Ils ne sont plus que quatre (4) à pouvoir espérer remporter le trophée de cette 26e Can. Par ordre alphabétique ce sont le Cameroun,
la Côte d’Ivoire, l’Egypte et le Ghana, pays organisateur. Et si l’ordre alphabétique suivant devenait tout simplement l’ordre réel de cette compétition ? Pour le savoir, il va encore falloir attendre quelques jours pour savoir qui de ces nations ramènera la coupe à la maison. En demi-finale jeudi prochain, le Cameroun sera opposé au Ghana, tandis que l’Egypte tentera de se défaire de
la Côte d’Ivoire pour accéder en finale et, pourquoi pas, conserver son titre acquis il y a deux ans au Caire.
Aux petits jeux des pronostics, avantage est donné sans hésitation à
la Côte d’Ivoire. On savait avant le début de la compétition que la bande à Didier Drogba faisait office d’épouvantail. Notamment pour le grand nombre de leurs joueurs évoluant au très niveau en Europe (Drogba, Kalou, Dindane, Koné (Aruna et Baky), les frères Touré (Kolo et Yaya) et bien d’autres encore). La puissance de feu de l’attaque ivoirienne a encore frappé en quart de finale contre
la Guinée. Résultat, une punition de 5 buts à 0. Le plus lourd score de cette compétition pour l’instant. Avec cette demi dizaine de buts passés au pauvre gardien Kemoko Camara, les ivoiriens portent leur total de buts marqués à 13 buts en quatre matchs ; soit un ratio d’un peu plus de trois buts par match. C’est énorme. En plus de marquer des buts, les joueurs du coach Gili produisent du jeu.
Mais en demi-finale, la partie ne s’annonce pas facile contre l’Egypte, dont la sélection, de tous les pays participants, produit le jeu le plus cohérent et le plus accompli de cette Can. Certes, les pharaons ont du s’employer pour sortir les volontaires –mais limités- angolais, par 2 buts à 1. Avec peu d’individualités, mais un collectif redoutable, articulé autour d’un gardien de qualité (certainement le meilleur du tournoi), des défenseurs et des milieux de terrain très expérimentés et des attaquants très opportunistes, les champions en titre semblent être les seuls à pouvoir vraiment inquiéter les ivoiriens. En plus, pour pimenter un peu cette rencontre, les uns et les autres se rappelleront que ce fut l’affiche de la finale de la dernière Can, où l’Egypte ne s’était imposée qu’au tirs au buts ; au bout d’un match pourtant dominé par les joueurs de Côte d’Ivoire.
Dans l’autre demi-finale, le Cameroun, revenu de nulle part, et vainqueur de
la Tunisie en quart (3 à 2) va tenter de renvoyer le Ghana à…la maison. Autant dire d’ores et déjà que la tâche ne s’annonce pas facile pour Samuel Eto’o et ses coéquipiers. Car, en plus de jouer le pays organisateur, ils devront surtout montrer beaucoup plus que ce qu’ils n’ont donné à voir jusqu’ici. Le jeu de Lions est entaché de trop de déchets ; avec une défense vieillissante, un milieu expérimental à chaque rencontre, et un gardien pas au meilleur de sa forme. Résultat, même si le Cameroun a déjà inscrit 13 buts dans cette Can, il en a encaissé 7. C’est beaucoup pour un postulant au titre. Jamais aucune nation avec de telles lacunes défensives n’a réussi la prouesse d’arracher la victoire finale. Mais, bon, « le Cameroun c’est le Cameroun » a-t-on coutume de dire. Et, il n’est pas exclut que, comme dans certaines occasions par le passé, les Lions ne redeviennent « indomptables » et gagnent leur cinquième Can. En face, les ghanéens, qui comptent le même nombre de trophée que le Cameroun (4), mais dont la dernière victoire remonte à 1982 et la dernière finale à 1992, auront à cœur devant leur public de montrer qu’ils sont une équipe redoutable capable du meilleur et du… meilleur. Elément piquant épicé de ce match (il y en a toujours), c’est Claude Le Roy. Actuel sélectionneur du Ghana, il a officié au Cameroun de 1985 à 1988, et plus tard il est revenu pendant
la Coupe du monde 1998 sur le banc des Lions. D’ailleurs, c’est à cette occasion qu’il avait lancé dans le grand bain un petit de 17 ans, Samuel Eto’o, devenu aujourd’hui la grande star du foot africain. Le Roy connaît donc bien le Cameroun et ses joueurs. Pour sûr, qu’il tentera tous les coups tactiques pour remporter ce match.
Les quarts de finale se sont joués comme les matches de poule. Beaucoup d’enjeu, mais beaucoup de jeu et de buts aussi. Espérons que les demi-finales soient de la même facture. Pour que la fête du foot africaine continue d’être belle.
ENCADRE : « L’affaire Drogba »
En marge de cette Can, il s’est produit un petit incident dont le foot africain en raffole. C’est ce qu’on appelera désormais « l’affaire Drogba ». L’attaquant vedette de Eléphants a décidé de ne plus participer à la désignation du Ballon d’or africain. Motif, il y’aurait eu des magouilles dans l’édition de cette année, qui a consacré l’attaquant Malien Frédéric Kanouté devant Drogba et Essien du Ghana. Selon toute vraisemblance, et d’après plusieurs informations concordantes, c’est Drogba qui devait être désigné. Mais, ayant refusé de se rendre à Lomé vendredi dernier où la cérémonie de remise de ce prix avait lieu, les dirigeants du foot africain lui ont préféré l’attaquant malien. Ce qui a donc provoqué le coup de colère du double D (Didier Drogba).
On ne va pas (re)polémiquer sur ce sujet qui a déjà déchaîné suffisamment de passions. Le joueur, comme du reste les autres encore engagés dans la compétition doivent rester concentrer pour gagner les matchs qui leur reste. Après, on pourra toujours revenir sur cet épisode malheureux, écouter les différentes parties concernées, et tenter d’y faire toute la lumière. D’ores et déjà, on peut juste souhaiter que, quelque soit l’issue de cette « affaire », Drogba reviendra sur sa décision de ne plus participer à cette disctinction qui fait honneur aux footballeurs africains. Parce que, lui aussi précisément, il fait honneur au foot africain et à sa jeunesse.