Archive de la catégorie ‘Biographie littéraire’

Koulsy Lamko: Biographe de Sankara et dramaturge de la révolution burkinabé

Mardi 6 juillet 2010

 

Koulsy Lamko aimait beaucoup Thomas Sankara. Il l’avait bien connu. Il l’avait fréquenté et était même devenu son ami.  c’était dans les années 80. le jeune Koulsy, originaire du Tchad, était alors étudiant à l’université nationale du Burkina Faso. Il avait obtenu une bourse offerte par le président Sankara à tous les étudiants (qu’ils soient nationaux ou étrangers). A la mort de l’ancien président burkinabé, Koulsy Lamko a décidé de lui rendre hommage. Et donc, pour célébrer un ami aussi cher, il fallait bien un hommage bien particulier. Ce fut donc un livre. Une pièce de théâtre plus précisément.

Ndo Kela est le nom de cette pièce. Elle porte en sous-titre « l’Initiation avortée« . Si Ndo Kela (titre dans la langue de l’auteur) n’évoque pas grand chose de connu, le sous-titre en revanche est à lui tout seul, un véritable programme. Koulsy Lamko a sans doute choisi cette expression en appoint de son titre pour certaines raisons;  la première étant d’apporter au titre, une information supplémentaire plus accessible. La seconde, c’est précisément de comprendre par les mots qui constituent ce sous-titre qu’on aura une histoire (perceptible via le substantif Initiation), mais une histoire inachevée  voire malheureuse (entérinée ici par le qualificatif Avortée) .

Ainsi donc, dès la première de couverture, l’auteur a voulu  indiquer le sens ou plutôt la direction vers laquelle son histoire s’orientera: l’échec. Ainsi, il ne sera donc pas difficile de deviner que la trame de cette pièce renvoie à une histoire inachevée, inaboutie, négative… Cet inachèvement étant matérialisée , nous l’avons dit plus haut, par le qualificatif  épithète « avortée ». Quant au nom pivot du syntagme nominal (« l’Initiation »), il réfèrera à un apprentissage, une formation, une  éducation Au final, on aura donc affaire ici au récit, ou plutôt, à la mise en scène (genre théâtral oblige) d’un apprentissage de la vie d’un personnage ou d’un groupe, qui s’arrêtera de manière précoce, prématurée. A la lecture de la pièce, vous arriverez sans doute à cette conclusion. La même que nous avons eue.

Pour renforcer notre opinion sur ce livre, nous avons consulter des ouvrages et textes annexes. Les notes paratextuelles que nous avons trouvées disent que Ndo Kela est un hommage à Thomas Sankara. Elles disent aussi que, dans ce livre, l’ancien président burkinabé est fictionnalisé à travers le personnage de Sankadi. »l’Initiation avortée » serait donc la sienne? Assurément. Mais celle de Sankara ou de Sankadi? Nous dirons celle des deux. Car, si Sankadi, est bien un simple être de papier, il n’en demeure pas moins que, dans l’esprit de l’auteur et de ceux qui ont lu cette pièce, il est avant tout un calque , une reproduction de Sankara. Dès lors, la lecture de Ndo Kela se révèle être la lecture d’un compte-rendu de la révolution burkinabé, vue à travers celui qui en fut son personnage principal; c’est-à-dire Thomas Sankara. Les autres personnages qui l’accompagnent (Sou, Tadegui…)? Eux aussi sont des références des compagnons de route Thomas Sankara.

Au final, Koulsy Lamko n’aura rien inventé dans cette pièce. Tout au moins dans le contenu de l’histoire. C’est tout simplement une transcription de l’histoire -quasi- réelle d’un personnage hors du commun (Thomas Sankara) et d’un système (la Révolution burkinabé). Mais le génie de Koulsy Lamko, outre de raconter des anecdotes de l’intérieur, c’est de mettre en mots, avec une musicalité agréable, une empathie de personnages, et, sur scène (pour ceux qui ont eu la chance de voir une représentation de la pièce), une solennité dans le discours et les propos… Bref il a mis son talent à créer de l’originalité et de la passion sur la vie et l’oeuvre de Thomas Sankara. Ce qui est un véritable chef d’oeuvre.

Pour en savoir plus sur l’auteur, consultez cette adresse http://www.lesfrancophonies.com/maison-des-auteurs/lamko-koulsy  

 

Karen Blixen, fermière africaine

Dimanche 4 juillet 2010

 

