Archive de la catégorie ‘Billet d’humeur’

Carnets de France

Mardi 28 août 2007

Je suis en vacances. Depuis vendredi 24 dernier. Et ce, pour 3 semaines. J’ai prévu de « bouger » de me déplacer beaucoup et aussi de me reposer. L’année qui s’achève n’a pas été de tout…repos. Du coup le repos (çà en fait trop de ce terme déjà non!) que je m’impose pendant ces quelques jours, arrive à point nommé, et, en outre, me permettra, je l’espère, de récharger les batteries à fond, pour repartir sur une nouvelle année.

Pleine de promesses, de joies, de réussites et aussi de surprise. Je souhaite d’autant plus tout cela que, j’ai l’impression d’être sur un nuage en cette fin d’été. Car après avoir passé trois semaines avec mon fils (eh oui, nous deux, papa et nico seulement). Ce temps de complicité, d’amour et de (re)connaissance était nécessaire. Avec Nicolas, on a pas eu beaucoup de temps à être tous les deux jusqu’ici. Bien plus, du fait qu’on ne vivent pas ensemble, a même renforcé une petite distance entre ce grand garçon de 21 mois et moi son papa. çà commençait à me peser tout çà; et même me rendre malheureux. Je suppose que lui aussi en souffrait. avec ce premier essai de « moment » ensemble, s’ouvre, j’ose le croire, une longue période de « moments » semblables.

Je suis arrivé à Rennes lundi soir; une ville somme toute agréable. Je découvre cette région et ces charmes. Je fais aussi la connaissance de plein de personnes toutes aussi agréables. Je réside, pour ce séjour, dans une ville (heu, un village) Beignon, à Mi-chemin entre le département du 35 (Rennes) et le 56 (Vannes). Je resterai jusqu’à la fin de semaine. Ensuite, retour à Paris, où je m’en irai peut-être le Week-end voir mon cousin pasteur à Lillr. Mi semaine prochaine, départ pour munich, où Arnold Wandji le parrain de mon fils se marie le 8 septembre. Un moment de détente et aussi, un moment d’émotion au cours duquel je témoignerai une fois de plus toute mon estime à ce grand pote.Enfin, de nouveau je viendrai en Bretagne certainement. 

Entre tous ces moments, je continuerai quelsques-une de mes reflexions sur l’info et l’actualité ici. 

Actu, Actus, Actualité

Vendredi 27 juillet 2007

Il m’intéresse toujours de suivre l’actualité. Toute l’actualité. Et, au besoin de la commenter. C’est mon job, dans un certain sens. L’actu de ces jours est dense, riche, foisonnante. Elle est surtout, pour moi, digne d’intérêt et de commentaires. Aussi ai-je choisi aujourd’hui de revenir sur quelques sujets qui font la une ces jours-ci. Ils n’ont peut-être pas de rapport entre eux (si ce n’est celui d’être justement à la une en même temps); mais pour moi, ils sont très importants à analyser ensemble et en même temps.

PRIMO: la « libération des infirmières bulgares ».

Voilà une histoire (qui ne me regarde pas en principe), qui s’est bien terminée, et qui occupe les colonnes des journaux en France, et dans beaucoup d’autres pays. Je résume vite. Cinq infirmières bulgares et un médecin palestinien, partis chercher fortune en Libye à la fin des années 90, sont arretés un jour par les autorités de Tripoli sans motif réel. quelques temps plus tard, on les accuse d’avoir inoculé le virus du sida (Vih) à des enfants libyens. S’ouvre alors une période de « procès » au terme duquel ces infirmières et leur compagnon palestinien sont condamnés à la peine de mort. Dès la condamnation prononcée, c’est le début d’une grande mobilisation internationale. La bulgarie, L’Europe et même quelques pays du golfe entre en jeu pour demander la libération des infirmières. « L’affaire des infirmières bulgares est ainsi née ». 

Avec comme seul et principal objectif, la libération des infirmières et du médecin. Comme un casting de film hollywodien, (« il faut sauver les infirmières bulgares »). L’argument avancé par tous les intervenants dans ce dossier c’est que : « elles sont innocentes ». Nous n’allons pas y revenir. Toujours est-il que, au terme de longs conciliabules, publics et privés, elles ont fini par être libérer le 24 juillet dernier. Il semblerait que beaucoup d’argent et de promesses en tout genre ont été consenties pour cela. Il semblerait ausii que, d’autres accords secrets aient été réalisés entre le pays du Colonel Kadhafi et quelques pays européens, dont la France en tête de liste. On le saura plus tard (on peut tout de même déjà citer le réacteur nucléaire cilvil que la France construira à Tripoli). De tout cela, on n’en discutera pas; car comme souvent dans ce genre d’affaire de « prise d’otage », « seule la fin compte ». Et ici, elle a ét heurese.

