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L’autre « victoire » de Jo-Wilfried Tsonga et…ce qu’il faut en attendre

Mardi 29 janvier 2008

Appendice au texte d’hier sur le grand Jo.

Jo-Wilfried Tsonga a donc commencé l’année par un bel exploit. Finaliste de l’open de tennis de Melbourne en Australie. Cette « victoire » (une place en finale) a été possible essentiellement grâce au travail du jeune homme; on n’en discutera pas un seul instant. Mais, à l’évidence, c’est aussi la victoire d’un état d’esprit. Le calme, la sérénité, le quasi-rejet de la « grosse tête » aussi. Comme on a pu le remarquer, le jeune homme ne se prend pas la tête; tout comme, il n’essaie pas d’apparaître comme le premier héros sorti de la cuisse d’Achille. Ce que malheureusement ont fait avant lui certains jeunes sportifs qui se sont aussitôt brûlés les ailes. Le jeune homme en personne a d’ailleurs bien perçu le danger de l’affaire et se montre très prudent dans ses déclarations aux médias. 

Jamais lors de cette quinzaine australienne, il ne se sera laissé dominé par une espèce de suffisance ni d’arrogance malvenue. Jamais aussi n’a t-il sous-estimé ses adversaires, ni montré qu’il était le plus doué de tous. D’ailleurs à ce sujet, il faut rappeler que, Gasquet, Nadal et Djokovic qu’il a affrontés en 8e, 1/2 et finale sont plus jeunes que lui, mais plus titrés (beaucoup plus même pour les deux derniers) que lui. Au contraire, il a dit et redit son admiration pour certains d’entre-eux. Il a ausi voulu donner à ses exploit une signification personnelle que, seuls ses proches étaient invités à partager. Non pas qu’ils soient égoïstes et ne veulent pas profiter avec tous les français; mais il sait bien que, en se livrant à une espèce de frénésie populaire et nationale, il perdra en authenticité, et surtout, n’aura certainement plus la même liberté, le même anonymat qu’avant, pourtant nécessaires à la préparation des futures échéances sportives.

Depuis le debut de ses victoires à Melbourne, on voit bien comment les médias essaient de créer autour de sa personalité une histoire vendeuse. On voit bien comment ils éssaient de mettre bout en bout quelques anecdotes qui ferait de Jo-Wilfried le symbole de quelque chose. De l’histoire personnelle de son père, aux emplois du temps de ses frères et soeurs, tout a été mis dans les pages de journaux ou à la télé et à la radio. Il y a même eu des anecdotes cocasses. Sommet de cet emballement médiatique autour de Tsonga, la présence ce matin à son retour d’Australie de plus de 40 journalistes à l’aéroport pour l’attendre. Un nombre plus élévés que celui de ses amis et des membres de la famille qui l’attendaient également. Avec les jours à venir, les sollicitations de la presse et d’autres rapaces finaciers et « experts » de la gestion (sportive, financière, de l’image) de sa carrière vont se faire jour. Il faut juste espérer qu’il ne succombe pas à tout ce cancan inutile et même néfaste pour la poursuite de sa carrière. L’exemple de Laure Manaudou, grande championne devenue fille-sandwich, et égérie des magazine de presse people et même à scandale, est le contre parfait contre-exemple qu’il devra éviter d’imiter. Bon courage.

La « victoire » de Tsonga

Lundi 28 janvier 2008

Jo-Wilfried Tsonga, tout le monde le connaît désormais. Il vient d’atteindre en effet la finale de l’Open de tennis de Melbourne en Australie, battu en finale par le jeune serbe Novak Djokovic. Pour arriver à ce niveau, il a dut sortir quelques gros cadors de la discipline, à commencer par Richard Gasquet, autre espoir du tennis français (et numéro un tricolore), battu par Jo en 8e de finale. En quart, ce fut au tour du russe Mikhail Youzny de passer à la trappe. C’est en 1/2 finale que le jeune français de 23 ans (il les aura en juin) a réussi la plus grosse sensation de sa double semaine héroïque australienne; il a assommé vite fait bien fait, le numéro 2 mondial l’espagnol Rafaél Nadal, et s’est donc ouvert les portes de la finale. La suite, on la connaît désormais. Après un bon début de match, et le premier set remporté, le grand Jo-Wilfried (1,88 m, 90 kg) a perdu à l’usure face au redoutable, mais pas attrayant (dans le jeu bien sûr) serbe Djokovic.

Celui qu’on a surnommé le Cassius Clay des courts de tennis, pour sa ressemblance avec le grand Mohammed Ali, a, par ses exploits de ses deux dernières semaines conquis le coeur des français. Enfin si l’on en croît ce que les télés et les autres grand médias nous ont dit ces derniers jours. S’achemine t-on donc vers une « Tsongamania »? Pas si sûr.

