, est de bonne humeur. Avec ses saillies contre les autres usagers de la route, il agrémente notre trajet. Jurons, blagues, intimidations, il use de toute la diversité de son expression pour, soit avoir une priorité, soit s’excuser d’avoir gêné un autre conducteur… « Dégage de là avec ta vieille voiture », ou encore « tu veux que je creuse une autre route pour y circuler » sont quelques-unes des vacheries qu’il balance à ses « amis » chauffeurs. 20 km après avoir quitté notre point de départ, nous sortons complètement de la ville de Douala. Les usagers se font désormais rares, surtout à cette heure de la journée. Jérôme n’a plus de personne à « insulter ». 

Sur cette route principale appelée ici « axe-lourd », nous roulons donc vers notre destination finale. Au passage, nous traversons quelques villes comme Mbanga, Loum, Manjo. À presque 24h30, nous arrivons enfin à Nkongsamba. Nous avons mis presque 4h à parcourir 130km, avec quelques petites frayeurs en prime (problèmes de frein et plaquettes, démarrage). C’est sans commentaires sur la qualité de la route et l’état du trafic (dans un prochain article). A l’entrée de la ville, Jérôme nous abandonne pour rejoindre ses pénates. Sa femme et ses enfants l’y attendent. « Bonne nuit à vous », nous lance t-il. Ce à quoi nous répondons pareil. Papa prend le volant pour les derniers kms. Une dernière petite frayeur: une panne de carburant juste devant une station d’essence du centre-ville. Ravitaillement, et ensuite, direction la maison. 

Nous y sommes à presque 1h du matin. Ma sœur Mireille nous attend. Mon frère et mes cousins se réveillent aussi, ainsi que ma tante, dont la maison est attenante à la nôtre. On s’embrasse, on s’étreint, on se dit quelques mots aussi. Mais la fatigue est là. Je ne tiens plus sur mes jambes. Nicolas dort depuis longtemps. Ma plus jeune sœur va le changer et le mettre au lit. Ma mère, complètement épuisée s’en va aussi dormir sans trop s’attarder. Je discute un peu avec Mireille et les trois garçons. A 2h, je me mets enfin au lit. Dans ma chambre, nettoyée la veille par ma mère. Une petite prière pour remercier le Seigneur pour le trajet, les retrouvailles aussi. Et demander la force de bien passer le séjour. 

La force, il m’en faudra en effet pour accomplir ce séjour de trois semaines. Je vous en conterai un autre épisode demain. 

 

 

Chroniques…1

Mardi 30 septembre 2008

Je prends un peu de temps à livrer ici les fameuses Chroniques de vacances que je vous ai promises. Désolé. Je suis un peu bousculé depuis mon retour. Le temps de remettre en place deux trois petites choses importantes, le temps de dégager du temps pour, enfin, reconstituer mon itinéraire de vacances; et surtout, de proposer à votre lecture, ma réflexion sur les évènements majeurs qui ont ponctué ces trois semaines en terre natale. 

Aujourd’hui, je parlerai du voyage en lui-même. Le 2 septembre au matin, à 6h, direction Roissy-Charles-de-Gaulle. Je prends le Rer E, puis B à
la Gare du Nord. Mon vol est prévu à 10h25 avec Air France. Il faut dire que c’est la seule compagnie qui continue d’assurer la desserte du pays, en vol direct, sans escale, depuis que
la Camair (Cameroon airlines) s’est cassé la gueule. 8h10, je commence les modalités d’embarquement. Bagages : les kilos sont une angoisse pour tous ceux qui effectuent un voyage en Afrique, car il faut prévoir les cadeaux pour la famille, quelques amis, les effets personnels et autres. Le tout ne doit pas dépasser 56 kg. 

