Les victimes de la crise et les autres

13 avril 2009

 

La crise financière et économique qui secoue le monde en ce moment a fait plusieurs victimes. Les petits épargnants, les travailleurs pauvres, les femmes seules en emploi partiel, les ouvriers des industries automobiles et sidérurgiques, les bénéficiaires de minimas sociaux, les chômeurs, les camés et toxicos, les voleurs à la petite semaine, les immigrés (avec ou sans papiers)… Mais aussi, dans une certaine mesure, les grands patrons de banque et de d’entreprises du BTP, les traders, les agents et démarcheurs en tous genres, certains sportifs (regardez l’athlète Romain Mesnil, ou les footballeurs de certains clubs en faillite, ou même encore les joueurs d’autres disciplines)… 

Bref, tout le monde, ou presque quoi!!! Il y a même eu des Etats dont les responsables se sont déclarés en « faillite », victimes de la crise? Et d’autres encore qui se sont précipités pour « aider » les banques, les renflouer, afin de lutter contre cette même crise. Ailleurs dans le monde, et notamment dans les pays pauvres, est-il encore possible d’évaluer l’ampleur des ravages de cette crise? Il se dit  par exemple que des pays comme
la RCA, bien des années avant cette crise, n’avaient pas payé leurs fonctionnaires depuis près de 20 mois; la crise a du les achever. Ailleurs encore, cette situation a exacerbé les tensions politiques et sociales (Madagascar en est un des exemples). 

Bref, avec cette crise, le monde semble s’effondrer. C’est une crise de « grande ampleur » nous dit-on, normal donc qu’elle nous « frappe » tous. Tout se beau monde, amputés pour certains de tout leur budget mensuel (les « virés », « renvoyés », « licenciés »), contraints de trouver des plans « B », « C », « D » et que sais-je encore…espèrent-ils en une sortie de crise rapide? Et si ce n’est pas le cas, que feront-ils? Que feront-nous, je dirai même? En attendant, on la trinque tous les jours, cette crise, avec les opérations coup-de-poing dans les usines en France, les plans sauvetage des Etats, mais aussi les « retroussages de manches jusqu’au cou » des petits travailleurs que nous sommes. 

 

 

 

 

Drole d’ambiance au Vélodrome

4 mars 2009

Cet article aurait du paraître le 11 février dernier; mais il a été mal enregistré; je le publie quand même, avec quelques semaines de retard.  

D’abord un rappel; j’avais promis de ne plus parler de foot dans ces pages et de ne m’occuper que de sujets culturel, politique et économiques. Mais aujourd’hui, je me permets une petite entorse à cette règle. Et ce, pour parler du match de foot France contre Argentine qui se déroulait ce soir à Marseille.  

Sauf si vous aviez fait un tour dans un bled paumé sans Internet ou transistor ou même le petit canard local, vous avez du vous être informé que ces deux sélections s’affronteraient ce soir. La pub qui a été faite autour de cet « évènement » était tout simplement monstrueuse. Que n’a t’on entendu? Et, dans la plupart du temps, c’était pour nous parler de l’équipe…d’Argentine, et plus particulièrement de son sélectionneur, un certain Diégo Maradona.  

Je ne referais pas ici le condensé des commentaires laudateurs qu’on a entendus sur lui. Un « génie du foot », un « dieu vivant », une « légende » et tatati et tatata. Un « camé »? Un « tricheur »? Un mec à la vie dissolue? Personne pour le dire. Bref, fallait bien vendre cette « affiche de rêve », cette « confrontation inédite » et que sais-je encore.  

Il ya dans l’univers médiatique, et notamment dans ce qui tourne autour du sport (le foot en particulier), une espèce de frénésie des passionnés (les journalistes) à vouloir convaincre ceux qui ne le sont pas ou peu. Il y a souvent une surmédiatisation de certains éléments dont, à chaud ou avec le recul, on a peine à en voir l’importance. Quelle importance que Maradona soit le sélectionneur de l’Argentine (alors même qu’elle patauge en Eliminatoires de
la Coupe du monde en Amérique du sud)? Quelle valeur ajoutée qu’il vienne au Vélodrome à Marseille? Surtout, en tant de crise…  

Ce soir au Vélodrome donc, il y avait le trio habituel de « griots » de Tf1 qui commentait le match. Une impression bizarre m’animait en l’écoutant. Leurs meilleures réactions étaient toutes pour évoquer Maradona et son « successeur », comme ils disent, Lionel Messi. Le summum de ce cirque s’est manifesté quand le « successeur » a marqué le 2e but de son équipe. La joie qui animait le « trio hurlant » était invraisemblable; on aurait dit que c’est
la France qui avait marqué. Surtout, on aurait dit qu’ils attendaient ce but, pour mieux valider leurs petits commentaires d’avant et de pendant le match, sur ce joueur.  

C’est donc cette ambiance étrange, qui s’est déroulée au Vélodrome, qui a été proposée à des millions de téléspectateurs ce soir.  

  

 

 

« Le Couple a t-il un avenir? »

4 mars 2009

Voilà un titre coup de poing qui va en désabuser un grand nombre de personnes. D’abord un rappel, ce titre-interrogation n’est pas de moi, raison pour laquelle je l’ai mis entre guillemets. Il est de Serge Héfez pour un article paru dans le quotidien Libération de ce jour (2-3-2009). Je vous invite à aller le lire à cette adresse (http://familles.blogs.liberation.fr/hefez/2009/03/le-couple-a-t-i.html

Au hasard d’une lecture sur Internet, je suis donc tombé sur cet article que j’ai d’abord parcouru rapidement. Puis, je l’ai relu pour en comprendre tout le sens; ou plutôt, y retrouver des idées, une logique qui me parle et font écho à un certain nombre de réflexions que je mène en ce moment. 

