Nicolas SARKOZY, An I à l’Elysée, Fin

16 mai 2008

Avec quelques jours de retard, voici le dernier article sur la trologie « Sarkozy à l’Elysée; An I ».

 

Un an déjà donc que le président Sarkozy a été élu. Pour quel bilan ? On ne saurait le dire, puisque son mandat ne s’achève que dans cinq ans (2012) et c’est à ce moment-là qu’il faudra tirer tous les enseignements. Mais déjà, on peut dire que les douze premiers mois de Nicolas Sarkozy à la tête de la France se sont déroulés sur un rythme soutenu. Tellement soutenus que, adversaires et même amis politiques n’ont pas pu suivre le rythme. Une vitesse, une frénésie d’action et de discours qui lui ont valu le joli surnom « d’Hyperprésident », trouvé par Laurent Fabius.

« J’ai été élu pour réformer
la France », avait-il dit dès son élection. Depuis, il s’évertue à le (re)dire régulièrement. Pour cette raison, il a donc engagé la France sur plusieurs chantiers à la fois. L’économie, l’éducation, les institutions, les retraites, l’assurance maladie, la justice et bien d’autres secteurs encore. Même s’il n’ont pas encore produit les résultats escomptés (et c’est le moins qu’on puisse dire), ils ont au moins été amorcés.

Sur le plan économique, un « paquet fiscal » a été voté quelques mois après l’arrivée au pouvoir de M. Sarkozy. Celui-ci prévoyait une défiscalisation des heures supplémentaires effectuées par les travailleurs de tous les secteurs, ainsi qu’une exonération du salaire du travail des étudiants. Ces deux aspects ont été bien perçus par les français. Mais dans cette loi, il y avait aussi un allègement des droits de succession, un crédit d’impôt sur les emprunts immobiliers et un aménagement sur l’Impôt sur la fortune. Ces dernières mesures elles ont été perçues comme des « cadeaux au riches », car, ne concernant qu’une petite minorité de la population. Le coût financier de cette loi a été si élevé qu’il a rogné la marge de manœuvre du président et de son gouvernement pour agir sur le pouvoir d’achat des plus pauvres. Pourtant, il avait annoncé qu’il voulait être « le président du pouvoir d’achat, des ouvriers, des pauvres. » Cette première année n’en a pas trop donné l’illustration.

Pour le reste des domaines de la politique intérieure dans lesquels M. Sarkozy s’est investi, on notera une grande réforme des institutions avec un accroissement du rôle du Président de
la République qui pourra désormais s’adresser au Parlement (ce qui n’était pas possible avant) et plus de responsabilités aussi pour les députés. Sur la justice, de nombreux amendements ont été votés qui rendent l’appareil judiciaire plus répressif, notamment pour les jeunes (qui n’auront plus l’excuse de minorité) et pour les multirécidivistes (qui pourront être internés même après avoir purgé leur peine).

S’il est un secteur ou la première année de présidence de Nicolas Sarkozy a atteint son paroxysme, c’est dans la politique « politicienne ». D’abord avec « l’ouverture » (le débauchage de personnalités politiques des autres camps), qui a mis un « joyeux bordel » selon l’expression d’un confrère, chez ses adversaires politiques. Puis avec un mélange de genre entre vie publique et vie privée avec l’étalage (volontaire ou pas) de ses problèmes de cœur dans la presse en général. Résultat de tout ceci, une défaite de son camp lors des municipales en mars, et surtout, depuis le début de l’année, une cote de popularité qui ne cesse de descendre jusqu’à atteindre ce mois le niveau historique le plus bas jamais enregistré par un président français.

En clair, à ce jour, la première année de Nicolas Sarkozy à l’Elysée n’est ni la « rupture », ni la « révolution », ni le « succès assuré » annoncés par lui et ses contempteurs. Mais il y a encore quatre ans pour redresser la barre et faire de
la France le pays « fort, dynamique et moderne » qu’il appelait de ses vœux lors de ses vœux à la nation le 31 décembre 2007. Au rythme d’une annonce quasiment tous les jours sur le plan national, les premières semaines de mandature ressemblait un peu à une opération d’annonce perpétuelle. Après les couacs des municipales, la récession de la conjoncture internationale, la grogne au sein de son parti (et notamment chez les parlementaires), le président a du lever le pied. Pour combien de temps? Est-on en droit de s’interroger. Va t-il abandonner en rase campagne l’essentiel de ses promesses électorales? Va t-il s’imposer aux français par les résultats de sa politique? Ou alors, va t-il tout simplement, comme ses prédecesseurs dont les premiers mois de présidence ont été parfois tout aussi tonitruants, (re)devenir un président « normal », dans la tradition de la Ve République? On le verra au cours de cette deuxième année de mandat.