Voici un livre à lire. La ferme africaine, que j’ai terminé il y a quelques jours est un ouvrage fort intéressant que je recommande au plus grand nombre d’entre vous. Il y a là, un condensé de romantisme, d’invitation au voyage et à l’aventure, mais aussi d’exploration d’une région, d’un peuple, d’une personne, au travers de ses activités quotidiennes. On est aussi aux confluents de la littérature, de la sociologie de l’histoire aussi et de la géographie. Bref c’est un livre (presque) encyclopédique… 500 pages de récit rythmé et qui tiennent en haleine; à chaque page ouverte, on a envie d’arriver à la suivante.
Paru en 1937 sous la plus de Karen Blixen, une écrivaine danoise, La ferme africaine est connue par beaucoup comme étant le film qui a inspiré le film Out of Africa (1985). Je n’en parlerai pas, car je ne l’ai jamais vu. par contre le livre je l’ai bien lu, et j’ai savouré. J’ai apprécié cette relation d’amour qui lie l’auteure au continent noir et qui transparaît tout au long du texte. J’ai aimé aussi la précision, la rigueur avec laquelle elle narre les différents éléments qui lui viennent à l’esprit; que ce soient les paysages, les peuples, les rites, les animaux…

 

Il y a chez même chez l’auteure un grand attachement pour les indigènes (noirs). de cet attachement naît une fascination comme lorsqu’elle affirme au début du livre « Dès que j’ai connu les noirs, je n’ai eu qu’une envie, celle d’accorder à leur rythme celui de la routine quotidienne que l’on considère souvent comme le temps mort de la vie ». Mais l’attachement lui impose aussi une franchise dans certains de ces jugements qui est touchante, même si, aujourd’hui, ils feraient bondir les défenseurs de la cause noire. Par exemple, elle les trouve anti-animaux: « En général, les Noirs n’ont guère des sentiments pour les animaux… » (p58). Pire même, elle fait voler en éclat la belle idée de solidarité et de compassion entre Indigènes, car pour elle « les Noirs ont une tendance naturelle et irrépressible à se réjouir du malheur d’autrui, ils éprouvent une véritable joie quand quelque chose tourne mal… » (p55).

 

Mais toutes ces idées ne la rendaient pas moins amoureuse du continent et très proche de « ses » domestiques. Avec une attention particulière pour les jeunes garçons dont un certain Kamante, qui « l’accompagne » tout au long du roman. On notera aussi les moments de complicités avec d’autres indigènes, notamment au moment de la cente de sa ferme.

Au final, ce roman livre un message sur l’humanisme. Celui d’une femme amoureuse de l’Afrique, amoureuse du monde. Il y a d’autres enseignements que La ferme africaine véhicule.C’est à chacun d’aller les découvrir. Bonne lecture

Halte au « Négriers du foot »

Mercredi 26 mai 2010

 

Elle a franchi une nouvelle barre. Et d’une manière fracassante. L’ancienne championne d’athlétisme franco-camerounaise Maryse Ewanje-Epée vient de publier un livre[1] coup de poing qui dévoile des coulisses d’un des aspects encore méconnu mais non moins dangereux du football : le trafic des jeunes footballeurs mineurs du continent africain vers l’Europe. Le message principal du livre est le suivant : beaucoup d’enfants sont extirpés du continent à un âge très jeune, par des pseudo-managers, avec la complicité des familles et de nombreux intermédiaires (dont les autorités administratives et sportives) pour venir tenter de faire une carrière sportive en Europe. Au bout du voyage, les réussites se comptent sur les doigts de la main, les échecs en revanche, par centaine voire par milliers. Comment s’organise cette traite ? Qui en sont les tenants, les bénéficiaires et les victimes ? Qu’arrivent-ils à tous ceux qui voient leur rêve se briser ? Ce sont-là quelques-unes des questions que l’ancienne recordwoman française de saut en hauteur (depuis reconvertie dans la communication et le journalisme) se pose et apporte certaines réponses.

Parmi celles-ci, elle prône une meilleure gestion des dossiers sportifs dans les fédérations nationales en Afrique, dont certains des dirigeants sont le plus souvent les premiers à offrir les documents nécessaires pour la sortie du pays ; avec la complicité des services de police et d’établissement de documents de voyage. En outre, elle interpelle les familles qui, de manière naïve ou pas, sont toujours prête à « confier » leur enfant au premier « agent » venu leur faire miroiter une carrière en or pour leur rejeton. Enfin, exiger des agents de recrutement de clubs européens qui « prospectent » partout dans le monde les futurs stars du ballon, des pratiques responsables et respectueuses de la vie de ces jeunes (en leur assurant par exemple une formation dans le cas où leur carrière sportive ne pourrait pas se faire). Bref, selon elle, il faut casser cette dynamique de trafic qui, à ce rythme-là, et au regard des conséquences, constitue un préjudice pour chacun de ces enfants, leur famille, leur pays et même tout le continent.

La publication de ce livre tombe bien dans le timing ; il arrive en effet à quelques mois de la 19e Coupe du monde de foot qui se déroulera en Afrique du sud. Ce sera la première sur notre continent, particulièrement atteint par le phénomène que décrit le livre de Mme Ewanje-Epée et dont elle s’insurge. Cette compétition devrait donc être une occasion, entre les coups de sifflets des matchs, les ateliers culturels et autres manifestations organisées, de poser les jalons voire de trouver des solutions à ce problème, qui, à terme, risque de devenir un véritable fléau sur le continent. D’autant plus que, le trafic des jeunes du continent vers l’Europe ne touche pas que les jeunes footballeurs, mais aussi désormais ceux d’autres sports ou même ceux n’ayant aucun rapport avec le sport. Mais là on tombe dans un autre problème, celui de l’immigration des jeunes du Sud vers le Nord et de la gestion des flux migratoires. Tout un programme.