Pas sûr parce que, la belle prestation ou l’exploit (c’est selon) ne s’est pas terminée par un happy end. Une présence en finale est un grand succès. Mais quand çà se termine par une défaite, çà ne donne pas droit à l’inscription de son nom dans le livre d’or de la compétition, où ne sont couchés que les noms des vainqueurs. On oubliera donc bientôt, très bientôt même cette prestation plus qu’honorable si, dans la foulée, le grand Jo ne remporte pas d’autres succès. Car, s’il faut espérer que cette seule finale soit son fait d’arme pour déclencher une Tsongamania, c’est un peu juste. Pour exemple, qui se souvient que Cédric Pioline a atteint deux finales (Us Open 1993, et Wimbledon 1997) ou encore Arnaud Clément, en finale en Australie (comme Tsonga) en 2001? Je ne remonterai pas aussi loin pour parler de Henri Lecompte ou Guy Forget, qui eurent les mêmes joies, mais dont la gloire sportive ne dura que très peu.

En revanche, Yannick Noah reste et restera à jamais comme un grand champion. Essentiellement pour sa victoire à Roland Garros en 1983. « Quand on joue une finale, on la gagne, si on veut rester dans l’histoire. Si on la perd, on pleure, parce qu’on a perdu, mais aussi, parce qu’on sait que l’histoire ne nous retiendra jamais ». Voilà en substance ce qu’il disait après son sacre à la porte d’Auteuil.

Pour l’heure, Tsonga est dans la deuxième partie de cette citation. Il a perdu un match; et aussi la possibilité de rentrer dans l’histoire pour longtemps. Mais, rien n’est fini, car, bientôt, en France, en Angleterre, aux USA, il aura l’occasion de se racheter. C’est tout le mal qu’on lui souhaite. Surtout que, ce n’est qu’ainsi qu’il pourra alors déclencher une véritable Tsongamania, semble à la « Noahmania » jamais démentie en France depuis plus de deux décennies. D’ailleurs avec l’auteur de « Saga Africa », le grand Jo a même quelques points de ressemblance. Père africain (camerounais pour Yannick et Congolais pour Jo), ancien sportif de haut niveau (footballeur pour Noah et handballeur pour Tsonga)… 

En voyant Jo jouer cette quinzaine, il n’y a aucun doute qu’il figure parmi les meilleurs. Puissant, offensif, il a tout donné à chaque rencontre. Porté par la grâce du jeu, mais aussi par une grande envie de se faire plaisir. Il n’a pas calculé; ni sur le court, ni dans ses interventions médiatiques; il a été lui-même, et même, à certains moments, on eut cru qu’il était conscient que ce qui lui arrivait était normal et pas extraordinaire comme beaucoup le ressentaient. Il savait qu’il faisait son job et que, en fonction de ce qu’il donnait sur le terrain, les résultats n’étaient que justifiés. Chaque fois, il a joué pour gagné et s’est comme çà qu’il s’est assuré sa victoire. Une victoire (finaliste) que nous saluons ici. Bravo Jo et bonne continuation.

Foot Africa 2

Mercredi 23 janvier 2008

La Can se poursuit au Ghana. Lundi 21 et Mardi 22, cinq (5) matchs au total se sont joués, pour le compte des Groupes A, B et C. Parmi les résultats les plus attendus, le Maroc a étrillé la Namibie (Gr A), petit poucet de la compétition, par 5 buts à 1. Lundi, le Mali est venu difficilement à bout du Bénin dans le Gr B par 1 but à 0; but d’ailleurs inscrit sur pénalty par Fred Kanouté, l’attaquant védette des Aigles de Bamako. Dans le choc de cette journée, le Nigeria a été battu par la Côte d’Ivoire, par la plus petite des marque (1 but à 0).

Mardi, on a assisté au premier gros coup d’éclat de cette Can. La victoire, que dis-je, la rouste infligée au Cameroun par l’Egypte. Les « pharaons » ont en effet infligé un cinglant 4 buts à 2 au Cameroun, qui encaisse-là, sa plus lourde défaite dans un tournoi majeur depuis la Coupe du monde 1998, où les Lions indomptables avaient perdu l’un de leur match par 3 buts à 0 contre l’Italie. L’équipe tenante du titre, sans forcer son talent, est venue à bout d’une équipe camerounaise totalement hors du coup, et dont je vois mal comment elle reviendra dans le tournoi pour, du moins, acceder au dernier carré, ou tenter de remporter le trophée.