La notion de couple est en effet au centre de bien de discussions que j’ai avec certains de mes interlocuteurs. Et ce, aussi bien pour des raisons intellectuelles que d’ordre privée. Je ne déclinerai pas ici tout ce qui se dit entre ses interlocuteurs et moi car ce serait sans intérêt. Néanmoins, une des idées force est quand même de se demander qu’est-ce que le couple? À quoi çà sert? L’avenir (et accessoirement le bonheur) de deux personnes qui se fréquentent, s’estiment, s’aiment même, passe t-il nécessairement par le couple? Et si c’est le cas, le couple a t-il un avenir? 

Il y a dans le texte de Serge Héfez un passage que je médite et qui résonne dans ma tête comme ci c’est moi qui avait dit ces mots: « La vitalité du couple se mesure à la souplesse du passage d’une position à une autre, à pouvoir sortir de l’affrontement pour accepter une négociation (…) Cette danse conjugale entre symétrie et complémentarité fait en permanence surgir cet angoissant questionnement : peut-on tisser des liens tout en préservant notre identité, peut-on se sentir relié sans voir surgir le spectre de la dépendance ? » 

Il y a dans ce passage quelque chose de personnel, mais sans doute aussi de commun à beaucoup de personnes; C’est l’attrait paradoxal et contradictoire que suscite le couple, pour des jeunes d’aujourd’hui, dans une espèce de « rapprochement et distance » à la fois. On veut être assez près l’un de l’autre pour valider l’étape « couple » dans notre vie, en même temps au se demande pourquoi, surtout si c’est juste pour faire comme tout le monde. On  se demande aussi s’il est possible de cultiver à fond son rêve d’autonomie, d’indépendance, bref de liberté, et épouser les contraintes du Couple. 

Ce sont là toutes choses qui taraudent, travaillent et pourrissent même l’esprit. Mais elles restent passionnantes car créent de « l’action » dans nos vies (la mienne, celle de beaucoup de copains aussi). Avec l’idée constante de ne pas se laisser embrigader dans une position doctrinaire, ni ancienne, ni nouvelle; simplement de faire les choses comme on les appréhende, comme on les accepte. Ainsi, il me semble qu’à ce jour, la notion de couple, telle qu’elle est abordée dans ce texte par Héfez me convient parfaitement; en ce sens que le couple n’a d’avenir que si les gens (moi, d’autres) intègrent parfaitement la distinction entre lien (mariage, concubinage, parentalité) et amour, entre fusion ou rapprochement et distance et liberté. Mais, tout cela est-il possible? 

 

 

La Guadeloupe, ce « pays » du Tiers-Monde

18 février 2009

C’est
la Crise en Guadeloupe. Depuis plusieurs jours ce département français d’Outre-mer est en ébullition. Les manifestants réclament, pêle-mêle, une augmentation de salaire de 200 euros, la baisse des prix de première nécessité (alimentaire, essence), plus de soutien de l’Etat, la lutte contre le chômage, très élevé là-bas, et bien d’autres sujets encore. Bref, protester contre « la vie chère ». Les manifestations avaient débuté dans le calme, se déroulant essentiellement entre syndicats et patronat local. Puis, elles ont pris un tour socio-politique au point que l’Etat central a dépêché là-bas le ministre de l’Outre-mer; puis la situation s’est envenimée et, à ce jour, elle est devenue quasiment incontrôlable. Pillages, attaques de sociétés, entreprises et particuliers, actes de vandalisme, affrontements avec les force de l’ordre; bref, manifestation incontrôlable. 

Pour ceux qui suivent régulièrement l’actualité, ce style de situation se produit très souvent dans des pays qualifiés d’Etas pauvres, du Tiers-Monde. Il y a un an notamment, en début 2008, plusieurs pays d’Afrique, d’Asie et dans une moindre mesure d’Amérique du sud étaient gagnés par ce qu’on qualifia « d’Emeutes de la faim ». Là-bas, la situation était identique, avec, malheureusement, plus de morts. Ainsi, au Cameroun, au Sénégal, au Kenya, en Côte d’Ivoire, en Guinée et bien ailleurs encore, on avait aussi manifesté contre « la vie chère ». 

Dans ces pays, les raisons avancées pour expliquer ces émeutes étaient qu’elles étaient provoquées par des raisons structurelles (celles des pays en question, aux économies sous-perfusion, aux potentiels d’investissement léger ou nul, aux mauvaises gestions) et des raisons conjoncturelles (celles d’une pénurie mondiale de certaines denrées, liée à la sécheresse). Les analystes disaient aussi que les émeutes de la faim ne peuvent survenir que dans des régions à forte démographie, parce que les bouches à nourrir sont de plus en plus nombreuse, alors que dans le même temps les portefeuilles ne se remplissent pas davantage; en clair, que ce genre de situation ne peuvent pas avoir lieu dans les pays développés.  

Ce qui se passe en Guadeloupe aujourd’hui tel que je l’ai relaté plus haut, et tel que chacun le voit dans l’actualité, vient contredire cette vision.  Car,
la Guadeloupe c’est
la France. Un Pays qui n’est pas du Tiers-Monde. A moins que ce ne soit
la Guadeloupe elle-même qui ne soit un « pays » du Tiers-Monde!!! 