 



[1] Négriers du foot, Maryse Ewanje-Epée, Paris, Editions du Rocher, Mai 2010,

Origine et identité

Mercredi 25 novembre 2009

Origine et identité. Voilà qui pourrait être un très beau sujet de réflexion dans plusieurs disciplines (littérature, sociologie, psychologie, philosophie…). Sans doute, beaucoup de grands penseurs se sont intéressés, de manière séparé ou jumelé à ces notions. 

Quelle est la part de l’origine (ethnique ou raciale) dans l’identité des individus? Peut-on être ou se définir indépendamment de ses origines? Y’a t-il possibilité d’échapper ou de renoncer, ou même de refuser une part ou tout de son origine? Ce sont quelques questions qui me sont venues sur ces notions. et ces interrogations sont parties de l’actualité récente autour de la romancière Marie Ndiaye, Prix Goncourt 2009 pour son ouvrage Trois femmes puissantes. 

Petit rappel. Marie Ndiaye est une écrivain française. Née d’un père sénégalais et d’une mère française, elle a été élevée par cette dernière, en France, après que son géniteur ait quitté sa femme et ses enfants pour retourner vivre au Sénégal. Marie avait alors Un (1) an. de ce père, elle dit ne rien garder, n’avoir que peu de souvenirs. Du pays et du continent duquel il vient, elle ne dit ne pas connaître grand chose. Son univers à elle, affectif, instructif éducationnel a été celui de sa mère, issue elle-même d’une famille de la campagne française. Marie s’est donc construite dans ce contexte-là, avec des valeurs, des références, des réalités hexagonales, franchouillardes mêmes. Ce sont ces valeurs là qu’elle transmet sans aucun doute à ses enfants. Ce sont également ces références qu’elle dit consigner dans ses ouvrages; c’est enfin la réalité de
la France des villes, de la banlieue, de la campagne qu’elle dit raconter. Bref Marie Ndiaye dit qu’elle est française, simplement française et seulement française. 

Pourtant, comme une provocation, une bonne partie de la critique littéraire, certains journalistes aussi, l’assimilent régulièrement à l’Afrique. « Auteur franco-sénégalaise » parfois, « écrivain d’origine africaine » écrit-on là-bas. Pourquoi? Parce qu’elle s’appelle Ndiaye et qu’un tel nom ne peut provenir ni du Cantal, ni de Bretagne, ni de Provence…? Parce qu’elle a le teint métissé? Parce que certains des personnages de ses romans s’appellent Khadi, Fanta ou encore Nora? Certes, ces raisons pourraient permettre de valider l’étiquette africaine qu’on lui colle. Mais, en France comme ailleurs, peut-on se fonder sur de seuls arguments pareils pour classifier un auteur voire tout simplement un citoyen? Est-il possible d’attribuer une origine (synonyme d’identité) à un individu à partir d’éléments qu’il juge lui-même extérieurs à sa vie, à son identité? Enfin, peut-on contraindre quelqu’un à porter une origine contre son gré? 

Les réponses à ces questions ne sont pas simples. Marie Ndiaye s’appelle précisément Ndiaye et pas De Charette ou Lemonnier; en cela elle ne peut reprouver l’africanité de son nom, à défaut d’être celui de sa personne. De même, grâce (ou à cause?) de la nationalité de son père et partant, de son teint métissée, difficile de nier une autre part d’Afrique en elle. de même aussi, pourrait-on dire que, situer des scènes certains de ces ouvrages en Afrique (Dakar dans Trois femmes puissantes) et « affubler » certains de ces personnages de patronymes exotiques, concourent également à porter l’Afrique. Marie Ndiaye a donc beau refuser d’être une fille africaine, elle a beau ne pas avoir l’Afrique au cœur, mais ce continent est dans ses gènes. Bien plus que dans ses gènes même, il est dans son être, dans son identité. Qu’elle le veule ou pas, qu’elle le revendique ou non, les éléments susmentionnés le démontrent. 

Et si ces éléments ne suffisent pas, des gens sont là pour lui rappeler cette réalité. A preuve, un fameux député de la majorité française -Eric Raoult, pour ne pas le nommer – qui lui conseilla, sur fond de remarque nauséabonde, un « droit de réserve » dans ses réactions publiques. Une remarque teintée de paternalisme et même de discrimination. En effet, en s’attaquant à elle, et en la mettant en parallèle dans la même phrase avec « Noah Yannick et Lilian Thuram », ce monsieur a tout simplement signifié qu’elle n’était à considérer que par la couleur de sa peau (les deux autres personnages cités dans la même phrase étant aussi « de couleur »). Bref, en l’attaquant de la sorte, cet élu UMP a choisi, de façon euphémique, de lier l’origine de Marie Ndiaye à son identité. Une preuve de plus que, bon gré mal gré, ces deux notions font bien souvent, trop souvent même, chemin ensemble.  

