Noël: De la magie à la folie

17 décembre 2008

« La magie de Noël ». C’est l’une des expressions cultes consacrées à Noël. On l’entend beaucoup chez les nombreuses personnes qui désignent ainsi la frénésie festive qui entoure la période de Noël en particulier et des fêtes de fin d’année en général. 

Autrefois concept spirituel développé par les Religions (notamment catho) pour sublimer la naissance du Christ et sa venue parmi les hommes. « La Magie de Noël » c’était pour célébrer l’avènement de  »l’enfant Jésus » et tenter d’expliquer par cette expression, le mystère de sa naissance et ses différents symboles. En clair, c’était donc une expression, mieux un concept pour croyants, et particulièrement pour les enfants chrétiens. Seulement, comme la fête de Noël elle-même, cette expression a été détournée à d’autres fins, notamment commerciales et/ou mondaines. Et, dès lors, permet de justifier ou d’expliquer toutes les initiatives, même les plus farfelues, que les gens organisent à partir du mois de décembre. C’est le cas avec les décorations de Noël; celles qui se font à l’intérieur des maisons, mais aussi et surtout celles installées à l’extérieur.  

Dans ma petite ville d’Ozoir-la-Ferrière (département de Seine-et-Marne) par exemple, comme du reste dans beaucoup d’autres villes françaises, ce phénomène est particulièrement visible. D’abord en rappel, Ozoir est une ville presque de campagne située à une trentaine de km de Paris. 70% des habitations sont des maisons (pavillons ou résidences); il n y a pas de barres hlm gigantesques, et le logement social est en nombre très réduit, et, les rares qui existent sont vraiment confiné à la périphérie de la ville, près de la gare. Son architecture en maison donc, rend propice le phénomène de décorations de Noël à l’extérieur de la maison dont je parlais plus haut. 

Ainsi, de nombreux ozoiriens (les habitants d’Ozoir) ont donc décidé de décorer leurs maisons pendant ces fêtes de fin d’année. Question de vivre et perpétuer, à leur manière, cette « Magie de Noël ». Ces décos sont, pour certains, toutes simples, pour d’autres, très extravagantes. Dans les quartiers à fort logements sociaux comme la « cité » Anne Franck, ou en face de

la Gare SNCF, on remarque qu’il n y a pas ou alors très peu de décorations à l’extérieur des habitations (appartements pour la plupart). A peine entrevoit-on, sur un immeuble, quelques dessins ou alors des jeux lumineux installés discrètement sur les fenêtres. 

En revanche, dans les quartiers plus « pavillonnés » comme Armainvilliers, Clos-de-la-vigne, Archevêché ou encore
la Brèche aux loups, le décor est complètement différents. Et les décorations, plus (on va dire) ostentatoires aussi.  A commencer par
la Mairie elle-même, qui a tapissé le mur de son enceinte principale de petites lumières multiples. çà fait beau, certes. Mais çà sert à quoi? De même, notre mairie, comme toutes les mairies de France désormais a embelli les poteaux électriques de la ville d’autres jets lumineux bien chics mais dont on peut tout autant se demander l’utilité. 

Quand à certains locataires/propriétaires des maisons des quartiers que je citais plus haut, on en trouve qui ont juste installé un « Père Noël » à la fenêtre avec quelques boules sur la porte principale. D’autres quant à eux, par désir de nouveauté ou d’excentricité, ont, en plus des boules sur la porte, ont tapissé le mur de guirlandes, de même qu’ils en ont mis aussi dans la haie constituant la barrière, sans oublier un ou deux autres « Père Noël » installés soit sur une fenêtre, soit sur le toit. Et, summum de cette déco, les boîtes  »cadeaux » installées entre la petite barrière et l’entrée principale de la maison. 

Que révèle tout cela? Que signifie cette tendance voire cette propension à étaler ainsi ces décorations de Noël en dehors de chez soi? Quelques réponses. Je pense qu’elle illustre la conception exclusivement festive et même banale de Noël que beaucoup de citoyens ont désormais; conception fortement et essentiellement matérielle qui fait donc des éléments extérieurs, le seul ressort de la fête de la nativité. Agréger les signes extérieurs, les éléments du paraître, les produits de consommation, symbolisée ici par une décoration abondante et dispendieuse, voilà comment ils ont choisi de vivre et célébrer la « Magie de Noël ». 

Pourtant, est-ce si difficile, qu’à défaut d’être discret à l’extérieur, que les ozoiriens et d’autres encore ne remplissent de cadeaux et de décos que les intérieurs de leurs maisons? Est-ce impossible d’observer qu’en temps de crise, pareils signes devraient être, du moins discrets, du moins adaptés au contexte (par exemple exposés des « Père noël » moins ventripotents… non je rigole)? Songent-ils, la mairie en tête, à la facture énergétique de ces décorations, à l’heure où on ne parle que de précautions écologiques? Est-il impossible de restaurer Noël dans sa vocation de fête des enfants, de la solidarité, de l’humilité et du partage? Enfin est-il possible de redonner à Noël son caractère de « Magie » plutôt que de « Folie »? 

