Vitrine rénovée pour le Cameroun à Paris

8 août 2008

Retour à la maison. Et dans une maison rénovée. L’ambassade du Cameroun à Paris a retrouvé ses locaux originels dans sis au 73 de
la Rue d’Auteuil dans le 16e arrondissement de la capitale française. En Janvier 2005, notre représentation diplomatique érigée au début des années 70 dans ce quartier chic de Paris avait été transférée dans des locaux loués à Boulogne-Billancourt, petite ville de Banlieue à l’ouest de Paris. Ce déménagement avait été demandé par
la Mairie de Paris, pour cause d’insalubrité. Les conditions d’hygiène et de sécurité de ce bâtiment n’étant pas aux normes. 

Trois ans de travaux plus tard, c’est un bâtiment relifté, curé, et bien propre qu’on retrouve. Il y a désormais moins d’exigüité, plus d’espace et de lumière. Ceci est visible tant à l’extérieur du bâtiment, où la façade d’entrée a été modifiée, qu’à l’intérieur. Ici, dans le rez-de-chaussée, en plus du hall mieux découvert, il ya des salles d’attente pour les usagers. La guérite d’accueil est située juste en face de la porte d’entrée principale. Au premier niveau, lieu de prestation de la majorité des services, le hall est aussi mieux aménagé ; les salles de travail aussi. D’autres lieux (bureaux, salles d’archives…) existent.   

Cette réorganisation ne s’est pas arrêtée qu’aux bâtiments. Le service aussi a changé. Moins d’attente, moins de tracasseries aussi. Certains personnels se mettent au service des usagers en assurant l’information dès l’extérieur du bâtiment. La nouvelle disposition en place fait que les services sont désormais mieux repartis pour les usagers. Au premier niveau, essentiellement les dossiers camerounais (extraits d’actes de naissance, passeports, certificats de nationalité de coutume…). Le rez-de-chaussée est quant à lui destiné davantage aux demandes de visa pour le Cameroun et d’autres services pour les étrangers. Tout ceci, pour l’instant, fonctionne harmonieusement. Sans doute pour très longtemps. Il faut l’espérer. 

Avec la rénovation de ce bâtiment, et tous les changements positifs opérés dans les services, le Cameroun dispose désormais d’une meilleure vitrine dans la capitale française. Une vitrine digne de son rang et qui ne peut que contribuer à (re)dorer son image auprès des nombreux usagers habituels de cette ambassade et de bien d’autres personnes encore.  

BETANCOURT : La France célèbre bruyamment sa libération

3 juillet 2008

Ingrid Betancourt est libre depuis avant-hier 2 juillet. Et en France la libération de l’otage colombienne (qui possède aussi la nationalité française) a été célébrée de fort belle manière. Trop ? Peut-être que oui, peut-être que non. Il n’est pas encore temps de le dire. On savait le pays de Voltaire et Molière « terre des Droits de l’Homme ». Et à ce titre, d’une part, c’est un lieu privilégié pour s’approprier, porter, incarner et surtout soutenir les souffrances de certaines personnalités brimées et martyrisées dans d’autres régions du monde. D’autre part, l’hexagone s’est toujours voulu un endroit « refuge idéal » pour ceux dont la cause est menacée ou presque perdue chez eux. Sur cette dernière idée, aujourd’hui, on peut légitimement en douter, au regard de la politique actuelle d’entrée et d’accueil réservée aux étrangers (notamment ceux du sud) souhaitant vivre dans ce pays. Mais là est une autre histoire sur laquelle nous reviendrons dans un autre article. 

Car pour l’instant, l’heure est aux réjouissances marquant la fin de la captivité de cette femme retenue otage par les guérilleros des Farc depuis janvier 2002, soit depuis plus de 6 ans. Six ans d’attente pour ses proches et pour ses amis. Six ans de souffrance aussi pour elle-même et pour d’autres otages enlevés en même temps, avant ou après elle, et qui ont également été libérés par une opération délicate et « parfaite », selon ses mots, de l’armée colombienne. A Paris, l’annonce de sa liberté a fait l’effet d’un feu d’artifice. Un énorme feu d’artifice même. Si dans la rue, les gens n’étaient pas mobilisés comme lors des grandes victoires de l’Equipe de France, il reste que Dans certains beaux quartiers de Paris, réputés proches de la cause de la sénatrice colombienne, on a sabré le champagne. Comme aux sièges des nombreux Comités de soutien qui s’étaient créés pour faire connaître son histoire et travailler à sa libération. 