La pesée des bagages terminée (avec succès), direction la salle d’embarquement. Mais avant, il faut passer tous les contrôles d’usage. Le « check » infrarouge est particulièrement redouté. Il sert à vérifier si le voyageur n’est pas porteur d’un objet dangereux pouvant mettre en danger le bon déroulement du vol. A son passage, il faut tomber la veste, vider les poches, poser ses effets à main, enlever sa ceinture (tant pis si le pantalon est trop grand et tombe jusqu’aux pieds)… Cette autre étape se passe aussi avec succès. Direction la salle d’embarquement; puis le bus qui ramène les derniers passagers que nous sommes jusqu’à l’avion. Un Airbus…au quart plein de passagers venus de Stuttgart en Allemagne et en partance aussi pour le Cameroun. Installation, et décollage à 11h10. Soit avec plus d’une heure de retard sur l’horaire initial de départ. 

Bon, du voyage en lui-même, rien à dire. Sans turbulences. En gros, 1h de survol des villes françaises jusqu’à
la Méditerranée, environ 1h30 au dessus de
la Grande mer, 3h au dessus du Sahara, et quelques minutes autour de l’Atlantique, jusqu’à atterrissage à Douala 6 h après le départ de Paris. Un voyage calme donc. 

Quelques détails quand même. Je dors les 3/4 du temps. Ma voisine de bord aussi d’ailleurs. C’est une jeune allemande, qui a appris le français et qui le parle assez bien. Elle s’en va passer un an au Cameroun comme bénévole dans une école primaire appartenant à l’Eglise protestante. Elle dit : »je vais leur apprendre un peu l’informatique, un peu les mathématiques »; le reste de temps, elle dit qu’elle va l’investir dans le travail manuel avec ses hôtes ou avec les élèves dont elle aura la responsabilité. C’est son premier voyage au Cameroun, mais pas le premier en Afrique, car elle a déjà été au Malawi. Je connais beaucoup de détails sur elle, me direz-vous!!! Et bah en fait, durant le vol, quand je ne dors pas, on discute un peu ensemble, façon « d’écourter » le voyage.  

Il est presque 17h 20 (16h20 heure locale) quand nous atterrissons. Dans la quasi-fournaise de Douala. Presque 10 degrés de différence en plus qu’à Paris. Une flopée de personnes présentes à l’aéroport pour attendre des proches. Formalités d’usage (police aux frontières, douane, chargeurs…) et enfin la famille. Mes parents, ma plus jeune sœur, et surtout mon fils, qui m’a précédé au pays. Sa grand-mère maternelle et sa nièce sont aussi là. Embrassades, étreintes, toutes émotions au rendez-vous. 6 ans que ma mère attendait de me revoir. Le plus ému c’est mon fils. Content de revoir son papa. Nous sortons de l’aéroport, une heure après l’atterrissage. Avec tous les effets que j’ai ramenés. 

Alors peut commencer le séjour. Qui durera trois semaines. Demain le prochain épisode. 

 

 

Chroniques de Vacances

Vendredi 26 septembre 2008

De retour. Après Trois (3) semaines de vacances. Des vacances passées au pays, le Cameroun. Trois semaines à (re)visiter cette terre maternelle et nourricière bien aimée. Trois semaines intenses en compagnie de famille, amis, camarades et bien d’autres encore. Trois semaines pour oublier Six (6) ans de quasi « exil ». Forcément, après une si longue absence, 3 semaines paraissaient justes pour tout voir et revoir, pour tout faire aussi. Néanmoins, j’ai fait, vu, rencontré…le max. Qu’ai-je fait? Qui est-ce-que j’ai vu? Où exactement suis-je allé? Voilà quelques questions dont certains brûlent d’envie d’avoir une réponse. 

Je propose donc ici, dans les articles qui vont suivre ces prochains jours, le récit de mon séjour. Sous forme de Chroniques. Pour rester dans le style que j’affectionne, celui du récit-fiction. C’est à dire de parler de la réalité en la romançant. Point de bidonnage, tenez-vous tranquille, point d’éléments controuvés non plus. Que du vécu, du vu, du fait. 