 

LE CCFD réunit des experts du Sud à Paris pour parler de la crise alimentaire mondiale

12 mai 2008

Comment comprendre la crise alimentaire qui frappe plusieurs pays en ce moment ? Quelles en sont les causes ? Et les moyens pour y faire face ? Comment les principaux pays concernés s’organisent-ils ? C’était à l’occasion d’une conférence organisée par le Comité catholique contre la faim et pour le développement (CCFD) dans le cadre des activités marquant son 50e anniversaire, prélude au 5e Congrès national de l’association, des 10 au 12 mai prochain à Grenoble. Intitulée « Crise alimentaire : Points de vue du sud », cette assise a permis de donner la parole à des acteurs principaux du Sud (syndicalistes, personnalités et militants des ONG humanitaires), engagés dans la défense de la souveraineté alimentaire dans leur pays respectif. 

Des interventions de Jean-Baptiste Chenet (Haïti), Arze Glipo (Philippines), Ibrahim Ouédraogo (Côte d’Ivoire/Burkina Faso), et Nicholas Chinnapan (Inde), les principales idées qui ont été avancées pour expliquer cette crise alimentaire sont presque les mêmes. D’abord et surtout, qu’elle n’est pas une « catastrophe naturelle ». Mais, un phénomène conjoncturel et structurel. Conjoncturel parce que cette crise fait suite à une mauvaise santé du tissu agricole (et notamment de l’agriculture vivrière) des principaux pays concernés. En clair, les pays les plus atteints sont ceux qui déjà, ont du mal à s’auto suffire alimentairement. Structurel, du fait des politiques agricoles imposées par les pays du nord au pays du sud, qui ont favorisé les produits d’exportation (bon pour la commercialisation extérieure et pas pour la consommation locale) au détriments des denrées vivrières, pas rentables. 

Jean-Baptiste Clément a ainsi expliqué par exemple qu’à Haïti, l’Agence américaine pour le développement international plus connue sous le nom de Usaid, avait encouragé son pays à accroître sa production des fruits en assurant aux paysans que le marché américain tout proche absorberait toujours ces produits. Malheureusement, c’est au préjudice de cultures plus utiles directement à l’alimentation des haïtiens que s’est développée la culture des fruits destinés au marché américain. 

M. Ibrahim Ouédraogo a fait à peu près le même constat au sujet des deux pays qu’il a présenté. Il a rappelé que, en Côte d’Ivoire, le pays a longtemps privilégié le Cacao et le Café, dont il était respectivement 1er et 3e exportateur mondial. Plus loin même, ici comme au Burkina et au Sénégal qu’il a aussi abordé, le choix d’accentuer le travail des cultures de rentes s’accompagnaient d’une certitude que, les produits de première nécessité (riz et autres céréales) s’achèteraient à bon marché (moins cher en fait) aux pays asiatiques que sont
la Thaïlande et le Vietnam. 

C’est le résultat de ces mauvais choix cités plus haut, combinés à d’autres éléments comme le subventionnement des agricultures des pays du Nord qui rend ainsi toute concurrence impossible avec celle du Sud, plus pauvre et non subventionnée, qui explique en très grande partie les graves problèmes alimentaires dans certains pays du monde en ce moment. La résolution de cette crise est d’une urgence capitale car, en même temps qu’elle fait courir des risques de famine générale (et ses conséquences) à de nombreux Etats, elle a aussi des conséquences socio-politiques. Et les émeutes sanglantes qui ont secoué Haïti, le Cameroun, le Sénégal,
la Côte d’Ivoire et d’autres pays encore sont là pour en témoigner. Malheureusement.  

 

Nicolas SARKOZY, An I à l’Elysée, suite

10 mai 2008

« Nicolas Sarkozy Président », c’est une success story littéraire. Pour s’en convaincre, il suffit de faire un tour en libraire et de voir le nombre d’ouvrages parus sur lui depuis le début de l’année dernière, date de l’annonce officielle de sa candidature à la présidence de la république française. En effet, nombreux sont les projets éditoriaux qui ont été publiés sur lui. On parle de 76 livres. Un record. Quels sont-ils?

D’abord, il y a eu ceux d’avant l’élection présidentielle. Pour la plupart, ils analysaient de manière assez équilibré, la vie, le caractère, les ambitions… de celui qui n’était encore « que » ministre de l’Intérieur et président de l’Ump. On peut citer en vrac, Sarko star de Michaël Darmon (2004), Nicolas Sarkozy au fond des yeux de Nicolas Domenach (2004), Nicolas Sarkozy, Enquête sur un homme de pouvoir de Frédéric Charpier (2006), Un pouvoir nommé désir, de Cathérine Nay (2006), La Saga Sarkozy de Christophe Barbier (2007)… Candidat parmi d’autres, bien que jouissant d’une force de frappe politique et en terme d’image, il était vu comme un des favoris du scrutin d’avril-mai. Dans son livre Le Rebelle et le roi (Albin Michel, 2004), la journaliste du Monde Béatrice Gurrey analyse les rapports entre Nicolas Sarkozy ministre de l’Intérieur (Le Rebelle) et le président de la République Jacques Chirac (le roi). Rapports difficiles et quasi-conflictuels au quotidien, surtout depuis que, deux ans, plus tôt, M. Sarkozy avait dit ouvertement qu’il serait candidat à l’Elysée en 2007. La suite, on la connaît.