Le spectacle offert par les coéquipiers de Samuel Eto’o a été tellement indigent que, il est même à craindre que même, le Soudan et la Zambie, leurs prochains adeversaires, ne leur dament aussi le pion. Surtout que, dans le deuxième match de la journée, la Zambie a atomisé le Soudan en produisant du jeu léché et construit. Avec un capital confiance gonflé à bloc, ils seront difficilement prenable lors du prochain match qui aura lieu contre le Cameroun samedi 26.

Même si cela peut paraître prématuré, on peut tirer un premier bilan, très satisfaisant de ces trois premiers jours de compétition. Le spectacle offert par les différentes équipes a été très interressant. Malgré la chaleur, les joueurs ont fait preuve de générosité (qualité bien africaine, dit-on souvent) tout en préservant un certain fair play. Le fair play est notamment le grand gagant de ce début de compétition. En effet, fait rare dans les compétitions africaines, aucun carton rouge n’a été distribué lors de ces trois premières journées, sur plus de 6 matchs quand même. Espérons que cet état d’esprit de sportivité et de respect perdure jusqu’à la fin de la compétition. Il faut aussi espérer que le public ghanéen ne boude plus certaines rencontres, comme ce fut le cas lors de Maroc contre Namibie qui s’est joué dans un stade quasi désert, de même que Namibie contre Soudan. 

fOOT AFRICA I

Lundi 21 janvier 2008

L’acte I de la 26e Can (et non la 29e comme je l’ai noté par erreur dans l’Intro de cette rubrique) a donc eu lieu hier. En match d’ouverture, le Ghana est venu à bout de la Guinée par 2 buts à 1 pour le compte du Gr A. Avant le match à proprement parler, la cérémonie d’ouverture a donné à voir que la Can est d’abord une fête culturelle « panafricaine », populaire et hautement riche en couleur.

Riche en couleur, l’expression est toute trouvée et bien appropriée à ce qu’on a vu lors du match d’hier. En effet, outre les réjouissances, les animations autour et dans le stade d’Accra, le défilé des délégations aura été très coloré. Bien plus, les équipes engagées se seront montrées à leur avantage aussi, sur le plan des couleurs. Surtout les guinéens, habillés d’un maillot rouge et un short jaune flashy. Les ghanéens dans leur tenue toute blanche faisaient un peu enfant de coeur, même si, par la suite, à cause de la sudation, le blanc de leur équipement paraissait gris. Toujours sur le terrain, on a pu observer que les ballons utilisés pour ce premier match étaient aussi très colorés (jaune avec des carreaux noirs).

Dans les tribunes, on semblait voir du jaune partout. Le jaune semble donc être l’une des couleurs fétiches de ce début de Can. Cette couleur, mélange d’or et de soleil, symbolise en Afrique comme ailleurs, la clarté, la richesse, le succès. Il faut espérer que la compétition qui a commencé hier, et dont la première journée à été à dominante « coloresque » jaune donc, connaisse un franc SUCCES.

 

 

Football Africa: Intro

Dimanche 20 janvier 2008

La 29e Coupe d’Afrique des nations de football commence aujourd’hui au Ghana. Pendant trois semaines, les meilleures sélections du continent rivaliseront pour emporter le trophée mis en jeu par la Confédération africaine de football, et, succéder à l’Egypte au palmarès des vainqueurs. Sur la ligne de départ, figurent 16 pays repartis en 4 poules: Ghana, Guinée, Maroc, Namibie (Gr A); Bénin, Côte d’Ivoire, Mali, Nigeria (Gr B); Cameroun, Egypte, Soudan, Zambie (Gr C); Afrique du sud, Angola, Sénégal, Tunisie (Gr D). C’est un évènement sportif, médiatique et culturel d’envergure en ce début d’année. C’est aussi même un évènement politique, car depuis quelques années, la Can est aussi un terrain d’expression des enjeux politiques et géopolitiques. Mais nous n’allons pas développer cet aspect ici. Juste, nous parlerons de la fête sportive.

Ainsi, chaque jour ou presque, nous aborderons un sujet en rapport avec cet évènement. Ce pourrait être le résumé d’un match (nous le ferons très rarement), ou l’histoire d’un joueur, ou même celle d’un entraîneur, d’un commentateur… Nous aborderons aussi la Can côté coulisses, côté retombées sportives, sociales et économiques. Enfin, d’autres papiers originaux viendront également meubler la « couverture » de cette compétition, qui braque sur notre continent les feux des projecteurs et les regards de presque un milliard de téléspectateurs. La Can est donc une fête mondiale, à laquelle nous participerons ici à notre manière.