 

 

Omar Bongo: Géant en politique, nain en littérature

Samedi 29 août 2009

Omar Bongo est mort le 8 juin 2009. Il y a bientôt 3 mois. Si Hampâté Bâ était encore vivant, sans doute qu’il aurait utilisé à son sujet sa citation restée célèbre, « En Afrique, quand un vieillard meurt, c’est une bibliothèque qui brûle ». Cette citation, serait allée comme un gant à l’ancien président gabonais. A l’heure où, aujourd’hui, ses compatriotes votent pour lui élire un successeur, que reste t-il d’Omar Bongo? Quel souvenir garder de lui? Quelle image retiendra t-on de lui? Avant sa mort, et dans les jours qui ont précédé celle-ci, de nombreuses voix se sont fait entendre, au niveau local et international, pour dire qu’Omar Bongo Ondimba était « un grand homme d’Etat », « un fin stratège en diplomatie », un « Géant politique en Afrique ». Sans doute, ses jugements provenaient du fait que l’homme aura passé les trois-quarts de sa vie sur terre à la tête de son pays; soit 42 ans. Plus de Quatre décennies donc à présider, avec ce que cela comporte de prestige, de simplicité et toutes les facilités que cela procure. 

Bongo a théorisé et pratiqué jusqu’à l’extrême
la Jouissance du pouvoir. Arrivé aux affaires à 32 ans à peine (âge où beaucoup commencent juste leur vie professionnelle), il aura eu tout le temps pour se construire la réputation qu’il s’est construite. Franc-tireur, homme d’une grande générosité et d’une grande largesse avec les deniers publics, il a transformé son pays en grand village dont il était le chef. Et ce, pendant 42 ans. Durant ce temps, il aura connu vu naître et mourir des générations de gabonais, dont la majorité vivait dans la plus grande pauvreté. Il aura été aussi par exemple le « collègue » de tous les présidents de
la Ve République en France (De Gaulle, Pompidou, VGE, Mitterrand, Chirac, Sarkozy). Il a été, dit-on, un négociateur infatigable ainsi que le facilitateur attitré dans de nombreux conflits sur le continent (Biafra, RCA, Côte D’Ivoire, Madagascar…). En France, avance t-on, sa générosité et ses largesses financières ont assuré le financement des campagnes électorales de plusieurs partis (Droite comme Gauche). Sur le plan intérieur local, il a partagé le « gâteau » (entendez les finances publiques) avec presque toutes les tribus ou clan de
la République, avec qui il avait tissé soit un lien de cousinage, soit un lien d’affaires. Bref, il aura occupé tout l’espace public dans son pays et une bonne partie ailleurs. Normal donc que, en retour, il ait bénéficié de tous les compliments sur son action publique, et qu’on lui ait érigé une stature de « Baobab, Géant, Mythe, ou même Légende de la politique africaine ». Bref un surhomme. 

Mais, hors ce plébiscite de sa dimension politique et diplomatique, faites par les journalistes et autres analystes des affaires publiques, que retiendra  par exemple la littérature d’OB? Quelles images et représentations, en fiction notamment, a t-on ou aura t-on de lui? Je m’interroge sur cet aspect parce que je sais que, dans la constitution des images surhumaines (mythe, légende…), la littérature joue un rôle majeur. Il peut s’agir d’un personnage de la mythologie, mais aussi d’une personne issue du milieu public (politique, sport, show biz). La littérature va parfois forger l’image en la construisant sur la bases d’éléments inventés, soit en empruntant aux éléments réels pour en faire une fiction. Le but ici étant, non pas de reproduire fidèlement ou infidèlement l’histoire de la personne représentée, mais d’en présenter une autre facette, et surtout, d’être un document fiable, témoignant de la personne illustrée pendant de longues années encore après sa mort. Des exemples nombreux existent dans ce cas. Ailleurs dans le monde et même en Afrique aussi. Par exemple, autour d’Ernest Guevara, le « Che », s’est constituée toute une fiction littéraire. Dans une moindre mesure, Patrice Lumumba, Thomas Sankara sont à classer dans la même catégorie. Mais pas Omar Bongo. 

Mes recherches, à ce jour, ne m’ont rien révélé de ce côté. Passons sur les biographies littéraire romancées qui ressemblent plus a des livres « sur commande », voire des tracts de propagande qu’à des ouvrages à la littérarité affirmée. Ses actions en politique, dans les affaires, en dans les domaines diplomatiques et économiques ont bien été passées narrer par quelques thuriféraires. Comme un certain Josué Koloko, qui a publié, à compte d’auteur, deux livres aux titres étonnement louangeurs:  El Hadj Omar Bongo ou l’art et la manière de gouverner le Gabon et El Hadj Omar Bongo Ondimba, un bilan inégalé, une histoire exemplaire. Hors cet auteur, citons aussi deux livres écrits par deux anciens protégés d’OB; Une éthique du pouvoir : l’art politique d’Omar Bongo Ondimba, de Guy Nzouba-Ndama et, Omar Bongo Ondimba l’insoumis. Livre I, Le rêve d’un nouvel ordre international pacifique et consensuel de Grégoire Biyogo.  