Après ce scrutin de 2007 dont il sortit vainqueur, ont fleuri dans les maisons d’édition un ensemble d’ouvrages panégyriques à son sujet. On a même assisté à une surenchère de flagornerie pour savoir qui racontera le mieux la « fabuleuse histoire » du nouveau président. En majorité, ces livres étaient signés de journalistes et/ou d’écrivains tout acquis à la cause de l’ancien maire de Neuilly-sur-Seine, ou alors de son bord politique (
la Droite). Dans ce contingent, les livres, les plus sollicités furent sans doute ceux écrits directement sur lui (le « roman » de Yasmina Reza, L’Aube le soir ou la nuit (août 2007), ou alors sur certains de ses proches comme son ex-épouse Cécilia Sarkozy (Cécilia, Portrait de Anna Bitton (2008), Ruptures de Michaël Darmon, Cécilia, la face cachée de l’ex-première dame, (2008)Denis Demonpion et Laurent Léger), ou encore sur Rachida Dati (Je vous fais juges (2007) entretien avec Claude Askolovitch, Rachida Dati, Biographie (2007) de Lionel Cottu) sa ministre de la justice, un temps vue comme l’image resplendissante et triomphante du Sarkozysme, et présente de manière saturante dans les médias.

Après son divorce d’avec Cécilia Sarkozy en fin d’année dernière (novembre), soit moins de six mois après sa victoire, les livres moins sympathiques ont été plus réguliers, dont certains qui avaient été écrits bien avant, mais n’avaient pas eu de rayonnement ni en librairie, ni dans les médias. On peut citer ici Misère du sarkosisme, cette droite qui n’aime pas
la France
de Paul Ariès (2005), Traité de démagogie appliquée : Sarkozy, la récidive et nous de Serge Portelli (2006), ou encore
la Bande dessinée à succès de Philippe Cohen et Richard Malka
La Face Karchée de Nicolas Sarkozy (2006). Il y a aussi ici ceux sur sa rupture avec Cécilia que nous avons cités plus haut. Avec des révélations plus ou moins croustillantes sur le personnage, ses fréquentations, ses qualités, ses défauts. Enfin d’autres hommes politiques sont également allés de leur belle plume sur le président.

Mais, les livres les plus cinglants sont signés de journalistes politiques marqués à Gauche ou de personnalités politiques déçues rapidement par le nouveau président. Dans ce dernier cas, on notera le brûlot devenu best-seller de l’ancien ministre de
la Défense François Léotard, Ca va mal finir (2008), qui l’avait pourtant soutenu lors de la campagne présidentielle. De même, le directeur du quotidien de Gauche Libération, Laurent Joffrin, a signé un tonitruant Le roi est Nu (début 2008). Il s’y attaque notamment à ce qu’il considère comme une  »monarchie républicaine » fustigeant au passage l’écart monstrueux qui existe entre les promesses de campagne du candidat Sarkozy et ses premières réalisations en tant que président de la République.

 

Au final, de quelques côtés qu’on soit, il faut dire que Nicolas Sarkozy a été, continue et sera encore (?) un bon filon littéraire, et très prisés des français. Ne dit-il pas lui-même souvent qu’il « fait vendre »? Les livres sur lui se sont toujours assez bien vendus. Anna Bitton a écoulé 170 000 exemplaires; c’est presque autant pour François Léotard et juste un peu moins Cathérine Nay et Laurent Joffrin. Même la BD de Richard Malka et Philippe Cohen (La face Karchée de Nicolas Sarkozy) s’est bien écoulée. Tantôt héros aimé, adulé ou mal-aimé et mitraillé, Nicolas Sarkozy a le mérite de donner du grain à moudre aux plumitifs, puis d’occuper les rayons des librairies et des grandes surfaces, et surtout de faire vendre tout en enrichissant ceux qui le dépeignent. Quand sera venu l’heure de tirer son bilan, par lui-même ou par d’autres, sans doute que, sa présence en littérature (essayistique ou fictionnelle) occupera une très bonne place.

Nicolas SARKOZY, An I à l’Elysée

9 mai 2008

Il y a un an, Nicolas Sarkozy était élu triomphalement (53%) par les français à la présidence de la République. Douze mois plus tard, que peut-on dire de cette première année de gestion du pays? Pas grand chose et beaucoup à la fois. Pas grand chose parce que, le mandat pour lequel il a été plébiscité (le mot n’est pas fort) est de 5 ans. Et en un an, il n’est même pas encore à mi-parcours. Il serait donc illusoire et même maladroit de le juger sur un temps si court alors que le meilleur ou le pire (c’est selon) peuvent arriver après. On pourrait aussi dire beaucoup de chose car, son élection s’est réalisée dans une espèce de liesse démocratique populaire (plus de 85% de participation, Record), qui, naturellement ont créé des attentes nombreuses chez les français. En plus, son accession à la présidence de la République était la continuité quasi-logique d’une carrière politique menée tambour battant, au cours de laquelle il aura trusté la plupart des grands postes de responsabilités de ce pays (maire, député, président de conseil général, président de parti, plusieurs fois ministres dont Intérieur, Budget, Economie…). Enfin, élu pour faire (bouger la France » selon ses propres termes, il avait aussi décidé de sortir de la posture de « président-arbitre » pour être « président-acteur ». En cela, en un an, il devrait avoir réalisé ou non certaines actions. Est-ce le cas?