Plaidoyer pour un renouveau du handball camerounais

Mardi 1 janvier 2008

Dans quelques jours, du 5 au 19 janvier, les équipes nationales masculine et féminine du Cameroun prendront part aux Championnats d’Afrique de handball en Angola. Quelle prestation et, au-delà, quels résultats espérer pour nos sélections lors de ce tournoi ? Sans être devin, on peut déjà pronostiquer que ce sera au mieux un exploit, au pire, une déculottée. Si la première option n’arrive que très rarement, en revanche, la deuxième nous est familière dans cette discipline. Nous ne décortiquerons pas ici l’ensemble des tournois majeurs auxquels nos équipes nationales ont participés et sont revenus avec une « médaille en chocolat », si ce n’est souvent une place encore plus médiocre. Les derniers Jeux africains à Alger sont là pour le prouver. Les filles ont pris une 4e place, tandis que les garçons étaient éliminés à l’issue du premier tour. Pour cette compétition à venir, on voit mal comment nos deux sélections pourraient échapper à un piètre résultat. Non pas que nous n’ayons pas des joueurs de qualités ou des encadreurs assez dévoués ; mais au regard des conditions nos handballeurs et handballeuses se préparent : sans prise en charge administrative, ni médicale, chaque présélectionné doit se « débrouiller » pour venir s’entraîner ou se nourrir, les entraînements se déroulent sur des aires de jeux inadaptées… Les résultats sont donc quasiment connus d’avance. A moins d’un exploit. 

 

Pour sortir du cycle des déconvenues récurrentes et éviter d’attendre en permanence un exploit de nos sélections de handball, que faut-il faire ? Comment s’organiser pour que les prochains rendez-vous ne ressemblent pas aux précédents ? Que faire également pour que, dans un avenir proche ou mi-lointain, notre pays s’installe aux premières loges du handball continental, à travers une participation régulière aux championnats du monde et, pourquoi pas, aux Jeux olympiques 2012 par exemple ? Il faut certainement, nous répondra-t-on, des infrastructures adéquates. Soit. Ceci est l’affaire du gouvernement. En revanche, sur le plan purement sportif, la (re)dynamisation de la discipline et la compétitivité de nos sélections nationales ressortissent, sans aucun doute, aux principaux acteurs du handball camerounais que sont, les dirigeants de sa fédération, les entraîneurs, les joueurs…   

  

Les pistes sont nombreuses pour rendre nos sélections plus compétitives, et par la même occasion, notre handball plus attractif. En ce qui concerne les pistes sur le plan national, nous laissons le soin aux dirigeants de la fédération camerounaise de handball et aux nombreux sympathisants et pratiquants ce cette discipline de les trouver et de les mettre en pratique. Ici, il faudra sans doute relancer la pratique accrue de la discipline dans les établissements scolaires et universitaires ; aussi, créer ou recréer des championnats provinciaux et/ou nationaux de jeunes et de seniors, compétitifs et réguliers. Convaincre les sponsors nationaux et étrangers d’apporter leur soutien à la formation des jeunes joueurs et, pourquoi pas, financer les compétitions nationales, comme le fait MTN avec le football. Et enfin, comme en Côte d’Ivoire, en Angola ou au Maghreb, passer de l’amateurisme au semi professionnalisme. 

 

Outre ces pistes locales, une autre serait possible à envisager pour aider les sélections nationales. Elle viendrait de l’extérieur. C’est la prospection puis la sollicitation des jeunes camerounais ou d’origine camerounaise pratiquant le handball dans les pays européens et notamment en France. Certes, ce n’est pas une solution miracle. Mais au moins, apporterait quelque chose en plus. Assurément. Et pour s’en convaincre, on remarque que la même démarche a déjà été utilisée en football par exemple. Quand à la fin des années 90, des joueurs comme Joseph-Désiré Job, Didier Angibeaud, Patrice Mboma et d’autres encore plus tard, titulaires de la nationalité française (parce qu’ils étaient nés dans ce pays ou alors qu’ils y vivaient depuis longtemps), avaient rejoints les Lions indomptables, participant à la conquête aux victoires du début des années 2000 (Can 2000 et 2002, JO 2000). D’autres pays africains (Mali, Sénégal, Algérie…) font pareil aujourd’hui, en football et dans d’autres disciplines. Chez nous, tout récemment encore, en Basket, notre équipe nationale masculine, vice-championne d’Afrique, s’est appuyée sur un vivier de joueurs évoluant en majorité aux Etats-Unis. 

 

A ce jour, il y a en France de nombreux franco-camerounais (es) évoluant en division d’élite et/ou dans les divisions inférieures de handball en France. Pourquoi ne pas les solliciter ? Certains refuseront, certainement, préférant le calme douillet de leur situation sociale et sportive en France, plutôt que de venir « s’embourber » dans les galères coutumières à nos équipes nationales. Mais d’autres pourraient accepter le challenge et apporter qui leur fougue, qui leur expérience pour de futures victoires du handball camerounais. Cet apport sera d’autant plus bénéfique que, en l’état actuel de nos sélections, toute contribution nouvelle ne serait que bénéfique. Surtout s’il faut atteindre, à terme, les objectifs que nous définissions plus haut (participation aux championnats du monde et aux JO). 