Mais là où on a touché des sommets en termes d’appropriation de la libération de cette dame, c’est dans les médias. Dès l’instant de l’officialisation de sa libération, les radios, Internet et surtout les chaînes de télévision étaient sur le pont pour relater, commenter et analyser le sujet. Sur les chaînes d’informations en continu et même la principale chaîne du service public Fr 2, les programmes normaux ont été interrompus dès la confirmation de la bonne nouvelle pour laisser place à des « soirées spéciales » au sujet de Mme Betancourt, qui ont duré jusqu’à plus de 2 h du matin. Avec des « directs » à différents endroits (au Palais de l’Elysée, à
la Mairie de Paris, à l’Ambassade de Colombie à Paris, à Bogota…) On a frôlé l’overdose. Et on n’en est pas sorti. 
Car dès le lendemain (hier) les tranches d’information et même plus de tous les médias audiovisuels et de la presse écrite ont eu pour unique sujet « la libération d’Ingrid Betancourt ». 

Dans l’après-midi de jeudi, des mini manifestations on eu lieu dans les villes française à ce sujet. la plus importante étant celle organisée par
la Mairie de Paris, qui a accolé à la large effigie de l’ex-otage colombienne déjà présente sur son fronton, l’adjectif « LIBRE ». D’autres manifestations auront-elles lieu dans les jours qui viennent ? Il faut croire que oui. 
Car, déjà, il s’annonce que Mme Betancourt sera à Paris dès demain après-midi, où elle sera reçue à sa descente d’avion par le président dela République Nicolas Sarkozy. Qui, à l’occasion, ne manquera pas de l’élever au rang le plus important de la dignité française. Il l’a déjà fait en discours. D’autres hommes politiques de premier plan y sont aussi allés de leur petit couplet. De Jacques Chirac à François Fillon le premier ministre, l’ensemble du gouvernement, les ténors de l’opposition ; bref quasiment tout ce que
la France compte de personnalités politiques d’envergure.
La France a donc fait sienne l’histoire de cette dame durant ces deux derniers jours, mais aussi, depuis le premier jour de sa captivité. 

Parce que, sans doute, elle en a la nationalité ; et que d’autre part, la famille d’Ingrid a toujours eu des liens assez étroits avec le pays de Nicolas Sarkozy. Elle y a vécu jeune avec son père diplomate, elle y est revenue étudier les sciences politiques au début des années 80. Et, fait ultime dans cette relation avec
la France, elle avait épousé un français (comme sa sœur du reste) avec qui elle a eu ses deux seuls enfants. C’est donc un pays à qui elle doit beaucoup. Aujourd’hui âgée de 47 ans, et après 6 ans et demi de captivité, Ingrid Betancourt oit se reconstruire. Nul doute que
la France, au regard de l’intérêt manifestée à sa personne et à sa cause que nous venons de relater, l’aidera encore et toujours dans cette nouvelle étape de sa vie qui commence. 

Parce que Ingrid Betancourt est avant tout une « création » française. Une « création » en ce sens que c’est en France et en France seulement qu’elle a bénéficiée d’une hyper-médiatisation, en tant que otage et depuis qu’elle est libre. Que valait-elle avant son arrestation? Que représentait-elle en Colombie, en France et à l’échelle du monde? Pas grand chose. Petit indice pour le confirmer, avant son arrestation, alors qu’elle était en pleine campagne électorale pour la présidentielle colombienne, elle était créditée de 0,4% des intentions de vote. « Enorme » capital de confiance donc de la part de ces concitoyens. Pour sur que, après les malheurs qu’elle a vécues dans la jungle pendant plus de six ans, elle aura démultiplié sa cote de confiance par dix, cent voire mille. Dont la moitié accordée, donnée, offerte par la France.

Ingrid Betancourt (libre) et nous

2 juillet 2008

Libre. Ingrid Betancourt a été libérée par les Forces armées révolutionnaires colombiennes (Farc) qui la retenaient otage depuis plus de six (6 ans). 6 ans de captivité, à vivre dans des conditions difficiles certainement (dans la jungle colombienne). Il était temps que cela se termine, pour elle, pour d’autres prisonniers (une dizaine a été libérée avec elle). Mais aussi et surtout pour ses proches, ses enfants, ses amis et…pour nous. 

Personnellement, je ne la connais pas. Ni d’Adam, ni d’Eve, pour reprendre une expression consacrée. Mais, pas un jour sans avoir une « trace » d’elle. A la télé, à la radio, dans la presse écrite, sur Internet. Pas un jour sans avoir une déclaration, un message, un texte parlant d’elle. 

Ingrid Betancourt est devenue, en quelque sorte, l’une des consciences des médias occidentaux et notamment français depuis son enlèvement. Dans ce pays, dont elle avait aussi la nationalité (elle a été mariée à un français avec qui elle a eu ses deux seuls enfants), Ingrid Betancourt était une affaire d’Etat. Des présidents de
la République (Chirac et Sarkozy), des Premiers ministres (notamment D. De Villepin, qui a été son prof et ami à Sciences pô Paris), des hauts dignitaires politiques associatifs et médiatiques de ce pays en avaient fait leur affaire personnelle. 