 

 

Demain la francophonie?

28 janvier 2009

Une surprise. Une vraie surprise. La semaine dernière, un ami rédacteur en chef dans un journal spécialisé (que je ne citerai pas) me demande de lui produire un article sur
la Francophonie; l’angle sur lequel il souhaite que je travaille, c’est celui du devenir, ou plus simplement, de l’avenir de la francophonie. « Quel avenir pour la francophonie? », voilà le sujet. 
A première impression, j’étais un peu embarrassé par la question, voire tout le sujet. Pour ceux qui consultent régulièrement ce blog depuis son lancement, ils ont du s’apercevoir que j’avais déjà planché plusieurs fois sur ce sujet. Pour ceux qui voudraient s’y reporter, ils les trouveront aux adresses suivantes: 

Pour revenir à la « commande » de cet ami, j’étais donc un peu embarrassé. Car, il fallait résoudre deux écueils: ne pas paraître trop « rentre dedans » sur la francophonie et son horizon presque inexistant (ce qui est mon sentiment profond), et d’un autre côté, trouver des arguments construits et cohérents qui accréditent ou discréditent cette question. Et, pour dire vrai, ce ne fut pas facile de solutionner ces a priori. Mais au final, je lui ai pondu un texte. Il ressemblait un peu à ceci: 
A l’heure où le monde se (re)prend d’amour pour l’Amérique à la faveur de l’élection à sa tête de Barack Obama, à l’heure où
la France s’engage tous les jours un peu plus dans la (re)construction de l’Europe au détriment de ses relations avec le monde francophone, à l’heure où l’Afrique francophone et anglophone s’enamoure de
la Chine, « La francophonie a-t-elle un avenir » ? La question n’est pas nouvelle, et, le moins qu’on puisse dire, est même devenue très régulière ces dernières années. Elle est présente dans les milieux intellectuels, associatifs et même institutionnels depuis plusieurs années déjà. En France comme dans d’autres pays membres. En Suisse et au Canada surtout, du fait de la place quasi-minoritaire du français, beaucoup de détracteurs de la francophonie se sont demandé ouvertement s’il ne fallait pas y renoncer, considérant qu’elle est un « vestige du passé ». La même critique s’entend aussi en Afrique, de manière moins virulente cependant, mais qui pose aussi la question de la pertinence de la francophonie dans le futur, alors que le monde globalisé de demain sera aussi « anglicisé ». 

En effet, depuis plusieurs années, de nombreuses voix s’élèvent pour affirmer que « 
la Francophonie est mal partie ». La prédominance de la langue anglaise sur la science, l’économie, les nouvelles technologies de l’information et de la communication n’est plus à démontrer. De plus, des sujets internes aux grand pays membres font craindre aussi pour l’essor de notre langue. On en veut pour preuve la sempiternelle question politique entre flamands et wallons en Belgique, qui a des incidences sur la langue française dans ce pays ; ou encore, l’offensive menée par les langues régionales en France, qui contestent l’hégémonie du français et qui ont obtenu, l’année dernière, d’être inscrite dans
la Constitution comme faisant partie du « patrimoine linguistique national ». 

Pourtant, la francophonie se porte bien de nos jours. Sur le plan culturel, elle est une réalité bien vivante à travers le monde. On estime à plus de 175 millions le nombre de locuteurs francophones dans le monde. Ce nombre est en hausse permanente, car chaque année, de nouvelles personnes apprennent notre langue. Il y a certes ceux qui vivent dans les pays où le français est très largement utilisé (comme langue officielle ou courante). Mais, et de plus en plus, il y a aussi de nombreux apprenants dans des pays non francophones. Notamment en Afrique anglophone et lusophone, en Amérique du sud, en Asie et dans les pays d’Europe de l’est récemment entrés dans l’Union européenne. A titre d’exemples, les pays comme le Soudan (arabophone et anglophone) comptent aujourd’hui près d’un demi-million de locuteurs francophones. En Ukraine, en Lettonie et dans les pays des Balkans, on peut aussi noter une hausse exponentielle. 

Tout ceci est du aux efforts conjugués des différentes sections locales de
l’Alliance française (dont la mission est la promotion de la langue et de la culture françaises à l’étranger) et, au plan académique, des initiatives de l’AUF qui accueille désormais en son sein de nombreuses universités de pays non-francophones. A cela, on peut aussi ajouter le rôle joué par les grands médias comme TV5 Monde, France 24 ou RFI, dont la diffusion s’étend dans le monde entier, et sur le plan économique, l’influence des grandes multinationales des pays-phares de la francophonie (Suisse, Canada, France).
L’arrivée de tous ces nouveaux locuteurs, favorisée pas les éléments sus-mentionnés, mais aussi par l’attractivité de
la France (son histoire, ses monuments, sa gastronomie…) montre bien la vitalité et le dynamisme de la langue française, et partant, de la francophonie. Grâce à cela, la francophonie peut se targuer d’avoir un avenir devant elle ; car la présence plus accrue de personnes qui connaissent sa langue lui assure donc une certaine viabilité.
 

S’il existe un secteur où les craintes sur l’avenir de la francophonie sont sans doute légitimées, c’est celui de sa vitrine institutionnelle et politique. Car dans ces derniers domaines,
la Francophonie a du mal à être audible ou plutôt à inscrire son action dans l’efficacité. Que ce soit dans son implication dans la recherche de la paix, ou dans ses prises de positions dans la résolution de certaines crises politiques qui surviennent dans certains de ces pays membres. Ainsi, les crises politiques survenues au Togo et en Guinée en sont des exemples patents. 