   

 

 

Vu à la télé

13 décembre 2008

 

D’abord une question; avez-vous regardé l’édition du 10 décembre de l’émission C dans l’air sur France5? Si vous ne l’avez pas fait, séance de rattrapage via ce lien. http://www.france5.fr/c-dans-l-air/index-fr.php?page=resume&id_rubrique=1038 

Le sujet abordé va certainement en intéresser plus d’un. Pour aller vite, il était question de la « bataille de la garde de(s) enfant(s) » dans les couples séparés, et notamment quand ceux-ci sont de nationalités différentes, ou même tout simplement quand ils vivent dans des pays différents. Bien entendu, l’émission ne parlait pas des cas où çà se passe bien, mais plutôt des quelques cas hyper médiatisés de conflits durs entre parents au sujets des enfants. 

Pour parcourir le sujet, un militant associatif présenté comme Président de « SOS papa » (ne riez pas!), une pédopsychiatre, un avocat spécialisé dans ce genre de dossier, et une dame invitée pour apporter son témoignage sur ce genre de situation, car elle l’a elle-même vécue. Cette dame n’est autre que Nathalie Gettliffe. 

Beaucoup doivent se souvenir d’elle, car elle a défrayé la chronique il y a deux ans par son arrestation et sa condamnation au Canada. Elle était accusée de substitution d’enfants (les siens) par son ancien mari canadien. L’affaire avait fait grand bruit, mobilisant médias, politiques, diplomatie… Car, facteur émouvant en plus, elle s’était retrouvé derrière avec un nourrisson d’Un an, et, en plus, avait accouché en prison de son dernier bébé. Seuls ses deux plus grands enfants âgés de 13 et 11 ans à l’époque des faits n’étaient donc pas avec elle. Ils avaient été renvoyés à leur père, canadien, par une décision de justice canadienne, confirmée par la justice française. Pour en savoir plus sur son histoire, allez vers le lien suivant (http://fr.wikipedia.org/wiki/Nathalie_Gettliffe

Lors de l’émission d’hier, elle a livré une bien triste « copie ». Toutes ses interventions étaient empreintes d’émotion (feintes ou réelles) à la limite de la puérilité. Des pleurs et des larmes pour ponctuer toute prise de parole. Des propos accusateurs en guise d’arguments, avec en toile de fond, la théorie du complot contre elle. Bref, une « prestation » décevante pour une femme dont l’expérience réelle de ce genre de situation, et surtout le statut d’universitaire (elle est titulaire d’un doctorat et enseigne dans une université de Bordeaux) auraient exigé mieux. Surtout dans une émission comme C dans l’air qui brille tous les jours par le sérieux et la compétence des intervenants invités à débattre. Mme Gettliffe a sans doute cru qu’elle était dans les talk-shows télévisuels comme chez Fogiel (On ne peut pas plaire à tout le monde), Ardisson (Tout le monde en parle) ou encore chez Mireille Dumas (Vie privée, Vie publique) ou chez Jean-Luc Delarue et ses émissions confessions-émotions (Ca se discute, Toute une histoire). 

Mis à part ce cas, le reste de l’émission était plutôt assez satisfaisante. Les autres intervenants ont tous reconnu que beaucoup d’enfants se retrouvent aujourd’hui  »tiraillés » dans le cadre des séparations de couples binationaux; parce que les couples de ce type existent de plus en plus, parce que aussi, pour des raisons professionnelles, familiales et surtout religieuses, ils sont souvent amenés à se séparer, parce qu’enfin, quand ils se séparent, ils s’éloignent également. 

Et c’est cet éloignement qui, surtout quand il y a eu des enfants, rend les choses difficiles. La garde alternée, qui régit souvent la vie des enfants de couples vivant dans le même pays, n’étant pas trop possible dans ces cas (par exemple lorsqu’un des conjoint vit de l’autre côté de
la Méditerranée où Outre-Atlantique). Du coup, comme l’expliquait l’avocat présent sur le plateau, la possibilité de voir un seul parent vivre avec l’enfant est donc très grande dans ces cas. Mais cette possibilité crée aussi des effets pervers, car, l’autre parent (celui qui n’a pas obtenu la garde, où qui est parti vivre dans son pays d’origine) est souvent tenté, en l’absence de décision de justice en sa faveur, de « récupérer » l’enfant. Dès lors, il procède donc par enlèvement, refus de restitution… Tout ceci souvent en utilisant la force (rapt), la ruse, mais aussi et surtout le mensonge, la simulation (comme ce père de Rouen qui a mis en scène la disparition de ses filles adolescentes parce qu’elles devaient retourner en Italie auprès de leur mère). 

Au final, l’émission d’Yves Calvi n’aura pas réussi à elle-seule à décortiquer et rendre plus compréhensible tout ce sujet. Mais, on y est ressorti un peu plus renseigné qu’avant de la visionner. Avec pour principale information que les « batailles pour la garde des enfants », tant dans les couples binationaux que dans les couples du même pays, n’existent et ne perdurent que quand il y a conflit. Chaque fois que le dialogue prévaut entre les adultes, les enfants ne sont pas querellés. Leur éducation est plus stable, leur avenir, sans doute, plus radieux aussi. 