J’espère que vous apprécierez. Bonne lecture. 

 

 

Jo: La fin du cirque

Lundi 25 août 2008

Il était temps. Les JO, ou plutôt le Cirque de Pékin s’est achevé hier. Ouf. Et le moins qu’on puisse dire, c’est qu’il était temps que se termine cette compétition, devenue au fil du temps (et pas seulement cette année) la manifestation grandeur nature des égoïsmes nationaux, des délires de continents, régions, pays, disciplines… Bref, une surenchère de puissance, très très éloigné de l’esprit olympique. 

Pékin a offert au monde
la Puissance de
la Chine en grandeur nature. Mais aussi, l’édition 2008 a démontré encore une fois que, les grandes manifestations sportives, et les JO en tête, sont, à plusieurs égards, de magnifiques occasions pour éloigner les gens de leurs préoccupations quotidiennes afin de leur (sur)vendre le sport. Et rien d’autre. 

Ainsi, en France, la télévision nationale, qui avait mobilisé pour cela 3 de ses chaînes, une batterie de journalistes, de commentateurs, consultants et autres experts, a parfaitement servi de caisse de résonnance à cette grande Comédie humaine qui a duré Quinze jours. Je n’ose pas imaginer le budget investi dans ses centaines voire milliers d’heures de « Direct » proposées aux citoyens sur Fr 2, Fr 3 et Fr 4, dans un pays où, quasi-officiellement, on s’apprête à entrer en Récession. Et tout çà pour quoi? Pour une médaille d’or en BMX, curieuse discipline sans aucun attrait ni charme? Pour 1 médaille (en argent) en athlétisme, alors qu’il y avait une cinquantaine d’athlètes français? 

Pour peu de choses en fait. On a investi des centaines de milliers d’euros, pour avoir le droit de montrer des images de la propagande chinoise, des athlètes français médiocres, des cubains non fair play et tricheurs, ou de quelques athlètes africains s’offrant en ridicule dans des disciplines comme la natation, où ils n’ont ni connaissance, ni expérience. 

Ces quelques clichés cités plus haut, auxquels on pourra ajouter la volonté maniaque des chinois de nous vendre le rêve à travers cette Olympiade (cf les cérémonies d’ouverture et de clôture), ainsi que leur souhait (dément aussi) de dominer les Usa au classement général des médailles, la volonté des athlètes de certains athlètes des s pays pauvres à vouloir faire le « show », folklore idiot (regarder Usain Bolt et ses chichis) à chacune de leur apparition, l’entêtement des autorités olympiques à ne jamais donner une suite favorable à une requête (mauvais arbitrage, erreur…) chaque fois qu’elle est interpellée, la mauvaise humeur de certains athlètes qui se trouvent toujours meilleurs que d’autres, même après avoir perdu, le triomphe immodeste de certains athlètes vainqueurs qui jubilent et dansent au nez et à la barbe des perdants, et enfin,
la LACHETE générale de tous (athlètes, officiels, médias), pendant la compétition, sur la situation des Droits de l’homme en Chine et dans ses « colonies », le Tibet notamment. 

Tous ces éléments me font qualifier cette dernière olympiade de grande mascarade. Pour Marx, et même Mao,
la Religion était l’opium du Peuple. Aujourd’hui, de manière incontestable, le sport a, du moins remplacé, sinon égalé
la Religion dans son rôle drogue (dure) des humains. Triste. 

 

 

JO: Des Records et des Hommes

Jeudi 14 août 2008

Les Records. « Record du monde » pour untel. « Record d’Europe » pour un tel autre. Michael Phelps, Alain Bernard, Eamon Sullivan, et les filles, Coventry, Hoff, Rice… Le gotha mondial de
la Natation. Tous sont à Pékin; et tous les jours, dans une ou plusieurs spécialités de leur discipline ils « claquent » des performances inouïes, encore appelées « Records ».  