Ces ouvrages ne feront pas oublier qu’aucun auteur sérieux n’a jamais utilisé la figure d’OB comme personnage principal ou même secondaire d’une fiction. Aucun roman, aucun recueil de poèmes ou de nouvelles, aucune pièce de théâtre d’envergure. Les écrivains de fiction l’auraient-ils snobé? Son personnalité n’était-elle pas transformable en personnage? Ses nombreux « faits d’armes » et le rayonnement qu’on s’est accordé à lui attribuer, ne suffisaient-ils pas à constituer la trame d’une véritable oeuvre de fiction (littéraire ou cinématographique)? Pour l’heure, la réponse à ces différentes questions est négative. Comme une (ultime?) preuve de son insignifiance, de sa petitesse… Lors des obsèques d’OB, de nombreux gabonais étaient inconsolables. Certains ont versé beaucoup de larmes sur celui qu’ils appelaient « papa bongo ». Mais avec le recul, et eu égard à ce qui précède, sur quoi ou qui pleuraient-ils? Sur le « Géant de la politique » ou sur le « nain de la littérature »? Sur son image policée et dithyrambique construite par les journalistes politiques ou sur sa non-image chez les écrivains?   

 

 

Blanc/Noir : La réponse de Fanon

Vendredi 31 octobre 2008

Je reviens à ce blog après quelques jours « d’hibernation » disons. Surtout après les Chroniques de mes vacances que je vous ai proposées. Je mettrai un peu plus d’ardeur à être présent ici, et, à refaire de ce blog, la tribune qu’il était. 

Il y a quelques semaines, je me suis mis en tête de mieux connaître Frantz Fanon. Et pour y parvenir, mieux que des notes biographiques et des textes adjacents, empruntant à sa pensée, j’ai choisi de lire certains de ses ouvrages. Je viens de terminer Peau noire, masque blancs, paru en 1952. Quel régal! Un véritable chef-d’œuvre que je vous recommande vivement. Vous ne serez pas déçu de prendre un peu de votre temps pour le lire. 

De quoi parle t-il? De nombreux sujets. Et comme son titre l’indique, de Blancs et de Noirs; de « races » donc (même si, le politiquement correct d’aujourd’hui « interdit » de considérer que « blanc » « noir » sont des races, je me mets dans la peau de Fanon, qui, en 1952, ne devait pas avoir affaire à ce genres de considérations). Peau noire, masque blanc est un essai qui  a marqué l’histoire des réflexions sur la colonisation en générale, et celle effectuée par
la France en Afrique en particulier. Fanon y analyse le colonialisme sous plusieurs angles: sociologique, philosophique, psychologique et même psychanalytique (on notera qu’il était Médecin psychiatre de formation). 

Ici, l’auteur se place dans la peau du colonisé, du « noir » pour reprendre la distinction de camp qu’il fait dans son titre. Il s’identifie à ce point de vue. Car il en est l’un des membres. Et même si son statut de médecin lui confère une place de privilégiée, Fanon rentre dans les profondeurs des misères des colonisés pour, dans cet ouvrage, restituer un témoignage authentique et inoubliable. je ne rentrerais pas dans les détails des thèmes abordés, car, comme je l’ai dit plus haut, seule la lecture de ce chef d’œuvre vous permettra d’arriver, je n’en doute pas, aux mêmes conclusions que moi. 

L’ouvrage s’ouvre sur une citation de Césaire, extraite du Discours sur la colonisation : « Je parle de millions d’hommes à qui on a inculqué savamment la peur, le complexe d’infériorité, le tremblement, l’agenouillement, le désespoir, le larbinisme. » Je dirai d’ailleurs que, pour mieux cerner le livre de Fanon, il faut lire également celui de Césaire. Le livre a 5 grandes parties. Dans les 3 premiers chapitres, il parle du Noir moderne. Il scrute ses attitudes, vis-à-vis du blanc, de la femme blanche, des ses frères noirs aussi. Comment existe le nègre? Par quoi? Pour quoi? Que vaut-il au milieu des autres? Ce sont là quelques-unes des questions soulevées par l’auteur dans ces premiers chapitres. Dans les autres, il poursuit dans cette voie. 

Au final, le livre montre que, à cause de la colonisation, le noir est un esclave du mythe nègre, spontané, cosmique, sent à un moment donné que sa race ne le comprend plus, et que, lui non plus ne la comprend plus. C’est l’un des effets de la colonisation que Fanon a voulu dénoncer dans ce livre et, bien plus, dans Les damnés de la terre, son autre livre phare.  