Dominique Wolton est un grand spécialiste de Francophonie. Dans son dernier livre, Demain, la francophonie, il avance plusieurs pistes sans lesquelles la francophonie aurait un avenir compromis, il préconise la consolidation d’une francophonie politique qui irait au-delà de la forme actuelle de l’OIF. Mais ce nouvel espace ne serait pas un environnement institutionnel clos, mais plutôt un espace ouvert qui ferait la promotion d’une « francophonie vivante ». Ceci passerait par un renforcement des investissements sur le terrain culturel et universitaire. La création d’un « Erasmus francophone » par exemple serait un bon signe. Il faudrait aussi créer des outils pour permettre plus de mobilité en Francophonie; notamment en acceptant la création d’un passeport francophone pour les étudiants, chercheurs et autres scientifiques. Ces propositions rejoignent celles de l’universitaire canadien Jean-Louis Roy, auteur de l’Encyclopédie de la francophonie. Il avance que la priorité principale pour une viabilisation de la francophonie serait de lutter contre l’illettrisme en Afrique. En outre, il faut « créer un espace culturel commun à la francophonie, qui associe les pouvoirs publics, les grandes entreprises, les universitaires les associations et les ONG. Enfin, il serait aussi utile de renforcer la place du français dans les grandes institutions internationales. 

Nonobstant toutes ces propositions, peut-on espérer que la viabilité de la francophonie culturelle ne se fera qu’à travers l’augmentation de ses locuteurs à travers le monde ? Est-il possible aussi de ne compter que sur l’implication de
la France ou encore de l’éradication de l’illettrisme en Afrique? Bref, ces différentes propositions peuvent-elles, à ce jour, suffire pour assurer à la francophonie un avenir doré ? C’est là tout l’enjeu du problème qui se pose à l’Organisation internationale de la francophonie. Afin que « Demain la francophonie » ne se termine plus par un point d’interrogation. 

Quelques mythes et légendes sur les animaux en Afrique

26 janvier 2009

La légende du loup-garou. C’est une des histoires les plus connues dans le monde et particulièrement dans l’imaginaire des européens. Elle met en scène les rapports entre un homme et une bête, le premier rêvant de partager les capacités de chasseur du second, pour se défendre contre les forces de la nature. Des chroniques de ce genre, qui révèlent le caractère légendaire d’un animal, existent aussi en Afrique. Certes, d’un pays à un autre, et même d’une région à une autre, un même animal peut colporter plusieurs symboles légendaires. Mais, force est de reconnaître que l’existence et la prolifération de ces histoires renseignent sur la place des animaux dans l’histoire des sociétés africaines. A titre d’exemple, les animaux comme la girafe, le lion, la tortue, le lièvre ou encore l’éléphant et les reptiles comme la vipère et le boa, ont une place importante dans plusieurs contes et mythes du continent. De manière générale, ces mythes et légendes sont transmis à travers des récits oraux que les anciens font aux plus jeunes, lors des soirées d’initiation ou à d’autres moments. Il y a aussi un apport considérable de littérature écrite dans la vulgarisation de ces récits, á travers par exemple des ouvrages comme Les contes et nouveaux contes d’Amadou Koumba de Birago Diop, ou encore plus récemment, la saga cinématographique de Kirikou de Michel Ocelot. 

Quand on prend un animal comme la girafe, on se rend compte qu’il véhicule un nombre de mythe important dans plusieurs pays en Afrique. Il se raconte qu’à l’antiquité, l’empereur Jules César en avait le symbole de ses conquêtes africaines. Chez les arabes du Soudan, si un cavalier arrivait à battre à la course une girafe, deux fois le même jour, il devenait digne d’un roi, et avait le respect de tous, s’il parvenait à la tuer. Chez les bantous d’Afrique centrale, la girafe a plutôt suscité admiration et sublimation parce qu’on lui trouvait des pouvoirs magiques ; certains allant même jusqu’à utiliser sa queue comme un attribut de pouvoir pour les chefs de haut rang. Dans d’autres pays, et notamment ceux de la région sahélienne, des peintures rupestres très anciennes qui représentent des girafes attaquées à l’arc et à la lance par des indigènes, constituent un fonds précieux de la culture de ces pays. 

La tortue est un autre animal qui apparaît dans plusieurs mythes africains. Symbole de la lenteur, mais non moins intelligente, elle a nourri une bonne partie des contes pour enfants dans lesquels on veut leur passer la moralité suivante : qui va lentement va sûrement. C’est aussi un bon ami de l’homme. Chez les populations du Mbam au Cameroun, la tortue est un animal sacré qu’on ne mange pas, et dont certains individus redoutent même la vue. Les raisons de cette sacralité, transformée en peur, tiennent au fait que, selon une légende véhiculée dans cette région, un ancêtre héroïque de ce groupement, poursuivi par des ennemis, avait été sauvé par une tortue qui le transporta sur son dos et lui fit traverser le fleuve, se mettant ainsi à l’abri de ses assaillants. 