 

 

LE CAMEROUN A L’HONNEUR A NOISIEL

8 décembre 2008

Le Cameroun à Noisiel. Plus de 6000 km séparent notre pays de cette petite ville française de 20 000 habitants, située à 20km de Paris dans le département de Seine-et-Marne. Pourtant, là-bas, on a le Cameroun à cœur. Du moins ces temps-ci et pendant un mois. En effet,
la Maison des jeunes et de la culture (MJC – MPT) de cette ville fait arrêt dans notre pays. Depuis le 14 novembre, cette structure Socio-culturelle organise plusieurs activités diverses sur notre pays. Au programme, des expositions, des témoignages de Camerounais vivant à Noisiel ou de Noisiéliens ayant visité ou découvert le Cameroun. Mais aussi des séances de projections de films, théâtre et musique camerounaise. Sans oublier les tables-rondes ateliers sur la société camerounaise, et des sorties dans des musées pour découvrir l’art de notre pays. 

Depuis le début donc, l’évènement est très couru. Les différents ateliers drainent un nombre important de personnes, curieux et personnes avisées, venus découvrir les différentes facettes de ce pays d’Afrique centrale. Car, si le Cameroun est à l’honneur ici, c’est aussi l’Afrique qui l’est, dans le sens où, les organisateurs, et les visiteurs le perçoivent ainsi. Tant mieux, car, le Cameroun, dit-on, est « Une Afrique en miniature ». 

En prélude à cet évènement, une brochure de présentation a été publiée. Elle présente quelques témoignages de camerounais de Noisiel, mis en scène avec photos et textes. Ce projet entre dans le cadre du programme « D’une culture à l’autre », programme pilote mis en place en France pour permettre aux villes de banlieues, à forte densité démographique étrangère, de faire renouer leurs populations avec les cultures étrangères. 

Le but de cette grande manifestation, était de promouvoir la culture camerounaise dans cette ville et dans la région du Val Maubuée dans laquelle elle se trouve. Pari presque réussi à quelques jours de la fin de l’évènement. Ainsi, il a été abordé des thèmes comme la place de la femme dans la société camerounaise, la diaspora et ses liens avec le pays, l’art, la littérature, la cuisine… Les différents ateliers organisés à cet effet ont été animés ou ont vu la participation des noms bien connus au Cameroun Marie Sabal-Lecco, la fille de l’ancien haut dignitaire Félix Sabal-Lecco ; l’homme politique d’opposition Célestin Djamen, pour des témoignages sur l’histoire et l’actualité du pays. Mais aussi les artistes-musiciens Jacques Djeyim et Ashanti Kotoko qu’on a connu avec des tubes à succès dans les années 70 et 80, et qui s’est reconverti aujourd’hui comme conteur. 

Le mois du Cameroun à Noisiel est organisé dans le cadre du projet « D’Une Culture à l’Autre », mis en place par le ministère français de
la Culture, pour permettre à des structures socioculturelles comme les Centres Sociaux et les Maisons de jeunes de faire découvrir aux populations des villes françaises les cultures venues d’ailleurs. A Noisiel, notre pays succède ainsi aux Comores. 

 

La Trahison du Parti socialiste français

1 décembre 2008

C’est une gifle. Un mauvais coup porté à beaucoup d’admirateurs de la scène politique française, et notamment de l’état de la démocratie dans ce pays en général et dans ses partis politiques en particulier. La tragi-comédie ridicule et idiote (j’arrête là pour les qualificatifs) que nous a servie le Parti socialiste français il y a quelques jours, à la faveur de son Congrès tenu à Reims, a déçu (le mot est faible) beaucoup de personnes, adhérentes, sympathisantes ou non de ce parti. Quand ils se livraient en spectacle pitoyable, les dirigeants et militants socialistes avaient-ils idée du tort qu’ils causaient à leurs admirateurs? Avaient-ils en esprit que, ailleurs, là où la démocratie est un luxe, ils sapaient les efforts de milliers de personnes habitués à les présenter en exemple pour justifier leurs combats? Non, assurément. 

D’abord un rappel. Tous ceux qui ont suivi l’actualité politique française durant les deux dernières semaines ont  du observer que le congrès de Reims avait été un désastre pour l’image du Parti socialiste dans l’opinion nationale, mais aussi au-delà des frontières hexagonales. En Afrique notamment, des milliers de personnes (militants des droits de l’homme, membres des partis « d’opposition », bref, le petit peuple qui aspire au changement) ont vu dans l’attitude autodestructrice des socialistes à Reims une Trahison. Une trahison de leur cause, eux qui se battent au quotidien contre des potentats assis au pouvoir ad vitam aeternam, refusant par tous les moyens des élections claires et transparentes. 

« Quand nos dirigeants entendront que, en France aussi, il y a de la tricherie, du bourrage d’urnes, de la manipulation, ils se diront qu’ils ne sont pas les seuls à le faire » m’écrivait ainsi un ami qui vit sur le continent en début de semaine dernière, en réaction à la situation du PS et ses conséquences dans son pays. Et, de ce fait, déduit-il, ces dirigeants ont déjà l’argumentaire tout trouvé pour justifier les prochaines mascarades électorales: « Nous n’avons pas de leçon de démocratie à recevoir, quand on voit ce qui se passe en France avec l’exemple du PS ». En plus, poursuivait-il, « on a l’impression que dans ce parti, les principaux leaders se battent juste pour leur pouvoir personnel, comme des gens qui ont faim ». 