 

 

Handball Africa

Jeudi 20 décembre 2007

Le Handball en Afrique n’est pas un sport mineur. Non; il fait même partie des disciplines qui compte, dans de nombreux pays, beaucoup d’adhérents et de pratiquants. Même si on est loin de la ferveur du foot, considéré partout comme une religion, ou du Basket et de ses effets bling-bling et spectaculaire, le handball ne reste pas moins populaire sur tout le continent.

Les moyens manquent encore dans cette discipline. Moyens financiers pour permettre à ceux qui le pratiquent à un bon niveau de pouvoir en vivre; en effet, si l’on excepte les joueurs des clubs des pays du Maghreb et de l’Egypte, partout ailleurs, c’est encore un sport amateur ou sémi-professionnel. A cause du peu de moyens qu’on investis à ce niveau, ces deux dernières catégories ne peuvent donc pas permettre aux joueurs de pouvoir vivre en jouant uniquement au Handball.

Mais, s’il manque de l’argent, et même parfois les infrastructures adéquates (nous reviendrons dans un autre article sur ce problème d’infrastructures qui est le mal principal du sport en Afrique), il n’empêche que les joueurs, les clubs ou les sélections africaines puissent parfois rivaliser avec les autres du monde, même les meilleures. Que ce soit dans les épreuves de clubs ou collectives. Ou même encore, par la qualité des joueurs du continent qui évoluent pour des clubs de pays huppés et/ou de leurs sélections.

La preuve de cette dernière idée vient encore d’être administrée par l’Angola, récente 6e (sur 24) des derniers Championnat du monde de handball qui se sont déroulés en France du 2 au 16 décembre 2007. Les joueuses venues pour la plupart de Luanda (14 sur les 16 sélectionnées) ont démontré au monde entier qu’elles avaient la qualité, le talent et le niveau des meilleures joueuses de handball au monde. Ainsi, des filles comme Naïr Almeida, Ilda Bengue, Marcelina et Luisa Kiala, ou même la gardienne Maria Isabel se seront montrées fort à leur avantage dans ce tournoi. Avec, au passage, des victoires de prestige sur des pays à fort potentiel handballistique comme la Croatie, la Macédoine, la Hongrie (vice-championne du monde 2003) ou encore la France, pays organisateur et champion du monde 2003.

Les angolaises ont développé un jeu vif, rapide, mais aussi très organisé défensivement. Leur attaque a fait parler la poudre plusieurs fois, et Naïr Almeida et Marcelina Kiala ont terminé parmi les meilleures scoreuses du tournoi. La gardienne Maria Isabel a aussi été bien notée. Le public français et les nombreux téléspectateurs qui ont regardé leurs matchs se sont chaque fois réjouis de leurs prestations. La presse, et les spécialistes de la discipline ont aussi salué leur parcours, qui fait de l’Angola le premier pays non européen (hors la Corée du sud) a avoir atteint les quarts de finale d’un tournoi majeur de handball féminin.

Une vraie performance dont on espère qu’elle sera rééditée l’an prochain, à l’occasion des Jeux Olympiques de Pékin. Ou alors, que d’autres nations de handball sur le continent comme le Congo, la Tunisie, la Côte d’Ivoire, le Cameroun suivront l’exemple des championnes angolaises. Pour que vive et continue d’aller de l’avant le Handball Africa. Bravo les angolaises. 

Paul Le Guen, Stop ou encore?

Dimanche 16 décembre 2007

Paul Le Guen va t-il être viré de son poste d’entraineur du PSG dans les jours qui viennent? L’hypothèse n’est pas improbable. Je dirai même qu’elle devrait être la seule envisageable en ce moment à son sujet. En effet, son équipe occupe en ce moment une place peu reluisante de 18e (sur 20) au classement du championnat de France de Ligue 1. 18e, c’est-à-dire en position de rélégable; c’est-à-dire aussi que si le championnat s’arrêtait aujourd’hui, le PSG descendrait en deuxième division. Même en théorie, même en fiction, cette hypothèse est effrayante; elle fait sursauter jusqu’à ceux qui ne s’intéressent pas trop au foot.

Le PSG est dans une sale situation. Comme on dit en langage trivial, une situation qui « pue ». Sur le plan sportif, on l’a déjà dit, c’est la « cata ». Dix-neuf (19) points pris depuis le début du championnat. 19 points en 18 journées, soit à peine un peu plus d’un point pris pour chaque journée, quand on sait qu’une victoire rapporte 3 points. En parlant de victoires, le PSG de cette saison n’a remporté que quatre (4) matchs, pour 7 matchs nuls et autant de défaites. Mais le plus embêtant, et qui fait la particularité de la cuvée de cette année, c’est que les joueurs de la capitale française n’ont remporté aucun match à domicile. Excusez du peu. Pas un seul match gagné devant ses supporteurs au Parc des Princes donc.