Pas une voix (en dehors de celle de J.M Le Pen) n’a été discordante sur le soutien de l’Etat français aux actions visant à libérer cette dame. Même l’opinion publique, souvent si nombriliste dans ce pays, a quasi toujours adhéré en grande majorité aux actions menées au nom de
la Sénatrice colombienne, ancienne candidate à la présidentielle de son pays en 2002. 

Avec sa libération survenue aujourd’hui, il est désormais possible de se demander pourquoi
la France et ses dirigeants ont-ils déployé autant d’énergie, de moyen aussi pour cette dame? Est-ce tout simplement parce qu’elle en avait en partie la nationalité? Est-ce pour son action politique dans son pays? On pourrait multiplier les questions a l’envi. Mais les réponses ne lèveraient pas toutes les équivoques. Toutes les incompréhensions. Tous les présupposés et les zones d’ombre de cette « affaire ».  

Ce qu’on peut dire, c’est que les nations (grandes comme petites) aiment à se trouver des égéries, des « légendes », des « héros ». Un point de fixation pour se donner bonne conscience, surtout quand il vient de si loin. Dans ce registre, citons la birmane Aun Sang Suu Kyi, la pakistanaise Benhazir Butho et donc désormais Ingrid Betancourt. C’est davantage pour leur image, bref pour des éléments marginaux que les pays occidentaux leur font la publicité. Ceci parfois au détriment du peuple dont ces personnalités se revendiquent. Dans le cas d’espèce, à Paris, Madrid et Londres par exemple, on se fout pratiquement du quotidien des petites dames colombiennes et birmanes aux prises avec les pires difficultés de la vie au quotidien. Seules comptent les symboles, les légendes qu’on a choisies et dont on veut parler absolument. 

C’est en grande partie en cela donc qu’on a eu du Ingrid Betancourt à toutes les sauces depuis cinq ans. Matin, midi et soir. Avec parfois des pics d’information qui frisaient le bourrage de crâne. Il est donc merveilleux qu’elle soit libérée. Entendra t’on parler d’elle un peu moins? Il faut croire, hélas, que non. Dès l’annonce de sa libération, les chaînes de télés ont commencé des « éditions spéciales » avec moult invités d’honneur, notamment les hommes politiques. Alors que les citoyens se battent pour leur pouvoir d’achat, alors que de nombreux problèmes existent dans le pays, notamment dans l’immobilier, sur le pétrole… il faut craindre que les jours à venir ne soient, dans la sphère politique et médiatique, complètement mobilisée par le sort, certes particulier et triste, d’Ingrid Betancourt. 

Pour ma part, je lui souhaite un bon retour au milieu des siens, et qu’elle demande avec force et courage, qu’on la laisse en paix. Elle le mérite bien après les années de galère qu’elle vient d’endurer.  

 

 

Euro 2008; le triomphe espagnol

30 juin 2008

L’Euro 2008 de football s’est achevée hier. En finale, l’Espagne a dominé l’Allemagne par 1 but à 0. Les espagnols sont donc les nouveaux rois du foot en Europe pour 4 ans. Sans vouloir rentrer dans tous les détails techniques et tactiques de cette compétition, la seule chose qu’il soit admis de reconnaître, c’est que, c’est l’équipe la plus accomplie, la plus joueuse, la plus technique et la plus constante qui a remporté la compétition. Quelques stats pour l’illustrer: aucune défaite, 12 buts marqués, 2 buts encaissés, le meilleur buteur de la compétition (David Villa, 4 buts), le meilleur gardien (Casillas), et d’autres joueurs encore meilleurs à leur poste (S. Ramos, Senna, Torres…). Bref des joueurs au top de leur talent et de leur forme physique. Sans oublier un entraîneur atypique Luis Aragones. A 70 ans, on le croyait, passé de mode, vieux et pas très compétent. Il a souvent brillé par ses saillies verbales très limites (comme d’avoir traité Thierry Henry de « sale nègre de merde »), et par ses problèmes d’autorité vis-à-vis des joueurs et des médias. Mais Jamais il ne s’est écarté du jeu, de l’Equipe et de la mission qui était la sienne. Il a réussi son pari avec cette victoire finale, et, à juste titre, il sera considéré comme l’entraîneur espagnol le plus brillant depuis bien longtemps. Car le pays n’avait pas remporté de titres majeurs en sélection depuis… 44 ans et la finale du Championnat d’Europe 1964. 