Le lion est dans beaucoup de régions du continent, l’emblème du pouvoir. Les fables qui les mettent en scène dans cette fonction de chef sont légion. Un peu sur le modèle Des animaux malades de la peste de
La Fontaine, où le lion est le juge chez qui arrivent les plaintes des autres animaux. Dans certains contes chez les Masai, c’est le lion qui réveillait les populations du village ; son rugissement, perceptible à plusieurs Kms, sonnait comme un réveil pour les populations encore endormies, lesquelles devaient alors se lever pour vaquer à leurs occupations traditionnelles. Sur cet animal, on notera aussi la légende du « Lion rouge », projet littéraire récent, qui évoque la destinée d’un chef africain, lequel va combattre le colon et reprendre ainsi la bataille menée par tous ceux qui, de la fin du XIXe au début du XXe siècle, s’opposèrent à l’installation des pouvoirs coloniaux en Afrique. 

Autre symbole du commandement aux symboles nombreux en Afrique, le léopard ou panthère. Recherché pour sa belle fourrure –on se souvient de quelques chefs d’Etat arborant des tenues avec la peau de cet animal- il se pourrait aussi que, d’après un conte bantou, les pygmées utilisaient son foi pour fabriquer des médicaments traditionnels destinés à aider les personnes stériles à avoir des enfants. Plus classique, une légende sud-africaine atteste du fait que certaines populations du nord du pays utilisaient la panthère comme un animal de compagnie, chargé de chasser les babouins et les potamochères qui détruisaient leurs cultures. 

Mais dans cette saga des mythes et légendes animaliers en Afrique, les petits animaux ont aussi leur histoire. A l’exemple de la souris ; dans un conte arabe du poète Al Ibshihi (1388-1446), il se trouve qu’une souris du désert vint habiter chez un homme, invitée par une souris de logis. La première succomba à un piège tendu par le maître de maison à l’aide d’un aliment. La deuxième, voyant le malheur qui était arrivé à l’autre, s’enfuit vers les champs en se disant que, chez le maître, «je vois une grande abondance, mais aussi une grande affliction ; la santé avec la pauvreté me sont plus douces que la richesse qui conduit à ma perte ». Belle moralité. 

Dans un tout autre registre, il y a les légendes sur les reptiles et particulièrement sur les serpents. On a par exemple longtemps assimilé, en Afrique centrale, l’arc-en-ciel à un serpent à deux têtes, qui boit simultanément dans deux rivières, et dont la présence dans le ciel peut signifier l’imminence d’un grand malheur. Alors que les Zoulous d’Afrique du sud le nomme « The Queen  Arch », parce que pour eux, c’est une des charpentes qui soutient la maison de la reine du ciel. Le peuple Luyia du Kenya, croit lui que pour arrêter la pluie qu’il a créée, Dieu fait deux arcs-en-ciel ; le plus étroit étant le mâle et le plus large la femelle. Chez les Fang – Béti du Sud Cameroun et du Nord du Gabon, la vipère est un met qu’on sert à manger aux personnes privilégiées et de grande valeur. Idem pour le boa, qui représente aussi une certaine force brute chez certains peuples. En outre, son image est associée à celle de guérisseurs et de tradi-praticiens qui s’en servent parfois pour des démonstrations ésotériques. 

Dans son livre Sagesses et malices de M’Bolo, le lièvre d’Afrique, l’auteur Marie-Félicité Ebokéa narre sous forme de légende, les aventures d’un petit lièvre appelé M’Bolo. Cet animal, appelé dans d’autres histoires Leuk – comme dans La belle histoire de Leuk-le-lièvre de Senghor – est réputé comme étant le plus rusé de la forêt. Dans les différents récits où il apparaît, on lui attribue fanfaronnades, ruses et autres coups tordus. Il partage ces qualités avec le renard, dont la variante du nord de l’Afrique appelé fennec apparaît souvent comme le gardien de la maison, en ce sens qu’il chasse et tue les souris, les lézards, les oiseaux et les autres petites bêtes vivant en milieu domestique. Tout le contraire de l’hyène, appelée Bouki, décrite dans les contes comme maladroite, brutale et irréfléchie. 

En somme, si le compagnonnage entre les hommes et les animaux en milieu naturel est moins fréquent aujourd’hui partout dans le monde, il reste que, en Afrique, on peut encore se targuer de vivre l’illusion de cette relation, grâce au contes et légendes impliquant les bêtes aux côtés des individus. Faire revivre les histoires des animaux parleurs, vivant en société organisée, c’est la tâche à laquelle se sont intéressés certains auteurs et réalisateurs contemporains. Le but ultime pour eux étant de permettre aux africains et à d’autres de s’intéresser à ce riche aspect du patrimoine culturel africain. 

Les animaux d’Afrique

26 janvier 2009

L’Afrique est un continent riche en… animaux. Combien y en a-t-il d’espèces sur le continent? « Beaucoup », répondrait-on logiquement. Effectivement, il y a beaucoup d’espèces d’animaux différents sur le continent africain. Des grands, des petits, des connus et des pas connus du tout, bref une multitude de bêtes qui ont chacune une histoire et un lieu de résidence précis sur le continent. Cette grande variété d’animaux en Afrique peut s’expliquer par la géographie du continent et la présence en son sein de tous les types de reliefs (désert, savane, forêt). Pendant longtemps, la plupart de ces animaux ont vécu en milieux sauvages, notamment dans les forêts tropicales d’Afrique centrale et dans une partie de l’Afrique australe. Sous l’effet conjugué de plusieurs facteurs (déforestation, braconnage, chasse, maladies), ils certaines espèces ont vu leur nombre considérablement diminuer au point d’être aujourd’hui protéger par des Conventions internationales (voir encadré) qui sont sensées les protéger d’une disparition totale. Malgré cela, pour qui va en Afrique aujourd’hui, il est encore possible de rencontrer, soit en milieu naturel, soit dans des parcs ou des réserves, des éléphants, des lions, des hippopotames, des rhinocéros, des grands oiseaux comme l’autruche et des reptiles de tous genres parmi lesquels les boas et python. Nous n’allons pas dresser ici la liste exhaustive de tous ces animaux. Simplement, nous allons établir pour certains d’entre-eux, une fiche d’identité, comprenant leur histoire, leur localisation, le mode de vie et de reproduction de ceux-ci et bien d’autres renseignements encore. 