Je proposons ici une modeste lecture de ce que j’ai pu observer de cette première année de mandat de Nicolas Sarkozy à l’Elysée sur trois points: à l’international, en politique intérieure, et en librairie.

 

SARKOZY AN I : le bilan à l’international 

 

30. C’est environ le nombre de déplacements officiels que Nicolas Sarkozy a effectué à l’étranger depuis son élection il y a un an. Dans ce nombre, on compte moins d’une dizaine de séjours en Afrique (Libye, Algérie, Maroc, Tunisie, Sénégal, Gabon, Afrique du Sud). Le président français snoberait-il le continent noir ? Officiellement non, même si, de manière officieuse, il a toujours été confessé que l’Afrique n’était pas sa tasse de thé. Soit.Mais, s’il n’est pas allé énormément sur ce continent au cours de sa première année de mandat, c’est que, dans le domaine international, Nicolas Sarkozy s’est beaucoup investi dans d’autres régions du monde. Sans doute, en fonction d’une certaine hiérarchisation des priorités.

Ainsi, c’est d’abord l’Europe qui a été explorée. En grande partie grâce à lui, les 27 pays membres de l’UE se sont mis d’accord, le 23 juin 2007, sur un « traité simplifié » pour l’Europe communautaire. Il faut dire que le large rejet (55%) en 2005 du Traité constitutionnel par
la France ne lui donnait pas d’autres choix que de s’y investir prioritairement. En effet, son pays portait par ce rejet, une grande partie de l’échec ou du blocage des institutions européennes pendant 2 ans. Cet accord est sans doute l’une des plus belles réussites internationales de cet cette première année de mandat.

 

Toujours au chapitre des relations remises en bon ordre, l’alliance Franco-allemande. Même si elle ne battait pas particulièrement de l’aile sous l’ancienne présidence (notamment entre Jacques Chirac et Gerhard Schröder), M. Sarkozy, en recevant officiellement douze (12) fois en un an la chancelière allemande Angela Merkel, a voulu montrer que rien en Europe ne pouvait se faire sans une coopération (très) renforcée entre les deux pays. Le « moteur franco-allemand » tient donc ainsi toujours malgré les différences de style entre les deux leaders.

 

En plus de son voisin d’Outre-rhin, Nicolas Sarkozy a aussi choyé ses voisins d’Outre-manche, les Britanniques. En campagne électorale, il avait déjà dit vouloir appliquer le modèle économique britannique en France (avec juste 5% de chômage,
la France en compte presque 10%). En visitant ce pays il y a quelques semaines, renouvelé ce vœu. De plus, autant il a été séduit par le Premier ministre Tony Blair (même si celui-ci a quitté ses fonctions peu après), autant son volontarisme est apprécié là-bas à Droite comme à Gauche. Cerise sur le gâteau, sa nouvelle épouse Carla Bruni a séduit les britanniques lors de cette visite.

 

Ce tour d’horizon des bonnes actions à l’international serait incomplet si on n’évoquait pas le renouveau des relations entre
la France et les États-Unis d’Amérique que M. Sarkozy, atlantiste et fervent admirateur du modèle de vie américain, a entrepris de (re)séduire. Les deux pays étaient fâchés depuis l’épisode de l’entrée américaine en Irak, en 2003, que Jacques Chirac et Dominique de Villepin (alors ministre des Affaires étrangères) avait condamnée. Aujourd’hui, cette brouille appartient au passé et, Nicolas Sarkozy a pu le dire lors de son discours très acclamé au Congrès le 7 novembre 2007. Bien plus, il s’est même engagé à aller plus loin que cette simple « renormalisation » des rapports entre les deux pays en décidant il y a un mois de l’envoi de 1000 soldats français supplémentaires en Afghanistan aux côtés des troupes américaines qui combattent les Talibans dans ce pays.

 

Hors ces cas sus cités, les autres terrains étrangers que Nicolas Sarkozy a visités n’ont pas été autant de succès. S’il a semblé être dicté par des raisons diplomatiques et/ou économiques dans ses déplacements en Chine, en Inde, en Libye et au Maghreb (Algérie, Tunisie, Maroc) par exemple, il a été en revanche moins regardant sur les problèmes de démocratie, de libertés de la presse et surtout des Droits de l’homme. Lui qui déclarait pourtant dans son discours du soir de son élection vouloir que la « France (soit) aux côtés de tous ceux qui souffrent de l’arbitraire dans le monde » en est encore bien loin. De cette déclaration de principe très idéaliste, le chef de l’Etat français a du se résoudre depuis, bon gré mal gré, à la réalité pratique des relations diplomatiques et tout ce qu’elle comporte de renoncements et désistements.