L’Espagne restera donc comme le principal « Top » de cette compétition. Autres bonnes réussites, toutes les équipes qui ont pratiqué du beau jeu;
la Russie, les Pays-Bas,
la Croatie. Le fair-play aussi a été au rendez-vous avec juste 3 cartons rouges enregistrés et, très peu de tensions ou de bagarres dans les matchs. L’arbitrage a été correct. Mention spéciale à
la Russie qui a fait rêvé pendant deux matchs (contre la Suède et contre les Pays-Bas), et surtout à
la Turquie qui nous a toujours offerts des fins de match à rebondissements (contre
la Suisse, Tchéquie, Croatie et même l’Allemagne). 

Mais cet Euro aura aussi consacré quelques flops; notamment les « stars » qu’on nous a annoncées avant la compétition et qui ont été, sinon transparents, du moins mauvais. Je pense aux Equipes de France et d’Italie (vice championne et championne du monde en titre), au Portugal (auto déclaré favori de l’épreuve). Des joueurs comme C. Ronaldo (Portugal), Luca Toni (Italie), Ibrahimovic (Suède), n’ont pas été à la fête. Quant au joueurs français, et notamment à ceux d’entre-eux dont on nous annonçait monts et merveilles (Benzema, Nasri, Ribéry), ils auront sans doute appris ce que c’est que le haut niveau. 

Et que, en 2010 en Afrique du sud pour
la Coupe du monde, ils devront hausser leur niveau de jeu, tout comme
la France devra proposer autre chose pour ne pas (re)connaître une pareille désillusion que celle de cet Euro 2008. Et le challenge sera encore plus grand car, il y aura deux fois plus de postulants à la victoire finale (32 équipes au lieu de 16 pour l’Euro); avec des champions venus d’Asie, d’Afrique et surtout d’Amérique du sud (Brésil, Argentine…). On attend vivement cette première coupe du monde organisée en Afrique. A laquelle l’Espagne, nouveau roi d’Europe, sera bien entendu l’un des principaux favoris. 

 

 

Euro 2008 de foot: la deuxième mort de Thierry Gilardi

26 juin 2008

Avec cet Euro de foot qui se déroule en Suisse et en Autriche depuis plus de deux semaines et qui s’achève dimanche prochain, il semble que ce soit la 2e mort de Thierry Gilardi. Grand journaliste sportif et surtout commentateur de foot, il est décédé le 25 mars dernier. Pendant de nombreuses années, il a commenté et analysé le foot français et européen sur Canal+ puis sur TF1. Avec cette dernière chaîne, il était devenu la voix de l’Equipe de France dès 2005, en commentant les matchs de l’Equipe de France en lieu et place de Thierry Rolland, l’un de ses mentors.

Mieux que ce dernier, il a su faire vivre et faire aimer davantage le foot à ceux qui en étaient amoureux et qui suivaient les matchs en directs à la télé. Son ton était juste, ses anecdotes sur le jeu ou les joueurs, juste et importantes aussi. Notamment lorsqu’il prit en charge les directs de l’Equipe de France.

Il aurait commenté l’Euro en cours et continué de communiquer sa passion de ce sport et ses analyses intéressantes aux téléspectateurs. Dommage qu’il soit parti si tôt, à 50 ans seulement. Son décès est encore plus lourd à supporter aujourd’hui quand on regarde la piètre prestation de ceux qui lui ont succédé pour les commentaires des matchs de l’Equipe de France (et des autres matchs aussi) lors de cet Euro 2008. Quelle bouillie! Quelle nullité. Que ce soit sur M6 avec « l’ancien » Thierry Rolland, refusant inexorablement la retraite mais qui est dépassé par tous les enjeux du foot moderne, ou sur TF1, ou Christian Jeanpierre se démène comme un beau diable pour, à chaque prestation, être aussi fade et presque inintéressant.

Si ce dernier peut se targuer d’être entouré de consultants de choix comme Arsène Wenger et Jean-Michel Larqué, qui apportent une certaine touche de compétence à ses prestations, Thierry Rolland quant à lui s’est adjoint d’un consultant (Franck Leboeuf pour ne pas le nommer), dont les remarques, les analyses ou les reparties aux blagues de son binôme, sont d’une légèreté, voire d’une nullité affligeante. Je ne ferai pas ici un petit listing des « perles » dégotées par ces deux compères lors des matchs diffusés sur M6. Ceux qui ont eu la chance (la malchance même) de regarder un des matchs de l’euro sur cette chaîne ont du se rendre compte que c’est pas là-bas qu’ils trouveraient les commentaires du siècle. Pas plus sur TF1 d’ailleurs.

Et comme moi, ils ont du regretter encore une fois de plus la disparition de Thierry Gilardi, à qui je rends un ultime hommage. Qu’il repose en paix.