Les plus grands d’abord. Parmi ceux-ci, les éléphants sont ceux qui sont présents à peu près sur tout le continent au sud du Sahara. Plus grands que ceux d’Asie, les éléphants d’Afrique vivent surtout dans les plaines boisées, les vallées fluviales et les savanes du continent. On en retrouve des troupeaux importants dans les pays comme le Kenya, le Botswana,
la Tanzanie, et dans une moindre mesure,
la Côte d’Ivoire, le Cameroun. Ce sont des herbivores qui doivent consommer beaucoup de nourriture (200 kg) et d’eau (150 l) par jour. Ils vivent en troupeaux dirigés par une femelle grande et âgée. Celle-ci « régente » la vie des autres membres du troupeau. Leur fécondation peut intervenir á tout moment de l’année, et, pendant sa gestation qui dure jusqu’à 21 mois, la femelle est couvée et protégée par le mâle, jusqu’à la naissance du petit. Les rapports de cohabitation entre les éléphants et les hommes sont plutôt tendus ; tandis que les premiers sont souvent responsables de destruction des cultures dans les champs, les hommes eux, les chassent pour consommer la viande et, accessoirement pour vendre leurs défenses d’ivoire qui servent comme trophées ou pour sculpter des objets ornementaux. 

Autre grand animal qui représente un symbole fort du continent africain, le lion. Lui aussi est présent dans plusieurs régions du continent. Plusieurs pays en ont d’ailleurs fait le symbole de leur nation. Les lions en Afrique vivent dans les régions semi-désertiques et les plaines boisées. Les pays d’Afrique australe (Botswana, Namibie, Afrique du sud) et de l’est (Kenya, Ethiopie) comptent encore des contingents intéressants de cet animal. Le lion est présenté comme un animal social qui vit en groupe (jusqu’à 30 parfois), avec les femelles qui chassent pour les petits et les mâles. Vu la dangerosité de l’animal, les contacts avec l’homme sont forcément très limités. 

Le lion est un animal fort, et depuis toujours, il a été le symbole de la puissance et du pouvoir en Afrique. Enfin, c’est un carnivore (environ 7 kg de viande par jour), comme du reste le léopard (ou panthère) et le guépard, le lycaon, le serval, autres félins carnivores qu’on retrouve en Afrique, et particulièrement dans des pays aux régions forestières. Le premier, réputé pour être le félin le plus intelligent, vit surtout dans les forêts d’Afrique du sud, et dans des pays comme le Kenya, le Nigeria et même le Bénin. Le lycaon, communément appelé aussi chien sauvage, ainsi que le serval, sont plus petits que les premiers cités. Leur corpulence ne dépasse pas les 20 kg, et on les trouve surtout dans les régions sémi-désertiques du continent. Sérieusement menacé d’extinction, le lycaon, qui ressemble beaucoup à l’hyène, vit aujourd’hui essentiellement dans les pays d’Afrique du sud. Et particulièrement au Botswana, dans la région de Moremi. L’hyène et le lycaon sont traqués par les chasseurs, car jugés responsables de la mort du bétail des fermes. Ces deux animaux vivent en bandes, pouvant atteindre le nombre de cent chez les lycaons. 

Pour le touriste qui va en Afrique, il existe d’autres types d’animaux spécifiques à ce continent ; comme l’hippopotame ou le rhinocéros. Ce sont deux gros pachydermes, herbivores qu’on peut voir dans les réserves et les parcs de certains pays d’Afrique (Mali, Kenya, Cameroun…). Ils vivent par troupeaux de dix à trente. Les rhinocéros (le blanc et le noir), se nourrissent des herbes et des feuilles des arbustes qu’ils coupent et broutent immédiatement. Les hippopotames quant à eux, c’est près des cours d’eau, des lacs et même de la mer qu’on les retrouve. De jour, ils vont en groupe brouter les herbes sur les berges aux alentours du cours d’eau dans lequel ils vivent. Par contre, de nuit, certains mâles se déplacent en solitaire pour pouvoir mieux s’approvisionner en nourriture. Tout le contraire des girafes, qui, bien que herbivores aussi, vivent toujours en groupe d’une dizaine d’éléments. La girafe est présente dans les endroits où il y a des grands arbres florissants. On en retrouve dans le centre et le sud de l’Afrique, principalement dans les lieux touristiques comme la région de Mombassa au Kenya, ou le nord du Cameroun. La girafe, telle qu’elle se présente aujourd’hui, est avec l’okapi, les deux derniers représentants de l’ordre des artiodactyles (animaux dont les sabots comportent un nombre pair de doigts). Ils seraient apparus en Afrique et en Europe il y a plus de 50 millions d’années. Ils sont porteurs de symboles très forts en Afrique, et leur voisinage avec les hommes est sans heurts. Car, les girafes ne sont pas des animaux offensifs. Comme les zèbres, autres herbivores au pelage tacheté en noir et blanc ; seuls quelques pays sur le continent abritent encore des groupes de zèbres. Il s’agit de l’Ethiopie, de l’Angola, de
la Namibie, de l’Afrique du sud et du Kenya, où, vit une espèce particulière appelée zèbre grévy. 