Que des grands champions. Que de grands performeurs. Tellement grands ceux-là, que tous les jours, ils battent des « Records du monde » et font bondir de joie (je dirai même Jouir) les commentateurs sportifs et notamment ceux qui suivent
la Natation à ces JO. 

Tenez. Prenez l’américain Phelps. Il s’est aligné sur 8 courses, avec autant de chances de remporter la médaille d’or. Et le plus surprenant là, c’est qu’en plus des victoires, il va « battre » les records du monde précédents dans les spécialités où il s’aligne. Comment fait-il (lui comme d’autres d’ailleurs) pour arriver à de tels résultats? Quel lait boivent-ils le matin pour être si « magnifiques »? Lactel, Gandia, ou quelle marque encore? 

J’avoue que je ne comprends pas trop ces mecs et ces filles. Ainsi que cette discipline dans laquelle les meilleures performances sont battues toutes les dix minutes. Certes, les records sont faits pour être battus un jour. Mais quand, il y en a un tous les quart d’heure, sont-ce encore des Records? Ne doit-on pas les considérer autrement? Ou alors, ces performances ne sont-elle pas les résultats de pratiques dopantes ou à tout le moins, pas très recommandables? Certainement (je dirai même assurément) oui. 

Car, la fréquence à laquelle « tombe » les Record aujourd’hui en natation, la périodicité de toutes ces bonnes performances est tellement régulière que, à mon humble avis, il ne serait pas surprenant que ce soit la résultante de pratiques (entraînements, alimentation, compétition) douteuses.  

Et j’ose me demander pourquoi, alors que la lutte contre le dopage (synonyme de lutte contre la course aux records) bat son plein, notamment en cyclisme et en athlétisme, limitant ainsi la possibilité de faire autant de Records, comment se fait-il qu’elle n’atteigne pas la natation? Il est absolument important que les instances compétentes dans ce secteur agissent dans cette discipline. Et, s’il se trouve que les Phelps, Sullivan, Bernard et autres Manaudou (anciennement) ne prennent rien, se nourrissent de petit lait le matin, boivent de l’eau Chantereine, finisse le soir avec un thé infusion de chez Carrefour, alors c’est leur discipline même qui devrait faire son aggiornamento. Car, quand une discipline produit autant de recordmen et recordwomen, elle se banalise et se ridiculise même. Et là, avec toutes les courses de natation à ces jeux de Pékin et les nombreux Records, on est en plein dans le RIDICULE.  

 

 

La grâce de Pâques

Dimanche 23 mars 2008

C’est jour de Pâques aujourd’hui. Pâques, pour ceux qui l’ignorent ou l’ont oublié, c’est la plus grande fête chrétienne. Pâques, qui conclue 40 jours de carême retraçant la passion du Christ, consacre aussi la mort et surtout la résurrection du Christ. Par cet acte, le Christ rachète le monde. En cela, pour tous les chrétiens, cet acte sacrificiel, ce don de soi pour notre rédemption, pour notre Salut, est l’acte le plus significatif de la Foi chrétienne. Dès lors, celui qui  »adhère » alors à l’idéal chrétien, accepte par ce fait même que le Christ est mort et est ressuscité pour le sauver. Et çà, c’est le jour de Pâques qui le consacre. 

Certes, la fête de Pâques ne jouit pas de l’attrait festif, médiatique et…mondain de noël. En plus, Pâques n’intervient pas pendant une période de vacances scolaires (du moins en France), propice à toutes les réjouissances secondaires accompagnant la fête de la Nativité par exemple. Mais, Pâques ne garde pas moins sa puissance évocatrice et symbolique pour tous les chrétiens, et notamment les catholiques. La passion du Christ, qui l’a précédée, passionne les fidèles. Ses souffrances, bref son martyr interpelle chacun de ceux qui ont été baptisés. Avec Pâques, c’est l’occasion de renouveler sa foi. C’est aussi se rappeler que, si le Christ a pris sur lui nos fautes, il nous a aussi montré le chemin à suivre pour aimer, aider, soutenir, encourager…notre prochain. En quelques mots, Pâques nous enseigne Amour, Solidarité, Générosité, Sacrifice. Pas besoin de faire une disserte pour dire que, ces qualités nous manquent aujourd’hui; qu’on soit chrétien ou pas. 