Mendicité, suite

10 juin 2008

J’ai publié ici il y a quelques temps un article sur les mendiants dans les transports en commun en région parisienne. Quelques commentaires me sont parvenus à ce sujet. L’un d’eux ma particulièrement intéressé, parce que fouillé, documenté. Bref, un témoignage de quelqu’une de bien informé. Je publie donc entièrement ici cette réaction.

 

Bonjour,

Je voulais réagir sur le cas de ces femmes qui mendient avec des enfants. J’ai l’impression, à la lecture de votre article, que vous cédez facilement à la pitié quand vous les voyez. Ce n’est pas mon cas. La question que je voudrais vous poser est la suivante: avez vous déjà vu une famille immigrée africaine, arabe, indienne ou autre, ne pas mettre ses enfants à l’école? Non, bien sûr. Seuls les roms refusent de mettre leurs enfants à l’école. Mais ce qui me choque encore plus dans votre article c’est que vous semblez incapable de voir que ces personnes se servent d’enfants innocents et incapables de faire valoir leurs droits, pour gagner de l’argent. Comment appelle-t-on cela déjà? Ha oui, de l’exploitation d’enfant, de l’esclavagisme! Il est encore plus choquant de constater que ces situations durent parfois depuis plusieurs années sans que qui que ce soit ne réagisse. Je connais bien le cas d’une petite fille de 11 ans qui n’a jamais été scolarisée et qui est chaque jour dans le rer à chanter avec son père, et ce depuis cinq ans. Père que nous (moi et une amie roumaine dont la jeunesse a été gâchée de 15 à 19 ans, forcée de chanter dans le rer par son frère; elle avait demandé à aller à l’école en arrivant en france, cette demande a été rejetée par sa famille qui, force de constater que c’était elle qui rapportait le plus d’argent, n’allait pas laisser le pactole lui échapper.), avons essayé de le persuader d’inscrire sa fille à l’école, en vain. On lui a dit mille fois, deux mille fois, que l’école est gratuite et obligatoire…rien n’y fait. Le plus ignoble n’est pas qu’il ait peur que sa fille soit raillée par les autres enfants, non, ça c’est la bonne excuse, le pire c’est qu’il a peur de ne plus faire pitié aux gens sans sa fille. Il faut savoir que les pouvoirs publics lui avait donné un logement,pour qu’il puisse offrir à sa fille une vie normale, logement qu’il a quitté parce que c’était trop loin du rer dans lequel il mendie, ramenant sa fille dans des squat sans eau ni électricité. 
Vous semblez avoir une vision bien naïve des mendiants qui utilisent leurs enfants pour éveiller notre pitié. Vous devriez regarder de plus près et vous verriez que ces situations sont, certes, tristes, mais aussi sordides. Les gens qui se fâchent avec les mendiants sont intolérants, mais il y a aussi des gens comme moi qui commencent à avoir envie de dénoncer l’esclavagisme des enfants qui se fait sous nos yeux, et pour cela, il faut cesser d’idéaliser le mendiant comme une victime, et commencer à le voir comme un irresponsable. Ce sont les adultes qui doivent chercher de l’argent pour faire vivre les enfants, pas le contraire. Où avez vous perdu votre sens des réalités? Nous vivons dans un pays qui défend les droits de l’Homme, alors, si vous voulez faire quelque chose pour ces mendiants accompagnés d’enfant, surtout, cessez de leur donner de l’argent et parlez leur des solutions qui peuvent leur permettre de respecter les droits fondamentaux de leurs enfants, plutôt que de condamner le ras le bol des usagers. Après tout, comment voulez vous qu’ils se sentent face à des enfants qui mendient? 
Allez, ne prenez pas mal la petite remontrance que je vous fait, je fréquente des roms depuis assez longtemps pour savoir que, sans les connaître, on ne peut avoir qu’une image idéalisée de leurs situations. Ils sont très pauvres et rejetés, mais, encore une fois, n’est-ce pas le cas de millions de familles immigrées dont les enfants vont pourtant à l’école? Ce qu’il faut c’est considérer les roms comme des sujets de droit. A partir de là, ils ont aussi des devoirs. Considérer qu’ils ont une dérogation au respect des droits de l’enfant sous prétexte qu’ils sont pauvres, c’est accuser leur rejet en dehors de la sphère des sujets de droit. Il faut tout faire pour que ces enfants soient scolarisés. Je garde sous mon lit un cartable que j’aimerais tant pouvoir donner à la petite fille de 11 ans dont je vous parlais. chaque jour je vois le cartable qui dépasse de dessous le lit, et chaque jour je me dis qu’il y a urgence. 
Pour le droit à l’éducation! Réagissez!
J’éspère pouvoir continuer cette conversation avec vous!