Mais, comme je le disais au début de ce texte, je me permets quand même su cette affaire des Infirmières bulgares qu’on veut déjà clore, une fois leur libération obtenue. Non pas pour réécrire l’histoire, mais pour marquer ma surprise, mon étonnement et ma colère face à une idée « secondaire » qui a été répandue dans cette « affaire ». C’est idée, c’est celle selon laquelle ce sont les « africains » -entendez les noirs d’Afrique au sud du Sahara- qui seraient responsable de la contamination des petits enfants libyens. Cette idée, qui était jusqu’ici évoquée en sourdine, est maintenant claironnée par beaucoup, et parfois même, par des gens dont la qualité de scientifique chevronné me laissait penser qu’ils ne devaient raisonner qu’en termes d’arguments scientifiques et non de préjugés racistes et discriminants.

Comme par exemple le Pr Luc Montanier dont les propos sont rapportés dans un article du journal Libération du 25 juillet, et qui y dit ceci : «  Les Africains ont facilement accès au territoire libyen, et on peut imaginer qu’une femme ouest-africaine soit venue à l’hôpital avec un enfant malade. Et là, avec des règles d’hygiène mal définies, l’infection s’est répandue. » A en croire ces propos, il est donc clair que pour le célèbre Pr de Médecine, Montanier, cette contamination massive des enfants libyens est l’oeuvre conjuguée d’une « femme ouest-africaine », et le « manque d’hygiène » des soignants libyens. Rien que çà! Le mot, ou plutôt l’idée est alors véritablement lâchée, et l’accusation, sur la place publique : Ce sont les africaines qui sont responsables de cette catastrophe qu’est la contamination de centaines de gamins libyens. Diantre, et comment n’y avait-on pas pensé plus tôt; au lieu de quoi on est allé arrêter ces « pauvres infirmières bulgares et ce médecin palestinien », en service dans l’hôpital où les gamins ont attrapé le virus, au moment des faits. 

Comment est-ce possible? A cette question, pas de réponse de Montanier et de ses disciples? A t-il les preuves de cette accusation? Non; seules des suppositions, et des déductions « logiques ». Logique ilplaccable, de ceux qui, comme le Pr Montanier, ose davantage imaginer qu’une « femme ouest-africaine » et des personnels sanitaires libyens pourraient être responsables de la contamination de centaines d’enfants. C’est toujours au nom de cette même logique qu’ils (et bien d’autres en occident) se sont interdits de penser un seul instant que les « infirmières et le médecin » pouvaient être responsable de cette catastrophe.

Je me demanderai toujours si c’est position que je iens de mentionner, était vraiment mu par une réelle étude scientifique, et des résultats fiables. En d’autres termes, les « affirmations » du Pr Montanier reposaient-elles sur de vraies preuves obtenues d’une enquête à l’hôpital de Benghazi, ou dans un autre centre de santé? J’ai la tentation de croire tout de suite que ce n’est pas le cas. Et si ce n’est pas vrai, cela laisse supposer que, l’accusation énoncée par Montanier, et relayée par une bonne partie de la presse occidentale, ne porte sur aucune enquête, aucun compte-rendu sérieux. Et que, malheureusement, c’est encore une de ces « idées reçues » qui a été avancée, à savoir que, l’africain est toujours responsable d’une catastrophe. Surtout quand celle-ci se passe chez ou près de chez lui.

Mais bon personne ne va protester, ni prendre la défense de ces « africains ». Je préfère ne pas faire de commentaires précipités. Mais il ya au moins une évidence qui saute aux yeux : c’est qu’il est plus facile, dans une catastrophe humaine, comme celle-ci, d’attribuer la responsabilité à « l’autre » (ici en l’occurence les « africains »). Ainsi, l’Afrique et les noirs ont encore bon dos, pour être les boucs émissaires idéals. D’ailleurs, ils ont toujours été accusés, à tort ou à raison, de tous les maux (pauvreté, destruction écologique, maladies). Alors, si pour une fois de plus, on peut encore leur imputer une responsabilité sur un sujet comme celui des « enfants libyens contaminés », pourquoi s’en priver?

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