 Face à nos nombreux tourments quotidiens, face à toutes sortes de turpitudes et vicissitudes que nous endurons, ne faut-il pas s’inspirer de l’esprit de Pâques pour en sortir? La foi inébranlable du Christ dans la passion, sur le chemin du Golgotha, et qui le mène à la résurrection, ne doit-elle pas être notre unique modèle de vie? La vocation sacrificielle pour le soutien, l’épanouissement de ceux qui nous sont chers, ne doit-elle pas être au cœur de notre vie quotidienne? 

Certes, j’ai conscience que, pour plusieurs raisons, beaucoup ne seront pas d’accords avec moi. D’abord parce que, et çà c’est la fameuse réponse passe-partout, la croyance en Dieu n’est pas affaire de tous. Encore moins quand elle passe par les religions (notamment chrétienne). Ensuite, parce que, « le sacrifice pour les autres » sans rien obtenir en retour, « çà va un moment », me répondra t-on encore. Ensuite encore, pour les « croyants progressistes » (comme certains se définissent aujourd’hui), la frilosité voire l’intolérance de l’Eglise catholique sur certains sujets sociaux sensibles (la lutte contre les MST et le Sida, le mariage des prêtres), en contradiction avec la « majorité » des opinions, fait que, sur d’autres sujets, son discours interpelle, voire convainc moins. 

Soit. Pour tout argument à opposer face à ces idées, je conseillerai de lire les textes eucharistiques de ce dimanche de Pâques. Et notamment l’Evangile. Après une lecture attentionnée, j’ai bon espoir que une bonne partie des réponses à ces interrogations sera apportée. Car, le message de Pâques est un message universel, et qui touche chacun de nous à travers une multitude de voies. 

Bonnes Pâques à tous. 

  

 

Une piste audacieuse dans la lutte contre l’immigration clandestine

Lundi 10 mars 2008

L’immigration clandestine est un sujet très sensible dans ce pays. De Gauche ou de Droite, les différents gouvernements ont tout fait pour tenter de résorber ce phénomène, à défaut de pouvoir l’éradiquer complètement. Peine perdue jusqu’à présent. 

Depuis le début des années 2000, le phénomène de lutte contre l’immigration clandestine s’est accrue dans ce pays; notamment depuis le retour au pouvoir de la Droite. Officiellement, pour combattre les trafics humains et lutter contre les réseaux qui les entretiennent; et aussi pour réduire le nombre de personnes qui viennent en France sans plan ni projet, ni qualification ni utilité. D’autres raisons, officielles et officieuses, existent aussi qui justifient la traque continuelle qu’on observe sur ce sujet de l’immigration clandestine. 

Les résultats de cette politique anti-clandestins sont, de l’avis de ceux qui la mènent, assez satisfaisants. Chaque année, depuis 2002, des milliers de personnes dans cette situation ont, semblent-ils, été reconduits dans leur pays. on a même parlé de 25000 cas l’année dernière. Et pour cette année, le Ministère de l’Immigration souhaite que ce chiffre passe à 28000. et pour 2009, combien? Et pour 2010 Combien encore? 50000? 100000? Combien? 

Bien entendu, je n’ai pas l’intention, ni de commenter, ni de contester ces chiffres, encore moins la politique qui la soutend. Mais, comme beaucoup de personnes, j’ai remarqué que, de manière globale, cette politique ne résout pas le problème à fond. Parce que la gestion de l’immigration clandestine est devenue, à tort, un exercice défouloir où, à l’approche des différents scrutins, chaque camp fait de la surenchère sur le dos des immigrés, avec en toile de fond, la même rengaine de sévérité sur les clandestins. Dès lors, les conséquences de ces pratiques sont énormes. la moindre ici n’étant pas l’image de la France qui s’est largement détériorée à l’étranger (en Afrique notamment), où certains n’hésitent plus à la traiter de pays raciste. 