 

 

A la découverte d’Hercule

Vendredi 7 mars 2008

J’ai (re)découvert Hercule aujourd’hui. Et, j’en suis fort heureux. C’était lors d’une sortie au Musée des Arts décoratifs (une annexe du Louvre) à Paris. Là-bas, dans la partie réservée à l’Antiquité et au Moyen âge, toute une série de tableau, de tapisserie et d’autres objets d’arts retracent les principales étapes de la geste d’Hercule. Notamment les Douze Travaux que je ne connaissais que très peu. Malgré mes quelques lectures de littérature antique, je n’avais jamais vraiment étudié cette Mine, ce gisement même (il faut le dire). Grâce aux explications du petit guide de ce matin au musée des Arts décoratifs, j’ai décidé de me plonger dans les lectures relatives à l’histoire de ce personnage.

Et donc, juste après la visite, j’ai cherché sur les moteurs de recherche les principaux ouvrages ayant Hercule au coeur. En clair, quelques romans et ouvrages essayistiques centrés sur lui. Après le premier clic de recherche, je me suis rendu compte qu’il y’en avait des milliers. Je m’en doutais bien, mais je n’avais pas pris l’ampleur de l’étendue du phénomène. Mon premier travail pour assouvir cette nouvelle passion sera donc de faire le tri. Le tri dans les principaux ouvrages référencés sur Hercule pour en choisir les deux, trois, quatre ou plus qui me feraient apprivoiser ce super héros. « Pour quoi faire? » m’a demandé un collègue à qui j’ai parlé de mon projet. « Ne trouves-tu pas que c’est un peu dépassé comme lecture aujourd’hui? a-t-il poursuivi.

Effectivement, çà pourrait paraître déplacé, voire ringard de se « taper » des livres sur Hercule aujourd’hui, à l’heure où les grands lecteurs dévorent les Harry Potter, Le Seigneur des anneaux et autres Mary Higgins Clark et Harlan Coben. Mais, j’ai beaucoup de raisons de m’intéresser à ce type de lecture, lui ai-je répondu. D’abord parce que je ne trouve pas mon compte dans les ouvrages actuels qu’il m’a cités, tout aseptisés et porteuse d’une vision du monde très éloignée de celle que je me représente. Et aussi, dans ce même ordre d’idées, le côté commercial, « bling bling » (pour parler un langage à la mode) de ces genres m’insupporte également du fait de sa fatuité et de son côté trop science-fiction. Outre cela, moins qu’aux aventures herculéennes, c’est à la qualité d’une certaine littérature (la littérature antique en l’occurrence ici) que je veux me reconnecter. Parce que, le parler y est juste et chatoyant, précis et construit; les images, même lointaines, sont agréables parcourir. Il en va même jusqu’aux actions mêmes qui, prise par certains angles, sont toujours d’une très grande pertinence et même d’une grande actualité.

Voilà donc le décor de cette « aventure » planté. Une aventure au terme de laquelle, je serai mieux informé sur Hercule. Dores et déjà, au regard des premières recherches et des premières lectures, je pense que cette aventure sera exaltante. Excitante même. L’exaltation et l’excitation étant justement deux des émotions que je recherche en toutes choses. Dans le travail, dans la méditation, en amour et bien sûr dans la lecture.

Sylvain Bemba, le « héros » de Léopolis

Jeudi 15 novembre 2007

C’est un auteur pas très connu. Pourtant, son oeuvre est grande. Sa personnalité aussi l’était. Je dis « Etait », parce que Sylvain Bemba n’est plus de ce monde. Voici 12 ans qu’il est décédé. Parti à la fleur de l’âge; à juste plus de 60 ans (1934 – 1995). La même année qu’un autre grand (très grand même) écrivain congolais, Soni Labou Tansi. Mais, si l’homme Sylvain Bemba est mort , l’auteur, l’homme de culture et de médias demeure vivant. Plus vivant que jamais même. D’ailleurs, c’est après sa mort que son oeuvre a commencé à être vraiment abordé. Pourtant, cette oeuvre, riche, diverse et intéressante, aurait du être à l’honneur plus tôt. Car, l’homme avait toutes les casquettes devant le conduire à la notoriété. En effet, il était écrivain, nous l’avons déjà dit. Et en tant qu’écrivain, il a touché à presque tous les grands genres littéraires: la poésie, le théâtre et surtout le roman. Bien plus, il publié aussi une « Encyclopédie » de la musique des deux rives du Congo, le sien, et celui de Kinshassa. Mais c’est dans le journalisme que Bemba a aussi déployé une bonne partie de son talent littéraire. Journaliste, ainsi se définissait-il. Et dans cette profession, il aura exercé tour à tour à la radio, à la télévision (il fut d’ailleurs patron de la jeune chaîne de télé publique de son pays) et notamment dans la presse écrite. il commença a user de sa plume pour raconter l’info très jeune, à 18 ans à peine. Il la poursuivit pendant près de 30 ans. Avec la même ferveur. Cette ferveur, il la déploya aussi dans les autres activités qu’il exerça. 