 

De même, il a du se résoudre à ce même pragmatisme diplomatique au sujet de l’Afrique noire, et notamment de l’ancien pré-carré français. Juste élu, il avait souhaité la « rupture » d’avec les vieilles pratiques de

la Françafrique. Pourtant, à la première occasion de venir sur notre continent, il est allé rendre à celui qui incarne le mieux ces vieilles habitudes, Omar Bongo du Gabon. Outre cela, il a même réussi à renvoyer en mars dernier, son ministre de
la Coopération (des Affaires africaines) Jean-Marie Bockel, au motif que ce dernier lui avait juste rappelé de tenir son engagement de mettre fin à une certaine vision de
la France en Afrique, incarnée par
la Françafrique ; comme par exemple, l’intervention de soldats français au Tchad pour sauver le régime d’Idriss Déby. Le clou de l’impair ou de la maladresse (pour ne pas dire plus) avec notre continent reste sans conteste son séjour au Sénégal en juillet 2007. dans son discours à cette occasion, devenu le fameux « Discours de Dakar », il avait eu des mots très peu aimables (pour dire le moins) envers « l’homme noir » qui, selon lui « n’est pas assez entré dans l’histoire ». Le Pr Achille Mbembé, dans deux commentaires (qu’on peut lire aux adresses ci-bas), en avait montré toute  l’inanité, les contresens, les bizarreries…  

 

Il reste quatre ans au président Sarkozy pour changer ou continuer ( ?) sa gouvernance tant nationale qu’internationale. Il lui reste surtout 4 ans pour changer ou continuer sa politique diplomatique avec le continent africain. Qu’elle soit de « rupture » ou de « continuité » peut importe ; les africains espèrent juste qu’elle soit moins ténébreuse, moins condescendante, moins paternaliste…mais plus claire, plus juste. Et pour y parvenir, 4 ans ne sont pas de trop. Afin de briser son image quasi-détestable qui s’installe dans la jeunesse africaine notamment après le Discours de Dakar. Afin de mettre également la pression, ouvertement, sur les pays africains amis qui boycottent encore régulièrement les principes démocratiques les plus élémentaires comme les élections libres et transparentes. Afin enfin de faire de
la France l’amie de ces pays et non sa tutrice ou son ennemie. Y arrivera t-il ? On en saura un peu plus dans un an, quand il faudra célébrer « l’An II » de Nicolas Sarkozy à la tête de
la République française. 

 

 

http://www.congopage.com/article4872.html

http://www.africamaat.com/Achille-MBEMBE-demonte-le-mensonge

 

 

 

CRISE ALIMENTAIRE MONDIALE : des experts des pays du sud se concertent à Paris

7 mai 2008

Jean-Marc Bikoko, président de
la Centrale syndicale du secteur public du Cameroun planchera vendredi prochain à Paris sur la grave crise alimentaire que connaissent certains pays du monde actuellement. Ce sera à l’occasion d’un atelier-conférence organisé vendredi 9 mai par le CCFD (Comité catholique contre la faim et pour le développement) à
la Place du Châtelet, dans le 1er arrondissement de Paris.

Avec l’expert camerounais, seront également présents des experts venus de Haïti, des Philippines, de Côte d’Ivoire, du Nicaragua, du Guatemala… Tous essayeront d’analyser les causes et les raisons de l’actuelle crise alimentaire. Aussi, ils présenteront chacun aussi la situation qui prévaut à ce sujet dans leur pays respectif. Sans doute qu’ici, M. Bikoko évoquera la cherté des produits de premières nécessité au Cameroun (Riz, Huile, Poisson, Viande…) et l’impossibilité pour les populations au faible pouvoir d’achat, de faire face à l’augmentation croissante des prix de ces produits.

Nous présenterons ici les grandes résolutions et pistes de cette réunion de Paris dans un autre article.

Le business de l’immigration choisie »

30 avril 2008

« L’immigration choisie » est un business. Comme la vente des Airbus et des centrales nucléaires et autres armes de fabrication française. Pour s’en convaincre, il suffit de voir comment, à chacun (ou la plupart) de ses déplacements depuis son élection, Nicolas Sarkozy emporte avec lui dans ses bagages, de grands chef d’entreprises françaises, quelques ministres compétents sur les Affaires étrangères (Droits de l’homme, Europe, Ecologie) et aussi…l’ami Brice Hortefeux, ministre de l’Immigration et de l’Identité nationale.