Au départ, le PS se voulait un parti internationaliste. Le rapport au monde était l’un des thèmes chers à ce parti. Avec le temps, sans doute secoué par les nombreuses défaites à l’élection suprême, ce parti s’est replié sur lui-même. Se coupant de sa base intérieure (les ouvriers, les profs, les couches défavorisées ». Mais aussi, il a tourné le dos à ceux qui l’admiraient dans le monde. En Afrique notamment comme on vient de le voir. En clair, une trahison des ses soutiens nationaux et internationaux. 

Pour la trahison sur le plan national, le Ps a déjà payé, notamment en 2002 où Jospin devancé par Jean-Marie Le Pen. Cette sanction avait provoqué une belle déflagration dont les répercussions se font encore sentir aujourd’hui. Pour la trahison à l’international, on ne sait pas encore quelles formes, quelle puissance, quelles répercussions elles auront. 

 

 

Avantages et Inconvénients de la nomination de Pierre Ngahane

27 novembre 2008

 

Dans un article précédent, nous parlions de la nomination de Pierre Ngahane comme Premier Préfet noir d’origine africaine en France. En effet, cet universitaire a été nommé en Conseil des ministres du 12 novembre à Digne-les-Bains, dans les Alpes-de-Haute-Provence. Cette nomination a été accueillie par le principal intéressé avec beaucoup d’enthousiasme et de joie. De même, amis, familles et certaines associations se sont également émues positivement de cette promotion. Même dans son pays d’origine le Cameroun, des responsables politiques de premier plan, et des associations diverses l’ont saluée. En revanche. Pas une critique ou une réserve n’a été émise à ce sujet.  

Est-ce donc à dire que la nomination de Pierre Ngahane ne présente t-elle que des avantages? Ne se peut-il pas que ce soit un beau cadeau empoisonné? Oui et non, certainement. 

Sur les points avantageux de cette nomination, tout a été dit pratiquement. Je n’y reviendrais pas, si ce n’est pour dire que, comme beaucoup, je suis en admiration devant le parcours exceptionnel de cet homme. Son intelligence, sa réussite académique, ses compétences professionnelles, son dévouement aux nombreuses missions associatives et universitaires qu’il s’est assigné; ce sont-là autant de leçons données à tous les jeunes en général, mais aussi et surtout aux jeunes issus de l’immigration. C’est à eux en premier lieu que sa promotion doit parler, comme un écho puissant et retentissant du slogan  »le travail paie ». C’est donc par sa force de travail que Pierre Ngahane a réussi à se hisser à ce poste.  

Mais il a aussi bénéficié d’une situation exceptionnelle tant à l’intérieur de
la France qu’au niveau international. Depuis son élection; Nicolas Sarkozy cherche des symboles pour promouvoir son action, et, laisser une trace de son passage à l’Elysée. Dans le rôle du « français issu de l’immigration qui a réussi », Pierre Ngahane avait donc les habits de la fonction.  

Seulement, devenu préfet, M. Ngahane doit maintenant faire ses preuves. Il doit par exemple se montrer solidaire de la politique du gouvernement en matière de « lutte contre l’immigration ». En cela, lui l’ancien immigré qui a du, à un moment ou un autre, su bénéficier des mesures avantageuses d’une loi migratoire, doit maintenant pouvoir faire appliquer celles qui se votent depuis un certain temps, et dont on ne peut pas dire qu’elles soient toutes justes. Aussi, il doit gérer les dossiers politiques lors des élections en restant impartial… 

Il ne faut pas oublier aussi ce qu’il doit ou représente désormais pour de nombreux autres jeunes français d’origine africaine, et même aussi, pour de nombreux africains qui aimeraient suivre son exemple. S’il échoue dans sa mission, comment le percevront-ils? L’élite afro-française qui attend des places au portillon du pouvoir se remettra t-elle d’un échec de Ngahane? Il faut espérer que non. 

Nous lui souhaitons donc bon courage dans sa mission. 

 

 

RDC: Un pays en enfer

24 novembre 2008

L’histoire se répète en RDC. Une nouvelle guerre, ou plutôt un nouvel épisode de la sale guerre qui sévit dans ce pays depuis le milieu des années 90 a éclaté le mois dernier. Pour l’heure, les chiffres qui nous parviennent de cette région sont absolument terrifiants. En effet, on parle de centaines de milliers de déplacés, et, excusez du peu, « entre 45 000 et 50 000 morts » rien que dans la région du Kivu, zone où sont concentrés les combats en ce moment. Au rang des victimes, on compte surtout les femmes et les enfants; aussi les personnes vulnérables et les civils sans armes sont les plus exposées. 

La lecture de ces chiffres, on conviendra, donne le tournis et le malaise quant à leur gravité. Mais ce qui est encore plus dramatique, c’est la lecture historique de ce conflit; ses raisons, ses causes et, à court et moyen terme, ses conséquences pour le pays, la sous-région et le continent même. Il faudrait toute une thèse pour développer tout çà, c’est vrai. Mais, puisque c’est un sujet urgent, intéressant, voici quelques réflexions à propos. 