J’ai découvert Sylvain Bemba il y a quelques années, au hasard d’une lecture. En effet, je suis tombé par hasard dans une bibliothèque sur un roman appelé Léopolis. Par curiosité, j’ai choisi de le lire. J’ai pris deux soirées à le faire; et j’en suis tombé sous le charme.

J’ai donc décidé de faire des recherches complémentaires sur son auteur. Et c’est ainsi que j’ai eu la chance de connaître l’auteur Sylvain Bemba plus amplement et surtout son oeuvre complète. Bemba a vécu comme un penseur. Comme quelqu’un qui pensait plus qu’il ne vivait. Il a été précoce dans l’éclosion de sa pensée, qui, est très vite arrivée à maturité. Il a aussi été à l’avant-garde sur d’autres sujets. Il ne s’est pas exilé, ou mis en marge des problèmes réels de la société congolaise dans laquelle il a presque toujours vécu. Il a mis la main à la patte et dans le cambouis même, pour la construction de son pays. Militant par la plume (comme écrivain », il l’a aussi été par le verbe et par l’action. Décryptant la vie politique comme romancier, il l’a fait aussi comme journaliste et homme politique lui-même; puisqu’il a été député de la nation au Congo.  

En 1995, quelques mois avant sa mort, le Département de Littératures et Civilisations Africaines de l’Université Marien Ngouabi de Brazzaville décida de lui consacrer tout un colloque. Les actes de ce colloque furent publiés dans un livre fort intéressant appelé « Sylvain Bemba; l’Ecrivain, le Journaliste, le Musicien ». Les Pr Mukala Kadima-Nzuji et André-Patient Bokiba furent les coordinateurs de ce travail. Dans l’ouvrage, pas moins de 20 publications, en rapport avec tel ou tel aspect de la vie réelle ou littéraire de l’illustre homme furent évoqués. Quand le colloque se tenait, Sylvain Bemba était interné à l’Hôpital du Val de Grâce à Paris. de son lit d’hôpital, il envoya une correspondance amicale à l’ensemble des participants au colloque de Brazzaville. En épitaphe de ce texte, il dit ceci: 

« j’ai eu soixante ans en 1994; Dieu daignera-t-il fixer la limite au-delà de laquelle mon ticket cessera d’être valable? »  

S’il avait voulu prévenir ses amis et les autres personnes qui s’intéressaient à lui (notamment les participants au colloque) de sa mort prochaine, il ne se serait pas pris autrement. En effet, deux mois après cette belle épitaphe, il rendait les armes. Mort à Paris. Mais toujours vivant à Brazzaville et dans tous les quartiers de cette ville. De Makéléké à Poto Poto, de Bacongo à Moungali et ailleurs encore. Toujours vivant parce que ses obsèques donnèrent lieu à des réjouissances grandioses et aussi à des hommages de tout le pays et bien au delà. Le texte que nous publions ici, fait partie également de ces hommages. posthumes. Douze ans après. Pour que Sylvain Bemba ne soit jamais oublié. 

Bemba lui-même avait le souci de célébrer des hommes illustres et faire en sorte qu’ils ne sombrent pas dans l’oubli. C’est ainsi qu’il entreprit de rendre hommage, à sa manière, à Fabrice LUMUMBA. Son roman Léopolis, publié en 1984, est un texte tout entier dédié à la mémoire de l’ancien Premier ministre du Congo Belge. Dans cet ouvrage, dans lequel Lumumba est appelé Fabrice M’Pfum (littéralement « Fabrice le chef », M’Pfum signifiant le chef), Bemba s’intéresse plus particulièrement aux derniers jours de son illustre héros. Pour lui, Lumumba est un Mythe. Un « mythe africain ». Il le dit clairement dans ce texte, et aussi dans les notes paratextuelles relatives à ce roman. L’un de ses personnages, appelé Miss Norton dit ceci à propos du héros « « Fabrice M’Pfum est celui par qui votre pays a reçu un supplément d’humanité sans lequel toute nation est condamnée à dériver. Comme un navire à quai, chaque pays a besoin d’un héros tel que Fabrice que l’on jette sous les eaux à la manière d’une ancre pour stabiliser le bâtiment ». Point n’est besoin de commenter cette affirmation; tout y est clair. 

De Léopolis, Bemba fait aussi une oeuvre sur l’histoire de l’Afrique et en particulier celle du Congo Belge. A travers son héros, il aborde aussi la question de l’Afrique en période coloniale, celle de la naissance d’un élan panafricaniste, mais aussi et surtout celle de la période post-coloniale, avec toutes les complications y afférentes. Il propose plusieurs regards sur la découverte du continent et notamment sur la connaissance de Patrice Lumumba; celui de l’africain, porté par les wallabians, son peuple (avec comme symbole ici Mujima l’intellectuel) et celui de l’étranger, vu par Miss Norton, la jeune chercheuse américaine, venue en Afrique découvrir le mythe du « lion de Nkoï », périphrase désignant Fabrice M’Pfum. 