Alors qu’on pensait que ses compétences étaient d’abord nationales (son ministère s’appelle bien Immigration et Identité nationale…), que va faire ce dernier dans les déplacements du président en Chine, en Afrique noire et hier encore en Tunisie? La réponse est simple, il va promouvoir son « affaire » d’immigration choisie. Car, il ne faut pas surtout qu’on nous dise que ces déplacements de M. Hortefeux concernent le volet « Codeveloppement » auquel son ministère est aussi compétent; il y a longtemps que des études sérieuses ont montré que, ce cher Codéveloppement est, au moins une mauvaise plaisanterie, au pire une idiotie à laquelle personne ne croit plus. Je n’entrerai pas dans les raisons profondes qui amènent à ces jugements. Toute personne qui s’intéresse un peu au sujet de l’Immigration (précisément celle des africains vers la France), de ses causes, de ses conséquences et surtout des moyens pour y remédier arrivera au moins aux mêmes conclusions.

Revenons au bizness de l’immigration choisie. On a appris que le ministre Hortefeux avait signé en Tunisie un accord de gestion des flux migratoires avec ce pays. Auparavant, il l’avait déjà fait avec d’autres pays tels que le Bénin, le Sénégal, le Gabon. Sans doute le fera t-il aussi avec la Côte d’Ivoire, le Cameroun, la Turquie, la RDC, gros pourvoyeurs d’immigrés (légaux et clandestins » en France. Et après ces pays, d’autres encore certainement. Mais au final çà donnera quoi? Quels en seront les résultats?

Jusqu’ici, la déclinaison de « l’immigration choisie » ressemble toujours (hélas!) à la mise en place d’un système où on va faire son marché dans les pays d’émigration. En clair, avec quelques promesses et des beaux sourires, on va sillonner les pays africains pour « choisir » quelques beaux cerveaux qui viendront en France après. Dans ce cas, pourquoi ne pas ouvrir aussi une Foire de l’emploi aux aéroports de Roissy et Orly ainsi que dans les ambassades françaises à l’étranger pour y sélectionner les futures recrues de cette immigration choisie? Ainsi au moins, on assumera la vraie raison de ce concept qui n’est ni plus ni moins qu’un concept de business. Et un biz, c’est un biz.

France: Que faire des sans-papiers?

28 avril 2008

Que faire des sans-papiers en France? La question peut paraître provocante pour certains, et pour d’autres, sans intérêt Mais la réapparition dans l’actualité (à la faveur de la grève d’un millier de travailleurs clandestins à Paris et dans sa région) et le débat politique et publique de ce sujet ces derniers jours montent bien que, les Sans-papiers sont un problème dont il faut s’occuper sérieusement aujourd’hui, afin de ne plus le voir ressurgir tous les 6 mois, et précisément le plus souvent à la veille ou au lendemain de scrutins électoraux. Comme une vieille rengaine ou un épouvantail qu’on agite, à dessein, pour rassurer un certain électorat.

Au sujet de la dernière « affaire » en date sur les sans-papiers, le gouvernement, Président de la république, premier ministre et ministre de tutelle en tête se sont prononcés de manière catégorique pour une « régularisation au cas par cas » de ces travailleurs clandestins qui demandent un titre de séjour afin de sortir de la clandestinité. D’autres leaders politiques de Droite comme de Gauche les ont suivi dans cet argument. Mais espère t-on qu’après avoir étudié (et régularisé?) au « cas par cas » la situation des quelques 900 individus clandestins en grève ne ce moment, on aura solutionner le problème des sans-papiers en France alors qu’on estime leur nombre total à « 200 000 à 400 000?

Certainement que non. Régularisé 1000 travailleurs clandestins nous parlons bien de travailleurs, et pas d’assistés ou autres délinquants) est une solution à courte vue et totalement improductive aussi bien pour la France, que pour les individus en question. Avec quels moyens (techniques et financiers) va t-on expulser ce contingent, si on ne se résout pas à les régulariser un jour ou l’autre (même sous conditions)? Quels pays d’origine (africain notamment) acceptera de signer des laisser-passer pour 2000 ou 5000 personnes à réadmettre sur son territoire alors même que ces personnes sont un poids en moins voire un soutien financier considérable pour l’économie du pays? Quel réseau éducatif ou petit patron, ou voisin du quartier…restera sans voix quand on devra rapatrier soit l’élève, soit le salarié, soit le voisin bien intégré?

L’administration et les politiques responsables devraient se poser ces questions et d’autres encore pour comprendre combien peut être difficile l’entreprise de vouloir « renvoyer tous les clandestins chez eux ». Ainsi, la solution du « cas par cas » prôné par tous en ce moment, pour sortir de la crise des sans-papiers de la restauration et du bâtiment en grève est insuffisante pour résoudre à terme le problème général des sans-papiers en France. Que faut-il faire? Demanderont certains.