Et le pire, c’est que en plus de la défaite, la qualité de jeu n’est pas terrible, certains disent même qu’elle est déguelasse. Tant les joueurs alignés cette saison semblent être des besogneux, juste à peine un peu plus bon que d’excellents joueurs de division d’honneur. Dans l’effectif parisien, il y a déjà plusieurs joueurs qui étaient là l’année dernière, année déjà pas terrible sportivement: Rothen, Armand, Yepes, Pauleta… Sont venus s’ajouter à eux, des joeurs recrutés sur je ne sais quelle base; ce sont Camara, Bourillon, Digard, Ceara venus de nul part.  

C’est Paul Le Guen qui les a recrutés. Avec des arguments connus de lui seul. Il avait dit que ces joueurs avaient des qualités, et que pour certains d’eux même, ils avaient du potentiel pour être des « très grands joeurs d’avenir ». On aurait pu le croire avant le début de la saison, tant on lui a toujours fait confiance pour ses belles analyses…orales. Mais, après la moitié du championnat et la situation sportive que nous avons évoqué un peu plus haut, peut-on encore lui faire confiance? Et de manière plus générale, peut-il rester à la tête du PSG, une équipe qui joue mal, et qui ne prends pas de point, et qui ne gagne jamais à domicile? Et qui se dirige tout droit vers l’enfer de la Deuxième division? Peut-il être encore l’homme de la situation pour éviter au moins que cette dernière hypothèse ne se réalise? Enfin, est-il l’entraîneur qu’il faut au PSG d’aujourd’hui?

Les réponses sont unanimes sur le plan sportif. Avec son bilan comptable, il n’a plus rien à faire à la tête de le formation de la capitale. En plus, et c’est là pour moi le plus grave, sa gestion managériale (pourtant bon enfant) s’est révélée un fiasco total. Les « coups » qu’il a tentés en lançant des jeunes de la Réserve (Sacko, Ngoyi, Sankharé, Arnaud…) dans l’effectif pro, sans que ceux-ci n’aient le mérite et la qualité dévolus à la L1, sans même qu’ils aient montré en niveau inférieur qu’ils étaient bons (En rappel, la réserve du PSG n’a gagné aucun titre ces dernières années), sont des facteurs aggravants à sa piètre gestion sportive.

Mais il reste que, à son crédit, Le Guen est une ancienne star du PSG. C’est aussi quelqu’un qui dégage une certaine assuarnce, avec ses analyses toujours très fines et son côté intellectuel perdu dans le monde du foot. Intello, on pourrait le lui accorder lui qui a poussé ses études universitaires jusqu’à un Dess (bac +5) à l’université, tout en poursuivant sa carrière de footballeur professionnel. Ce qui est très rare dans ce milieu, faut-il le souligner.

En outre, il a assez bien réussi dans les clubs où il est passé avant. A rennes pour sa première expérience d’entraineur, il vait terminé 4e lors de sa première saison. La deuxième fut moins glorieuse. Mais c’est surtout à Lyon, où il est resté 3 ans, pour 3 titres de champion qu’il aura laissé l’empreinte d’un technicien de qualité. Après avoir quitté le club rhodanien et pris une année sabatique, il a signé en début de saison 2006-2007 aux Glasgow Rangers. Làbas en Ecosse, l’aventure ne s’est pas bien finie. Il est alors revenu en France pour se voir confier les rênes du PSG en janvier 2007. Il devait assurer le maintien au club et préparer les saisons à venir. La première partie du contrat a été remplie au terme du dernier championnat, mais de la 2e (permettre au club de jouer les premiers rôles en France et en Europe), on en doute.

Alors, parce qu’il n’aura pas eu les résultats attendus depuis le début de la saison, parce que le PSG ne prend pas la route de (re)devenir un grand club français et/ou européen, et parce que, au final, la relation de confiance avec les médias (comme ils sont indulgents envers lui depuis le début de la saison), avec les supporteurs (eux aussi ils sont cool avec le coach breton) et finalement les joueurs, Paul Le Guen devra partir. Et se résoudre à accepter que le PSG, cette équipe qu’il aime tant (et çà personne n’en doute) n’est peut-être pas un challenge qui soit à son niveau. Pas maintenant. Peut-être plus tard il reviendra, on l’espère en tout cas. 