Quand en 1997, Laurent Désiré Kabila a chassé le Maréchal-Dictateur Mobutu du pouvoir, il a mis fin à plus de 30 ans de terreur, de pillage et de corruption que l’ancien « Homme-léopard » symbolisait avec son équipe (famille, clan…). Mais, ce qu’on n’avait pas assez dit à l’arrivée du gros Kabila, c’est que sa victoire sur le Mobutisme consacrait aussi la fin de la (pseudo?)Stabilité observée à peu près jusque là dans ce pays et dans la région. 

Car en effet, après sa prise de pouvoir en 1965, Joseph-Désiré Mobutu est parvenu à se maintenir pendant trois décennies à la tête de cet Etat grand comme 3 fois
la France et 80 fois
la Belgique (son ancienne puissance coloniale). On pourra s’émouvoir sur les moyens qu’il utilisa pour parvenir à ce record de longévité à la tête de cet Etat. Mais, on ne pourra pas contester longtemps le fait que, pendant ce temps-là, le pays était administré en totalité et, hors quelques mouvements d’humeur, les sécessions ou guerres civiles étaient rares. Et ce n’est pas mince comme exploit. 

Un exploit d’autant plus important que
la RDC est un pays immense, présentant toutes les caractéristiques d’une maison ingouvernable. Qu’on se représente bien l’affaire: 2,4 millions de km2, 65 millions d’habitants. A elle seule, Kinshasa compte plus de 6 millions d’habitants. De fait,
la RDC c’est deux pays dans un Etat: Kinshasa et le reste du pays. La capitale Kinshasa n’est pas située au cœur du pays (Centre) mais à l’extrême Est, à la frontière avec le Congo. Kisangani et Lubumbashi, respectivement 3e et 2e ville du pays, sont distantes de la capitale d’au moins 2000 km, sans avoir de voie terrestre ni ferroviaire pouvant les relier. De même, Bukavu et Goma, la capitale du Nord-Kivu, principal lieu d’affrontements entre Rebelles et Loyalistes ces derniers jours, est également très éloignée de Kinshasa. 

Avec une telle configuration, il n’est donc pas surprenant que des mouvements de rebellions de créent un peu partout sur le territoire. La capitale étant loin des principales grandes villes et des principaux lieux de richesse, le pays étant mal administré, les populations vivant pour la grande majorité dans une extrême pauvreté, tous les ingrédients sont donc réunis pour que le pays soit une pétaudière. Ou pire, un enfer. 

Et d’enfer,
la RDC l’est. Là-bas, la débâcle est économique, politique, sociale et même morale. Sur le plan économique, le pays figure est toujours l’un des plus pauvres de la planète. Et pourtant, il avait (a?) l’un des sous-sol les plus riche au monde. Sur le plan politique, les nombreuses guerres survenues depuis plus d’une décennie font peser sur le pays une ambiance d’état de siège permanent, agrémenté par le fait que, dans la sous-région, les bruits de bottes et de chars sont également légion. Outre cela, la querelle du leadership dans la classe politique de la génération post-indépendance n’est pas résolue. Et, des personnalités politiques actuelles, personne n’arrive vraiment à se dégager. 

Sur le plan social et moral, une chose montre bien l’extrême difficulté dans laquelle se trouve le pays. Les congolais se sont refugiés en masse dans la religion, créant çà et là des Eglises réveillées aux doctrines et discours apocalyptiques, sans oublier les traditionnelles pratiques occultes. Aussi, le pays connaît une vraie saignée de ses ressortissants qui, en masse, partent vivre ailleurs. Notamment en Afrique du sud, en Europe aussi. S’ils prient beaucoup, ils ne sont forcément pas plus généreux ou plus solidaires. Bien au contraire, ils rivalisent même d’adresse pour se gruger entre-eux. Les riches (ceux qui ont accès à la fortune de l’Etat) s’enrichissent encore un peu plus tous les jours. Les pauvres, en nombre très importants, s’appauvrissent d’autant plus. Deux mondes existent ainsi que ne réunissent même plus l’amour d’être congolais. 

Eu égard à ce tableau, on comprend bien pourquoi, d’après des chiffres des associations humanitaires,
la RDC est ces dernières années, le pays où la guerre et ses corolaires ont fait le plus de morts. Soit 4 à 5 millions de personnes depuis 1997. On est là sur les bases d’une CATASTROPHE. L’offensive lancée ces dernières semaines par le Général Laurent Nkunda et sa rébellion (appuyé par ses amis Rwandais) ne va qu’envenimer les choses. Et, il est à craindre que, dans les prochains mois, ces chiffres n’explosent encore un peu plus. Car, vu la volonté affichée par ce chef de guerre de renverser le pouvoir en place, vu l’inefficacité de l’armée gouvernementale (dont certains éléments désertent même pour rejoindre les rangs de la rébellion), vu la complicité des pays de la sous-région et du continent qui ne font rien pour aider cet Etat, vu l’incurie et l’inaction des organisations internationales, et surtout de l’Onu qui a dans ce pays une force d’intervention (
la Monuc) qui justement…n’intervient pas contre les belligérants. On pourrait citer à l’ envi le nombre de responsabilités engagées dans ce conflit. Mais on n’arriverait pas à dégager une idée force. C’est que, de nos jours,
la RDC est bel et bien un pays en enfer. 