 A bientôt,

Samuel Eto’o en plein désarroi

5 juin 2008

Le célèbre footballeur camerounais Samuel Eto’o du Fc Barcelone en Espagne vit sans doute l’une des périodes les moins glorieuses de sa vie et de sa carrière de sportif. Blessé en début de cette année, il a été éloigné des terrains plusieurs semaines. A son retour sur les pelouses, ses performances individuelles et celles de son club ont (le moins qu’on puisse dire) été moyennes, voire mauvaises. Résultat de cette situation pour lui, il est désormais banni, voire chassé de ce club qui veut absolument s’en débarrasser lors de cette trêve estivale. Et les candidats (essentiellement des clubs anglais de milieu de tableau et le Milan Ac, ancien grand d’Europe, aujourd’hui formation vieillissante) pour le récupérer ne sont pas très nombreux. Où souvent, ils ne sont pas du même calibre que l’équipe qu’il quitte, si l’on excepte le Milan AC, qui n’aura même pas droit de disputer la Champions League la saison prochaine, ayant terminé juste 5e de son championnat.

Si les grands clubs ne se bousculent pas pour récupérer la star camerounaise, c’est que ses performances sont loin d’être celles qu’elles étaient il y a encore deux saisons. Le joueur tournait alors à plus de 20 buts en championnat chaque saison, avec la plupart du temps des actions d’éclat et une régularité constatée. Aujourd’hui, c’est un joueur épisodique, figurant certes encore parmi les attaquants les plus doués au monde, mais qui n’est plus transcendant. Bien plus, et c’est là le côté le moins glorieux de sa mauvaise passe, son comportement extra-sportif est des moins reluisants. En effet, il ne se passe pas beaucoup de temps pour qu’il brille par une saillie ou une déclaration tapageuse envers ses coéquipiers, certains de ses adversaires ou des journalistes. Ces derniers sont souvent ceux sur qui il aime bien s’essuyer les pieds.

Dernière « perle » en date, le Coup de boule qu’il a asséné vendredi dernier à un journaliste camerounais à Yaoundé, sans raison apparente. Ce jour-là, réunis pour une conférence de presse d’avant-match devant opposer le lendemain les Lions indomptables du Cameroun à la modeste équipe du Cap Vert, le joueur a perdu son sang froid face au refus des hommes de presse locaux de couvrir les activités de l’Equipe nationale. Selon les commentaires, emportée par une furie d’une rare violence, il a vitupérer contre nos confrères, et, pour conclure, est allé porter un coup de tête à Philippe Boney de la RTS (une chaîne locale), lui cassant une dent. ses « gardes du corps » se sont chargés de poursuivre la bastonnade sur le malheureux journaliste qui s’en est sorti avec un arrêt de travail de plusieurs jours. 

Le plus surprenant dans cette « affaire Eto’o », ce sont…les suites qu’elle a connues. L’on a ainsi appris que le journaliste frappé par la star, au lieu d’aller déposer une main courante immédiatement à la police, attendait l’accord préalable des ses confrères et de sa famille. Pour quoi faire, alors que les faits sont avérés et sus de tous? Lui seul en a la réponse. Bien plus, et plus effarant encore, la télévision nationale, dans une programmation spéciale hier mercredi, a consacré toute une émission, non pas à l’affaire elle-même, mais au joueur. Un peu une prime à son acte? Assurément. Car, présentée par l’une des plus brillantes plumes de la chaîne, Charles Ndongo (bien que plus habitué aux faits politique et à l’action du Président de la République qu’au football ou au people) et diffusé à une heure de grande écoute (après le journal de 20h30).

Il semblerait que le joueur ait profité de cette tribune en prime-time pour s’excuser du bout des lèvres de sont geste envers notre confrère Philippe Boney. Et qu’il a aussi révélé qu’ensemble, chez un « grand-frère », ils avaient trouvé une espèce de gentlemen-agreement pour clore l’affaire. Le journaliste retirant sa plainte, le joueur prenant en charge les frais médicaux de sa « folie ». On peu s’étonner de ce genre de dénouement au regard de l’importance de l’affaire, et surtout des symboles qu’elle colporte.

Et en terme de symbole, en posant cet acte (qui n’est pas une première) il y avait sans doute chez Samuel Eto’o l’idée que « personne ne peut rien lui faire ». D’autre part, qu’avec son statut de star du foot (et la fortune considérable qu’il a par ce statut), qu’il lui est tout permis, notamment de « casser la gueule » à une tierce personne. Aussi, et cela ne lui est pas singulier, le fait que, au Cameroun, les grands sportifs fortunés, mais aussi les universitaires, des hommes politiques bien en cour dans le sérail, considèrent les journalistes (notamment ceux de la presse privée) comme des « vauriens », des gens sans valeur, à qui on ne répond pas ou alors juste par charité et/ou par condescendance. Pour ces raisons, cette affaire devait aller en justice et Samuel Eto’o sanctionné comme il se doit. Une juste issue pour cette affaire.