Depuis le début de la politique accentuée du chiffre sur les clandestin (en 2003), le solde migratoire est pourtant quasiment le même en France, si l’on en croit les chiffres de l’Ined. On parle toujours d’environ 200 000 à 400 000 clandestins en France. Ca veut dire concrètement que, pendant qu’on en refoule certains, il ya quasiment le même nombre qui entre et s’installe dans le pays.  Alors, que faire? Continuer dans cette voie? Ne rien faire? Ou explorer d’autres solutions? 

Le bon sens recommande bien sur d’explorer d’autres solutions. Il ne s’agit pas de la régularisation massive comme le préconise quelques personnes. Mais d’une régularisation de grande ampleur, soumise à conditions. ces conditions seraient notamment d’être actifs, de ne pas commettre plus de certains nombres de faits et délits par an, et surtout, de pouvoir retourner dans son pays au moins une fois par an ou tous les deux ans. J’insiste sur ce dernier aspect, car il me semble très important. Chaque fois que un immigré clandestin à été régularisé, l’expérience montre qu’après, il est retourné dans son pays plus souvent que quand il vivait en clandestinité. 

Ce phénomène de retour est bénéfique, à la fois socialement et même économiquement. socialement parce que, il y a un fort pourcentage de ces « retournants » qui investissent dans leur pays d’origine, ou alors, rentre s’y installer la plus grande partie du temps. sans-papiers, ils ne l’auraient jamais fait. Leur départ, même périodique, permet donc de « désengorger » les villes, les logements, bref un certain nombre de lieux, d’espaces, de services qu’ils mobilisaient pendant leur présence. sur le plan économique, ces phénomènes de retour sont aussi une aubaine, car ils permettent une plus grande mobilité des gens, qui achètent pour voyager beaucoup plus que s’ils ne sont sédentaires. 

Donc, procéder à une régularisation de grande ampleur, soumise à ces conditions, ce serait une option plus audacieuse que la politique « défensiviste » de répression pratiquée en ce moments. C’est un pari de l’heure, mais aussi un pari pour l’avenir que le gouvernement français et les autres gouvernements des pays qui font face au problème des clandestins doivent envisager, et même adopter. 

  

Ouverture;

Mercredi 30 janvier 2008

Ouverture. Ouverture. Voilà un mot qu’on a beaucoup entendu depuis le printemps dernier et l’élection de Nicolas Sarkozy à la présidence de la république française. Il a notamment été utilisé pour désigner la nomination au gouvernement, par le président Sarkozy, de personnalités extérieures à son parti (UMP) et à son bord politique (la Droite). En l’occurrence, des gens venus de la Gauche (notamment du PS) et/ou de la société civile. C’est le cas des personnalités de Gauche ou ayant des sympathies avec les partis de Gauche comme Martin Hirsch, Fadela Amara, Bernard Kouchner, Jean-Paul Jouyet, Jean-Marie Bockel, pour ne citer que ceux-là. A ces derniers, nommés au gouvernement de François Fillon, il faut ajouter aussi une batterie importante de personnalités du PS ou proche de ce parti, qui ont accepté qui une mission, qui de figurer dans une des nombreuses commissions créées par M. Sarkozy pour « résoudre les problèmes de la France ».

Après avoir occupé le devant de la scène des mots importants de la scène médiatico-politique, on peut se demander, plus de neuf mois après son irruption, Qu’est-ce que l’ouverture? Et aussi, quel premier bilan peut-on tirer de cette opération depuis qu’elle a été mise en oeuvre par Nicolas Sarkozy? Quel avenir ici en France et ailleurs (au Cameroun par exemple) pour une telle démarche?