Il faut se mettre à l’évidence que, une régularisation plus importante (je ne parle pas de MASSIVE, puisque le mot semble en effrayer certains) est certainement la solution la plus cohérente et efficace aujourd’hui et demain. Pour cela, il faut que les politiques et les médias expliquent que le « fameux appel d’air » qu’ils présentent comme une conséquence des régularisation de grande ampleur est un LEURRE, si ce n’est tout simplement un chiffon rouge qu’on agite pour effrayer les moins informé. Y a t-il eu, plus qu’ailleurs, une ruée d’étrangers en Espagne et en Italie ces derniers mois, alors qu’ils ont régularisé respectivement 700 000 et 500 000 (soit plus du nombre total de clandestins en France) personnes il y a deux ans? Pour qu’il y ait « appel d’air » il faudrait également qu’il y ait des possibilités d’entrées dans ces pays; mais sait-on quel parcours du combattant les candidats à l’émigration dans un pays européen doivent braver aujourd’hui? Il faudrait surtout qu’ils finissent par admettre que les immigrés sans-papiers sont des travailleurs comme tous les autres et que le fruit de leur travail profitera davantage à la France qu’à leur pays d’origine. De ce fait donc, c’est une chance de les régularise dans cette optique.

Sinon, il faudrait alors mettre fin à l’hypocrisie actuelle qui les laisse vivre sur place, payer des impôts, bénéficier gratuitement de quelques services de première nécessité (aide médicale et de transport par exemple), alors même qu’ils sont dépourvus de toute reconnaissance officielle que viendrait matérialiser un titre de séjour. Il faut aussi dire qu’un clandestin régularisé est désormais « contraint » de travailler, de se déplacer aussi sans crainte, et même…de retourner dans son pays, en vacances ou pour s’y réinstaller. Ce fut le cas des portugais qui débarquèrent en France dans les années 50, 60, 70; beaucoup repartirent dans leur pays après y avoir construit des maisons pour leur retraite. Les clandestins d’aujourd’hui, majoritairement africains et chinois, le ferait sans aucun doute également, s’ils avaient la garantie qu’ils pourraient travailler en toute légalité.

FRANCE : Le président Sarkozy s’exprime

24 avril 2008

On attendait qu’il parle. Et il l’a fait. Depuis quelques semaines, les français attendaient un discours ou une intervention solennelle de leur chef de l’Etat. Celui-ci a répondu à cette « demande » jeudi soir dans un long entretien télévisé face à 5 journalistes. Il faut dire que cette parole était d’autant plus attendue que, depuis plusieurs semaines, la quasi-totalité des sondages et enquêtes d’opinion montrent un désamour (le mot n’est pas assez fort) entre les français et leur président. Le dernier en date révélait même que 79% des français sont contre l’action du président Sarkozy. En outre, une longue série de couacs et de ratés au sein du gouvernement est venue assombrir encore un peu plus l’horizon du président et de ses ministres. Eu égard à tout cela, M. Sarkozy se devait donc de s’exprimer face à ses compatriotes. 

Pendant 90 minutes, il a donc abordé tous les sujets et répondu aux questions de ces interviewers. S’il a voulu se montrer pédagogue sur un certain nombre de points (notamment sur les Réformes engagées depuis son élection) il se sera aussi révélé très emprunté et même approximatif sur des sujets plus précis comme l’international (le Tibet) et l’immigration en France (notamment la question des sans-papiers). 

Sur ce dernier sujet, c’est par des boutades qu’il a du donner le change au journaliste qui l’interpellait sur le sort que le gouvernement doit donner aux quelques 800 sans-papiers africains qui travaillent dans la restauration et le bâtiment et qui sont actuellement en grève à Paris et dans sa région. « Il y a une loi en la matière en France. Et les préfets l’appliqueront au cas pas cas, en tenant compte de la justice, mais aussi de la fermeté » a-t-il martelé.  Il faut juste rappeler que l’Afrique à proprement parler n’a pas été évoqué dans cette longue interview. On savait que notre continent n’était pas sa tasse de thé. Il l’a encore démontré hier soir. Ce n’est donc pas encore l’heure de la « rupture » annoncée sur l’Afrique et un vrai intérêt (autre que paternaliste comme sous Jacques Chirac) du locataire de l’Elysée. Sera-ce à une autre occasion ? Il faut l’espérer en tout cas. 

Souvenons-nous d’il y a 6 ans…

22 avril 2008

Il y a six (6) ans jour pour jour, Jean-Marie Le Pen accédait au second tour de l’élection présidentielle. Il y a six ans donc, plus de 16 millions de français accordaient leur vote à un candidat qui avait inscrit dans son programme, entre autres, la haine de l’étranger, le  rejet de tout ce qui n’est pas « FRANCAIS », le refus de l’Europe et bien d’autres idées baroques encore. La suite de l’histoire, on la connaît désormais. Deux semaines plus tard (5 mai 2002), dans un « sursaut républicain » (mon oeil!) les français avaient ensuite dit NON à la xénophobie, à la marginalisation, à la discrimination, au racisme (que certains avaient pourtant approuvé deux semaines plus tôt) proposés par M. Le Pen. Ce dernier fut ainsi battu à plates coutures au second tour de cette élection présidentielle par Jacques Chirac avec 82% des suffrages contre 18%.