Que la télévision nationale lui ait ouverte ses portes pour une séance d’autopromotion, et je dirai même auto-glorification reste une bien triste initiative. Qu’il ai saisi cette occasion pour demander des excuses mièvres à sa victime, on s’en moque. Il y avait dans cette émission de tartuffe, une volonté pour lui de se montrer gentleman. Et aussi pour notre chaîne nationale, une (maladroite) intention de se montrer comme…? 

 

Etrange reconversion de certains Journalistes.

30 mai 2008

Le PSG a un nouveau président. Il s’appelle Charles Villeneuve. Ce dernier n’est pas un inconnu en France. Journaliste, il a été longtemps présentateur d’une des émissions les plus regardées de la 1ere chaîne de télévision TF1 Le Droit de Savoir. Emission « d’enquêtes » et d’investigation, elle aborde les faits divers, le show-biz, mais aussi les coulisses du sport, de la politique et du spectacle (quand ce ne sont pas les deux à la fois politique-spectacle). Ce monsieur était aussi Directeur des sports de
la Une, chaîne détentrice des droits télés de l’Equipe de France de foot, et diffuseuse prioritaire de la league des champions. 

Sont-ce ces dernières prérogatives qui lui donnent aujourd’hui le droit de devenir le président du PSG? Il serait difficile de l’affirmer, son poste le plaçait bien loin des opérations et des contacts avec les joueurs et autres acteurs majeurs du ballon rond. Mais voilà, il a été nommé président du PSG. A la grande surprise de plus d’une personne, moi en premier. Ce n’est pas qu’il soit moins compétent qu’un autre président du PSG (d’ailleurs les derniers en date ont montré l’étendue de leur incompétence); ce qui me semble plus préoccupant, c’est la (nouvelle) parade qu’ont trouvée des journalistes (sportifs surtout) pour échouer à la tête d’Equipe de football ou à des postes importants dans ce milieu. 

Au commencement de cette pratique, il y eut Michel Dénisot. Lorsque Canal+, la chaîne dans laquelle il officie décide de devenir propriétaire du PSG au début des années 90, elle le bombarde à la présidence du club. En 7 ans de présidence, il réussit à bâtir une équipe solide et, sans doute, la plus forte que le club n’ait jamais connu. Un titre de Champion, Une coupe européenne (coupe des coupes) plusieurs coupes nationales (coupe de France et de la ligue). En 1998, il quitte la tête du club et retrouve le micro, mais plus au sport, plutôt à l’information générale. Son successeur est Charles Biétry. 

Ce dernier avait joué des coudes et fait beaucoup d’activisme pour prendre la tête du club. Lui aussi était journaliste à Canal, patron du service des sports. Nommé président, il démissionnera moins d’un an plus tard. Le moins qu’on puisse dire c’est que, entre la théorie qu’il débitait si bien au micro et la pratique comme président du PSG, il vit que le fossé était énorme. Mauvais recrutements (entraîneur et joueurs), mauvaise communication, mauvais en tout. La porte, il la prit en catimini, plein de honte et vanné (presque) à jamais dans le milieu du foot. D’ailleurs il n’est que très peu revenu dans ce milieu depuis, lui qui pourtant avant en était l’un des grands manitou…au micro. 

Après ces deux dinosaures du micro passés à la tête des clubs, la pratique a fait des émules. Certains écumant les petits clubs amateurs ou de seconde zone comme Karl Olive (Canal+) au Fc Poissy, Philippe Doucet (encore Canal) au SCO d’Angers. Pascal Praud (Tf1) quant à lui est allé diriger l’administration du Fc Nantes depuis l’année dernière. Bien d’autres journalistes encore sont impliqués dans des clubs de foot. Le dernier en date étant donc Charles Villeneuve. 

L’embêtant dans toute cette histoire c’est que, dans ces nouvelles reconversions, ils ne font pas la preuve de leur efficacité. Pas plus qu’ils ne la faisait au micro déjà. Du coup, on est en droit de se demander que vont-ils faire dans les clubs de foot?  Du pognon. Certainement 

 

 

Mon « Hommage » à Pascal Sevran

26 mai 2008

Pascal Sevran est mort vendredi 9 Mai dernier. Son décès a été longuement commenté dans les médias, de l’animation et le milieu du show-bizz dont il était l’une des figures emblématiques depuis plusieurs décennies. Comme souvent en ce genre de circonstance, et pour une personne aussi connue, les hommages et messages onté été nombreux. Tous, quasiment, ont loué le grand talent, la grande personnalité de celui qui a consacré une grande partie de sa vie à « faire chanter la France », selon l’expression de Jack Lang.