 

 

Un Préfet noir en France: entre symbôle et non-évènement

15 novembre 2008

C’est une première en France. Un originaire d’Afrique noire a été nommé préfet d’un département. Pierre NGahane, puisqu’il s’agit de lui a été nommé préfet des Alpes-de-Haute-Provence mercredi 12 Novembre en conseil des ministres. C’est un économiste et universitaire chevronné, d’origine camerounaise qui accède ainsi à une responsabilité prestigieuse. Ceci dans un contexte bien particulier. 

En effet, l’actualité internationale est largement dominée en ce moment par l’élection de Barack Obama à la présidence des USA. Cette élection, la première d’un noir dans une grande démocratie (qui plus est la première puissance du monde) a été largement commentée et décryptée. L’une des analyses justement de cette élection, c’était de démontrer qu’elle fera « bouger les lignes » dans les autres Grandes nations qui, à ce jour, n’ont pas permis l’éclosion politique d’un noir dans leur pays. En France notamment, malgré l’apport considérable de ceux qu’on appelle ici « les minorités visibles » peu ou pas de place leur est accordée sur l’échiquier politique de premier plan. 

Même si on accordera que, avec l’élection de Nicolas Sarkozy, quelques signes ont été envoyés aux enfants de
la République issus de l’immigration à travers la « promotion » des Rachida Dati et autres Rama Yade et Fadela Amara au gouvernement. Et encore que… (J’y reviendrais dans un autre commentaire),
la France est encore loin, très loin même de la promotion des ses enfants originaires d’Afrique. En effet, combien de députés à l’Assemblée nationale? Combien de sénateurs? Combien de maires de villes moyennes ou grandes (même dans les villes de banlieue qu’on dit « remplis » d’africains »)? La réponse est simple: AUCUNE. L’Amérique, pourtant profondément raciste, esclavagiste, discriminante à souhait, vient pourtant d’envoyer un Noir à
la Maison Blanche. 

Et du coup,
la France notamment se devait de réagir. C’est dans ce contexte donc qu’est apparue la nomination de Pierre Ngahane. On a beau nous expliquer qu’elle n’a pas été dictée par l’élection d’Obama, on se demande pourquoi elle n’est pas intervenue plus tôt. Qu’importe. C’est une chose de faite, une bonne chose même. Un symbole pour le pays, pour une communauté, pour une génération. C’est aussi la preuve que, dans ce pays, quand la volonté politique veut rendre palpable l’un des piliers de
la République qu’est l’Egalité, elle le peut. Et en cela, il n’y avait pas de raison qu’on ne puisse pas trouver dans le corps préfectoral un originaire d’Afrique noir, alors même que cette « communauté » représente aujourd’hui un pourcentage non négligeable de
la République. C’est désormais fait avec Ngahane. 

Mais, si cette nomination doit être saluée comme, d’une part, le résultat d’un parcours brillant (celui de M. Ngahane), et d’autre part, l’action volontariste d’un homme, (le président Sarkozy), il ne faut pas omettre de dire qu’elle reste un phénomène marginal, si ce n’est même dénué de sens. En clair, la nomination de M. Ngahane est un non-évènement. Non évènement parce que, de quelques manières que ce soit, elle ne fait manger du pain qu’à lui-même et à ses proches, et pas aux millions de noirs de France qui sont au chômage (dont certains sont bardés de diplômes). Non-évènement encore parce que, au fond, qu’est-ce qu’un préfet en France pour que sa nomination soit présentée comme une « révolution » (qui se souvient d’Aïssa Dermouche)? Non évènement enfin parce qu’elle ne procède que de la volonté d’un homme, Nicolas Sarkozy, fut-il président de
la République, plutôt que la volonté du peuple. Car, dans un pays qui a érigé le Suffrage universel comme sacré, comment comprendre que l’émergence de compétences issues de « minorités visibles » (comme c’est le cas avec Ngahane, mais avant aussi avec Dati, Yade, Amara) continuent d’être le fait du prince? Comment se faire à l’idée que la promotion des Noirs et autres Arabes et Asiatiques ne soit fondée que sur la « Logique de l’octroi » pour reprendre une expression du Pr Zaki Laïdi? Comment envisager aussi qu’à l’avenir, pas un, pas deux, mais des centaines, des milliers de français d’origine africaine se présenteront aux élections, pour le compte de grands partis de gouvernement, non plus en fin de liste ou dans des circonscriptions ingagnables? Comment imaginer, in fine, que
la France, à l’exemple des USA, se choisira un président issu de sa frange sombre (les Noirs)? 

C’est à ce moment-là, mais à ce moment-là seulement que, la nomination de M. Ngahane ou de tout autre personne du genre aura un vrai sens. Car, elle pourra être comprise que l’élément fondateur d’un vaste mouvement dont l’aboutissement sera l’élection d’un citoyen français d’origine africaine à l’Elysée. Un rêve ou un défi?  