Aujourd’hui, qui se souvient de ce 21 avril 2002? Pas grand monde, ou plutôt, beaucoup préfèrent ne pas s’en souvenir. Et ceci pour cause; une autre élection a eu lieu entre-temps, et, elle a effacé le souvenir de cette « date maudite » que le pays a du porter comme un boulet pendant cinq ans. Combien d’émissions spéciales ont été organisées sur cette date-évènement? Une dizaine, une Centaine… Que n’a t-on pas entendu ou lu à ce sujet dans ces émissions politiques  ou dans les journaux entre 2002 et 2007?  Chacun des analystes et des hommes politiques de tous bords agitaient en permanence, pendant cette période, le spectre d’une nouvelle « ca-ta-stro-phe ». Le « syndrome du 21 avril » était devenu un nouveau mal qui menaçait en permanence les français à chaque élection entre 2002 et 2007. On se souvient même que, François Fillon, aujourd’hui Premier ministre, avait comparé la victoire de la Gauche aux Régionales de 2004 (20 régions sur 22), de « 21 avril à l’envers ».  Ce qui lui avait, en partie, coûté son poste de ministre de l’Education nationale.

Aujourd’hui donc, personne n’en parle. Pas même le principal acteur de cet évènement, Jean-Marie Le Pen ou ses affidés. Le grand perdant de ce « 21 avril », Lionel Jospin, n’y fait pas non plus allusion. Ni Jacques Chirac, ni personne d’autre. Pourquoi ce mutisme? Pourquoi pas d’émission anniversaire comme il s’en prépare beaucoup ces jours-ci sur « Mai 68″, sur le « premier anniversaire de Sarkozy à l’Elysée »? A t-on désormais honte de cette date? Ou alors, se peut-il que la blessure ne soit pas encore totalement cicatrisée? Seuls les principaux acteurs de la vie politico-médiatique de ce pays peuvent répondre à ces questions. Ne pas l’évoquer, l’éluder comme ils le font, laisserait germer et naître tous les fantasmes possibles sur ce 6e anniversaire du « 21 avril 2002″. 

 

GREVE DES SANS PAPIERS

22 avril 2008

« Régularisation de tous les sans papiers ». C’est le mot d’ordre lancé par 530 immigrés clandestins en grève depuis plus d’une semaine à Paris. Ils sont soutenus par différentes associations de droits de l’homme et de soutien aux immigrés en France. Fait nouveau même, ces travailleurs immigrés clandestins sont également appuyés par leurs patrons, qui ont choisi de les accompagner dans ce mouvement de revendication d’un titre de séjour. 

D’origine africaine (maliens, sénégalais, ivoiriens, camerounais), ces personnes vivent en France depuis plusieurs années. Ils travaillent et paient des impôts. Certains ont des enfants scolarisés. Embauchés après avoir présenté soit un faux papier, soit celui d’un proche, ils sont aujourd’hui excédés de vivre dans une situation de grande précarité administrative et parfois professionnelle. En effet, malgré le fait qu’ils travaillent, ils courent toujours le risque de se faire arrêter et rapatrier à tout moment, pour défaut de titre de séjour. De même, les entreprises qui les emploient courent le risque de lourdes sanctions financières et judiciaires pour « travail dissimulé et aide au séjour irrégulier ». 

 

Commencé à Paris et dans sa région, ce mouvement de grève des sans-papiers a désormais pris de l’ampleur et s’étend à d’autres localités de province. Aussi, il défraie la chronique dans les médias et son traitement occupe une bonne place des journaux télévisés et dans la presse écrite nationale. 

Pour l’instant, l’administration française n’a pas réagi que très timidement à ce « dossier ». Hier lundi, les représentants de ces sans-papiers et des syndicats qui les soutiennent ont été reçus par le directeur de cabinet du ministre de l’Immigration Brice Hortefeux. De cet entretien, il est ressorti que, « sur instruction du ministre », les préfectures traiteront leurs dossiers de régularisation avec « bienveillance ». Une façon de dire qu’ils seront tous régularisés ? Nous le saurons dans les prochains jours. 

Mais dores et déjà, cette grève soulève quelques questions. Alors que Nicolas Sarkozy a déclaré
la France en « chantier », le pays peut-il se priver de personnes qui travaillent de manière assidue et compétente dans des secteurs clés et peu prisés des français comme le BTP, la restauration, l’entretien? Les petits patrons qui emploient ces clandestins et qui peinent à trouver de la main d’œuvre, vont-ils être sacrifier sous l’hôtel de la lutte contre l’immigration clandestine, alors même qu’ils contribuent à leur manière à l’effort de croissance du pays ?
La France peut-elle continuer à faire la politique de l’autruche sur cette question alors même que des études montrent qu’elles a besoin des immigrés pour soutenir sa croissance et assurer son système de retraite ? Serait-ce encore illogique pour les autorités d’entreprendre une vaste campagne de régularisation des sans-papiers conditionnés par leur accès au marché du travail, comme cela s’est fait en Espagne et en Italie ? 

Autant de questions auxquelles, en plus de gérer la situation ponctuelle de ces 530 sans papiers, les autorités françaises devront s’atteler  pour résoudre celle des milliers d’autres clandestins travailleurs qui vivent sur son territoire. 

 

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