Ouverture est avant tout un mot à ranger dans la catégorie grammaticale des substantifs, et qui signifie espace vide ou libre qui fait communiquer l’intérieur et l’extérieur d’un lieu. Une ouverture peut aussi désigner l’action d’ouvrir ce qui est fermé (comme un coffre, une porte). Enfin, comme nom commun, ouverture est aussi synonyme de début, de commencement (ex: l’ouverture d’une compétition sportive).

Mais on aura bien compris que l’Ouverture dont il est question depuis l’élection de M. Sarkozy n’a rien avoir avec ces définitions substantivales. En pragmatique politique, il n’avait certainement pas grand chose à faire avec les circonlocutions lexicales, syntaxiques; bref grammaticales. L’ouverture à la sauce du renouveau c’est ce qu’on a défini de la manière suivante: « le processus volontaire et maîtrisé par lequel un groupe organisé en mouvement, parti ou gouvernement permet à des acteurs minoritaires ou présentant des sensibilités qui lui sont opposées sur l’échiquier politique d’exprimer leur opinion et de faire avancer leurs idées en son sein et avec son soutien. En certaines circonstances, il peut s’agir d’une tactique visant à diviser l’adversaire ou à récupérer son offre programmatique. En outre, la méthode peut susciter des résistances au sein du groupe originel sommé de s’élargir ».

Comme on le voit donc dans cette définition, l’Ouverture est une tactique politique dont l’un des buts ultimes est de « foutre la pagaille » chez l’adversaire. Mais, toujours dans cette définition, on lit aussi que l’Ouverture peut se révéler délicate si ce n’est même néfaste pour le camp qui le pratique. Car, en effet, s’il jette le trouble chez les autres, il en va souvent de même dans le camp originel de celui qui pratique cette stratégie. Parce que les membres du camp de base voient passer sous leurs yeux les postes juteux auquels ils postulaient, et pour lesquels ils se sont battus becs et ongles contre…ceux à qui, finalement on confie ces postes.

Dans le cadre de la stratégie d’ouverture lancée par M. Sarkozy après son élection, si elle a été plébiscitée par l’opinion publique (confère les sondages), elle a aussi suscitée beaucoup de remous et grincements de dents dans son camp. Certes, pas autant que au PS, où elle a foutu la vraie pagaille dans les premiers mois qui ont suivi l’élection de Nicolas Sarkozy. Après avoir laissé passé l’orage, ils ont compris que leurs cris d’orfraie au slogan de « débauchage » « achat de conscience » ne marchaient pas. Et qu’il était temps de laisser les concepteurs de l’Ouverture se brûler les ailes avec leur propre gadget et d’en vivre les contradictions. Plusieurs mois après donc, cette stratégie du PS et des sceptiques de l’ouverture est entrain de se montrer payante. Car, l’Ouverture aujourd’hui semble être tout sauf une réussite. On peut la résumer à travers les lignes suivantes:

- Un 1er ministre inconsistant aux capacités limitées à celle d’un collaborateur chef de rayon, même s’il y ‘a du mieux pour lui depuis quelques semaines (essentiellement parce que le président baisse dans les sondages)

- Un cabinet noir qui agite les ficelles en fonction des sondages du jour et qui semble prendre ses ordres auprès des conseillers de l’Elysée. Mais là aussi, ce n’est pas la grande sérénité ces derniers temps.

- Des réformes sans envergure et sans projet lisible derrière la casse sociale systématique avec des sacrifices demandés à ceux qui sont les plus fragiles

- Une arrogance outrancière et une fatuité rare que peuvent dégager le président et certains membres de son camp comme, Jean-françois Copé, qui, malgré sa promesse « d’arrêter la langue des bois » passe pour être titulaire de cette chaire dans le microcosme politique français.