 

 

Les fous d’Obama

13 novembre 2008

La victoire d’Obama à la présidentielle américaine est entrain de bouleversé le monde. Si certains la prennent, ni plus ni moins, comme l’évènement politique majeur de ce début de 21e siècle (on peut en discuter), d’autres ont choisi de voir dans cette élection une manifestation divine. Rien que çà. Et, dans ce dernier registre, les effets de cette approche sont plutôt atypiques. Comme cette histoire que j’ai vécue il y a trois jours. 

Mardi, jour férié, en fin d’après midi, je suis dans un train qui m’amène de ma banlieue à Paris. Dans mon wagon, il y a peu de personnes. A un arrêt intermédiaire, un jeune homme noir monte dans le train et nous rejoint dans notre voiture. Malgré les nombreuses places assises non occupées, il reste debout, l’air soucieux. La trentaine bien portant, il a un sac en bandoulière rempli, sans doute, de livres, à en croire sa forme. Il préfère rester debout malgré les nombreuses chaises vides. Après le buzzer de fermeture de portes et le départ du train, il s’avance au milieu du wagon et attaque: « excusez-moi mesdames messieurs de vous dérangez pendant votre trajet ». A l’écoute de cette première phrase, je me dis qu’il s’agit d’un de ces mendiants qui investissent souvent les trains pour faire l’aumône. Que non. 

L’homme en question est un « born again » tendance Obama. J’en connaissais des allumés en tout genre, mais de Après sa phrase initiale de politesse, l’homme poursuit avec un accent chantant : « Un ami m’a dit que nous avons remporté la victoire. Barack Obama a gagné. Obama notre président, Obama notre sauveur ». A ce moment, j’ai commencé à cerner l’histoire. Car, sans s’interrompre, il a « prêché » ainsi pendant 3 minutes sa bonne parole, mettant au centre de son discours Jésus et Obama, qui doivent certainement voisiner dans sa tête. Comme dans la tête de nombreuses personnes qui, ces derniers jours, portent au pinacle le futur occupant de
la Maison Blanche, en lui tressant des lauriers que seul un être surnaturel ou transcendantal peut avoir. 

Plus « soft », mais tout aussi baroque est l’initiative de certains africains qui ont décidé le week-end dernier d’organiser çà et là en région parisienne, pour « fêter la victoire de Barack Obama », des soirées festives, des séances de prières, et même des rencontres sportives. Bref, des actions d’encouragement et de soutien qui frise bien l’idolâtrie. Or, habituellement, un individu est adulé pour ses œuvres, ses réalisations, son parcours de gestion et/ou de direction. M. Obama est sans doute l’un des rares personnages à être une Légende avant même d’avoir vécu. Bien lui en prenne. Il faut juste espérer que, dans mois ou années à venir,
la Légende, le mythe, ou encore le « sauveur » même, comme le pensait le jeune homme du train, ne déçoive pas ses adorateurs. Et que le héros ne soit pas, par l’absence de résultat à la mission à laquelle il a été élu, un imposteur.  

 

 

La victoire d’Obama, ou la (énième) défaite des femmes en politique?

12 novembre 2008

Dans l’euphorie « obamaniaque » actuelle, a t’on pensé qu’Hilary Clinton aurait pu être à la place du nouvel élu? C’est-à-dire qu’elle serait le prochain Président (ou Présidente?) des USA?
La Première femme à entrer à
la Maison Blanche dans la tenue de « Commandant en chef »? La première femme…  

Non, Personne n’y a pensé. Ou plutôt, ceux qui le pensent, évitent de se faire entendre. Pour ne pas gâcher la fête à Obama? Ou alors pour ne pas mettre tout le monde face à cette évidence? Les deux certainement. Et même plus. Car, (re)évoquer Hilary Clinton en ces jours d’Obamaïsme triomphant, c’est, du moins, une blague de mauvais goût, sinon l’idée qu’on est un mauvais perdant, anti-Obama primaire. Pourtant, il n’en est rien. L’élection d’Obama, qui implique en amont la défaite de Mme Clinton, est à mon sens une nouvelle preuve du fait que, une femme, même compétente et expérimentée, n’est pas sûre d’être élue à la tête d’un pays figurant parmi les grandes puissances mondiales.   

D’abord un rappel. Il me semble important de souligner que, pour cette élection américaine, seul le candidat démocrate pouvait gagner. Après deux mandats de George Bush, et le coup de génie qu’il a eu de faire détester son pays à l’international et son bord politique au plan intérieur, John Mc Cain (ou même tout autre candidat Républicain) aurait été battu, quelle que soit sa campagne. Même si on peut considérer que l’Amérique, avec ses valeurs de puritanisme et de libéralisme, penche davantage à Droite (donc Conservateur, donc Républicain), les Démocrates étaient partis dans cette campagne 2008 avec beaucoup d’atouts et une bonne longueur d’avance. Leur victoire lors du renouvellement du Congrès en 2006 qui avait vu Nancy Pelosi arriver au perchoir de cette chambre en était la meilleure preuve.   

Ceci montre donc que l’élection du futur président américain se jouait lors de la campagne de désignation au sein du Parti Démocrate. Celle-ci a mis aux prises, au début, plusieurs candidats, pour se résumer à la fin à un mano à mano entre Barack Obama et Hilary Clinton. Les deux étaient des « marginaux ». Le premier parce qu’il est Noir; elle, parce qu’elle est une Femme. Et dans cette bataille des marginaux les américains ont choisi Obama.  