Sans avoir ni le mérite, ni le statut des grands artistes, élus, et hommes de médias qui se sont inclinés devant sa dépouille, qu’il me soit permis de lui rendre également hommage trois semaines après. Hommage, çà n’est pas le mot juste, car il s’agit plutôt d’un point de vue sur cette personnalité récemment décédée. Et, le moins qu’on puisse dire, c’est qu’il est aux antipodes des concerts de louanges et bonnes phrases qui ont été adressées jusqu’ici.

En Afrique, comme ailleurs je crois, on n’insulte pas un mort. Qu’il soit criminel, brigand ou malade. Mon propos ne rélèvera donc pas de l’insulte ni du diffamatoire. Simplement, une observation, un commentaire sur les déclarations qu’il a tenues sur les « noirs », que dire, sur les « nègres ».

En réponse à un journaliste qui l’interrogeait, il dit ceci: « L’Afrique crève de tous les enfants qui y naissent sans que les parents aient les moyens de les nourrir. Je ne suis pas le seul à le dire. [...] J’écris ce que je pense, si des gens bien au chaud dans leur certitude ne supportent pas d’entendre ça [...] Oui, il faudrait stériliser la moitié de la planète ».

Dans son livre Le Privilège des jonquilles, il affirme également que « Des enfants, on en ramasse à la pelle dans ce pays [le Niger] — est-ce un pays ou un cimetière ? — où le taux de fécondité des femmes est le plus élevé du monde, neuf enfants en moyenne par couple. Un carnage. Les coupables sont facilement identifiables, ils signent leurs crimes en copulant à tout va, la mort est au bout de leur bite, ils peuvent continuer parce que ça les amuse, personne n’osera leur reprocher cela, qui est aussi un crime contre l’humanité : faire des enfants, le seul crime impuni. On enverra même de l’argent pour qu’ils puissent continuer à répandre, à semer la mort ».
Ces saillies, teintées de racisme et d’eugénisme, il les a revendiquées. Il ne s’est excusé que timidement, et en secret, se vantait même d’avoir dit « tout haut ce que beaucoup pensent bas ». Pour cette raison, pour ces propos, je pense que Pascal Sevran ne méritait pas l’hommage qui lui a été fait.

EMIGRATION EN France : Le Cameroun dit oui au test Adn

20 mai 2008

Selon une information du quotidien Le Figaro de mardi 19 mai, le Cameroun serait prêt à accepter un accord de principe pour pratiquer les tests Adn sur ses ressortissants voulant émigrer en France. En visite à Yaoundé la capitale de ce pays en début de semaine, le ministre français de l’Immigration Brice Hortefeux devait finaliser cet accord avec des responsables camerounais. Le Cameroun serait ainsi l’un des premiers pays à accepter ce procédé. D’autres pays d’Afrique seraient également en passe de signer cet accord. 

Il faut rappeler que la loi sur les Tests Adn a été introduite en septembre 2007 dans le projet de loi sur l’immigration en France. Elle avait été proposée par le député UMP Thierry Mariani. Elle stipule que les consulats français à l’étranger, en cas de doute sur l’authenticité d’un état civil, doivent proposer aux demandeurs de visas de plus de 3 mois (dans le cadre du regroupement familial), de recourir au test génétique (Adn) pour prouver leur filiation. Notamment entre les enfants et la mère.   

Cette proposition avait provoqué un tollé et une vague d’indignation dans la classe politique ainsi que chez les scientifiques. D’aucuns fustigeaient le fait que l’on veuille désormais établir la filiation entre un enfant et ses parents par la science plutôt que par la voie administrative, ce qui exclurait les enfants adoptés ou reconnus. D’autres « anti test Adn » rejetait aussi le fait qu’un tel procédé ne puisse s’appliquer qu’aux étrangers (africains notamment) ce qui est contraire au principe républicain d’égalité de tous devant la loi. 

Après quelques retouches et amendements, ce projet de loi a tout de même été voté et adopté en Novembre 2007. C’est donc à sa phase de mise en application que le ministre Brice Hortefeux s’investit en ce moment avec l’accord qu’il a fait signer au Cameroun et qu’il fera bientôt dans d’autres pays. Les Tests Adn seront donc bel et bien pris en compte désormais comme « pièces au dossier » pour ceux qui voudront émigrer durablement en France, et sans doute, ailleurs en Europe. Car, on apprend que l’Italie, où

la Silvio Berlusconi vient de reprendre la tête du pays bien aidé par le parti xénophobe de
la Ligue du nord, va aussi pratiquer les mêmes tests. Lors de sa présidence de l’Union européenne qui commence le 1er juillet,
la France proposera certainement à ses partenaires européens de généraliser cette pratique.   
 

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