Match de foot France contre Maroc; Ce que je crois

Mardi 20 novembre 2007

Avez-vous regardé le match de football opposant l’Equipe de France à celle du Maroc vendredi 16 novembre dernier? Certainement que non pour beaucoup. C’était une rencontre passionnante sur le plan du jeu. Dans un esprit bon enfant, les deux équipes ont régalé le public du Stade de France et les nombreux téléspectateurs d’un magnifique spectacle. Tellement beau que, à la fin, j’étais satisfait que les deux formations se séparent sur un score de parité de 2 buts partout. C’eut été cruel que l’une ou l’autre perde. Surtout le Maroc, annoncé outsider du match, mais qui aura tenu la dragée haute, et parfois même, été plus menaçant que son illustre adversaire.

 Le match serait certainement resté dans les annales si une bande de crétins (c’est le mot) n’avaient pas choisi de pourrir l’ambiance. On va dire que c’était des supporters marocains. D’ailleurs on dirait qu’ils étaient les seuls au stade, tant l’enceinte était parée de drapeau rouge, couleur officielle de ce pays. Ces crétins au drapeau rouge donc, ont décidé de siffler l’hymne national français, et aussi de conspuer les joueurs bleus chaque fois que l’un d’eux touchait au ballon. Cela aurait été banal si çà s’était arrêté à une ou deux fois. Mais, les sifflets ont duré quasiment tout le match. Plus fort au début, ils ont baissé d’intensité par la suite, mais ne se sont arrêté qu’à la fin.

La principale question qui m’est venue après ce spectacle (beau dans le jeu, triste dans les sons qui montaient des gradins), c’est Pourquoi? Pourquoi ces sifflets lors de La Marseillaise? Pourquoi ces cris quand un joueur de l’Equipe de France touchait au ballon? Pourquoi, Pourquoi, Pourquoi…? Je n’ai pas de réponses concrètes, ni bien fouillées. Juste quelques intuitions.

Intuition que, les supporters marocains présents au Stade de France (en majorité des jeunes français d’origine marocaine ou maghrébine) étaient venus là pour supporter leur pays d’origine; mais que, face à la tribune médiatique qui leur était offerte par ce match de foot retransmis sur TF1 (la chaîne la plus regardée en France), il fallait passer des messages. Message communautaire, à tous les potes des cités et des quartiers; message « politique » aussi, moins pour le Maroc que contre la France. On pourra aussi tenter de dire que ces messages se nourrissent de l’histoire, l’histoire des relations entre la France et les anciennes colonies, notamment maghrébine, qui, tous les jours un peu plus, se révèle complexe, et « favorise » quelques écarts comme ceux observés l’autre jour.

J’ai aussi l’intuition que, il y avait dans cet incivisme affiché et revendiqué des supporteurs marocains, quelque chose qui ressemblait à une surenchère. Notamment celle de savoir s’il ferait aussi « bien » que les supporteurs algériens qui sifflèrent et envahirent le stade lors d’un match amical entre l’Equipe de France et l’Algérie en octobre 2001 au Stade de France. On sait que ce jour-là, on avait atteint le summum de la bêtise. Mais certains, les fauteurs de trouble notamment, s’en étaient réjouis. Et avait vu leur acte de délinquance comme un acte « d’héroïsme », de « revanche ». Je me demande toujours « héroïsme » et  »revanche » sur quoi? Sur qui? Alors même que l’Equipe de France de foot est aujourd’hui l’une des seules (si ce n’est la seule) vitrines de la France métissée « black-blanc-beur »; alors même que dans cette équipe, on ne retrouve pas que des joueurs français d’origine gauloise, mais des enfants de toutes origines, dont certains sont même d’origines marocaine ou algérienne, et font la fierté de cette équipe et de tout le pays.

Alors, pourquoi ces idioties de sifflets ou de cris? Aucune autre réponse. Simplement, j’ai le sentiment que, ce triste épisode  d’octobre 2001 est devenu, in fine, dans l’histoire, le point de départ d’une « course à la bêtise » entre certaines « communautés » contre la France qui pourtant est leur patrie. Communauté algérienne, communauté marocaine, communautés noires africaines aussi (ivoirienne, malienne, sénégalaise, camerounaise…).

Cette configuration, si elle est avérée pose un grave problème. Comment des personnes de nationalité française, même en étant d’origine étrangère, vivant en France, y travaillant aussi, peuvent-ils se comporter ainsi avec ce pays qui est d’une certaine façon le leur? Comment des gens peuvent-ils avoir de tels agissements en plein 21e siècle? Qu’est-ce qui peut justifier de pareils comportements? Songeraient-ils par exemple que d’autres communautés le fassent dans leurs pays d’origine? C’est-à-dire que, par exemple, les marocains qui vivent en Algérie et en ont la nationalité sifflent et conspuent l’hymne algérien et ses joueurs lors d’un match entre les deux pays? Assurément qu’un tel agissement ne resterait pas sans représailles ni punitions.