Léopolis est un texte simple et fort agréable à lire. Sa lecture ne laisse pas indifférent. On est marqué à la fois par le style tout en simplicité de l’auteur, les anecdotes, la description des personnages et des lieux naturels (forêt surtout). Je le recommande aux curieux, ainsi que les autres livres de cet auteur, comme la pièce de théâtre  Tarentelle noire et (1976) diable blancUn Foutu monde pour un blanchisseur trop honnête (1979)… 

 

 

Remember Thomas Sankara

Vendredi 31 août 2007

Il y a presque 20 ans (le 15 octobre 1987), disparaissait Thomas Sankara (TS), président de la république du Burkina Faso de 1983 à 1987. Il avait à peine 38 ans.

Les qualificatifs n’ont jamais manqué pour le désigner; panafricaniste, révolutionnaire, anti-néocolonialiste, patriote… et que sais-je encore. Que retenir de sa vie, de son action? Comment appréhender et cerner son héritage? Est-elle encore vivace? Ou a t-elle disparu, victime comme lui même de ceux qui ont souhaité (et continuent de le faire) que son pays en particulier, et l’Afrique en général soit toujours sous-tutelle occidentale (ici, française en particulier)? Existe-til une « Légende Sankara »? Qu’est-ce qui la fonde ou qui la justifie? Que garde de lui la jeunesse africaine, qu’il chérissait tant?

Les questions sont nombreuses, que ce texte seul ne pourra apporter des réponses. Nous souhaitons juste ouvrir un débat, et partager quelques réflexions sur l’homme Thomas Sankara. Nous avons choisi pour cela un axe bien précis; celui de la littérature. En clair, quelle est sa « présence » en Littérature (essayistique, biographique, et surtout fictionnelle)? Comment les ouvrages de chercheurs, journalistes, historiens, mais surtout de romanciers, dramaturges et poètes ont-ils traité de sa figure dans les oeuvres? Y’a t-il un impact de cette traitement littéraire dans l’édification du « mythe Sankara »? Comment la littérature accompagne t-elle la  »légendification » de cette personnalité? 

Voilà l’axe principal et les pistes secondaires qui orienteront notre réflexion. Je la construirais au quotidien et progressivement ici. Elle sera, in fine, ma modeste contribution à l’hommage rendu à Thomas Sankara en ce 20e anniversaire de sa mort.

Achille MBEMBE à la Une

Mercredi 29 août 2007

Il est sur tous les fronts ces temps-ci. Le Pr Achille Mbembé fait feu de tout bois en ce moment. Il occupe l’actu. il la fait même. Plateau télé, Point de vue, Table-ronde, conférence, interview… Pour donner un aperçu de cet activité tout azimuth, on va citer ses deux « tribunes » en réaction au Discours du président français sur la « jeunesse africaine », tenu à Dakar au Sénégal, le 24 juillet denier. Dans ces deux textes, largement diffusés sur la Toile et dans lusieurs journaux, A MB s’inscrivait en faux contre la quasi-totalité des idées émises par M.Sarkozy dans son adresse aux jeunes africains. Il les a qualifiées (ces idées) « d’anachoniques, racistes et discriminatoires ». Autre sujet, autre présence, les « relations entre la France et l’Afrique ». Là dessus aussi, Achille Mbembé intervient en tant que expert ou consultant dans nombres d’émissions diffusés dans les chaînes de télé en france et ailleurs en Afrique.

ce dernier domaine le tient tellement à coeur qui a décidé d’être l’invité-phare d’une Conférence organisée par le Club Millénium à Paris, vendredi 31 Août; elle aura pour titre « La France et l’Afrique: Rupture ou Regression? » Je donnerai ici, un compte-rendu de cette conf, qui, je le dévine, sera très courrue, par tous ceux qui s’intéressent un peu aux travaux de cet éminent univerrsitaire. Bien plus, je reviendrai aussi sur un ou deux aspects de son dernier livre, qui a pour titre De la postcolonie, dont la 2e édition est sortie en 2005 aux Editions Karthala à Paris. Enfin, si cela est possible, je diffuserai aussi une Interview du Pr, si il a la gentillesse de m’accorder un entretien à la fin de sa conférence de vendredi prochain.

Pour rappel, Achille Mbembé est un universitaire camerounais de renommée internationale. Spécialiste d’histoire, mais aussi de Sciences politiques, il est âgé d’une quarantaine d’années. Diplômée de La Sorbonne en France, il a enseigné à l’université de Yaoundé au Cameroun. Il est actuellement professeur titulaire aux universités de Witwatersrand (Afrique du Sud) et de Californie (USA), et, en même temps, professeur invité dans les universités d’autres pays dans le monde.

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