- Un étalage indécent des hochets du pouvoir accouplé au pire mauvais goût de la jet-set milliardaire, certainement de meilleure compagnie que les SDF dont un reportage de Fr2 montrait encore hier combien ils sont dans la « merde » dans ce pays.

- Une vie privée dévoilée jusqu’à l’obcène, avec ses hauts, ses bas… et sur ce terrain, d’autres comme Ségolène Royale semblent avoir rejoint le camp présidentiel. Ouverture?

- Un mépris des convenances, notamment diplomatiques, poussé jusqu’à la familiarité la plus grossière (comme cette tape dans le dos de l’austère Angela Merkel) ou encore cette « complicité » affichée avec l’ancien « caniche de bush » Tony Blair.

- Une Continuité désastreuse dans les relations avec les potentats et dictateurs africains, qui font passer la « rupture » annoncée sur le terrain françafricain pour un mensonge ignoble. D’ailleurs le ministre chargé de ce secteur Jean-Marie Bockel a souhaite que le président change de stratégie avec les pays africains et qu’il en finisse avec les officines de la Françafrique.

Au Cameroun, on a l’habitude de copier ce qui vient de France. Mais, honnêtement, on ne se précipitera pas sur l’Ouverture. Au regard des éléments qui précèdent.

Du plaisir de se retrouver avec des amis

Vendredi 28 décembre 2007

 

En posant mes valises à l’étranger dans cet entre-deux fête, j’ai renoué avec un plaisir que je n’avais pas ressenti depuis un petit moment. Celui d’être entre des amis, avec des personnes proches ; des personnes connues de longue date, avec qui, en plus de ressasser le passé, on peut disserter aussi du présent et de l’avenir. C’est un temps agréable, un temps charitable même aussi, tant la complicité (même circonstancielle) entre nous est effective. 

Ce temps de gaieté, de jovialité est d’autant plus à apprécier que, dans la brume et la frimasse du temps qu’il a fait ces derniers jours chez moi, il était temps de voir, de connaître et de ressentir autre chose. Et cet « autre chose », il a fallu sortir des frontières hexagonales pour l’avoir. 

C’est un temps nécessaire au ressourcement, au renforcement des liens d’amitié et d’estime ; mais aussi au partage d’expériences professionnelles, académiques, sociales. Bref, au partage des moments de vie. Comme pour témoigner aux autres de ce qu’on vit, et, par-là même, recueillir aussi leur témoignage sur chacune de leurs expériences. Tout le plaisir de l’amitié est là dans ce partage réciproque. 

Car, même si on n’a pas toujours les mêmes idées, les mêmes expériences, les mêmes projets, quel plaisir de les partager, de les exposer ? D’y réfléchir ensemble ? Le plaisir de la (re)découverte en somme, avec ces joies, mais aussi ces peines. Le plaisir aussi de débattre, de discuter, de convaincre ou d’accepter d’être convaincu, sur des sujets divers ; la politique, le sport, la « vie », les enfants, l’amour… 

Il y a avec moi des gens très proches, que je connais depuis. D’autres que je découvre ; et d’autres encore que je redécouvre tout simplement après de longs moments d’absence. Un seul ferment nous lie : l’amitié. Sont-ce des vrais ou des faux amis ? Je ne me pose même pas la question et à vrai dire je n’en sais rien. Et peu m’importe même de savoir s’ils seront encore amis demain, après-demain… Car pour l’instant, au regard des sourires échangés, des commentaires partagés, des nouvelles respectives prises, il y a tous les signes de quelque chose de fort. Pour certains même, c’est le bonheur de se retrouver dans une telle configuration, et, ils le disent haut et fort. 

« Tant que tu seras heureux, tes amis seront nombreux; vienne l’adversité, tu resteras seul », disait Ovide. Espérons que cette maxime ne s’applique pas à nous, juste après ces fêtes. Pour l’instant, on savoure. Allègrement. Bonnes fêtes à vous aussi. 

1234