Sur le continent africain, il est aussi possible de voir plusieurs espèces de reptiles : des serpents (boas, vipères, couleuvres, pythons), des crocodiliens (crocodile, alligator, caïman, gavial). Si les premiers sont surtout dans les régions équatoriales du continent, privilégiant les forêts denses et les rivières sauvages, les deuxièmes, le crocodile notamment, se retrouvent surtout dans les abords du fleuve Nil (Burundi, Tanzanie, Soudan Egypte). Il n’y a aucune copinerie entre les hommes et ces espèces, qui peuvent parfois tuer plusieurs individus. En Afrique, les crocodiles seraient aussi anciens que les hommes, comme l’atteste la découverte récente dans le désert tchadien d’un squelette ancien de cet animal à côté de Toumai, un hominidé vieux de plus de 7 millions d’années. 

Pour terminer ce tour d’horizon des principales espèces animales en Afrique, citons également les oiseaux ; notamment les grands, à l’instar du vautour oricou, qu’on retrouve dans les pays du nord de l’Afrique, les gris d’Afrique, les éperviers et autres hiboux et chouettes, vivant particulièrement en Afrique centrale ; et enfin, l’autruche, le plus gros et grand des oiseaux, dont on peut encore voir quelques modèles dans les steppes arides et les savanes situées juste au dessus du Sahara. Les oiseaux sont l’espèce animale la plus nombreuse sur le continent. Des pays comme, l’Angola, le Kenya, le Congo, le Cameroun voient passer chaque année sur leur territoire, près de 1000 espèces différentes (source : www.oiseaux.net). Une telle présence suppose que l’harmonie est plutôt bonne ici entre hommes et animaux. 

Meilleurs Voeux 2009

1 janvier 2009

Ca y est. L’année 2008 est derrière nous. Et 2009 est déjà là. Pour 365 jours, elle nous tiendra compagnie, dans la galère comme dans la joie, pour le « meilleur » comme le « pire ». C’est  donc le moment de présenter les bons vœux; les meilleurs souhaits à tous et à toutes. 

Que dire d’autres qu’on ne vous ait déjà dits? Je suppose que tout le monde a du recevoir les vœux de Santé, de Bonheur, de Succès, de Richesse (eh oui!) et tout le reste. 

Permettez que j’y rajoute les souhaits de Paix (intérieure et extérieure) d’Amour, et que chacun et chacune soit, en cette année, plus solidaire, plus social, plus fraternel, plus généreux… 

En plus des vœux de vos proches, vous avez aussi reçu ceux de gens qui nous dirigent. Les politiques, du sommet de l’Etat au Maire de votre ville vous ont gratifié de leurs bons souhaits et de leurs bonnes promesses pour l’Année 2009. 

Mais, au delà de tout, les meilleurs vœux de « bonne année » sont ceux qu’on se formule pour soi-même. Car, qui de mieux que nous-mêmes pour savoir ce qu’on veut, ce qu’on espère, ce qu’on souhaite? Il nous appartient donc de prendre un moment de ce début d’année pour, en prière ou de quelque autre manière, s’adresser à soi-même les Meilleurs vœux possibles pour cette Année 2009. 

BONNE ANNEE A TOUS. 

 

 

La Guinée à la Une

28 décembre 2008

La Guinée est au devant de l’actualité en cette fin d’année. Et de quelle manière? Le président de la République Lansana Conté, 74 ans, dont 24 de  »règne », est mort lundi 22 Décembre dernier, des suites de « longue maladie ». Ce vieux général, grand tyran devant l’éternel est enfin parti. Enfin, parce que depuis quelques années déjà, on l’annonçait régulièrement mort, ou paralysé à vie. Mais l’homme, après de longs mois de silence, tel le phénix, renaissait de ses cendres et continuait d’appliquer son régime de terreur sur ce petit pays de l’Ouest africain. 

Un quart de siècle d’exactions donc. Plus de deux décennies de pouvoir sans partage, ou plutôt partagé avec les amis et la famille; le tout au grand dam des populations guinéennes, dont plus de la moitié vit sous le seuil de pauvreté selon la FAO. C’est donc un homme qui a littéralement pillé (le mot est faible) son pays qui disparaît ainsi. Et comme pour ne rien arranger, en confisquant le pouvoir si longtemps, en gérant son pays sans aucune concession, ni pour ses adversaires, n pour l’élite libre, il a brouillé toutes les cartes, détruit toute logique institutionnelle, anéantit toutes les possibilités de stabilité de la Guinée. Bref, il a présidé avec, en tête, l’idée que « Après moi, le CHAOS ». 

Et c’st ce qui semble se passer depuis sa disparition. Pendant trois jours, la Guinée s’est retrouvée sans tête exécutive. Car, ni les forces gouvernementales emmenées par le Premier Ministre et le Président de l’Assemblée, ni de l’autre côté les Militaires, ne sont parvenus à assurer, immédiatement après l’annonce de la mort de Conté, la continuité de l’exercice du pouvoir exécutif. Au bout de la confusion, un obscur groupe de militaires de second rang a saisi l’opportunité et, dans le désordre ambiant, s’est autoproclamé « Maître du pays ». En clair, un Coup d’Etat mené par une « Junte ». La composition de cette Junte peut prêter à sourire; en effet, leur chef simple chef de section, qui, par un tour de passe-passe, s’est réveillé Président de la République le 26 Décembre, après s’être couché la veille simple capitaine dans l’armée Guinéenne qui compte pourtant des centaines de soldats plus gradés (généraux, colonels…). 