Dès lors, il convient de se poser les questions suivantes: les Electeurs et Electrices des nations riches et démocratiques (Usa, France, Italie, Espagne, Japon…) ne seraient donc t-ils pas prêts à être dirigés par un être en jupon? Les « Vieilles démocraties » auraient-elles du mal à s’offrir le « privilège » d’une femme Chef de l’Etat? Plus généralement, les femmes seraient-elles Inaptes au commandement suprême dans les grands pays? Il faut croire que non.  

Car, exception faite d’Angela Merkel (et encore) en Allemagne, aucune femme ne préside aux destinées d’une des plus grandes puissances mondiales. Et quand on sait dans quelles conditions a été élue
la Chancelière allemande en février 2005, il y a de quoi relativiser sur sa place dans cette catégorie. En France, dans une autre « bataille des marginaux » en 2007, Ségolène Royal s’est cassé les dents dans l’exercice contre Nicolas Sarkozy. Les déboires de Ioulia Timochenko en Ukraine ne sont plus à démontrer. Ailleurs dans le monde, certaines femmes qui sont aux affaires ont un bilan contrastées: Helen Johnson Sirleaf, première femme africaine élue présidente au suffrage universel, dirige un pays (
la Sierra Léone), dirige un pays sous perfusion des Institutions de Brettons Wood, Cristina Kirchner n’est arrivée à la tête de l’Argentine que grâce au bon bilan de son mari qui l’a précédée à la tête de ce pays. Et que dire de Michelle Bachelet, élue au Chili sous les vivats socialistes et qui, aujourd’hui est engluée dans des difficultés qui font dire aux observateurs qu’elle n’est ni mieux, ni pire que ses prédécesseurs hommes? Ailleurs dans le monde, une candidature sérieuse d’une femme à la fonction suprême n’est même pas à envisager. Notamment en Afrique francophone dans les pays arabes du Maghreb ou du Moyen Orient.  

Au regard de ce qui précède donc, la victoire de Barack Obama est donc, in fine, un nouveau revers pour les femmes. Car, en plus des éléments sus-mentionnés, il avait aussi en face de lui, Sarah Palin, une jeune femme choisie comme colistière de son adversaire, sensée entre autre le rivaliser sur le terrain de la « marginalité ». Mais, là aussi, il est sorti vainqueur. Au grand dam des dames, qui, encore une fois, devront passer leur tour. Au regret aussi de ceux qui, comme Marie-Anne Paveau souhaite qu’on passe du féminisme à la « Clitocratie »[1], ou le système politique tenue et gérée par le les femmes (symbolisées ici par le clitoris). Car, expliquent les défenseures de ce système, « il est temps de passer du féminisme militant des années soixante à nos jours, à une révolution totale qui mettrait les femmes aux premiers rôles administratifs et politiques ». Ceci, en référence aux situations d’échecs des femmes candidates-présidentes que nous venons de souligner, restera longtemps encore, un voeu pieu? Un projet (ir)réalisable? 

  



[1] Sur ce thème, lire Marie-Anne Paveau, La langue française. Passions et polémiques, avec Laurence Rosier, Paris, Vuibert, 2008, 380 p. 

LA VICTOIRE D’OBAMA: un cadeau de Noël avant l’heure

5 novembre 2008

C’est l’évènement planétaire de ce jour. Et sans doute des jours à venir. Barack Obama a remporté l’élection présidentielle américaine et devient ainsi le 44e président des USA. Jamais avant, Election américaine n’avait suscité autant d’enthousiasme, tant à l’intérieur du pays, que dans le monde entier. Ceci, en grande partie à cause ou grâce à Obama. Sa personnalité, digne d’une star d’Hollywood a transformé cette présidentielle (d’abord la campagne interne des démocrates, puis la campagne nationale) en long conte de fées. Le conte s’est bien achevé. Pour lui, pour ses camarades démocrates, pour ses nombreux sympathisants… 

« OBama Président » donc. C’est l’expression qui sera à la une des principaux quotidiens du monde entier ce matin. Dans les chaînes de radio et télé, l’heure est aussi à l’obamania depuis que les médias américains ont donné l’estimation presque définitive de sa victoire. On aura donc Obama à toutes les sauces, dans tous les cadres, et à chaque instant de la journée. 

Mais Obama, pour moi, ne reste que le président des USA. Et, en tant que tel, n’aura d’influence directe que sur ce pays. Lors de la campagne interne, j’ai exprimé dans un texte ici même mes réserves sur son programme politique, notamment sur les enjeux économiques et de santé publiques. Bien plus, j’ai même essayé de m’inscrire à contre-courant de la frénésie générale à son sujet. J’ai aussi invité à se méfier du « symbole » et des autres arguments du genre « ce sera le premier noir… » Je dois avouer que, son mérite, c’est d’avoir su mobiliser des millions de personne sur son nom, sur sa personnalité. 

Mon fils de 3 ans le reconnaît à la télé et prononce distinctement son nom, avec une joie non feinte. Pour lui, comme pour tous les nombreux militants et sympathisants, la victoire d’Obama est le cadeau de noël qui est arrivé. Congratulations Mr Président. 

 

 

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