Alors, il serait normal que, ce qui est craint, ou plutôt, n’est pas fait ailleurs, ne soient pas fait en France non plus. Que chacun de ceux qui vivent en France, en ayant la nationalité ou pas, respecte ce pays. Du moins ses emblèmes importants comme son hymne national et ses joueurs de football. Il en va de notre respect à tous, et surtout d’une meilleure considération des uns et des autres.

Le « pillage des pieds »

Jeudi 30 août 2007

Avez-vous regardé les Championnats du monde d’Athlétisme qui se déroulent en ce moment à Osaka au Japon (25 août au 2 septembre)? Un phénomène curieux ne peut pas vous échapper: Celui de la présence de nombreux athlètes africains sous des couleurs non-africaines. Combien sont-ils? 10, 20, 30? Certainement beaucoup plus. Car, dans ce contingeant (hommes et femmes réunis), il y a les anonymes, mais aussi les grands champions, qui, à cette occasion ou à bien d’autres encore, gagnent des médailles qui ne profiteront pas à l’Afrique mais à leurs nouveaux pays.

Ce phénomène, j’ai choisi de l’appeler  »la fuite ou le pillage des pieds »; en référence à « la fuite ou le pillage des cerveaux » qui qualifie le départ des intellectuels ou futurs intellectuels du continent vers d’autres cieux. « La fuite des pieds » en athlétisme a commencé au milieu des années 80. A cette époque-là déjà, quelques athlètes africains de renom faisaient défection de leur sélection nationale au profit d’autres pays, essentiellement européens. C’est le cas des camerounais Issa Nthépé, Sylvie Mballa Eloundou qui avaient rejoint l’Equipe de France. C’est aussi le cas du kenyan Wilson Kipketter (champion du monde et olympique) qui troqua sa tunique rouge kenyane pour une autre, rouge également, celle du…Danemark. Bien d’autres noms peuvent être listés ici comme les ex-nigerians Obikwelu (Portugal), Alozie (Espagne)…

C’est l’appetit des pétro-monarchies du Golfe arabo-persique pour l’athlétisme que le phénomène va connaître une croissance exponentielle. Disposant de beaucoup d’argent, ces pays vont réaliser un véritable pillage dans le collectif d’athlètes de pays comme le Kenya, l’Ethiopie ou encore le Soudan. Ainsi, dans les disciplines de demi-fond et de fond, les représentants des pays comme Bahrein, les EAU, le Qatar sont quasi-essentiellement d’anciens coureurs de pays d’Afrique. Certes les responsabilités individuelles de ces athlètes qui tournent casaque doivent être signalées et dénoncées; mais les pressions financières et matérielles orchéstrées pars ces derniers pays ne laissent pas souvent trop de choix à ces athlètes; lesquels acceptent sans trop de peine de changer de pays, mais aussi dans le même temps, de nom, de religion…. Ces pressions, et toutes les manoeuvres qui les accompagnent ne sont condamnées que du bout des lèvres par les autorités sportives internationales compétentes dans ce domaine. elles le sont encore moins par les dirigeants des Etats d’origine de ces athlètes, qui, au-delà des contestation de principe, ne font rien d’autres pour retenir les champions ou futur champions. Par une telle attitude, ils laissent la porte ouverte à d’autres assauts venus d’autres pays; déjà la Suède, les Pays-bas, l’Allemagne se sont mis sur les rangs. Sans oublier les « historiques » dans ce domaine, que sont la France, la Grande-Bretagne, l’Espagne.

Osaka a revélé à travers le visage de Bernard Lagat (ancien champion kenyan, primé aujourdhui au 1500m pr les Usa), Christine Ohuruogou (ex-Nigeria, championne du 400m pour les britaniques), sans compter les anciens kenyans qui ont rapporté des médialles à leurs nouveaux pays du Golfe dans les disciplines de demi-fond et de fond. Comme eux, d’autres athlètes déjà sont sollicités aussi par les fédérations de ces pays « riches » en prévisions des JO de Pékin et d’autres grands rendez-vous à venir. Et, ce qui est sûr, c’est que beaucoup accepteront les propositions sonnantes et trébuchantes qui leur seront faites. Et ils déserteront les pays d’origine pour aller offrir des médailles et de l’auréole à leurs nouvelles contrées.

Et l’Afrique demeurera, une fois de plus, une terre de pillage; un lieu où il est bien de venir faire son petit marché. Dans le cliquetis des médailles d’Osaka aujourdhui, de Pékin demain et d’ailleurs encore après, qui osera se lever pour denoncer cela? Pour ma part, dans le classement général que je fais pour ces championnats du monde d’Osaka, je comptabiliserai les les médailles remportées par ces athlètes comme des lauriers en faveur de leur pays…d’origine. Rien que çà!

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