Bref, cette dernière situation n’est que l’un des avatars d’une situation cauchemardesque dans laquelle Lansana Conté a conduit son pays. Car, en ce moment de « transition », personnes n’évoque la situation sanitaire du pays, miné par plusieurs épidémies (onchocercose, paludisme, Sida); pas plus que la situation économique, avec des voyants quasiment au rouge (travailleurs sans salaires depuis de nombreux mois, chômage des jeunes à un niveau record de plus de 70%), sans compter les tensions diplomatiques bien que faibles avec certains pays de la sous-région. 

Les guinéens, qui ont rendu « hommage » au vieux dictateur Vendredi 26 ne le regretteront pas beaucoup. Car, à son actif, il n’aura fait aucun cadeau à son peuple. Pas même celui d’une transition claire et cohérente. Jusqu’au bout, il les aura conduit, mieux dans une impasse, pire dans l’antichambre de l’enfer. Pour éviter de basculer complètement dans ce dernier lieu, Guinéens et Guinéennes devront se retrousser les manches dès à présent pour que leur pays, l’un des mieux doté en matières premières au monde (Bauxite notamment), (re)devienne un des moins pauvres de la planète. Un challenge qui va être ardu, au regard de la situation actuelle; mais, qu’il ne sera pas impossible de réaliser. L’année nouvelle qui s’annonce va en donner le ton, et les dirigeants qui seront désignés, la mesure. Bonne année 2009 aux Guinéens et Bon courage. 

 

 

France: Le temps de la diversité?

22 décembre 2008

 

Diversité, diversité et encore diversité. Depuis quelques semaines, ce mot est à la Une de l’actualité francaise. A la faveur de plusieurs évènements notamment, il a envahi les ondes des medias audio-visuels et les colonnes de la presse tout entière: 

C’est que les acteurs politiques, et le président Nicolas Sarkozy en tête s’en sont saisis de manière très officielle: Et un peu trop floklorique, de l’avis de beaucoup d’observateurs. On pourrait l’affirmer sans trop de risques: Pour l’instant, mon propos ici n’est pas d’étayer cette dernière hypothèse, mais plutôt de démontrer à travers quelques arguments que les arguments avancés ces derniers jours ne sont, ni une nouveauté, ni une chance pour les représentants de la  »Diversité francaise ». 

D’emblée, il faut dire que, chaque fois que les dirigeants politiques de ce pays (toutes tendances confondues) se réveillent en sursaut sur un sujet précis, comme cela a été le cas sur la question de la diversité ces derniers jours, c’est qu’ils sont, soit mal à l’aise, ou génés aux entournures, soit tout smplement qu’ils font semblant (?) de découvrir le sujet sur lequel ils s’expriment. Car, comment comprendre autrement la batterie de propositions et autres mesures pondue récemment pour « promouvoir » la diversité en France? Comment analyser et mettre en perspective ces mesures dans un contexte de crise augmenté au fait que aucune concertation n’a eu lieu avec les associations travaillant dans ce domaines (exceptées celles qui font de l’activisme zélé comme le CDR ou Africagora)? Comment enfin justifier que ce grand chantier s’ouvre dans une année dépourvue d’enjeux électoraux nationaux où se font souvent les grandes promesses et/ou les meilleures concessions? 

D’autre part, il faut aussi avoir à l’esprit que ce sujet est pris par un bout qui ne permettra pas au plus grand nombre de s’y reconnaître. Il s’agit de celui de la nomination à une haute fonction (Préfet, Sous-ministre, journaliste-présentateur), présentée comme le point d’aboutissement ultime de toute bonne carrière. En clair, pour réussir dans la vie, il faut se battre pour atteindre l’un de ces postes cités plus haut. Est-il légitime ou fondé de croire cela? Pourquoi devenir Préfet, ou sous-ministre, ou présentateur du 20h sur une chaîne de télé serait-il synonyme de réussir? Et meme si c’était le cas, en quoi, Mmes D. ou Y. ou M. N, membres de la « diversité », et qui auraient atteint l’une de ces fonctions auraient-ils réussi, et serviraient-ils de modèles aux autres membres (jeunes ou vieux) de la « diversité »? Une association de jeunes de banlieue ne déclarait-elle pas dernièrement dans une lettre ouverte publiée sur le net ceci: « M. le Président, nous ne voulons pas tous êtres ministres ou préfets ». Sera t-elle entendue? 

Enfin, a t-on, dans les déclarations publiques et les commentaires qui se sont succédés sur cette question, essayé de mettre en perspective la « Diversité » et l’immigration? Ou tout au moins, les aspects de ce dernier sujet les plus présents dans l’actualité comme la « traque » des sans-papiers, le durcissement des lois sur l’Asile et le Regroupement familial ou encore la situation dans les Centres de rétention comme à Mayotte? En d’autres termes, comment se persuader que les discours actuels sont des avancées pour les membres de la diversité, majoritairement issus de l’immigration (récente ou lointaine) alors que dans le même temps on déshumanise, traque, malmène de nombreux immigrants qui seront demain les membres de la Diversité? 

  

Ce sont donc là quelques idées simples qui permettent, à défaut de réduire à néant, relativiser les flonflons et autres discours lénifiants entendus, à Gauche et à Droite, chez les politiques comme chez les journalistes, sur le fait que le « Temps de la diversité » est arrivé. Un leurre. 

 

 

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